Tiens, ce film va me plaire ! J'avais déjà vu plusieurs films de lui, que j'ai souvent bien aimés, il décortique les personnages, rend compte de situations humaines complexes. Arnaud Desplechin, tout en faisant monter les tensions, laisse le spectateur découvrir petit à petit l'intrigue du film. Pour Frère et Sœur, le spectateur est mis à rude épreuve, certes les tensions montent, mais je ne comprenais rien de ce qui se passait entre ce frère et cette sœur qui semblaient se détester à mort, sans en comprendre l'origine, j'ai cherché, cherché... Au bout d'un moment, j'ai eu l'impression que les acteurs se débattaient dans un imbroglio de sentiments dont je ne connaîtrais jamais le sens, j'ai été agacée, forcément, tout ce petit monde semblait alors "surjouer" une partition que je n'arrivais pas à démêler !!! Au sortir de la séance, j'ai pu en discuter avec des personnes que je connaissais et qui se trouvaient dans la salle... Rien, pas de lumière non plus dans plusieurs cerveaux, oui, tu as peut-être raison, oui, j'ai pensé à ça aussi, l'inceste, oui, pourquoi pas, ça collerait bien entre la haine et l'amour qu'on perçoit entre tous les personnages, oui, la jalousie aussi ? Tu ne trouves pas ? Les lampes de poche de nos cerveaux ne suffisaient pas à nous éclairer davantage, oui, c'est possible, ah bon, tu crois, il y a tellement de mystères dans les histoires de famille, le flou intégral... Bonsoir, rentrez bien, à la prochaine... Le mikado de Desplechin, même à plusieurs, nous n'en étions pas venus à bout !!
Je suis repassée sur le petit écran de ma grande télé pour Le film de Maurice Pialat, la merveille des merveilles, alors là, j'ai vu "36 chandelles" ! L'histoire du peintre Van Gogh n'est plus un mystère pour personne, le peintre un peu fou, qui se tranche l'oreille un jour de déprime violente, la fureur de vivre, boisson comprise, les dépressions successives, les "je t'aime, moi non plus" avec son frère Théo, le vendeur de ses tableaux... Justement, c'est là que le cinéaste Maurice Pialat intervient avec son film, il renouvelle l'histoire en commençant par raconter les quelques années qui ont précédé la mort du peintre, il invente littéralement des formes nouvelles, chaque plan est un travail de peintre d'une extraordinaire beauté, les dialogues ajustés comme des couteaux, les acteurs magnifiques de justesse. L'ambiance Pialat accomplit un prodige pour raconter cette histoire de "fous", Jacques Dutronc et tous les autres deviennent pour toujours les personnages du film... La musique intervient à point nommé tout au long du film pour en augmenter l'intensité, de grands moments, celui de cette danse de salon dans un bordel, appelée "La marche", est grandiose, elle s'exécute solennellement en ligne, un couple, puis deux, puis trois, quatre... Au bout de cette marche, tous les danseurs se retrouvent sur une ligne, pour nous saluer, incroyable d'émotion... Je pleurai devant mon poste de télé... Voilà longtemps que je n'avais vu un chef-d'œuvre pareil... Maurice Pialat devait beaucoup aimer Van Gogh, avec son film, il lui a donné du sang neuf !
Danse de salon, "La marche", récupérée sur Internet, Dutronc est Van Gogh
Personnellement, Van Gogh n'est pas mon peintre préféré, je ne partais pas gagnante avec le thème, mais Maurice Pialat a tout changé, il a fait exister tous ces personnages, avec émotion, sobriété, et fulgurances, il a créé une palette de couleurs extraordinaires, des regards d'acteurs et des silences d'une force incomparable... Bravo ! Les jours suivants, j'y pensais encore avec énormément d'émotion, comment avais-je pu passer à côté de ce grand film (1991) pendant tant d'années ?
Je vais donc réviser toutes mes gammes cinématographiques en revoyant les grands films de Pialat !
