lundi 23 juin 2025

David Hockney chez Vuitton !

 

La Fondation Vuitton, le bâtiment est déjà une œuvre d'art - Frank Gehry, architecte - (Construction 2014)

Alors là, j'avais pris ma place depuis longtemps ! Réserver son entrée pour une expo sur internet, je m'y suis faite, après avoir rouspété, bien entendu... Finalement, c'est pas mal, pour régler ses visites, les prévoir et rentrer sans faire la queue... Ça devient presque un privilège ! J'ai vu tout de suite que je n'avais pas été la seule à prendre mon billet à l'avance...

Un nombre d'œuvres incalculable, presque trop ! Monsieur David Hockney fabrique de l'art avec tous les supports, il est définitivement moderne, la tablette, la vidéo, l'IA ne lui font pas peur. Rien ne freine ce grand monsieur de 87 ans, anglais de naissance. Pour sa rétrospective chez son ami Vuitton, il s'est concentré sur ses 25 dernières années, mais parmi plus de 400 œuvres que nous pouvons admirer, certaines bien sûr remontent aux années 50 (portraits familiaux, amis, petits amis...). Un parcours qui s'impose par la beauté de ses créations, dans onze salles.

Finalement David revient à l'essentiel : la Nature ! Elle explose de couleurs, de profondeurs de mystère, elle nous envahit savamment et j'ai savouré.

J'ai adoré ses œuvres, les petites, les grandes, les monumentales,  les immersions :




J'ai circulé entre les toiles, les nombreuses salles, les escaliers, le monde, sans m'énerver, je me suis laissée aller à seulement "regarder" avec mes yeux, mes émotions, sans trop sortir mon appareil photo (vous pourrez bien sûr les regarder partout sur internet). J'étais heureuse de me retrouver dans cette très belle maison, après tant d'années d'absence...

David Hockney me réconfortait, j'en avais besoin, le monde que nous vivons est à feu et à sang ! Ici, tout est calme, beauté, couleurs... Fraicheur ! Ça dépayse...


Le monde...











Le clou du spectacle : immersion dans les décors d'opéra créés par le peintre sur des années, tout bouge, tout fuse, les couleurs, les formes, les personnages recouvrent tout l'espace, le public peut s'allonger, s'assoir, rester debout, bouche bée ! Le téléphone en main, comme moi (pas plus maligne que les autres)


David Hockney est très fort, il ouvre des horizons et fait feu de tout bois, il est moderne jusqu'au bout de ses pinceaux,  de sa tablette. Photographie, vidéo, il nous étonne tout le temps et n'a pas fini... Longue vie, l'artiste ! 

Mes amis, il y a plus à voir qu'à dire, les artistes-peintres sont des gens comme les autres, des méchants des gentils, des violents, des doux, des fous, des (dits) normaux, des jaloux, des timides, des idiots, des savants, des avares, des généreux, des fraternels, des racistes, ils ne sont pas tous philosophes, ils ne dessinent pas l'avenir, ils nous parlent d'eux-mêmes. Ils ne sont pas meilleurs que les autres, mais ils nous montrent comment ils voient le monde (que le thème soit imposé ou libre), avec talent, avec ART dans tous les domaines... On n'a pas fini d'en parler... On en redemande... À nous de voir !

À bientôt, je me fais une joie d'aller voir pour la deuxième fois l'expo du Centre Pompidou "Collection bizarre", de Monsieur Jean Chatelus, avant la fermeture du Centre pour cinq ans. Cinq ans, c'est long !

Je vous embrasse.

jeudi 5 juin 2025

Notre-Dame de Paris, j'y suis allée aussi !

Du monde, certes... Mais quand on aime, on compte moins

J'avais déjà payé mon entrée (gratuite) en subventionnant sa reconstruction quand elle est partie en fumée : ah non ! Pas Elle ! J'avais sortie immédiatement (modestement) la carte bleue, moi qui ne passe jamais à la caisse dans une église, j'ai quand même misé quelques euros dans l'affaire de la "reconstruction", et avec cœur... Non, non, et non, pas la cathédrale, pas Elle ! Je me mets dans la liste des donateurs... Je n'ai jamais regretté, j'ai reçu par la suite de bonnes informations sur l'avancement des travaux, comme une cheffe de chantier !

Moi qui suis athée depuis toujours, je l'aime de tout mon cœur, ma cathédrale, personne ne peut l'abimer sans m'attrister ! Il en est ainsi de beaucoup d'édifices religieux, de tous horizons. Quand c'est beau, c'est beau, la beauté n'a pas de frontière, j'y vais, j'y retourne, j'y suis bien, entourée de belles choses. Même les cierges, je les aime, ils sont des lumières à souhaits, à désirs, à espérances, les derniers signes d'un feu qui se consume silencieusement à l'intérieur des gens qui en allument les mèches ! Moi-même, souvent je me suis dit : on ne sait jamais... Mais je n'ai jamais rien su !!! 

