mercredi 18 juillet 2018

La Maison Rouge : On plie bagages, on ferme !!


Les super-héros - Hervé Di Rosa - (1959) artiste français

J'avais dit à Camille (ma petite-fille) : viens, je t'emmène voir une super expo, la dernière d'un lieu qui s'appelle "la Maison rouge''. Ça tombait bien, elle était en congés, nous y sommes allées le cœur battant...

La "Maison rouge" est un lieu extraordinaire, une fondation appartenant à monsieur Antoine de Galbert, elle a ouvert ses portes en 2004. Elle a proposé 131 expositions monographiques ou collectives, des présentations de collections particulières... Elle fermera définitivement fin octobre... Et avant de fermer, elle propose une exposition extrêmement poétique, légère, mais qui pèse son poids de beauté : L'envol... 200 œuvres, 130 artistes, c'est une exposition qui parle du rêve de voler sous toutes ses formes...

À la Maison Rouge, j'ai rencontré pour la première fois l'artiste Chiaru Shiota, avec ces fils de laine noirs et rouges et que depuis, je n'ai plus quittée des yeux. Et Berlinde de Bruychere, que je suis pas à pas, avec ses sculptures de cire, mi-chairs humaines, mi-végétales, mi-animales, tordues, désespérées, tellement émouvantes. Jamais je n’oublierai non plus la collection privée de monsieur Galbert, de coiffes merveilleuses des plumassiers d'Amazonie, et du monde entier... Des œuvres d'art à part entière, souvent je me sers d'expressions familières pour parler de ce que j'ai vu dans ce lieu à la place de mots plus élaborés, plus choisis comme : c'était à tomber à genoux devant, à tomber par terre, à tomber à la renverse, un truc de fou, jamais rien vu de plus beau... Je ne tarie pas d'éloges pour en parler. J'y ai vu des tas d'artistes très importants, j'y ai pris tant de plaisir, pour chaque visite que j'y faisais, je m'en réjouissait longtemps à l'avance, je salivais, en me demandant : "comment ça sera cette fois", je savais que j'irai de surprises en surprises, c'était toujours au dessus de tout ce que je pouvais imaginer ! Merci monsieur Galbert...


Livre des Editions Somogy (Néerlandais) - 2001 - Collectif d'auteurs

Bien sûr, il faudra que j'y retourne avant sa fermeture...

Mais maintenant, volons...

Dès l'entrée, une belle machine volante nous tend les bras, ses couleurs, sa forme minimaliste, son pouvoir évocateur et sa poésie m’impressionnent... Ça commence bien.



Vélo-Hélicoptère - 1978 - Mesmer - artiste allemand (1903-1994)

Cet artiste rêva toute sa vie de voler :

"Mesmer est un curieux et sympathique personnage né en 1903 à Althausen en Allemagne, et mort en 1994. Son obsession, son Graal, c’est de voler. Pas dans un avion, mais avec ses propres forces pour survoler les campagnes et admirer le monde d’en haut. Plus prosaïquement, pour fuir l’enferment où il était forcé de vivre. Toute sa vie, il a dessiné des projets de vélos volants ou d’engins portés par des ballons : des beaux dessins techniques ou oniriques, qu’on voit aux murs du musée Art et Marges. À plus de 60 ans, il s’est mis dans la tête de réaliser ses projets fous. Et on l’a photographié avec des ailes sur son dos, accroché à son vélo, s’élançant dans les pentes autour de son village, tel Icare. À l’expo (Musée Art et Marges de Bruxelles), on voit son vélo-volant à côté de ses drôles de chaussures à ressorts pour l’aider à atterrir." (La Libre.be février 2017)

"À 61 ans, Mesmer déménagea dans un hospice pour personnes âgées atteintes de maladies mentales, aux règles plus souples, où il eut la liberté et le matériel pour construire ses drôles d’engins." (La Libre.be 2017)

En voyant ce bel engin, l'envol prenait déjà de la hauteur, mais une dame qui se trouvait à côté de moi me dit dit d'emblée (voyant mon admiration) : ça ne m'émeut pas du tout, et passa à autre chose... Bon... 
Mais je n'avais pas fini de m’exclamer, par exemple sur deux belles photos du photographe que j'aime beaucoup, pour ses illusions, Philippe Ramette (je le connais surtout pour ses photos, car il est par ailleurs plasticien) :



Lévitation naturelle - 2002 - Photographies de Philippe Ramette (1961) - artiste plasticien français, vit et travaille à Paris. 
Mes photos sont très mauvaises, pas de recul, des reflets, mais on aperçoit tout de même un peu le rêve et l'illusion dans ses montages et stratégies photographiques.


 Balcon II (Hong Kong)  - 2001 - Philippe Ramette (Centre Pompidou)

Cette photo est, je pense, la plus connue de l'artiste, vous l'avez sûrement rencontrée... Vous pouvez même courir l'admirer au centre Pompidou...
Et puis, je me laisse aller au plaisir du partage avec cet autre oiseau volant, si léger, si léger, embarquement immédiat, alors cette dame qui n'arrivait pas à s'enthousiasmer me dit une fois encore devant ce délicieux aéronef : aucune émotion ! Aucune, je ne vois pas ! Bon...


Elle ne va pas pouvoir survoler toutes les œuvres avec le sourire au cœur et la tête pleine de nuages, dommage !...


Japanaise Flying Pak 3 - 2001 - Panamarenko (Henri Van Herwergen (dit) - 1940) - vit et travaille à Anvers.
Poursuivons donc... Volons...


