Bécassine a faim !
Le jour de mon arrivée à Venise, j’aime bien me faire plaisir. Outre le bonheur d’arriver sur ses canaux, de glisser sur son Grand Canal, d’entendre le chant d’Italie, de regarder les dentelles de ses palais, j’aime aller au-delà…
Mais où, me direz-vous ?
Comme j’arrive le matin, par le train de nuit, toute chiffonnée, défrisée, mal lavée, pas repassée, je me fais une petite joie de penser au bon déjeuner que je vais prendre à midi, dans un petit restaurant que je connais, juste en face du cimetière San Michele. Pas de courses à faire tout de suite, je défais ma valise, j’aligne mes livres, je sors quand même ma carte, on ne sait jamais, si j’avais un trou !
La vie vénitienne peut commencer, le temps traîne, ça tombe bien car je n’ai absolument rien à faire de précis que d’aller partout.
Me voilà sur les ponts, je reconnais les lieux, je regarde intensément l’horizon, toujours comme la première fois, et puis, je renverse la situation, avec ce petit air triomphant de déjà vu, entre la néophyte et la blasée. Je peux aller d’une émotion à l’autre, avec la même joie.
Il fait chaud, il fait toujours beau, mais j’ai tout prévu, même le parapluie…
Mes belles sandales aux pieds, mon sac sur l’épaule, mon chapeau de paille d’Italie et mon
Mais où, me direz-vous ?
Comme j’arrive le matin, par le train de nuit, toute chiffonnée, défrisée, mal lavée, pas repassée, je me fais une petite joie de penser au bon déjeuner que je vais prendre à midi, dans un petit restaurant que je connais, juste en face du cimetière San Michele. Pas de courses à faire tout de suite, je défais ma valise, j’aligne mes livres, je sors quand même ma carte, on ne sait jamais, si j’avais un trou !
La vie vénitienne peut commencer, le temps traîne, ça tombe bien car je n’ai absolument rien à faire de précis que d’aller partout.
Me voilà sur les ponts, je reconnais les lieux, je regarde intensément l’horizon, toujours comme la première fois, et puis, je renverse la situation, avec ce petit air triomphant de déjà vu, entre la néophyte et la blasée. Je peux aller d’une émotion à l’autre, avec la même joie.
Il fait chaud, il fait toujours beau, mais j’ai tout prévu, même le parapluie…
Mes belles sandales aux pieds, mon sac sur l’épaule, mon chapeau de paille d’Italie et mon
appareil photo, je suis devenue la touriste parfaite, qui vient grossir le nombre des admirateurs, et faire la trente deux millionième vue de la petite calle « absolument divine » qui se reflète dans l’eau, près d’une barque bleue, ou rouge, ou jaune, sous le lourd lierre qui tombe de
fatigue sur un mur de briques éblouissantes...
Un contre-jour imprenable, pris au détour d’un passage que vous découvrez, et qui figure pourtant dans tous les guides insolites !!
Je me dis à chaque fois, mais que vais-je prendre qui n’ait déjà été fait ? Rien de me décourage, je vais essayer de regarder avec indulgence, l’effet créatif que je ne vais pas manquer d’avoirA Venise il est très difficile de faire une mauvaise photo, car tous les points de vue sont beaux !
Les effets sont naturels, les couleurs sont au rendez-vous, du matin au soir avec ses reflets changeants, des rosés, des mordorés, des moirés… La moindre altane, altesse des toits, vous tend les bras, légère, près du ciel, il suffit de lever les yeux et de déclencher.
Donc, je reviens à mon petit plaisir du jour, faire un bon déjeuner. Le premier, c’est très important de le fêter dignement.
Je choisis mon itinéraire : à pied ou en vaporetto ? Le choix est difficile, passer les ponts, ou regarder défiler les demeures vénitiennes, dont les pieds baignent dans l’eau depuis des centaines d’années, rutilantes, vieillissantes, restaurées, inhabitées pour beaucoup… Et toujours fascinantes !
En général, je ne laisse pas le hasard décider pour moi, je pèse le pour et le contre, et j’arrive à fermer la porte derrière moi en sachant exactement quel itinéraire je vais prendre.
Je file au nord, je prends le vaporetto, je m’assois, je regarde, je respire, il est grand temps d’aller lentement, l’heure passe sans se presser. Ici, l’heure n’a pas de limite, elle se prolonge facilement au-delà des soixante minutes réglementaires. Je me laisse porter par les voix qui fusent de partout, et se multiplient depuis les téléphones portables, les langues étrangères sont vraiment étrangères… Je suis dans le silence de l’incompréhension, tout va bien. Je révise mon italien qui ne va pas encore me mener loin avec mes contemporains. Je fais l’état des lieux, rien ne change, tout est pareil et pourtant, chaque année la ville s’enfonce un peu plus sous le poids des gens.
Bon, c’est pas tout ça, l’heure de table est largement dépassée, tant mieux, car rien ne vaut d’avoir vraiment faim, pour passer sa serviette autour du cou !
Voilà le cimetière, posé dans ses ifs, l’horizon est bleu et blanc.
Donc, je reviens à mon petit plaisir du jour, faire un bon déjeuner. Le premier, c’est très important de le fêter dignement.
Je choisis mon itinéraire : à pied ou en vaporetto ? Le choix est difficile, passer les ponts, ou regarder défiler les demeures vénitiennes, dont les pieds baignent dans l’eau depuis des centaines d’années, rutilantes, vieillissantes, restaurées, inhabitées pour beaucoup… Et toujours fascinantes !
