vendredi 8 février 2013

Venise 2012... Le petit papier !



Le petit papier de Minerve

J'avais choisi d'aller faire un petit tour du côté de S Moise, je ne sais plus du tout pourquoi aujourd'hui... Comme il se doit, il faisait beau, j'avais tout mon temps, mon appareil photo autour du cou, l'envie de découvertes ? Un détail pouvait suffire à m'enflammer, voyons voir, je ne suis jamais allée à fond de ce côté... Je vais retourner voir la façade de l'église, tous ses choux à la crème, ses tortillons et ses fleurs demandent un peu plus d'attention, La profusion d'ornements est telle que mes yeux ne distinguent plus rien, allons mettre un peu d'ordre dans tout ça, admirer, examiner, et comprendre.... Dans cette grande artère, via S. Moise il y a du monde, beaucoup de très jolis magasins, de la bimbeloterie, des masques et des fanfreluches toutes plus belles les uns que les autres... La tentation est grande de faire du lèche-vitrines, mais très vite je me reprends... Je tourne à droite bien avant d'arriver à l'église, c'est presque toujours comme ça à Venise, vous vouliez aller voir telle église, telle rue, tel magasin, vous n'y arriverez pas de sitôt, car vous serez happé par la rue de gauche ou celle de droite, un pont, un toit, une altane, une poignée de porte vous en distrairont avec passion...


 

La petite Corte déserte


La plaque commémorative à la gloire des frères Lumière


La plaque commémorative à la gloire de Rossini, ce génie de 18 ans...

Donc, je tourne à droite, histoire d'approfondir mes connaissances, attirée par une petite rue bien sombre, bien fraîche, bien isolée du monde... Je longe l'arrière des hôtels, immenses, reliés les uns aux autres par des galeries de verre, un monde étrange, bien dissimulé à l'abri des regards... Je tombe sur la petite Corte du théâtre S. Moise, un lieu très calme, que je ne connaissais pas, j'ai tout de suite repéré les plaques de marbre apposées très récemment, pour l'une en 2005 et l'autre en 2006 qui donnaient toutes les explications de ce qui fut et qui n'est plus... Ainsi donc me voilà sur le lieu d'un théâtre disparu, anciennement nommé Minerve, peut-être le premier théâtre de Venise construit en 1620, puis au 18e siècle, sans doute reconstruit, le théâtre s'est appelé San Moise. Les plaques nous apprennent que le 3 novembre 1810 dans ce théâtre surgit le génie de Rossini âgé  seulement de 18 ans,  avec son premier opéra La Cambiale di matrimonio qui le lança vers la gloire immortelle... L'autre plaque fait référence à la projection, le 6 juillet 1896, d'un film des frères Lumière...



N° 2238, l'arrière cuisine de l'hôtel, le masque et le petit papier




Le petit papier, détail

Je suis absolument seule dans cette petite cour, je scrute les lieux encore habités par une belle margelle de puits en marbre rose. Un petit décor polychrome forme une rosace sur un des quatre murs de la cour. Juste au dessus de l'entrée des cuisines de l'hôtel, au n° 2238, j'aperçois un masque de tragédie antique, en pierre, et mon attention est attirée par le petit papier blanc, bien plié, glissé dans la bouche du masque...

La machine à questions se met immédiatement en marche...  Qui a déposé le papier ? Pourquoi ? Quand ? Comment ? Petit papier, quel est ton mystère ? Je n'en saurais jamais rien...







Le petit papier délicieux de Françoise et Paul que j'avais disposé aux quatre coins de la place

Mon histoire avec les petits papiers de Venise et d'ailleurs est déjà longue, souvenez-vous, chers lecteurs, du petit papier de Françoise et Paul, amis blogueurs, rencontrés par hasard sur le Campo Barnaba en juillet 2011 : un très grand moment d'émotion, de partage et d'affection, depuis ce délicieux petit papier nous restons en contact pour nos évènements de vies respectives... J'ai fait une photo interdite sur les petits papiers d'une Vierge toute illuminée de cette splendide église des Frari, la plus grande de Venise, pleine de chefs-d'oeuvres, déposés au pieds de la Vierge Marie, ils restent pour moi une fascination, personne ne s'intéressent à eux, ils sont comme des papillons déposés près de la lumière.