L'aile (étude pour les bénédictins) - Auguste Rodin (1840-1917)



Mes ailes - 1970 -  Mario Terzic (1945), vit et travaille entre Vienne (Autriche) et Pékin (Chine)

Volons, volons... J'avais perdu de vue notre dame qui ne s'enthousiasmait pour rien...

Après vinrent les coiffes qui ne volaient pas, mais qui trouvaient tout à fait leur place dans d’immenses vitrines,  au zénith de la beauté, la plupart appartenaient à la collection de monsieur Galbert.


Vue partielle de l'installation des coiffes et masques


Coiffe de mariage Indonésie - XXe siècle - Laiton ?

Masque-heaume de chef dit "giphogo" - Culture Pende, province du Kasaï, République Démocratique du Congo - fin XIXe début XXe (bois polychrome mi-dur, pigments, vannerie, plumes) 


Masque dit "Ges" - Papouasie-Nouvelle-Guinée - fin XIXe, début XXe (bois, fibre, coquillages, pigments)


Couronne royale "Ade" - culture Yoruba, Nigéria, Afrique occidentale, première moitié du XXe siècle - donation de monsieur Galbert au Musée des confluences de Lyon (tissu, perles fibres végétales)
Ce somptueux promontoire (petit balcon du rez-de-chaussée donnant sur les salles du sous-sol), nous permet d'avoir une magnifique vue plongeante sur des œuvres de Tatline et Rebacca Horne. À ce stade de la visite, juste avant d'arriver au balcon, je me dis à chaque fois : comment sera la vue plongeante ? Sur quoi va-t-elle déboucher ? Je me réserve une surprise, et à chaque fois je ne suis pas déçue...
Volons, volons...



Letatlin - 1929-1932 -Vladimir Tatline (1885-1953), artiste russe (bois, toile de lin et câbles en acier) - Collection de l'aéroport de Francfort


Un superbe oiseau-avion nous y attend, graphique, en apesanteur, un grand oiseau qui déploie ses ailes dans le ciel. Au loin, au bout de la salle, les plumes d'une oeuvre de Rebecca Horn, si délicate avec son reflet qui se projette sur le mur, est le signe d'un envol permanent... On ne sait où...





La petite Sirène - 1990 - Rebecca Horn (1944), artiste allemande (plumes, moteur et tige métallique) - collection de monsieur Galbert

Les jolis "objets" de Rebacca Horne sont le plus souvent mobiles, ils fonctionnent avec un petit moteur qui les fait tourner ou se replier, mais ici ça ne fonctionnait pas, quelle petite déception ! La présentation se suffisait pourtant à elle-même, aérienne, mystérieuse, poétique, angélique !

L'Envol permettait de voir aussi le petit film si célèbre de Georges Méliès, (ancien prestidigitateur), bourré de trucages  : Voyage dans la lune, premier film de science-fiction qui marqua l'histoire du cinéma, plein de poésie et de surprises...

Voici déjà la sortie, j'ai parcouru avec vous quelques éléments de l'expo avec bonheur...


La sortie... Le bar...


Dernière belle oeuvre de Nicolas Darrot - 1972 - artiste français, qui crée des contrepèteries étonnantes  :"L'apesanteur" - 2005 - devient "La peur sainte"...

Avec ma petite-fille, nous sommes restées un long moment devant l'installation des super-héros, bien assises dans un canapé confortable, nous regardions les figurines tournoyer légèrement sur leur fils, le moindre passage de visiteur les faisaient osciller légèrement, le capitaine d'infanterie nous fit beaucoup rire.



Le capitaine d'infanterie nous fit beaucoup rire, et le reste de la troupe aussi...

Alors, sortons et laissons la cage ouverte... Avec beaucoup de mélancolie, adieu Maison Rouge...

Volons, volons, rêvons...

 

Cage ouverte - Bois peint - Collection de la Maison Rouge... Paris

Mes amis, passants, fidèles et généreux, passez un bel été, je fais des provisions de mots et d'images, je vous en reparle bientôt...

6 commentaires:

ELFI a dit…

une expo comme je les aime... je ne suis pas cette dame bouché :)))
actuellement je travaille beaucoup pour pouvoir, moi aussi, de reprendre les escapades..
et je t'écrirai !!!! mille bises elfi

Danielle a dit…

Merci Elfi pour ton enthousiasme... Oui, oui, oui, reprends tes escapades sans oublier de m'écrire, c'est parfait...
La dame était difficile...mais que faire, que faire...
En attendant je te fais des gros bisous.

Marie Claude a dit…

Nous avons "volé" avec toi,quelle superbe expo,des découvertes pour moi pour certaines oeuvres.
Dommage que ce lieu ferme,mais respectons le choix,je viens de lire un article sur internet,sur cette décision.
Pour la dame "bouchée" comme l'écrit Elfi,les goûts et les couleurs ne se discutent pas....c'est ainsi.
Super d'avoir partagé cette expo avec ta petite fille.
Très bel été à toi,le soleil continue de briller un peu trop par chez moi mais c'est ainsi!!
Bises du matin

Danielle a dit…

Marie Claude je suis contente si tu a pu t'envoler avec "nous"

Dommage pour la dame si réservée pour la joie :-)) !!!

Merci pour l'été Marie Claude ,pour toi aussi que cette saison soit douce, soleil pas trop brûlant quand même par chez toi :-)

Je t'embrasse fort.

Brigitte a dit…

Je vole moi aussi !
Bises ensoleillées

Danielle a dit…

Merci chère Brigitte, volons:-))

Je t'embrasse fort bon WE beau, beau, beau...