Hivernages : pelotes et fagots - 1990-2018 - (Ampelopsis, glycine, lierre et chanvre filé) -Marinette Cueco (1934), vit et travaille à Paris
Juste en sortant de la galerie, tu verras... Un de mes fils m'avait prévenue : c'est vraiment beau et surprenant, il faut voir les deux, maman, l'expo de sculptures en tissage dans une petite Fondation Parisienne et l'église moderne des années 30 à deux pas, juste à gauche en sortant de l'expo... Impossible de la louper, tu devrais aller voir d'urgence tout ça, ça te plaira...
Bien sûr, mon fils ! J'y suis allée à grandes enjambées, avec l'autobus, deux découvertes dans la même rue, pas très loin de chez moi. Il faisait beau, tout invitait à prendre le bus, à descendre tranquillement le long de cette petite rue qui porte deux noms : rue de Bagnolet, à la porte de Bagnolet (20e) d'abord, puis rue de Charonne jusqu'au bout (11e), pour se jeter dans la rue du Faubourg Saint-Antoine... Et s'y dissoudre...
Pour la Fondation - Villa Datris, il m'avait suffit d'aller voir sur internet quels artistes exposaient : des noms connus, certains depuis très longtemps, Marinette Cueco, Annette Messager, Joana Vasconcelos, Chiharu Shiota, Sheila Hicks, et d'autres que je ne connaissais pas du tout, une vraie mine d'or...
D'entrée de jeu, une animatrice accueillait le public avec un grand sourire : c'est gratuit aujourd'hui, nous vous invitons à suivre une petite visite guidée, passez du bon temps, bonne expo !
Les oeuvres de Marinette Cueco, fragiles et résistantes à la fois, enchantent par leur beauté, leur douceur et leur poésie, rien de plus poétique que la végétation organisée sous les doigts de Marinette ! L'Hivernage : une très belle installation formée d'un monceau de cocons, boules, fagots, pelotes, balles, nids, broussaille, cheveux tressées, de diverses tailles et nuances, entassés depuis des années, tissés, séchés, noués... L'ensemble s'écoule à nos pieds comme les pierres d'un ruisseau, dans le petit patio vitré, au pied du grand mur jaune de la galerie... L'harmonie et la délicatesse des œuvres de cette Pénélope submergent d'émotion, les entrelacs, filages et tissages, délicatement posés au sol, demandent énormément d'attention, il faut s'approcher de plus près pour distinguer les matières, contempler les formes plus précisément... Chacun à son histoire, sans doute... Elles nous rentrent par les yeux jusqu'au cœur, et vous restent longtemps en tête...
Marinette Cueco

Pierres qui roulent n’amassent pas mousse...
Détail
Détail
Pour la Fondation - Villa Datris, il m'avait suffit d'aller voir sur internet quels artistes exposaient : des noms connus, certains depuis très longtemps, Marinette Cueco, Annette Messager, Joana Vasconcelos, Chiharu Shiota, Sheila Hicks, et d'autres que je ne connaissais pas du tout, une vraie mine d'or...
D'entrée de jeu, une animatrice accueillait le public avec un grand sourire : c'est gratuit aujourd'hui, nous vous invitons à suivre une petite visite guidée, passez du bon temps, bonne expo !
Les oeuvres de Marinette Cueco, fragiles et résistantes à la fois, enchantent par leur beauté, leur douceur et leur poésie, rien de plus poétique que la végétation organisée sous les doigts de Marinette ! L'Hivernage : une très belle installation formée d'un monceau de cocons, boules, fagots, pelotes, balles, nids, broussaille, cheveux tressées, de diverses tailles et nuances, entassés depuis des années, tissés, séchés, noués... L'ensemble s'écoule à nos pieds comme les pierres d'un ruisseau, dans le petit patio vitré, au pied du grand mur jaune de la galerie... L'harmonie et la délicatesse des œuvres de cette Pénélope submergent d'émotion, les entrelacs, filages et tissages, délicatement posés au sol, demandent énormément d'attention, il faut s'approcher de plus près pour distinguer les matières, contempler les formes plus précisément... Chacun à son histoire, sans doute... Elles nous rentrent par les yeux jusqu'au cœur, et vous restent longtemps en tête...
Marinette Cueco
Pierres qui roulent n’amassent pas mousse...
Tondos - 1992 (entrelacs, joncs, capitus) - Marinette Cueco (1934)
Détail
Détail
Marinette Cueco, faiseuse de dentelle, de plumes végétales, parle très bien de son travail :"J'appelle ces travaux entrelacs, je travaille en deux dimensions, j'utilise alors toutes les techniques qui consistent à maintenir ensemble les fibres textiles : tisser, nouer, tricoter, entrelacer, crocheter..." Paradoxalement son matériau d'herbes est extrêmement fragile et impossible à travailler selon ces techniques...
Une courte vidéo nous apprend quelques secrets de création, nous comprenons mieux la fabrication de ses entrelacs : le jonc passe dessus, dessous, se noue, se dénoue sans fin... L'artiste épelle sous nos yeux son alphabet d'herbes... Je voudrais bien moi aussi trouver les mots qui décrivent mieux les émotions que font en moi les œuvres d'art... Il faut sans cesse chercher, toujours recommencer, préciser, s'aventurer dans l'inconnu, laisser agir... Les artistes me donnent du fil à retorde, tant mieux !
Pour finir, elle a enveloppé les pierres...
