Balade sur la Lichtentaler Allee
On m'avait dit : tu verras, cette ville est totalement le contraire de ce que tu aimes, petite ville de villégiature balnéaire, genre Suisse bon chic, bon genre, assez chère, belles devantures d’antiquaires, de joailliers, de beaux vêtements, fourrures, une ville cossue, n'y va pas... J'avais fait un tour sur Internet, sur un forum de baroudeurs, j'avais lu un avis qui donnait définitivement envie de sauter la case Baden Baden : n'y allez pas, rien à voir, c'est moche, les alentours sont bien plus intéressants... Bon ! Nous verrons bien...
Je devais rendre visite à quelqu'un de ma connaissance, donc une très bonne raison d'y séjourner quelques jours, il y ferait beau, je jugerai par moi-même !
Sur la Lichtentaler Allee
Dans cette petite station thermale (53000 habitants), le tourisme et les commerces de luxe foisonne, il y a plein de belles choses à voir et de délicieux gâteaux à déguster... La ville est à 60 km de Strasbourg.
Une très jolie rivière nommée l'Oos traverse la ville, le lit de la rivière est entièrement pavé, la balade (Lichtentaler Allee) est longue de quelques kilomètres. Elle est bordée d'élégants hôtels et villas privées. Des petits jardins ponctuent son parcours, les magnifiques arbres ancestraux sont un enchantement, il y a un chêne qui a plus de 200 ans, mais je n'ai pas su le repérer... Certains arbres très vieux sont soutenus par une multitudes de tuteurs.
Cette promenade mondialement connue s'est développée sur 350 ans...
Le pavement de la rivière scintille au soleil
L'automne commençait son travail des couleurs, les jaunes et les rouges arrivaient les premiers sur les rangs...
Les jaunes et les rouges...
Des arbres étonnants, sans étiquette, sans indication d'âge, jalonnaient la promenade, comme celui-ci... Soutenu par en-dessous par une forêts de cannes, il s'étalait de tout son long sur la pelouse, la photo était quasi impossible, pas assez de recul pour l'enfermer dans la boîte, j'ai quand même essayé..
On dirait un énorme nounours fatigué
Et cet autre, plus haut que large, surexposé également à l'image, mais tant pis pour la lumière qui n'était pas dans le bon sens :
Le géant
Le long de cette voie ruisselante, on rencontre le Musée d'art contemporain Frieder Burda, bâtiment clair et spacieux, tout carrelé à la manière de Jean-Pierre Raynaud, utilisé pour des expositions temporaires, le photographe allemand Andreas Gursky était à l'affiche, quelle chance !
Le Musée des Beaux Arts
Voilà ce que j'ai vu de son oeuvre photographique exposée au musée d'art contemporain
Andreas Gursky est considéré comme l'un des plus importants artistes contemporains, ses photos globalisent le monde, capturent la vie moderne et la réalité presque entière, ses photos vertigineuses sont des documentaires à elles seules, elles restent des témoins des voyages entrepris dans le monde entier. Cet artiste fait des photographies vertigineuses, où l'on peut apercevoir des foules humaines, des fenêtres, des objets à l'infini, au point de ne plus distinguer une silhouette d'une autre. Une rare émotion m'a saisie de voir ses œuvres dans leur dimension originale, d'une beauté incroyable et surprenante, son oeuvre réfléchit le monde avec grandeur, beauté et critiques...
La corbeille de Chicago (1999)
99 Cent (1999)
Une épreuve a été achetée par le centre Pompidou en 2000, cette photographie est l'une des plus grande du monde, elle mesure 2m x 3m (ce fut aussi la plus chère du monde en 2007). Andreas Gursky a adopté un angle proche de celui de la caméra de surveillance, chaque prix se termine par 99 Cents. Elle est aussi une dénonciation de la société de consommation. Chaque photo est d'une qualité exceptionnelle, et de très grande taille.
Paris-Montparnasse (1993), 2m x 4m environ
Andreas Gursky photographie un immeuble dans son entiéreté, formant une vue fascinante et abstraite, on peut aller de détail en détail, s'approcher de chaque fenêtre, comme un voyeur.
Le Rhin (1999) 190 x 360 cm, beau comme un tableau !
D'une incroyable beauté, cette photo ressemble à une peinture abstraite, le vert est beaucoup plus intense sur le tirage exposé. L'artiste a éliminé tous les détails superflus, les promeneurs et un bâtiment d'usine, il justifie ses manipulations ainsi : "une construction fictive est requise pour fournir une image précise d'une rivière moderne".
Au centre ville, sur le parcours touristique, impossible de louper l'énorme statue de Bismarck, (13 m de haut) sa forme massive, sombre et impressionnante, reste visible dans l'ombre du soir qui descend :
Au centre ville, sur le parcours touristique, impossible de louper l'énorme statue de Bismarck, (13 m de haut) sa forme massive, sombre et impressionnante, reste visible dans l'ombre du soir qui descend :
Statue de Bismarck (1815-1898), sculpteurs Ettlinger Oskar, Alexander Kiefer (1907)
Pour être saisi par grande statue de Bismarck, il suffit de lever la tête, pour apercevoir les petits Stolperteine sur certains trottoirs de la ville, il suffit de baisser la tête et de rester attentifs... Les Stolpersteine (traductions : obstacles, pierres d'achoppement, pierres sur lesquelles on peut trébucher) sont des petits pavés de cuivre gravés, discrets, presque invisibles aux distraits...
Stolpersteine
Ces pavés rendent hommage aux juifs de la ville, arrêtés, enfuis, déportés et assassinés par les nazis pendant la dernière guerre, ils sont "plantés" sur le trottoir devant le domicile des victimes, les derniers Spolpersteine ont été plantés en 2013, chaque cube rappelle la mémoire d'une personne. Plusieurs milliers de Stolpersteine ont ainsi été encastrés depuis 1993, principalement en Allemagne mais aussi dans d'autres pays européens. Il existait une synagogue dans la ville, elle a été entièrement détruite en 1938 pendant la nuit de cristal.