Le cierge déposé par celui/celle qui ne croit pas ne s'adresse pas à un/une sainte, il brille pour quelqu'un qui compte pour lui/moi, que j'aime, que j'estime, la petite lumière qui brûle agira aussi bien qu'un vœu,  plus fort que les mots, peut-être ? Cette petite luciole réchauffe nos intentions, comme un cœur gravé sur un mur ! Allez, une petite pensée pour lui, pour elle, un petit geste, ça me plait ! 

Et justement, la grande affaire du jour était qu'il me fallait une Cathédrale pour poser un cierge, très important, pour un athée comme moi. Mais là, la cathédrale était bien trop occupée... Sur le parvis de Notre-Dame, une foule compacte patiente, contenue dans un labyrinthe, chacun son tour ! Bon, visiblement ça n'est ni la bonne heure, ni le bon jour, je vais repasser plus tard, ça me donnait largement le temps d'explorer les alentours... Je vais aller voir la vieille glycine centenaire, rue des Chanoinesses, dans une petite rue très ancienne, parallèle à la Seine...

Glycine épanouie le 10 avril 2025,  rue des Chanoinesses

Le jour de ma visite à Notre-Dame, le 8 mai 2025


Le 8 mai 2025

J'adore cette petite rue, sans commerces touristiques, enveloppée dans la tranquillité, et les riverains qui vous disent bonjour en passant... Je n'ai jamais envie de revenir à la surface.

Il fait doux, il fait calme, il fait beau de partout...

J'attendais donc que la foule se dissolve dans la soirée, d'autant que l'élection du nouveau pape était attendue d'une heure à l'autre, j'avais donc largement le temps de pousser jusqu'à l'Église Saint-Nicolas-du-Chardonnet (1658-1937), pas loin. Ce n'est pas mon église préférée, mais j'avais à faire brûler un cierge en faveur de "mon athée", une petite église devrait suffire. Cette église est comme on dit : "une intégriste" ou "catholique traditionaliste" depuis 1977. La frange catholique de l'extrême-droite française y a son rond de serviette]. il faut bien se tenir, cheveux avec mantilles, pas de jupe courte ni de pantalon aux offices, il y avait du monde à confesse, ça ne rigole pas ! Elle fera quand même l'affaire, un cierge est un cierge et l'histoire est la même partout.

Juste avant l'office

J'ai fait trois fois le tour de la nef sur la pointe des pieds, pour trouver une petite chapelle latérale accueillante, avec beaux cierges, j'ai mis le mien, le petit mot juste dessous, ça devrait le faire ! 


Mon cierge et mon petit mot de requête : en haut lieu !

Le chandelier était magnifique de simplicité, entouré d'un beau marbre rouge, une vraie œuvre d'art ! Mon cierge est le plus grand, j'ai aussitôt envoyé la photo à l'intéressé, réjoui ! Nous n'en attendions rien, mais nous sommes unis par l'affection et l'espoir, je pense à toi, tu vois !

L'heure passait, je suis revenue à la belle cathédrale, beaucoup moins de monde, le petit labyrinthe construit avec des barrières légères pour une entrée ordonnée fonctionnait très bien, tout le monde marchait en suivant ses méandres jusqu'à l'entrée, sans attente, il était environ dix-neuf heure trente !

Beaucoup de monde en prière dans la nef, j'ai pu cependant circuler autour, on attendait l'élection du nouveau souverain pontife, ça brillait, étincelait, un petit bruissement de messes basses, t'as vu, et en haut, et là, chut !... Comme c'est beau !



La beauté ressuscitée !!

Le nouveau mobilier, avec des lignes très pures

Ma visite approfondie sera pour plus tard, j'avais déjà vu la restauration des œuvres picturales (17/18e siècle) exposées aux Gobelins, que je n'avais pas trouvées extraordinaires, mais une visite plus sérieuse s'impose à nouveau... Le nouveau pape est élu, affaire à suivre ! Décidément, l'Amérique se taille la part du lion en ce moment !

Dans le métro, assise en face de moi, j'ai vu une jeune fille qui avait un visage de Sainte-Vierge qui ressemblait à ceux que peignait le peintre Raphaël, une vision incroyable, d'une beauté lisse et transparente, inspirée, diaphane... 


La Vierge à l'enfant de Raphaël... Musée du Louvre

Je l'ai vue dans le métro en rentrant de Notre-Dame, un visage inoubliable, elle a dû remarquer mon regard insistant, je la dévisageais, n'en croyant pas mes yeux, elle n'est pas sortie de sa réserve... Je me suis dit : cette beauté-là existe donc en vrai ! C'est le cierge qui opère ? 

Chers lecteurs et amis, à bientôt pour d'autres découvertes, portez-vous le mieux possible, le temps du monde n'est pas au beau, je vous embrasse.