samedi 12 juillet 2025

La jeune femme du métro (post du 5 juin dernier) que j'avais prise pour un visage Raphaëlien...

 

La Pietà (1498-1499) - Michel-Ange (1475-1564) 

Michel-Ange avait donc 23/24 ans quand il créa cette sublime Pietà, exécutée dans un seul bloc de marbre de Carrare (environ 1,75x1,95), l'âge, peut-être, qu'avait la jeune femme vue dans le métro dont je vous parlais dans mon post du 5 juin, en revenant de la visite de Notre-Dame de Paris... 


C'est vraiment elle que j'ai vue... Dans le métro !

Maintenant que je l'ai vraiment reconnue, je peux mieux vous en parler, elle ressemblait en vrai, comme deux gouttes d'eau, à la Vierge de la Pietà de Michel-Ange... Plus fort que tout en tout !

Une beauté fine, lisse, parfaite, qui parait beaucoup plus jeune que son fils Jésus (mort à 33 ans, à ce qu'il paraît), ainsi va la représentation artistique... Pas de limite, plus vrai que nature !

Et puis est venu le jour où une amie m'a passé un petit livre de poèmes de Michelangelo (je trouve que le nom en italien est vraiment plus beau, plus dansant, plus aérien, on sent vraiment les ailes de l'artiste qui vous transportent, Michelangelo devient votre intime). Je me suis laissée emporter par la beauté de ses rimes, de ses profondeurs d'âme, comme on dit, la souffrance, l'amour, la mort, la vieillesse, il en parle, il en murmure comme personne. Je me suis dit : voilà un petit objet (un petit ouvrage d'une centaine de pages) plein d'émotion, que je vais acheter en plusieurs exemplaires chez mon libraire et je vais m'en servir comme une magnifique carte postale à envoyer à mes amis, mes proches. Mieux que mes mots, les mots de Michelangelo, articulés mieux que personne ! Je l'ai donc fait : je voudrais cinq exemplaires des poèmes de Michelangelo s'il vous plait ! Il me regarda comme si je lui demandais la lune : cinq exemplaires ? Oui ! Je lui racontais ce que j'avais lu page 39, quand Michelangelo descend de son échafaudage à la chapelle Sixtine : lisez, vous comprendrez... Peut-être l'a-t-il lu ? Comme sa collègue, que j'avais impressionnée par le résumé que je lui avait fait de la nouvelle de Guy de Maupassant "L'Inutile beauté", je l'avais lue dans un petit recueil qui portait le titre de la nouvelle que j'avais acheté chez eux, en soldes, fin de série, ça débarrasse à un euro pièce... Un cadeau !



La merveille !


Ça débarrasse, un euro !


Dès la première page, vous restez accroché !

La jalousie ! La perfide, à l'œuvre dès la première page, avec brio, somptuosité, Maupassant aligne les mots comme des perles de nacre, toujours différentes et si belles... Il les choisit avec précision, éclat, nécessité, justesse, sensibilité... Et il vous met les colliers autour du cou !

J'ai trouvé ça aussi chez Michelangelo, j'ai senti les douleurs éprouvées par son corps, occasionnées par la nécessité des poses sur l'échafaudage, la peinture qui coule sur lui, les bosses, les creux... Le collier de nacre est fixé autour de mon cou pour toujours.

De chacun, j'ai ressenti, les douleurs, les émotions profondes. Les beautés de leur œuvre à cinq cents ans d'écart me touchent, les belles histoires humaines n'ont rien à voir avec le temps qui passe !

Michelangelo, David Hockney, Maupassant, C. Boltanski, Proust, Giovanni Bellini, Chiharu Shiota... Et tous les autres qui effacent les dates et les lieux... Pour s'adresser à nos émotions avec art, ils ont exactement la même place dans mon cœur ! "Le temps ne fait rien à l'affaire"...

Mes amis, à bientôt pour ma visite à Chartres avec mon fils... Portez vous le mieux possible, le temps est épouvantable à travers le monde ! Je vous embrasse...

mardi 8 juillet 2025

Vous avez dit bizarre ? Étrange ! Non, étonnant, bouleversant, émouvant, surprenant !!

Par ici, c'est parti !

