Paysage...
Il y a des années où tout va de travers ! Dans le village où je suis, il y a deux boulangeries, celle du haut et celle du bas, il suffit de traverser la rue en pente qui les sépare.
Elles ont leurs spécialités : celle du bas fait des feuilletés au fromage de chèvre, le feuilleté est bon mais il faut chercher le fromage, celle du haut fait du mauvais feuilleté mais il y a un peu plus de fromage, les petites parts ont le même petit calibre dans les deux boutiques, vous voyez le dilemme ?
Pour les gâteaux, ceux du bas sont meilleurs, mais très petits, ceux du haut ne sont pas meilleurs mais bien plus gros, que faire ? Toutes les deux ont des propriétaires raides comme la justices, rarement le sourire, bonjour, au revoir, ça va comme je te pousse... Au moins on n'est pas obligé de choisir, la soupe à la grimace, c'est de bas en haut...
Celle du bas et celle du haut font l'unanimité sur le pain : il est atroce ! Leurs pains de toutes sortes ont le goût de papier, voilà des années que les habitants qui refusent de prendre leur voiture pour aller l'acheter ailleurs, loin, plus loin, mangent du carton-pâte. Quelque fois même il y a la queue, je me suis toujours demandée pourquoi ? Ici, dans les boulangeries, rien ne va plus depuis des années, personne ne se rappelle avoir mangé du pain meilleur...
Alors, quand je suis arrivée dans le coin, j'ai acheté mon pain pour le mois, j'avais calculé le nombre de baguettes nécessaires à mon petit-déjeuner, comme une bonne gestionnaire de cantine, j'en pris donc en conséquence environ vingt ou plus, en comptant les invités qui viendraient en cours de séjour, je découpais le tout en petits tronçons et hop ! Au congélo. J'ai trouvé mon pain en grande surface.. Ah bon ! Oui, je vous explique : dans un beau temple de la consommation, à 20km de mon habitation de campagne, le rayon boulangerie est garni par un artisan boulanger qui fait le pain bon comme de la brioche ! Sauvée !
Le pain délicieux de l'artisan boulanger
Pour les bouchers, la situation est beaucoup plus délicate : ils travaillent très bien tous les deux, et se font forcément concurrence, mais je ne sais pas en quoi, je vais toujours chez le même, sauf quand l'un d'eux est en vacances. Moi qui en ville ne mange jamais de charcuterie, dans ma campagne je déguste du boudin aux pommes, de la tête de veau en tranche, du rognon de génisse fabuleux, et même de la hure à s'en lécher les babines. Le tout à prix bas et d'excellente qualité... Je me disais : allez, pour une fois, laisse tomber le cholestérol, et pense à te régaler... J'étais sage ! Dernière minute : maintenant je sais, après avoir goûté le boudin chez les deux, que celui qui est en vacances n'a rien à craindre, c'est le meilleur (chut !)
Il y a un brocanteur, un seul, chez lui tout est brocante, sa devanture n'est pas fraîche, on n'en offrirait pas un sou tellement elle est sale et maculée de crottes de pigeons, le gars sort sa marchandise tous les matins sur le trottoir, avec le sourire pour allécher le chaland. Sur la porte il y a un bel écriteau tenu par une ficelle où l'on peut lire en grosses lettres, d'un côté ou de l'autre : ouvert ou fermé. .. Je n'y mets jamais les pieds de peur de trouver encore un bel ornement qui encombrera mon appartement... Je ne suis pas une cliente facile...
L'église est petite, très ancienne, la porte est toujours ouverte, invitant chacun à la visite, il faut descendre trois marches, il y a un vitrail qui brille dans le chœur quand le soleil est très haut, il fait très sombre, trop sombre pour moi, ça me fait peur, je n'ai jamais su pourquoi, sans doute une frayeur d'enfance ? Le clocher est en pierre, il domine tout le village, c'est un repère assuré pour les balades environnantes...
Le clocher en pierre
Derrière l'église il y a une petite "routine", un petit chemin vert superbe bordé de jardins, dont celui du curé reconverti depuis longtemps en jardin de laïc. Sur une bonne partie du sentier, à droite, courent les restes d'un muret en pierres sèches, et tout au fond, on entend le glouglou de la rivière qui traverse le village... C'est un endroit hors du temps, silence, verdure et cocoricos des basse-cours...
