mercredi 12 mars 2025

La Cathédrale arménienne de Paris... Une belle découverte ! L' avenue LVMH...


Cathédrale Saint-Jean-Baptiste, de l'Église apostolique arménienne (1904) - Paris, 8e

Mon amie m'avait dit : tu connais l'église arménienne des beaux quartiers ? Pas du tout, elle se trouve où ? C'est là que l'histoire commence, prochaine visite, par tous les temps, c'est urgent ! Chaque lieu, nouveau ou pas, me sert de tremplin pour une exploration à proximité, tous les prétextes sont bons : jolies rues voisines, cours entrevues par la portes laissées ouvertes, vitrines alléchantes, nouveaux commerces, cafés sympas...  En sortant du métro, je respire l'air du large ! Par ici la sortie, en guise d'orientation, je choisis toujours un passant qui a l'air du quartier, ça va bien mieux que de sortir mon GPS téléphonique dont je ne sais pas me servir, même après révision du plan sur papier avant de partir : sur place, je hèle une bonne âme, je suis totalement nulle en boussole !

Oui, vous tournez à droite, c'est tout de suite... : le portier tout de noir vêtu, attaché à la maison LVMH de l'Avenue Montaigne, m'avait accueillie avec un grand sourire. Bon, c'est tout près, je prends mon temps, j'explore un peu l'Avenue... Channel, Tiffany, Dior, Céline, que du beau monde... Mon amie m'avait dit : va voir chez Dior, dont elle avait été première main pendant des décennies, tu verras... J'ai pris des photos, envoi immédiat à mon amie, souvenir, souvenir...


La bague ! Qui me rappelle les bijoux royaux que j'ai vus au Louvre...

Dans la vitrine d'un grand joaillier, j'aperçois une bague plantureuse, est-elle ornée d'un vrai diamant, d'une pierre synthétique, d'un beau quartz ? Dans cette boutique, il n'y avait que de la bijouterie de haute volée, et les prix n'étaient pas affichés. Cette bague m'a éberluée... Si c'était un vrai, comme je le pense ? Combien coûterait-t-elle ? Qui peut encore se payer un bijou pareil ? Plus loin, chez Dior, je regardais par la fenêtre de la vitrine (comme la voyeuse que j'étais) : une petite famille, confortablement assise sur des sofas moelleux, faisait essayer une petite robe toute simple à une fillette de 11/12 ans, elle avait déjà l'art et les manières, la vendeuse est venue leur offrir une boisson chaude, et l'essayage a continué, j'ai su ensuite par ma voisine, ancienne de la maison, que la moindre robe coûtait ici facilement au bas mot, 2000/3000 euros ! J'étais dans un parcours hallucinant et je ne suis pas allée jusqu'au bout de cette grande avenue Montaigne... Allez hop, à l'église arménienne maintenant, à deux pas derrière... Une dernière vue sur un magnifique "petit bijou pour la route" :


Le beau pendentif en diamant !


Quand j'ai tourné le coin de la rue, j'ai aperçu son clocher, son petit porche sculpté, mais du premier coup d'œil j'ai vu aussi que l'église était fermée, zut ! J'ai pris ma baguette magique (mon téléphone) et j'ai appelé l'église : allo, bonjour, je voudrais voir l'église s'il vous plait, c'est possible ? Mais bien sûr, je vous ouvre ! Et je suis entrée par la petit porte dérobée, émerveillement immédiat, seule dans les lieux j'ai pris tout mon temps... Posé mes affaires sur une chaise et j'ai vadrouillé de long en large, dérangée par personne...


À Venise, quand je me trouvais seule dans une église (ce qui n'était pas rare, car je connaissais les petits coins secrets), je posais mon chapeau de paille et je prenais mes aises pour la contemplation. J'ai fait pareil dans la petite Cathédrale arménienne, grande comme un mouchoir de poche, l'énorme lustre de cristal brillait de tous ses feux, l'autel fleuri et éclairé délicatement rajoutait de l'or à l'icône de la Vierge et son enfant, l'ensemble était touchant...


Le magnifique lustre de cristal


L'icône resplendissante auréolée d'or !


Dieu le père en majesté dominait le chœur et vous regardait droit dans les yeux, entouré des quatre évangélistes représentés symboliquement par : l'ange, le lion, le taureau et l'aigle. Il a fallu que je me contorsionne dans tous les sens pour les voir tous les quatre ensemble...