Reconstitution exacte de deux pièces de l'appartement de Monsieur Jean Chatelus

Pièce n°1


Pièce n°2


Une partie de la "Collection Bizarre" de monsieur Jean Chatelus (les splendides masques africains au fond)


Dans tous les sens...

Vous pensez bien, un truc bizarre à voir à Pompidou, j'y cours, tout m'y invitait : l'art contemporain, des artistes inconnus, des images intrigantes, la collection d'un fondu d'art contemporain (Monsieur Jean Chatelus, mort à 82 ans en 2021) qui a passé sa vie à acheter des œuvres, courir les galeries, les ateliers de France et de Navarre, arrangé, groupé, exposé chez lui avec un ordre incroyable des créations inconnues aux communs des mortels, sauf bien sûr, aux galeristes expérimentés hyper pointus en art contemporain ! Je me suis dit, c'est pour moi, le centre ferme fin septembre, c'est l'apothéose avec cette collection Bizarre, présentée dans un espace public comme le Centre Pompidou !

J'ai pris mon billet en deux temps trois mouvements, j'ai choisi au pendule le jour et l'heure, mais surtout j'ai choisi d'y aller vite fait, bien fait ! Le clou du spectacle, avant la fermeture (pour rénovation) pendant 5 ans, il ne faut pas rater ça, tout me plaisait dans l'idée de cette collection, de plus, où serais-je dans cinq ans, va savoir, je ne peux pas attendre... Vous l'avez compris, non ? J'avais très envie d'aller voir cette exposition déjantée, quasi inconnue au bataillon des amateurs comme moi !



Asteral - 2009 - Madeleine Berkhemer (1973) - Bas, boules de verres, plexiglas, rembourrages textiles

Dès l'entrée, il faut garder le nez en l'air, au plafond, pour voir cette œuvre et se poser les premières questions : c'est quoi ? C'est beau ! Une forme rampante en hauteur...

Le Centre Pompidou a choisi d'exposer les presque 400 pièces du legs, en reconstituant intégralement (et génialement) deux pièces de l'appartement du donateur, contenant des œuvres dans leur disposition exacte, passionnant. Une vidéo nous apprend comment et pourquoi cette collection fut léguée dans un premier temps à la Fondation de Monsieur Albert Galbert (la Maison Rouge, fermée hélas en 2018), puis re-léguée par la Fondation au Centre Pompidou (pour voir tout en détail, je vous recommande de cliquer sur les mots soulignés en bleu).

Dans cette collection tout est surprenant, les objets changent le sens de leurs apparences pour nous troubler, nous intriguer, sans jamais oublier le sens esthétique, ils nous emmènent loin dans la réflexion. Il faut une attention soutenue devant chacune des œuvres, elles ne se contentent pas de nous étonner, elles nous fascinent, c'est en tout cas ce qui s'est passé pour moi, et pour l'amie que j'avais fait venir au deuxième tour de visite dans le mois. Beaucoup de masques africains, de fétiches et de grigris, nous montrent très vite leur avant-garde sur l'art cubiste...


Un objet chinois somptueux ? Non, une Bétonnière (1993) de... Wim Delvoye - 1965 (Belgique) - Bois peint, peinture glycérophtalique, cire synthétique à dorer



Une bibliothèque dégoulinante de rouge ? Non, Armoire à souvenirs des tueurs en série américains (2008) - Justin Lieberman (1977) - États-Unis - Meuble en bois, résine teintée, mannequin et gilet, cheveux naturels...


Un chandelier aux bougies de travers ? Non, pas du tout, Grand Chandelier avec bougies inclinées (2003) - Hans-Peter Feldmann (1941-2023) - Argent, cire, socle en bois


Une Sainte ? Oui,  Châsse de Sainte Philomène, vers 1860 - Cire, tissus, fils, cheveux, bois, verre, métal, papier, peinture

Monsieur Chatelus avait donc considéré que cette figure religieuse devait faire partie de sa collection d'œuvres artistiques à multiples sens... Représentation d'une figure religieuse, objet de curiosité ? Sans doute !


Télévisions ? Non, Diderot (1989) - Nam June Paik (1932 Corée - 2006 États-Unis)
J'y voyais une espèce d'encyclopédie qui tournait en boucle avec une quantité d'images sur les savoirs actuels... Tout à fait à la manière de Diderot...