Rena Banerjee
Et puis voilà une oeuvre de Rena Banerjee, qui faisait partie de mes belles découvertes à la Biennale de Venise en 2017, la Biennale de mon cœur, l'année des grandes rencontres, tellement émouvantes, beaucoup d'artistes encore inconnus pour moi alors que leur rayonnement était mondial !
Rena Banerjee - (1963 - née en Inde, vit et travaille à New-York) - (Plume, acier, fil de laiton, coquillage cabri, fil tissu vintage, noix perles de verre, bâtons floraux en bois, glands en fil d'or, cordon en film plastique)
Cette sculpture fait référence aux Amazones...
Cette sculpture fait référence aux Amazones...
Détails foisonnants, exubérance des matières
Chiharu Shiota
Maintenant, Chiharu Shiota, avec une oeuvre beaucoup moins importante que toutes celles que j'ai eu la chance de voir de Paris à Venise... Il y a quelques années déjà, mais quel plaisir de la retrouver dans ce lieu... Ses toiles d'araignées recèlent toujours des trésors, et puis l'éternelle question, comment fait-elle pour tout envelopper avec tant d'art ?... Personne n'y résiste : comme c'est beau !
Chiharu Shiota - (1972, née au Japon, vit à Berlin et travaille dans le monde entier)
J'ai découvert pour la première fois en 2011 l'univers de Chiharu Shiota à La Maison Rouge de Paris, fondation fermée maintenant, je l'ai retrouvée à Venise puis à l'espace Vuitton de Paris, chez Templon, bien sûr, la célèbre galerie, et au Bon Marché à Paris, je l'ai suivie pas à pas... Comme je pouvais... Le même émerveillement m'anime chaque fois que je vois ses œuvres... Suivez la avec cette rétrospective minimaliste :
Chiharu Shiota - (1972, née au Japon, vit à Berlin et travaille dans le monde entier)
Fondation Vuitton 2015
Fondation Vuitton 2015
Chiharu Shiota - (1972) Templon 2017
Chiharu Shiota - (1972) au Bon Marché
Annette Messager, que (presque) tout le monde connait, ses œuvres sont piquantes : ciseaux, aiguilles, armes blanche, piques... "Annette Messager, qui revendique la dimension féminine de son art, intègre l’univers domestique dans lequel le regard masculin a cantonné la femme : travaux à l’aiguille, carnets précieusement intimes, revues de beauté, pour en faire son langage plastique en même temps qu’une critique de la condition féminine". Merci Wikipedia. Elles travaille principalement le textile, elle y inclue des photos, des mots, des écritures, des dessins...
Annette Messager
Annette Messager
Tentation (2017) - Annette Messager (1943) - Vit et travaille à Malakoff
Je me souviens d'une de ses œuvres plus guerrière, presque dangereuse, exposée à la Maison Rouge en janvier 2018, dont je vous ai déjà parlé dans mon blog (cliquer ici)
Les spectres de la couturière - (2014-2015) Annette Messager à la Maison Rouge en février 2018
Les guerriers de la couture, les outils vengeurs de la femme confinée, ombres portées flippantes, le changement d'échelle de simples outils de couturière, pendus, noirs (faits avec un textile rembourré et cousu), ne donnent pas envie de s'en servir, mais de les brandir comme des armes de guerre, outils revendicatifs ? M'avaient fait froid dans le dos, mais, quelle magnifique installation. J'avais adoré !!...
Confidence de dernière minute : une de mes amies a en ce moment des soucis d'amour Elle se questionne sans cesse sur la durabilité de la chose, car elle n'a plus vingt ans depuis longtemps... Elle me disait il y a peu : tu sais, il faut que je me laisse gagner par la confiance, la sérénité. La liberté que je me donne doit me donner des ailes, du bonheur... Mais, je n'y arrive pas toute seule, je reste anxieuse, mes amis comptent beaucoup pour moi, ils sont très importants, ils me soutiennent, heureusement qu'ils sont là, je les aime... Ils m'aident beaucoup, énormément !
Cette ode à l'amitié, chaleureuse et sincère, s'harmonise à merveille avec les œuvres d'art : souvent, elles nous rendent heureux, nous font réfléchir, les grandes libertés d'interprétations qu'elles nous offrent nous aident aussi à adoucir les duretés de nos vies... Ce sont mes amis !
Confidence de dernière minute : une de mes amies a en ce moment des soucis d'amour Elle se questionne sans cesse sur la durabilité de la chose, car elle n'a plus vingt ans depuis longtemps... Elle me disait il y a peu : tu sais, il faut que je me laisse gagner par la confiance, la sérénité. La liberté que je me donne doit me donner des ailes, du bonheur... Mais, je n'y arrive pas toute seule, je reste anxieuse, mes amis comptent beaucoup pour moi, ils sont très importants, ils me soutiennent, heureusement qu'ils sont là, je les aime... Ils m'aident beaucoup, énormément !
Cette ode à l'amitié, chaleureuse et sincère, s'harmonise à merveille avec les œuvres d'art : souvent, elles nous rendent heureux, nous font réfléchir, les grandes libertés d'interprétations qu'elles nous offrent nous aident aussi à adoucir les duretés de nos vies... Ce sont mes amis !
Bon, le prochain post sera la visite de l'église des années 30, que j'ai trouvée tout de suite à gauche en sortant de la Fondation : tu verras, maman, tu ne dois pas rater ça...