Dieu le Père et les quatre évangélistes représentés, le tout plongé dans de l'or fin !

J'avais sous les yeux une autre version de "l'Histoire", la même depuis 2000 ans, une œuvre qui en renouvelait avec talent les représentations, les symbolisations...


L'entrée principale

Je me suis assise face à tout ce Monde, et je me suis reposée, entourée de lumière douce, d'objets splendides, et de belles peintures, nouvelles à mes yeux, j'avais une chance inouïe de m'y retrouver seule...


Le coin des espérances...

En sortant de la Cathédrale, j'ai visité la petite cour intérieure à l'arrière du bâtiment, entourée d'immeubles, propice aux rencontres des fidèles, il y avait un beau mur peint pour accueillir les fidèles et amis..




Une fresque historique sans doute...


Niki de Saint Phalle (1930-2002) - L'arbre-serpents, 1992 


Les grilles somptueuses du parc (jardin) Artcurial ont été redorées...

Ne m'en demandez pas plus, je n'en sais rien... Je n'ai fait aucune recherche...

Plus loin, juste au coin du l'avenue Montaigne, la célèbre maison des enchères Artcurial (en 2002 Nicolas Orlowski, en association avec la famille Dassault, rachète la galerie Artcurial à la société L'Oréal pour en faire une maison de ventes aux enchères spécialisée dans l'art et les antiquités) avait posé dans le petit jardin, au pied du perron, une belle sculpture de Niki de saint Phalle, mise aux enchères le 18 octobre 2024 à 17h,  n°31, mise à prix 400 000 / 600 000 euros ! Apparemment elle n'a pas trouvé acquéreur ! Nous avons peut-être nos chances !

J'ai repris mon métro ! Une belle journée pleine de découvertes, de plaisir, de beauté... Des petites colères sourdes inévitables...


L'arrivée et le retour...

Portez-vous le mieux possible les amis, à très vite, je vous embrasse !

vendredi 28 février 2025

Un certain regard : celui du photographe, Philippe Verdrager... La beauté, la solitude, l'humanité


Le couple de la Samaritaine (2014)

Ce couple est-il en pose pour une photographie ? Un jour de beau soleil, en promenade sur le Pont-Neuf, le décor est idéal, la Seine coule tranquillement, le grand magasin de la Samaritaine, pas encore débaptisé, trône à l'arrière plan, dans les nuages, tout paraît être bien en place... Non ! Il n'y a aucune mise en scène, à la Doisneau, le photographe était là, il passait et hop ! Il a encadré le couple avec tout l'arrière-plan, un rapt de couple, presque une photo de mariage sur un des plus beaux ponts de Paris ! Comment c'est possible, un tempo pareil ? Le photographe est à l'affût de l'instant rare, qui ne se reproduira plus, un arrêt sur une image, inimaginable, presque d'un autre temps, sorti tout droit d'un livre d'images, un instantané du temps présent, pourtant. Cette photo est étonnamment bien arrangée, construite dans un déclic !

Il y a quelques jours, ça m'a pris au saut du lit, je voulais vérifier si l'enseigne de la Samaritaine existait toujours, il pleuvait des cordes... N'écoutant que ma nécessité du jour, j'ai pris l'autobus et en voiture, Simone !


Plus d'enseigne, je ne l'avais pas remarqué depuis la photo des amoureux... Magasin n°1 racheté par le groupe LVMH en 2001 (ma photo vite faite, mal faite, sous la pluie)

Quelques dates : en 1910, le propriétaire, Monsieur Cognacq Ernest, fait construire le magasin n°1, en 1928 il inaugure le magasin n° 2, en 1933 les successeurs de Cognacq Ernest (décédé en 1928), poursuivent l'extension du magasin pour un bâtiment n° 3. L'agrandissement de la Samaritaine continue en 1932 avec l'achat des ateliers de fourrure Révillon Frères occupant presque l'ensemble de l'îlot situé au nord du magasin 2, de l'autre côté de la rue Baillet. Ces immeubles vont constituer le magasin 4.