Superbe tabouret Bamiléké - Afrique, Cameroun - bois, patine croûteuse

Par ici la sortie, nous avions bien mérité notre petit café au bar du Centre, réjouies, émues, bavardes... Il m'a fallu deux fois trois heures pour faire le plein d'émotions, la fermeture aura lieu pendant que je serais en Indre, j'avais vu ce qu'il fallait voir avant que le rideau ne se ferme pour beaucoup de temps... J'ai juste voulu vous donner un petit aperçu des merveilles que monsieur Jean Chatelus avait mis toute sa vie à acheter,... C'est pas demain la veille que cette collection quittera les sous-sols du musée... Monsieur Jean Chatelus, merci d'avoir eu ce génie de votre collection, Collection qui constitue une œuvre à part entière ! ! Chapeau !

Et pendant ce temps là, Vuitton avait loué une grande partie des sous-sols, du rez-de-chaussée et du parvis pour faire défiler ses collections de haute couture pendant plusieurs jours...


Le débrief au bar du Centre... Un beau moment avec mon amie !

Mon prochain et dernier périple sera la visite de la Cathédrale de Chartres avec mon fils photographe, un grand moment ! Avant de partir en Indre voir la nature et les petits oiseaux, les vaches aussi, les hérons, les poules et les lapins, et tous mes amis du voisinage... À très vite mes amis, portez-vous le mieux possible.

lundi 23 juin 2025

David Hockney chez Vuitton !

 

La Fondation Vuitton, le bâtiment est déjà une œuvre d'art - Frank Gehry, architecte - (Construction 2014)

Alors là, j'avais pris ma place depuis longtemps ! Réserver son entrée pour une expo sur internet, je m'y suis faite, après avoir rouspété, bien entendu... Finalement, c'est pas mal, pour régler ses visites, les prévoir et rentrer sans faire la queue... Ça devient presque un privilège ! J'ai vu tout de suite que je n'avais pas été la seule à prendre mon billet à l'avance...

Un nombre d'œuvres incalculable, presque trop ! Monsieur David Hockney fabrique de l'art avec tous les supports, il est définitivement moderne, la tablette, la vidéo, l'IA ne lui font pas peur. Rien ne freine ce grand monsieur de 87 ans, anglais de naissance. Pour sa rétrospective chez son ami Vuitton, il s'est concentré sur ses 25 dernières années, mais parmi plus de 400 œuvres que nous pouvons admirer, certaines bien sûr remontent aux années 50 (portraits familiaux, amis, petits amis...). Un parcours qui s'impose par la beauté de ses créations, dans onze salles.

Finalement David revient à l'essentiel : la Nature ! Elle explose de couleurs, de profondeurs de mystère, elle nous envahit savamment et j'ai savouré.

J'ai adoré ses œuvres, les petites, les grandes, les monumentales,  les immersions :




J'ai circulé entre les toiles, les nombreuses salles, les escaliers, le monde, sans m'énerver, je me suis laissée aller à seulement "regarder" avec mes yeux, mes émotions, sans trop sortir mon appareil photo (vous pourrez bien sûr les regarder partout sur internet). J'étais heureuse de me retrouver dans cette très belle maison, après tant d'années d'absence...

David Hockney me réconfortait, j'en avais besoin, le monde que nous vivons est à feu et à sang ! Ici, tout est calme, beauté, couleurs... Fraicheur ! Ça dépayse...


Le monde...











Le clou du spectacle : immersion dans les décors d'opéra créés par le peintre sur des années, tout bouge, tout fuse, les couleurs, les formes, les personnages recouvrent tout l'espace, le public peut s'allonger, s'assoir, rester debout, bouche bée ! Le téléphone en main, comme moi (pas plus maligne que les autres)


David Hockney est très fort, il ouvre des horizons et fait feu de tout bois, il est moderne jusqu'au bout de ses pinceaux,  de sa tablette. Photographie, vidéo, il nous étonne tout le temps et n'a pas fini... Longue vie, l'artiste ! 

Mes amis, il y a plus à voir qu'à dire, les artistes-peintres sont des gens comme les autres, des méchants des gentils, des violents, des doux, des fous, des (dits) normaux, des jaloux, des timides, des idiots, des savants, des avares, des généreux, des fraternels, des racistes, ils ne sont pas tous philosophes, ils ne dessinent pas l'avenir, ils nous parlent d'eux-mêmes. Ils ne sont pas meilleurs que les autres, mais ils nous montrent comment ils voient le monde (que le thème soit imposé ou libre), avec talent, avec ART dans tous les domaines... On n'a pas fini d'en parler... On en redemande... À nous de voir !