En général, je ne laisse pas le hasard décider pour moi, je pèse le pour et le contre, et j’arrive à fermer la porte derrière moi en sachant exactement quel itinéraire je vais prendre.
Je file au nord, je prends le vaporetto, je m’assois, je regarde, je respire, il est grand temps d’aller lentement, l’heure passe sans se presser. Ici, l’heure n’a pas de limite, elle se prolonge facilement au-delà des soixante minutes réglementaires. Je me laisse porter par les voix qui fusent de partout, et se multiplient depuis les téléphones portables, les langues étrangères sont vraiment étrangères… Je suis dans le silence de l’incompréhension, tout va bien. Je révise mon italien qui ne va pas encore me mener loin avec mes contemporains. Je fais l’état des lieux, rien ne change, tout est pareil et pourtant, chaque année la ville s’enfonce un peu plus sous le poids des gens.
Bon, c’est pas tout ça, l’heure de table est largement dépassée, tant mieux, car rien ne vaut d’avoir vraiment faim, pour passer sa serviette autour du cou !
Voilà le cimetière, posé dans ses ifs, l’horizon est bleu et blanc.
Voilà le restaurant, le meilleur de la ville paraît-il, foi de Vénitien, pour y manger une bonne pizza, ou une friture toute fraîche. Pour moi ça sera une pizza avec de la roquette, celle que j’adore, la roquette voyez, c’est juste pour mettre un peu de distance avec les calories.
Mais déjà Bécassine vire au mauve, pleure de l’intérieur, ne décolère pas, s’insurge contre sa destinée, nous sommes lundi et le resto est fermé ! Il faut revenir à la case de départ.
Vous avez déjà connu ça, vous ? C’est abominable.
Mais déjà Bécassine vire au mauve, pleure de l’intérieur, ne décolère pas, s’insurge contre sa destinée, nous sommes lundi et le resto est fermé ! Il faut revenir à la case de départ.
Vous avez déjà connu ça, vous ? C’est abominable.
12 commentaires:
Bien sûr, cela nous est arrivé, et presque chaque fois qu'on a envie de découvrir un nouveau restaurant...
Maintenant, nous notons avec soin les jours de fermeture de nos restaurants aimés sur notre petit carnet de voyage...
Je crois connaître celui dont tu parles sur les "Fondamente nove", il y a aussi, pas loin, un bar où, d'après moi, on boit l'un des meilleurs cafés de Venise...
Oui cela nous est arrivé !
Je retiens cette adresse pour la
roquette poivrée, bien sûr, qui déculpabilise de la pizza !!!
Vous y êtes tout de même retournés ?
Oui Norma c'est sûrement celui-là !!
Le bar, je vais y aller pour le café, c'est sûr !!
Merci d'être passée, bonne journée à toi.
Oui, Miss, j'y suis retournée, mais c'est pour la prochaine et sûrement la dernière Bécassine...
Trop rigolo !
Bonne journée Miss et à bientôt.
Je confirme pour le café...et en bonus on a une vue magnifique. Je crois, moi aussi , qu'il devient prudent de noter les jours et heures d'ouverture...pour ne pas rester sur le seuil complètement , comment dirais-je ????Complètement " bécassine" quoi!..sans ironie aucune..Danielle.Il y a deux mois..:-( nous étions deux bécassines...mais nous avons découvert ainsi quelques pas plus loin un petit resto sympa qui a su nous consoler...:-) Mais à l'avenir, j'aurai un carnet spécial ...
Quel bonheur de te suivre ainsi dans Venise! Alors, c'est pour quand le grand départ? Pour ma part, je renouerai avec le voyage en train de nuit pour mon séjour de décembre. J'ai hâte!
Bon weekend Danielle!
D'accord Danielle, je vous raconte le café en rentrant...
Danielle, j'ai retenu le jour de fermeture de ma pizza préférée :)))
Merci d'être passée par-là.
Bon WE Danielle.
AnnaLivia, je suis ravie de te donner du bonheur avec mes aventures vénitiennes.
Je pars en août, il va faire chaud !!
Bon WE à toi aussi...
A bientôt.
J'aime beaucoup toutes ces aventures de Bécassine,d'autant qu'elle fait de très jolies photos.
Et puis c'est bien connu le malheur des uns fait le bonheur des autres!!
Bonne journée
Oui, vous avez aussi remarqué Françoise... plus douée pour les photos que pour se trouver à manger :)))
hélas oui, le bonheur le malheur ça dépend du point de vue !!
Bonne journée Françoise, il fait soleil.
C'est vrai lorsque l'on se fait une joie de retrouver un lieu qu'on aime particulièrement, qu'on attend avec tellement d'impatience et qu'on ne se rappelle plus le jour de fermeture, il est difficile de se consoler sur le moment. J'ai mon petit carnet maintenant et je connais tous ces jours de fermeture des lieux que j'aime.
En tous les cas c'est un bonheur de lire ces petites historiettes accompagnées de très belles photos.
Je suis très jalouse de ta photo du sotoportego del Filatoio où tu as une verdure sur le mur, alors que moi au mois de mai tout avait été coupé à ras et la masse grise ne fait pas très artistique, en plus il faisait si sombre...
Danielle
Danielle, ne sois pas jalouse de la photo :))) Moi je n'ai pas de carnet, je ne suis pas asez organisée :)))
Il est vrai que j'ai adoré cet endroit j'y reviens à chaque séjour...
Merci pour tes encouragements...
Bonne journée.
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