Au café avec la pluie (2024)

Encore une histoire de pluie, mais vue par Philippe Verdrager, ça ne fait aucun doute, les histoire se racontent en fond de scène, bien à l'abri. J'ai adoré les couleurs de l'ensemble, l'écran que formait les petits ruissellements d'eau sur la vitre, discrétion obligée du photographe, pas d'intrusion forcée, c'est son ADN... On entend des chuchotements, il faut traverser les couleurs de l'espace profond sur la pointe des pieds... Passer au travers des gouttes !


Le petit noir (2024)

D'un rien, il fait un tout ! Uniquement, la simple beauté des choses !


La dame en rose (2025)


Cima de Conegliano (détail) : Nativité (
16e siècle) - Venise

Une dame seule, de dos, pas connue mais vue, immobile, sans doute depuis un petit moment puisque sa cendre de cigarette est un peu longue. Elle regarde au loin le travail se faire dans la rue. Quand peut-on voir une dame en rose fumer une petite cigarette, tranquille, sur le pas de la porte ? Voilà une cible parfaite pour le photographe, qui organise en une fraction de seconde une mise en scène exceptionnelle : couleur, plan, séquence, atmosphère... Laissant forcément, suffisamment de vide et d'interrogations pour le spectateur. À la fin, lors de l'exposition d'une œuvre d'art, chacun a son mot à dire, du plus simple au plus complexe, l'œuvre créée par le talent de l'artiste provoque la rencontre, l'émotion, le discours du regardeur, connaisseur ou amateur... Moi, j'adore ce rose, qui me rappelle tous les roses, rouges, bleus et jaunes des tableaux de la Renaissance, un vrai morceau choisi, une énigme, une composition savante, un bonheur !


Dans le métro (2025)

Ce monsieur qui tient solidement son violoncelle fixe avec attention, sans nul doute, son téléphone, comme la dame d'à côté, c'est la petite musique des temps modernes, on baisse la tête, on regarde, on pense, on passe le temps... Incroyable situation, pourtant quotidienne, sans surprise... Ça reste à "voir" ! Ces personnes plongées dans l'intimité (raptée) de l'instant gardent leur mystère, elles tiennent d'une main sacs et violoncelle, et de l'autre le précieux téléphone, plongées dans des couleurs et des lumières époustouflantes. Encore une fois, le photographe voit pour nous un bel instant unique et fascinant, plein de questions. Les attitudes, l'effet chromatique rassemblés dans un clin d'œil artistique, sont magnifiques !


Autoportrait discret (2023)

Il n'y qu'a lire dans les yeux du photographe, posé discrètement sur son vélo au fond du tableau, quoi de plus beau ! C'est même un peu inimaginable de voir ça. Le monde entier est sur son téléphone, pas un instant à perdre : qui m'appelle, qui pense à moi ? Sans se douter de la beauté environnante, ils gardent tous les yeux baissés... Le cœur battant, peut-être ? 


Au Musée de l'Immigration (2025)

Là, j'ai trouvé le cadrage tellement complexe que j'ai fait : oh ! Les perspectives sont faramineuses. Des courbes, des perpendiculaires, des horizontales, des ombres et des lumières, un graphisme tellement emmêlé qu'il faut regarder attentivement pour tout saisir, entre le dehors et le dedans, où sommes-nous ? À vous de voir, je vous laisse, ne vous perdez pas ! Encore un bonheur du jour !


Quelle photo préfères-tu en ce moment ? (2025)

La voici, choisie par l'artiste, il faudrait le faire parler pour en savoir plus long, mais je vous laisse chercher... Cette photo noir et blanc est à l'image de ces deux jeunes femmes qui partagent les mêmes documents !

Rien, rien ne pourra remplacer les talents d'artistes, même avec des supports d'expressions variés, depuis l'homme des cavernes, et les inventions de maintenant, de toujours... 

Du temps où la photographie s'est mise à représenter le monde, on s'était dit : que va devenir la peinture, va-t-elle disparaître, c'est foutu ? Non, on le sait, et la peinture à l'huile qui naquit à la Renaissance pourra-t-elle remplacer les mosaïques, les fresques ? Non, un peu tout de même, car elle coûtait surtout beaucoup moins cher ! Que deviendront les tableaux avec les installations qui ne s'accrochent pas au mur, vont-ils disparaitre ? Non, bien sûr, les deux voisinent très bien, rien ne se retranche avec les artiste, tout s'ajoute... Et avec le cinéma, la vidéo, l'IA ? Les artistes trouveront, faisons-leur confiance ! Les supports de toutes natures, les inventions nouvelles n'y changeront rien, les artistes s'adapteront, ils les intégreront dans leurs moulinettes créatives, le cœur de leurs métiers restera toujours la fabrication de la beauté, donner à voir, comprendre, aimer, émouvoir, échanger... S'étriper... Etc... Une source intarissable, dans tous les sens... À nous de voir !