À bientôt, je me fais une joie d'aller voir pour la deuxième fois l'expo du Centre Pompidou "Collection bizarre", de Monsieur Jean Chatelus, avant la fermeture du Centre pour cinq ans. Cinq ans, c'est long !

Je vous embrasse.

jeudi 5 juin 2025

Notre-Dame de Paris, j'y suis allée aussi !

Du monde, certes... Mais quand on aime, on compte moins

J'avais déjà payé mon entrée (gratuite) en subventionnant sa reconstruction quand elle est partie en fumée : ah non ! Pas Elle ! J'avais sortie immédiatement (modestement) la carte bleue, moi qui ne passe jamais à la caisse dans une église, j'ai quand même misé quelques euros dans l'affaire de la "reconstruction", et avec cœur... Non, non, et non, pas la cathédrale, pas Elle ! Je me mets dans la liste des donateurs... Je n'ai jamais regretté, j'ai reçu par la suite de bonnes informations sur l'avancement des travaux, comme une cheffe de chantier !

Moi qui suis athée depuis toujours, je l'aime de tout mon cœur, ma cathédrale, personne ne peut l'abimer sans m'attrister ! Il en est ainsi de beaucoup d'édifices religieux, de tous horizons. Quand c'est beau, c'est beau, la beauté n'a pas de frontière, j'y vais, j'y retourne, j'y suis bien, entourée de belles choses. Même les cierges, je les aime, ils sont des lumières à souhaits, à désirs, à espérances, les derniers signes d'un feu qui se consume silencieusement à l'intérieur des gens qui en allument les mèches ! Moi-même, souvent je me suis dit : on ne sait jamais... Mais je n'ai jamais rien su !!! 

Le cierge déposé par celui/celle qui ne croit pas ne s'adresse pas à un/une sainte, il brille pour quelqu'un qui compte pour lui/moi, que j'aime, que j'estime, la petite lumière qui brûle agira aussi bien qu'un vœu,  plus fort que les mots, peut-être ? Cette petite luciole réchauffe nos intentions, comme un cœur gravé sur un mur ! Allez, une petite pensée pour lui, pour elle, un petit geste, ça me plait ! 

Et justement, la grande affaire du jour était qu'il me fallait une Cathédrale pour poser un cierge, très important, pour un athée comme moi. Mais là, la cathédrale était bien trop occupée... Sur le parvis de Notre-Dame, une foule compacte patiente, contenue dans un labyrinthe, chacun son tour ! Bon, visiblement ça n'est ni la bonne heure, ni le bon jour, je vais repasser plus tard, ça me donnait largement le temps d'explorer les alentours... Je vais aller voir la vieille glycine centenaire, rue des Chanoinesses, dans une petite rue très ancienne, parallèle à la Seine...

Glycine épanouie le 10 avril 2025,  rue des Chanoinesses

Le jour de ma visite à Notre-Dame, le 8 mai 2025


Le 8 mai 2025

J'adore cette petite rue, sans commerces touristiques, enveloppée dans la tranquillité, et les riverains qui vous disent bonjour en passant... Je n'ai jamais envie de revenir à la surface.

Il fait doux, il fait calme, il fait beau de partout...

J'attendais donc que la foule se dissolve dans la soirée, d'autant que l'élection du nouveau pape était attendue d'une heure à l'autre, j'avais donc largement le temps de pousser jusqu'à l'Église Saint-Nicolas-du-Chardonnet (1658-1937), pas loin. Ce n'est pas mon église préférée, mais j'avais à faire brûler un cierge en faveur de "mon athée", une petite église devrait suffire. Cette église est comme on dit : "une intégriste" ou "catholique traditionaliste" depuis 1977. La frange catholique de l'extrême-droite française y a son rond de serviette]. il faut bien se tenir, cheveux avec mantilles, pas de jupe courte ni de pantalon aux offices, il y avait du monde à confesse, ça ne rigole pas ! Elle fera quand même l'affaire, un cierge est un cierge et l'histoire est la même partout.