Les petits papiers et photos à l'église des Frari

Je ne peux m'empêcher de penser au petit papier de Paris (mon post sur les petits mystères de Paris, 4e épisode) que j'ai trouvé, bien à l'abri, sous le pied de la Vierge à l'église Saint-Leu-Saint-Gilles, dans le quartier des Halles, il m'avait beaucoup touché. Tous ces petits papiers, pliés, rangés, glissés, empilés, des secrets, des voeux, des suppliques, je les guette partout où je me trouve, ils sont sans doute des paroles d'espoir laissées aux divinités...


Le petit papier sous le pied de la Vierge dans le quartier des Halles à Paris

Si  un jour vous vous trouvez dans les petits papiers de quelqu'un, évitez les mots durs, les mots irréparables, les mots de trop, les mots maudits, remplacez les virgules par des souffles d'air, écrivez  des mots d'amour, vous vous sentirez plus légers et plus heureux.

14 commentaires:

Françoise a dit…

Quel oeil perspicace avez-vous !
Je n'ai jamais remarqué cette Vierge dans l'Eglise des Frari, alors que je m'y rends si souvent de bonne heure pour prier, observer, admirer. Je vais combler cette lacune dès ce printemps (speriamo bene).
Depuis ce "petit papier à San Barnaba", des liens d'amitié se sont tissés entre nous et prolongent formidablement cette belle rencontre.
Affection.
Françoise et Paul.

Brigitte a dit…

Oh si tu savais comme j'aime particulièrement la fin de ton billet ...Ecrire des mots d'amour, je rajouterai :toujours .
Tu as l'oeil dis donc pour les repérer ces petits papiers et comme tu as raison de te laisser guider par ton instinct et d'aller ou bon te semble .Tu fais du coup de jolies découvertes .
Bon week-end (très pluvieux chez moi) et donc bises bien humides

Dominique a dit…

J'ai eu la chance d'aller pour la première fois à Venise l'année dernière et j'avais voulu photographier les petits portraits glissés sur et autour de la vierge de l'église des Frari mais pour ma punition, tout est raté !!

Danielle a dit…

Merci Françoise et Paul, donc si au printemps vous allez à Venise, vous verrez les petits papiers et photos aux pieds de la Vierge, toujours éclairée...

Je suis contente chaque fois que j'ai de vos nouvelles, je garde au coeur notre belle rencontre...

Je vous embrasse fort tous les deux.

Danielle a dit…

Brigitte, oui, oui, tu peux rajouter toujours, d'ailleurs ça rime tellement bien avec amour...

Le petit papier du masque m'avait terriblement intriguée, je l'ai trouvé si bien plié dans le petit creux de la bouche, je me suis dit tout aussitôt, ce n'est pas possible qu'il soit là par hasard...

Je suis très petits papiers comme tu peux voir...

Moi aussi je te bises, du soir.

Danielle a dit…

Dominique vous m'intriguée, pourquoi vos petits papiers sont-ils ratés ?

Quelle chance nous avons donc les mêmes attentions, ça c'est une révélation !

A tout bientôt, bientôt.

isis a dit…

Les mots quel mystère... fenêtre sur l'âme de l'autre, des autres.
Encore faut-il avoir le goût de l'autre, le goût de la rencontre, l'enthousiasme de prendre le chemin et l'entrain de le reprendre malgré le temps qui passe, malgré les maux.
Moi qui suis une voyageuse immobile, de chambre, comme disait je ne sais plus qui, ces mots et ces chemins que vous nous offrez Danielle, me semblent tout simplement merveilleux... Ménilmontant, votre sœur, l'Italie des voyages initiatiques ou celle de l'éternel émerveillement, les saveurs, la douceur des inflexions et celle de vivre, la capacité à dévoiler un tout petit peu de soi pour permettre à l'autre de s'y apercevoir.
Même si la vie blesse parfois, quel bonheur de savoir que lorsqu'on reviendra lire vos merveilles, on pourra se réconcilier avec ce qui nous relie les uns aux autres, à distance ou tout près...tous ces jolis mots.

Danielle a dit…

Chère Isis, ce qui est bien avec les commentaire, c'est que moi aussi ils me permettent de connaître un tout petit peu leurs auteurs, et c'est un régal. Une petite communication qui fait comme une petite musique de nuit...