Mes amis à tout bientôt, d'ici là portez-vous le mieux possible, le soleil revient, profitons-en ! Je vous embrasse fort...

samedi 22 février 2025

Changement de décor, la vie parisienne, les artistes, sans hiérarchie : Chiharu Shiota... La Cathédrale de Saint-Denis...


 Dès l'entrée, en haut des marches : le grand boum ! Chiharu Shiota, artiste plasticienne japonaise, 52 ans (Grand Palais - 2025)

Depuis mon Indre presque natale, je savais que ma première exposition parisienne serait pour elle ! Maintenant que les places se prennent d'avance et se payent sur internet, j'avais fait le nécessaire dès ma rentrée... Ma place était prise pour le 16 janvier, à moi la belle Shiota ! Direction le Grand Palais !

Au grand Palais il y avaient deux expos : à droite, Dolce Galbana avec une file d'attente du tonnerre de Dieu, à gauche, personne ou presque pour Shiota, la chance j'ai filé comme une flèche...

Je me suis laissée attraper par l'envoûtement de ses œuvres, son tissage monu"mental"  annonce la couleur noir et blanc en haut des grands escaliers du Grand Palais.


L'araignée avait tissé ses fils rouges... (Grand Palais - 2025)


Et ses fils noirs, d'après des souvenirs vécus d'incendie... 
(Grand Palais - 2025)

Il y avait du monde dans ses couloirs de sang ! Le gardien, que j'avais interrogé, m'avait dit qu'il avait fallu trois semaines de montage, et une équipe de 10 personnes pour installer toute l'expo ! C'est une femme adorable, la plus gentille que je connaisse, il joignait les mains en m'en parlant, comme s'il disait des paroles sacrées.

Au milieu de ses fils, je n'étais pas en pays inconnu, je connaissais son travail depuis de nombreuses années, partout où j'ai pu je l'ai suivie, jusqu'à Venise (2015). Le grand magasin du Bon Marché l'avait commanditée pour la "Saison du blanc" en 2017, j'avais trouvé anachronique la publicité pour le blanc et Shiota pour son art, mais il faut bien vivre de ses œuvres, somptueusement présentes entre les escalators du Bon Marché... Une merveille ! Entre le graphisme et les ailes d'anges au dessus des barques pour un autre embarquement  pour Cythère ?


Fils d'art en blancChiharu Shiota (Grand Palais - 2025)


Fils d'art -
 Chiharu Shiota (Grand Palais - 2025)

Aujourd'hui, au Grand Palais, elle parlait de sa maladie, un cancer de l'ovaire qui avait récidivé, et tout le mal-être qu'elle ressentait dans son corps, elle l'exprimait en "dehors", elle en parlait mieux... Elle créait des liens avec sa maladie... En 2011 je l'avais vue chez Templon, le grand galeriste du Marais, elle avait déjà des idées noires... Et rouges !


 Galerie Templon (qui représente l'artiste) -  Chiharu Shiota - 2017

Les mêmes ponts, les mêmes barques, les mêmes trajectoires, j'entrais dans les mailles de ses filets avec admiration, curiosité, envoûtement ! Ses cris, ses plaintes, ses peurs silencieuses, forment ces enchevêtrements qui me chavirent... À chaque fois...

Ses valises suspendues méritent nos larmes, elles nous mènent loin...


Les valises suspendues (Grand Palais - 2025)



Personne ne joue à pigeon vole ! Le désespoir est au dessus de nos têtes... C'est comme ça que je le voyais...

J'imagine des voyages pas si extraordinaires que ça. Des valises qui ne ne tiennent qu'à un fil ! Des vies suspendues, pour des voyages d'illusions, d'espérances, nous savons bien que personnes ne sera là pour les accueillir ! L'immigration, "les indésirables d'aujourd'hui", fait grand bruit de nos jours, du côté des méchants, hélas !! C'est comme ça que je le ressentais...