Les murets en pierre sèche du petit chemin
Les murets en pierre sèche du petit chemin
Maintenant que je suis presque du coin, je salue les gens qui passent : comment allez-vous, votre santé ? Fait beau, ça va se maintenir ? Bonne journée, à bientôt ! À part la météo il y a encore beaucoup beaucoup à faire pour partager le destin de chacun...
8 commentaires:
Dès janvier, j'ai su que 2015 ne serait pas une bonne année.Question de feeling et aussi des problèmes dès le début.Cette année est passée plus vite encore que les précédentes.Noël est déjà en jardinerie ( c'est vrai qu'il faut du temps pour installer le tout) mais dimanche, le marché ouvre et les euros ( pour ceux qui en ont en réserve)vont filer vite.Notre boulanger ne fait pas du bon pain.Il propose trop de goûts qui ne sont qu'invention moderne. Rien ne vaut le pain maison mais alors, il est trop bon, paraît-il!Les gâteaux, parlons-en, trop raffinés et chers, très chers.Heureusement,il nous reste un artisan qui propose très peu de choix, comme à la campagne, dans le temps.Ses éclairs et ses choux à la crème sont toujours frais du matin.Et, nous nous arrangeons pour passer chez lui, une fois par semaine.La boulangerie est propre mais sans chichis.Comme la boulangère d 'ailleurs.La porte est ouverte sur l'atelier.Plusieurs fermes des environs proposent aussi leurs produits bios ou pas mais différents quand même de ceux fournies dans les grandes surfaces.Sortir de la ville, c'est pour retrouver un rythme de vie plus en accord avec nous-même et les goûts d'autrefois, quand c'est possible.Bises très froides, le temps a changé, vive la doudoune!
Il devient de plus en plus rare de trouver les commerces essentiels dans les villages...
2 boulangers (même si le pain n'est pas bon),2 bouchers, le luxe....
En ville, aussi dans mon quartier il devient de plus en plus difficile de trouver du pain digne de ce nom,quel dommage!
De gros bisous (très frais) du matin.
Oui Danielle 2015 est ponctuée pour moi aussi de grosses joies et de grosses peines...
Une petite boulangerie, n'est pas forcément une bonne boulangerie :-)) jubilation pour toi d'avoir du bon pain, moi aussi j'ai trouvé mon bonheur avec Le pain de mon boulanger de quartier :-))
En attendant vive là doudoune.
Je t'embrasse fort Danielle.
-Marie Claude, tu sais j'ai cherché un bon boulanger sur Paris (puisque j'habite en proche banlieue) et je congèle le pain :-))
Maintenant j'ai la chance d'avoir du très bon pain près de chez moi, chouette, super chouette...
Gros bisous à toi, bonne fin de semaine à toi.
Maintenant tu vois Danielle ,je me suis mise à faire mon pain et sans gluten , j'en suis ravie, il est bon et passé au grille-pain encore meilleur!
La viande, je n'en mange plus ou presque ...
Mais dans un village deux boulangeries et deux boucheries cela se fait de plus en plus rare !
Tu es de retour à Paris je pense maintenant car le froid arrive ...
Je t'embrasse fort du soir toujours
Ah ! Le bon pain du matin, passé au grille pain, un régal ! Je ne m'en lasse jamais... Comme toi...
C'est vrai deux boulangeries (mauvaises) deux boucheries bonnes voir très bonnes un luxe aussi...
Oui, je suis de retour à la ville, le froid arrive, je vais ranger mon balcon...
Je t'embrasse chère Brigitte.
Gros gros bisous du matin.
Mon cher époux me dit toujours, "il ne faut pas en manquer!" du pain, pardi !!! Et moi, je fais des kilomètres, dans ma campagne pour en trouver du bon !!! Lui, il lui faut ses bonnes baguettes, aérées et croustillantes, pour moi, c'est l'intégral et le pain à l'épeautre !!!
J'aime "ta" campagne qui ressemble à la mienne !!!
Bonne journée !
Bises ensoleillées mais frisquettes
...de pain, pardi !
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