Juste avant l'office

J'ai fait trois fois le tour de la nef sur la pointe des pieds, pour trouver une petite chapelle latérale accueillante, avec beaux cierges, j'ai mis le mien, le petit mot juste dessous, ça devrait le faire ! 


Mon cierge et mon petit mot de requête : en haut lieu !

Le chandelier était magnifique de simplicité, entouré d'un beau marbre rouge, une vraie œuvre d'art ! Mon cierge est le plus grand, j'ai aussitôt envoyé la photo à l'intéressé, réjoui ! Nous n'en attendions rien, mais nous sommes unis par l'affection et l'espoir, je pense à toi, tu vois !

L'heure passait, je suis revenue à la belle cathédrale, beaucoup moins de monde, le petit labyrinthe construit avec des barrières légères pour une entrée ordonnée fonctionnait très bien, tout le monde marchait en suivant ses méandres jusqu'à l'entrée, sans attente, il était environ dix-neuf heure trente !

Beaucoup de monde en prière dans la nef, j'ai pu cependant circuler autour, on attendait l'élection du nouveau souverain pontife, ça brillait, étincelait, un petit bruissement de messes basses, t'as vu, et en haut, et là, chut !... Comme c'est beau !



La beauté ressuscitée !!

Le nouveau mobilier, avec des lignes très pures

Ma visite approfondie sera pour plus tard, j'avais déjà vu la restauration des œuvres picturales (17/18e siècle) exposées aux Gobelins, que je n'avais pas trouvées extraordinaires, mais une visite plus sérieuse s'impose à nouveau... Le nouveau pape est élu, affaire à suivre ! Décidément, l'Amérique se taille la part du lion en ce moment !

Dans le métro, assise en face de moi, j'ai vu une jeune fille qui avait un visage de Sainte-Vierge qui ressemblait à ceux que peignait le peintre Raphaël, une vision incroyable, d'une beauté lisse et transparente, inspirée, diaphane... 


La Vierge à l'enfant de Raphaël... Musée du Louvre

Je l'ai vue dans le métro en rentrant de Notre-Dame, un visage inoubliable, elle a dû remarquer mon regard insistant, je la dévisageais, n'en croyant pas mes yeux, elle n'est pas sortie de sa réserve... Je me suis dit : cette beauté-là existe donc en vrai ! C'est le cierge qui opère ? 

Chers lecteurs et amis, à bientôt pour d'autres découvertes, portez-vous le mieux possible, le temps du monde n'est pas au beau, je vous embrasse.

mercredi 28 mai 2025

Les fleurs artificielles... Et les petits conciliabules de rues, trottoirs, métro, bus...


 Les fleurs artificielles

On m'avait dit (conseil de  professionnel) : le mieux pour vous, c'est de ne pas conserver des bouquets de fleur séchées chez vous, pas du tout recommandé pour la santé de vos poumons, qui me jouaient des petits tours. Bon ! Comme j'avais deux bouquets de fleurs séchées, je me suis dit, je vais en supprimer un... Voilà comment toute ma recherche a commencé !

Internet quant du nous tiens, j'ai cherché une boutique à Paris ou je pourrais trouver des "beaux" végétaux industriels. Euréka ! J'ai trouvé, j'y vais !

Et j'ai commencé ma promenade, ma recherche, avec enthousiasme ! Au moment où je traversais pour prendre le métro, j'ai entendu une une dame marmonner dans mon dos : elle s'est trompée, elle s'est trompée de compte, et si... Qu'est-ce qui vous arrive madame ? Ben, elle s'est trompée de compte. Ah bon, et c'est grave ? Elle sortait de la poste... Vous avez bien eu vos sous sur votre compte ? Oui, mais elle s'est trompée de compte... Bon, mais tout va bien maintenant, tout est réparé, vos sous son bien à vous ? Oui... Alors la vie est belle, soyez tranquille, tout est bien qui finit bien ! Elle a continué son chemin avec le sourire et moi aussi, la journée commençait bien... J'allais voir du monde, allez, je prends le bus, il est là, mais le bus s'est arrêté bien avant mon arrêt à cause d'une manif qui passait dans le coin, tout le monde descend, tout le monde était perdu. Allons bon, ça commence très bien, je vais faire un petit tour de quartier. J'ai fait l'agent de la circulation : oui, c'est par là, vous trouverez la station de métro la plus proche, tout le monde rouspétait, il faisait beau, et j'ai pris des rues que j'avais un peu oubliées, depuis le temps... La rue de Charonne, la rue de la Roquette, la rue des Tournelles...