Valise souvenirs... Chiharu Shiota (Grand Palais - 2025)

"L'âme tremble", c'est le titre qu'elle a donné à cette nouvelle exposition, chacun peut tisser ses propres histoires... Je me souviens qu'au Bon Marché en 2017, dans un de ses cartels, elle avait mis le mot immigration, je n'invente rien ! Je me disais déjà, tiens, l'œuvre en blanc, le thème et le lieu ne se marient pas bien ensemble... Déconnectés...


Elle avait "débarqué" au Bon Marché avec son grand art de tirer ses ficelles... En blanc (Bon Marché - 2017)


La Basilique Saint-Denis, élevée au rang de Cathédrale en 1966 : 

Sans transition, un jour qu'il faisait froid, je suis allée jusque là-bas : à Saint-Denis, où (presque) tous les rois à partir de Saint Louis sont enterrés somptueusement. Chaque petit centime carré est à inspecter, ici tout est beau, depuis toujours mes goûts pour les lieux saints sont restés les mêmes : admiration sans bornes pour toutes les œuvres, bâtiments compris... Bien sûr, je vais au delà des représentations qui n'évoquent rien de spirituel pour moi, athée de toujours devant l'Éternel ! Les Cathédrales, les Basiliques, les édifices religieux de la chrétienté, sont des travaux d'hommes et d'artistes qui ont contribué à magnifier, pendant des siècles, avec des talents incroyables, sans cesse renouvelés, les images, les formes d'une  seule histoire, toujours la même, deux fois millénaire, et pourtant toujours d'actualité aujourd'hui ! Je dois avouer que je ne suis pas au début du commencement d'en connaître le mystère !


Les couleurs du Monde, du soleil, le travail du verre ! La Rose du Transept sud, les signes du zodiaque (la plupart des vitraux actuels datent du XIXe siècle)

Alors périodiquement je cours à Saint-Denis voir les rois, pour m'émerveiller de tout, les vitraux qui s'allument au soleil, éparpillant les couleurs sur les pierres, les sarcophages des Mérovingiens de la crypte si sombre, perdus dans la nuit des temps, qui me font toujours aussi peur... J'y cours avec joie, je n'ai encore rien vu... Comment voir ?


Dans la crypte, les sarcophages, fantômes des temps si anciens, qui m'inquiètent


Le magnifique lustre à roue !... Me rappelle celui que j'avais vu dans la Cathédrale d'Aix-La-Chapelle

À bien chercher, il semble que ce lustre ait une histoire bien compliquée : œuvre de Placide Poussielgue-Rusand (1824-1889), réalisé d’après des dessins d'Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879), ce lustre était accroché à Notre-Dame de Paris. Après sa restauration, il s'est trouvé en dépôt à Saint-Denis, et il y est resté ! Affaire à suivre... J'ai découvert cette partie de cache cache entre les cathédrales en faisant ce post !


"La couronne de lumière", lustre à roue, totalement extraordinaire, du 12e siècle, Cathédrale d'Aix-La-Chapelle

C'était notre énième visite à mon amie et moi, même ce froid de gueux ne nous avait pas arrêtées, nos yeux n'y croyaient toujours pas, nous poussions des petits cris de ravissement, très doucement, pour ne réveiller personne. Les gisants de marbres, les verrières éblouissantes, les pavements, les sculptures en pierre, les lustres, continuaient de nous fasciner, rien à faire ! Nous y reviendrons... L'entrée était déjà payante en 2018, nous n'en avions aucun souvenir ! Notre-Dame de Paris s'y mettra-t-elle ? Attendons...


Cimetière royal !

Avec le froid, nous ne sommes pas allées dans tous les coins, les gardiens/animateurs, disséminés dans l'édifice, tous jeunes, étaient assis dans des petits abris avec un petit chauffage discret... Ils prenaient donc tout le temps qu'il était nécessaire pour répondre aux questions, avec gentillesse...


Le beau porche central, le magnifique Jugement Dernier fait froid dans le dos...

On voit bien que l'histoire débute mal, qui ira en enfer, ou au Paradis ? Les mêmes questions depuis 2000 ans !