Merci Wikipédia : Gunter Demnig a recherché les données des personnes qui ont été pourchassées et déportées pendant la période du nazisme. Il a fait ses recherches en fouillant dans des archives, sur la base de données sur le sort des victimes du Mémorial de Yad Vashem de Jérusalem, en coopération avec des musées et écoles, ainsi qu'avec des survivants et familles. Si des données sont disponibles, Gunter Demnig crée alors des Stolpersteine. Il les encastre dans le sol des rues publiques devant les maisons ou immeubles où résidaient les personnes déportées ou arrêtées. Sur chaque plaque est marqué : « ici habitait » (Hier wohnte) avec ensuite le nom, la date de naissance et le destin individuel de chacun.
Ces pierres d'achoppement sont financées par des dons, des collectes et des parrainages obtenus de citoyens, de témoins du passé (Zeitzeugen), de classes d'écoles, de membres d'associations professionnelles et de communes. Il faut 95 euros pour installer une pierre.
Les surprises historiques n'empêchent pas la gourmandise, la pâtisserie/chocolaterie historique de la ville : Köning vous régale de confiserie, gâteaux, chocolats, tous les produits sont frais, faits maisons et sans conservateur, la boutique ne désemplit pas, j'ai eu énormément de mal à choisir le gâteau au fromage dont je raffole, mais finalement mon choix n'a pas été le bon, le gâteau était fade, une petite déception du séjour...
Voyez le choix difficile, les gâteaux pouvaient se couper à la part...
Difficile aussi de trouver un restaurant un peu en dehors du circuit touristique, mais grâce à des recherches fouillées sur Internet j'ai pu en dégoter un extra, cuisine allemande assurée, délicieuse et pas trop chère :
Si d'aventure vous allez à Baden-Baden, vous pouvez aller manger là, c'est bon !
La ville vaut le détour, elle est intéressante, et recèle des tas de trésors, il suffit de vouloir les dénicher et les admirer. N'oubliez pas les arbres, ces grands monuments historiques en plein cœur de ville !...
12 commentaires:
Je vous conseille, si vous aimez l'Allemagne, Konstanz am Bodensee (Constance, épargnée par la guerre c'est une merveille...
stein am rhein, à visiter aussi..c'est tout près...et à la semaine prochaine! bises
Jeanmi, voilà un bel endroit qui fait envie...
Peut-être un jour...
Cordialement
Oui Elfi, à tout très bientôt...
Bises du soir à toi.
Finalement je pense que tu as une belle surprise en découvrant cette ville.
Très émouvant ces pavés de cuivre,il ne faut pas oublier...
Encore une balade agréable agrémentée de beaux clichés et j'ai aimé te suivre.
Bisous (un peu frais)du matin.
Marie Claude ouî j'ai eu de belles surprises, je suis très contente, ces petits pavés de cuivre j'en avais déjà trouvés à Berlin il y a quelques années, avec émotion aussi !
Merci d'être dans mes pas...
Bisous du soir un peu pluvieux.
Hé bien tu as bien fait d'y aller et je suis certaine comme tu le dis que tu n'as pas de regrets !
c'est aussi parce que tu sais regarder, fouiller, admirer et photographier ! Quels beaux arbres en plein centre ville et les pavés de cuivre pour ne pas oublier .
Les photos de cet artiste qui sont immenses et dont j'aime la rivière ...
Merci pour ce court voyage et bises du matin
Ouah !!!! La classe !!!!
Tu reviens de ta cure ?
Ah les gourmandises, à se damner !!!
Merci pour ce bel aperçu !!
Bises de 10 heures
Chere Brigitte, comme tu le vois la visite à été très fructueuse :-))
En plus il faisait très beau, ciel bleu tous les jours...
Un bel été indien !
Le samedi où j'y étais était la fête nationale de la réunification, tous les magasins étaient fermés, ils se sont rattrapés le dimanche, il y avait beaucoup de monde.
Passe un bon WE Brigitte, bises fortes du matin.
Pas de bain Enitram, juste un bain de foule le dimanche :-)) visite aussi des bains romains (belles ruines qui donnent bien un apeçu incroyable des thermes antiques...
En fait, je dois dire que je n'abuse pas des gâteaux :-))
Bonne journée à toi à tout bientôt. Bises.
Comme j'aurais aimé voir cette expo (je me souviens très bien de la commande de Beaubourg) et surtout ce musée. Ces carreaux blancs m'ont rappelé le musée des Arts décoratifs de Francfort et le Paul Getty Museum de Los Angeles... je regarde, je compare, je vais sur Wikipedia, et pam badamoum, c'est bien ça, c'est le même architecte qui a fait les trois musées. Son nom : Richard Meier! Voilà qui pourrait me donner envie de retourner à Baden-Baden, moi qui fait partie du nombre de ceux qui t'ont dissuadé d'y aller! (En revanche, pour les gâteaux, je passe mon tour, rien qu'à les voir, ça ne me tente pas beaucoup)
Bisou doux du soir!
Oui GF, ce magnifique musée que tu as retrouvé dans ta mémoire (et Wikipedia) de grand voyageur est un endroit idéal à Baden Baden, planté dans un écrin de verdure, il expose les artistes comme pas deux...
Retrouver Gursky a été une vraie joie ! Un grand moment !
Pour les gâteaux, en effet ça reste à prouver :-))) mais je suis une bien piètre testeuse en la matière...
Merci d'être passé sur mes terres.
Gros bisous du matin.
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