Une belle cour rue de Charonne, avec la petite chaise sur l'enseigne...


La petite chaise de l'ancien tapissier... Quelle beauté !


La cour des maisons de ce quartier, près de la Bastille, autrefois plein d'ateliers d'ameublement...

La cour ressemblait à un jardin botanique, tout était en place, les pots, les jardinières, les arbres... 

Le printemps faisait le reste, tout le reste, le plus beau de l'histoire ! Quelle chance ! J'avais encore beaucoup de chemin à faire pour arriver chez mon fleuriste de fleurs éternelles... Je levais la tête à droite et à gauche pour tout voir à 360 °, pas facile ! J'en ai fait du pays, aller/retour même combat : la marche à pied...  Finalement, dans la rue du fleuriste, rue des Tournelles, j'ai eu la chance de visiter (rapidement) la belle synagogue (début 20e siècle), ravie que la dame de l'accueil ait bien voulu, sur mon insistance, tout éclairer pour moi, un privilège dont je l'ai chaleureusement remerciée !


                                                         


Merci 1000 fois, madame, de m'avoir permis de voir toutes ces merveilles !
  
Après ma visite impromptue et chaleureuse dans cette magnifique synagogue, un grand bonheur, un privilège, ah, le voilà ! J'ai trouvé le fleuriste en "plastique". Il m'a accueillie avec gentillesse, comme une cliente potentielle qui venait acheter une robe du soir, la boutique était un jardin non périssable magnifique, des champs de couleurs comme vous n'en avez jamais vus. Il fit des essais avec un vase qui ressemblait au mien comme deux gouttes d'eau : que pensez-vous de celle-ci, et celle-là, vous pourrez réfléchir et revenir choisir une autre couleur pour étoffer votre bouquet quand vous en aurez envie. Dans sa serre chaque branche s'appelait une "tige" et l'addition se calculait à la "tige", j'ai fait chauffer ma carte bleue avec le sourire !

Puis, comme un saumon d'eau douce, j'ai remonté le cours d'eau, doucement, jusqu'à mon point de départ, avec mon beau bouquet artificiel sous le bras. La rue de Turenne, toujours magnifique, avec ses beaux hôtels particuliers, ici une belle galerie d'art, là une belle église St-Denys-du-St-Sacrement (fin du 18e, début du 19e siècle) avec des œuvres remarquables, dont celle-ci  : 


 La Piéta au-dessus du décor pascal  


Très belle Piéta  d'Eugène Delacroix (1842-1844) magnifiquement restaurée

Une effervescence inouïe agitait les bénévoles de l'église à l'approche des fêtes de Pâques, poussière, draperies, fleurissements, un petit "balai" tournoyait pour aller dans tous les coins, une grande fresque occupait toute la coupole du chœur et je n'arrivais pas à situer les personnages, surtout celui du milieu, entouré de petites lumières (pas assez de culture religieuse et d'iconographies, sans aucun doute), ça m'embêtait de sortir de l'église sans avoir augmenté mes connaissances en la matière...


Dieu le Père, Jésus et Marie - Abel Pujol - 1838

J'ai eu la chance d'être sauvée de l'ornière par une dame qui descendait de l'échelle, un chiffon à poussière dans la poche : bien sûr, c'est une représentation de Dieu le Père pas ordinaire du tout que vous voyez. Son collègue, le balai à la main : ah bon ! Tu m'en apprends, des choses, je n'étais donc pas la seule dans ce néant, enfin "éclairée" subitement ! 


Rue de Turenne, le bel olivier de la cour d'un bel hôtel particulier...

Dans le métro du retour, une jeune femme s'est exclamée : comme elles sont belles vos fleurs ! Mon bouquet de fleurs artificielles faisait sa star, elle ne voulait pas y croire, je peux toucher ? Bien sûr !! 

Encore une emplette providence, parcours touristique assuré à chaque pas... En quête de fleurs impérissables, j'avais passé une journée inoubliable, à découvrir, redécouvrir les petites rues de Paris...

Il est temps maintenant pour moi de retourner dans les galeries d'arts, ou ailleurs !... À bientôt les amis, portez-vous bien, les temps sont très durs... Je vous embrasse !