Les brèves de mon comptoir :
L'abricotier :
Moi qui n'ai pas de jardin, les jardins des autres sont des cadeaux... Au bas de mon immeuble, notre bel abricotier peaufine le mûrissement de quatre, voire cinq abricots... Il a été malade l'année dernière, à cause d'une branche mal coupée, mais cette année il se refait une santé, j'ai eu la privilège de goûter au premier abricot tombé à terre, dans le petit bout de pelouse qui l'entoure... Je l'avais vu, bien dodu, tout seul dans l'herbe, au matin, je suis descendue le ramasser, j'ai eu l'idée d'en donner une moitié à ma voisine malade, mais in fine, je ne l'ai pas fait, je l'ai mangé en entier, égoïstement !!! Un miel, un sucre, une rose pour l'odeur, le meilleur abricot de la saison...
La pièce rare (ramassée le 14 juin 2022), mangée en catimini
Personne sur les rangs, mon œil de lynx travaille pour moi, impossible de me battre sur le coup, dès que j'aperçois un petit bout de couleur orange, je fonce... En douce, pas aux heures de pointe, non, le matin ou le soir, j'y vais à pas de loup... Et hop ! Il est pour moi !
Aujourd'hui (15 juin), prise du deuxième abricot, (le plus plus petit sur la photo, à côté du gros fruit "industriel" sans goût de chez mon primeur), je l'avais aperçu hier, mais il faut savoir attendre, il n'attendait que moi ! Sitôt dit, sitôt fait, il est à moi, pas d'état d'âme, chacun pour soit et Dieu pour tous ... Un miel, un sucre, une rose pour l'odeur, le deuxième meilleur abricot de la saison...
Je n'ébruite pas l'affaire, je laisse faire le temps, le prochain fruit à terre, il est pour moi, pas assez de récolte pour partager... Il faut savoir s'imposer !
Le deuxième (le plus petit, 15 juin 2022), à côté de celui de mon fruitier
L'habit ne fait pas le moine, le meilleur des deux n'est pas celui qu'on croit, le gros a un goût de flotte, tandis que le petit, de notre abricotier, bat tous les records à la dégustation ! En descendant, j'ai rencontré tout un tas de gens, auxquels je n'ai pas montré mon butin...
Le ruissellement de l'amitié :
J'ai croisé un très vieil ami, de plusieurs décennies, bien plus jeune que moi, la mine triste, pâle, fatigué, il lui manquait une dent... Bonjour l'ami, voilà un moment que je ne t'ai vu, tu ne travailles plus aux Puces ? Il a fait non de la tête. Ben, comment tu fais pour vivre ? Il a fait une grimace qui voulait dire : t'inquiète, je me débrouille. Il faut te faire arranger ta dent ! On verra, on verra... Moi, j'ai compris qu'il se débrouillait mal, j'espérais qu'il n'étais pas retombé du côté obscur de la force... Il traînait avec les mauvais garçons du deal et de la décontraction... Attention mon ami, je t'ai à l'œil, ce qui dans notre code voulait dire : je veille sur toi, pour qu'il ne t'arrive rien de fâcheux, prends soin de toi... Il le savait... Pour nous dire bonjour et au revoir, nous nous serrons toujours dans les bras...
Cette autre dame qui attendait à l'arrêt de l'autobus, âgée déjà, mais vaillante, comme chaque jour elle allait à Paris. Chaque fois que nous nous croisions, elle pleurait : ma chérie, voilà longtemps que je ne te vois plus, depuis que mon mari est mort, le temps est long, je vais boire un café à Paris ! Elle allait jusqu'au terminus, sur une terrasse qu'elle connaissait par cœur, noyer son chagrin, son abandon, sa solitude, dans un petit crème... Mais non, voyons, je suis là, nous n'avons pas les même horaires, je lui prenais la main, une petite caresse sur la joue, bon voyage, bonne terrasse, à bientôt...
Dans l'ascenseur, je fais compliment à un jeune qui aurait pu être mon grand petit-fils : c'est chouette ta patinette électrique ! Oui, elle peut faire du 30 à l'heure... Il faut faire attention aux piétons ! Je prêchais pour ma paroisse... Tu sais, je te tutoies car je pourrais bien être ta grand-mère, et voilà, avec son beau sourire, il acquiesce, nous étions de la famille, chaque fois que je le rencontre, je l'appelle mon petit-fils, et il me fait : coucou grand-mère... Il accompagne sagement ses petits frères, très raisonnable ce garçon, j'ai bien choisi notre parenté...