Mes amis, portez-vous bien, malgré la pluie et pas de beau temps, le printemps arrive bientôt, espérons qu'il nous apportera un peu de paix et d'espoir, pour vivre des jours heureux !! Bonne semaine à tous, je vous embrasse

dimanche 26 janvier 2025

En finir avec l'Indre, on ferme !... Entre deux averses du mois d'octobre, tout a de l'importance... (Série unique, dernier épisode - 7 )


Tout a de l'importance, l'étendage des couleurs... Entre les arbres !


Cette année, septembre et octobre ont connu de belles pluies ! J’avais l’œil rivé sur la météo, je suis devenue très forte en météo, heure par heure, je savais s’il fallait que j’emporte ma cape de cycliste pour me protéger de la pluie, ou mon petit siège tripode pour jouir du soleil... Les  grands jours, je filais sans me soucier de rien, j’allais comme j’étais, et en route j’enlevais les couches de pulls !!!



Les jaillissement des lumières d'automne...


Entrée interdite, mais pas interdit d'admirer les couleurs...

Ainsi je me suis retrouvée sur le petit chemin blanc, le seul endroit où je pouvais glaner les plus belles noix. J’avais emporté le petit sac plastique rituel des cueillettes, il fallait faire vite car les noix se gâtaient. Sur n’importe quel chemin, je savourais la joie de pouvoir faire (encore) du vélo, je me sentais pleine d’équilibre, pas d’hésitation, mieux que l’année dernière, allez savoir pourquoi... Tous les prétextes étaient bons pour aller faire un tour : les courses chez l’épicier, un délice, les visites aux arbres, une bénédiction, les visites chez quelques voisins, bravo, rouler au doigt mouillé, le bonheur, même le tour du pâté de maisons me donnait de la joie... Je vivais chaque jour comme le dernier... Et l'instant présent comme une nécessité, pour croquer la vie à belles dents, regarder, entendre, parler, cueillir tout se qui se ramasse à la pelle : les fleurs, les paroles et les nuages ! 



Les nuages...

Donc, entre deux averses, je n’hésitais pas, sur le petit chemin blanc, je ramassais, je ramassais, le plus que je pouvais, de ces petits desserts du soir. Et de loin, sur son vélo, je vois venir Marie... La Marie du post n° 3 dont je vous avais juste dit qu'elle sortait du cimetière avec un pneu à plat... Ah ! Marie, te voilà, comment vas-tu ? Ce petit "comment vas-tu" qui ne ressemble à rien quand vous ne regardez pas votre interlocuteur dans les yeux, sans marquer un temps d'arrêt prêt à recevoir la réponse... Ben, j'ai fait un rêve incroyable. Non, raconte ! Et ben, j'ai révisé tous mes chants dans ma tête. Oh punaise, c'est dingue ça, bravo Marie, tu vas en faire quoi, de ta révision ? J'ai revu mes copines (il n'y a que très rarement des hommes dans les chorales, hélas !), on va chanter dans la maison de retraite du village. Non ! si ! Sans chef de chœur ? Oui, on va se débrouiller. Elle me faisait un bien fou, et de fil en aiguille, je voyais bien qu'elle avait repris le cours du temps, elle était contente de ressortir, de revoir du monde, de retrouver des activités au petit centre culturel, tout était à sa portée, elle en avait un peu envie : l'arrangement des fleurs, chanter pour quelqu'un... Un beau début, elle avait le sourire et moi aussi, je l'ai chaudement félicitée, dommage que je doive repartir avant votre concert ! Elle allait de droite, j'allais de gauche, au bout du chemin, le ciel était tout gris de pluie, c'est aussi elle qui m'avait permis de finir en apothéose mon séjour en Indre...



On range...


On met à l'abri...


On  s'active avant l'hiver...

J'ai gardé, je garde au cœur, les merveilleuses beautés de la nature, le silence assourdissant, avec ou sans beau temps, et les rencontres qui donnent de l'espoir. Si la situation du monde me plonge sans cesse dans de la douleur, le besoin de douceur m'envahit...


Il y aurait encore mille choses à raconter, ça a déjà été fait dans Les Mille et une Nuits !


Portez-vous bien chers lecteurs, retrouvons-nous à Paris, dans mes balades, mes découvertes... Je vous embrasse...