Chère Isis, les voyages que vous ne faites pas me touchent, je vous prête les miens, mes chemins si je les partage sont bien plus beaux.

Je vous remercie Isis de vos mots de liaison, gardons ces liens si humains et qui font du bien.

Bises du presque soir sous la neige.



Dominique a dit…

Les photos de mes papiers des Frari sont ratées parce que je les ai prises à la sauvette, sans prendre le temps de cadrer car "No foto !"
Il faudra d'ailleurs que je termine la narration de mon séjour à Venise entreprise ici http://www.lepapillonensalopette.fr/?cat=831

Donnez-moi des heures qui durent des jours et j'arriverai à tout faire...

Danielle a dit…

Dominique je comprends... C'est vrai que j'ai du ruser pour prendre les photos aux Frari :-))) je trouve stupide cet acharnement à ne pas autoriser les photos sans flash dans les églises de Venise, de même qu'à Accademia oû un responsable à décidé l'année dernière, que les photos étaient terminées... Personne ne comprend, même pas le personnel...

Dominique je vais de ce pas regarder votre visite à Venise, pour les heures qui durent des jours je ne sais pas du tout...:-))) où les trouver...

Passez une belle journée bien longue... À bientôt...

Michelaise a dit…

Ton billet est, comme toujours, charmant et donne, en ce jour de Saint Valentin, à rêver...
"On ne devrait permettre
Que les lettres
D´amour
On ne devrait écrire
Que pour dire
Bonjour

Ne parlons pas des circulaires
Des formulaires
De tous ces papiers
Qui réclament plus qu´ils ne donnent
Qui nous soupçonnent
De n´ jamais payer
Oublions aussi les images
Tous ces mirages
Bonheurs à crédit
Tous ces cadeaux, ces catalogues
Toutes ces drogues
Ces faux paradis

{au Refrain}

Je sais qu´il y a des pratiques
Quasi magiques
Pour communiquer
Et ça cliquète, et ça clignote
Et ça pianote
C´est pas compliqué
Je pourrais en faire la liste
Mais je résiste
Car j´ai dans l´idée
Que ma chanson à peine écrite
Ça va si vite
Elle serait démodée

{au Refrain}

Je veux parler de ces missives
De plume vive
Comme un cauchemar
Ces lettres qui vous assassinent
Jusqu´aux racines
Bien mieux qu´un poignard
Les mots durs qui sont en paroles
On s´en console
Les yeux dans les yeux
Mais dès qu´ils sont sur une page
C´est grand saccage
C´est comme du feu

{au Refrain}

Ces colères qui nous encombrent
Chagrins sans nombre
Qui nous font pleurer
Pourquoi pas se les dire en face?
Ça fait des traces
Qu´on peut effacer
À condition qu´on se réponde
Qu´on lâche la bonde
Que l´amour y soit
Ô que ma main se paralyse
Avant qu´on lise
Une lettre de moi!

{au Refrain, x2}

Bonjour, est-ce que ta vie est belle?
Bonjour, et comment va ton cœur?
Bonjour, j´attends de tes nouvelles
Bonjour, et n´aie plus jamais peur"

... une chanson d'Anne Sylvestre dont je raffole et que je fredonne pour toi !!!

Danielle a dit…

Merci Michelaise d'avoir pris du temps pour me fredonner cette belle chanson d'Anne Sylvestre, un joli cadeau !

Pour toi aussi, puisque tu es toujours dans les petits papiers de ton amoureux, je te souhaite beaucoup de mots d'amour.

Je t'embrasse fort du jour de la St Valentin.

beatrice De a dit…

Merveilleux poste.
Tu aimerais la tradition japonaise des petits papiers pliés, voeux aux Dieux. L'on peut voir des milliers de *papillotes, dans tous les temples.
Je trouve très émouvant le billet glissé aux pieds de la vierge.

Danielle a dit…

Merci Béatrice, merci beaucoup, je pense que j'aimerais beaucoup les petits papiers japonais :-)))

Tu sais quand j'ai vu le petit papier sous le pied de la Vierge j'ai été très émue, comme toi.

Bises Béatrice encore merci.