Sur mon balcon, les fleurs vont bon train, mes géraniums rouges font leur petit effet, je fais une récolte de fleurs régulièrement pour alimenter mon petit vase à sept branches, mon laurier rose "pourri" que m'avait prédit la fleuriste, car elle jugeait que je l'arrosais trop, fleurit cahin-caha, je lui mets de l'engrais, je le bichonne et je l'arrose quand même, quand il fait très chaud, jusque-là pas de moribond en vue... Attendons !
Les géraniums de mon balcon
Mes amis, restez prudents, mon amie vient d'attraper le Covid, elle ne sait pas où, elle est malade comme un chien... À très bientôt, je vous embrasse.
7 commentaires:
Dommage cette déception pour ton retour au cinéma,je n'ai pas lu de bonnes critiques.
J'avais vu "Roubaix une lumière" film très sombre relatant les difficultés de la police et aussi les ravages de la drogue mais il ne m'a pas laissé un souvenir impérissable!!
Pas encore repris le chemin des salles obscures..mon fils m'a abonnée à Netflix et beaucoup de tentations....
Etonnée que tu n'aies jamais vu Van Gogh!!!, je l'ai revu avec plaisir,magnifique et Dutronc grand acteur.
J'espère que ton voisin ira mieux,tu l'accompagnes c'est important!!!
Tu as toujours une oreille attentive, tu es " la Ménie Grégoire" de ton quartier...
Ah l'abricotier ,effectivement maigre récolte,mais tu veilles,je me doute qu'ils sont excellents!! Tu ne feras pas de confiture cette année!!!
J'en ai acheté une fois aucun goût et chers!!!
Bon tes plantes se portent le mieux possible,tant mieux surveille le papillon...
Jolie composition dans ton ou tes vases..
Tu as raison le covid est toujours là... restons prudents!
Bien longue ce soir,certainement le plaisir de te lire!
De gros bisous chauds( 37° degrés encore ce soir)
Oui Marie-Claude je me demande pourquoi je n'ai pas connu Van Gogh avant ?? "Roubaix une lumière" je vais essayer de le voir sur une plateforme...
Sur Netflix, il faut savoir à l'avance ce que l'on veut voir...
Pas de confiture, juste 2 abricots !!
Une oreille attentive, oui, un sourire, un bonjour, bonsoir et souvent plus, simplement pour créer des liens, ça rend service à tout le monde... Je crois...
Il fait chaud oui, mais je m'en accommode très bien, c'est grâce à Venise, tous mes séjours à Venise...:-)))
Marie Claude merci pour tes mots, je t'embrasse fort du jour ensoleillé, ce soir j'arrose mes lauriers...
Film récent décevant, film plus agé bien aimé.
D'abricot la quintesssence... tout petit mais grande fragrance.
Du moment où il tombera, Danielle ne le loupera;
ce serait une dissipation: impossible le pardon !
Vieil ami au passé douteux... le contact est chaleureux !
Dame pleureuse mais bonne vivante: immédiate la bonne entente.
Jeune poli et en plus affable...
sans recherche infatigable
t'as trouvé la perle rare:
à ajouter, trouvée dare-dare.
Sept vases fleuris, toujours radieux...
nos yeux à leur tour ravis et heureux !
Mais que les siens, la fleuriste-en-rage,
les garde bien loin... de l'arrosage !
;-))) J'espère que tu me pardonnes et t'embrasse fort, bonne journée !
Mais Siu, pardonnez quoi ? De la poésie pure, j'en redemande !!!! Trop beau !
Ce qui est bien tu vois dans les rencontres c'est qu'elles ne sont jamais pareilles, une mine d'or émotionnelle !
Ma fleuriste "en rage" je n'ai pas suivi ses conseils... J'ai arrosé mes lauriers hier soir, tout va bien !
Voilà quelques jours que je n'ai pas vu mon "petit-fils" :-))
Merci Siu pour ta fantaisie et tes visites...
Je t'embrasse fort à très vite.
Bravo Siu,notre poétesse mousquetaire!!!
Beau W.E à toutes.
Trop gentille, Marie Claude, merci.
Un bon week-end à vous toutes !
Nous avons notre poétesse, rien qu'à nous !Quelle chance ! :-)))
Bonne soirée mes chères amies, je vous embrasse fort.
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