jeudi 15 août 2024

Expo privé : mon fils à l'appareil photo !!! (2)

 

Le pont Jacques-Gabriel (nom du constructeur, architecte de Louis XIV - 18e siècle), franchit la Loire à Blois

Ah ! C'est inouï, quelle merveille d'être passé par là, à la minute même où le soleil met le feu à l'eau, au pont, à tout le paysage, il était là, il a tout vu, tout senti ! Il s'est mis en place pour voler ce miracle, la beauté, les rayons du soleil qui trouent les nuages en lignes droites, la profonde perspective, le clair obscur, la Loire argentée, le mauvais temps idéal, l'embrasement de toutes les couleurs, heureusement le photographe, seul au  monde devant l'œuvre du ciel, a fixé pour nous la splendeur de cette fin du jour... Le coureur de fond s'est arrêté ébloui, pour en être témoin, s'en émouvoir, surtout s'en émouvoir, appareil photo autour du cou, il a choisi avec précision l'écrin du cadrage, rien ne manque, clic pour le bonheur ! Merci  pour ce grand art !


Le buveur de bière - 2024

J'adore aussi cette photo qui fixe l'isolement du buveur qui regarde droit devant lui, rien ne le dérange, la dégustation se poursuit tranquillement, le tambourin (il me semble) autour du bras. Le photographe en profite à la seconde, rapide, sans intrusion, pas vu pas pris, profusion de couleurs, solitude du buveur de bière ! Le contraste m'a emballée, pas forcément besoin d'expliquer, de décortiquer, tout est là pour me plaire... Bravo !

Autoportrait lointain mais certain

Impossible de ne pas jouer à ce petit jeu-là, les artistes sont toujours très forts dans les autoportraits, perdu dans tout ce qui l'entoure, "mon photographe" a l'œil, et le bon ! Comment éviter cette petite mise en scène de fortune, pour faire "coucou, je suis là", heureusement pour nous ! Je te reconnais partout... La petite musique du jour est totalement réussie et rieuse.

Galerie marchande - Berlin 2024

Un beau foisonnement d'informations : petits scintillements des couleurs et architecture de verre extraordinaire se mélangent avec bonheur, cette transparence me fascine, l'ascenseur est magnifique, seigneur des lieux, il trône en majesté dans ce dédale de gens, d'objets, entrées, sorties, ça bouge dans tous les sens, de bas en haut... L'œil du photographe nous invite à "voir", il montre un espace où alternativement, profusion, solitude, beauté sont à l'œuvre dans la photo. Le regardeur (nous) se met au travail : cherche, observe, découvre, va dans tous les coins, ou reste au bord. Tous les partenaires sont au travail d'Art : l'artiste propose, sélectionne, trie, choisit, nous prête ses lunettes, son cœur : voilà comment je vois le monde, et vous ? Si ça vous remue, vous accroche, vous intrigue, "vous parle" comme on dit maintenant... C'est gagné pour tous les deux ! Les rencontres ne se font pas à chaque fois, vous devenez complémentaires, amis, inséparables, ou pas ! Il faut prendre le temps de creuser. Ou bien le coup de foudre vous prend, rien à dire...

Le pêcheur

Depuis toujours j'adore les personnages vus de dos, dans les tableaux, les photos, le spectateur a tout à imaginer du personnage représenté, peut-être de lui-même également ? C'est un jeu de cache-cache mystère qui me plait, mais pas seulement, cherchons... Là, bien sûr, l'installation est parfaite, il ne manque plus que la table de salle à manger pour être vraiment chez le pêcheur... Le monsieur est précis, rangé et patient, je ne sais pas pourquoi il a mis le pied du parasol de travers ? Pas assez de place pour passer, il y a sûrement une raison, mais je ne la trouve pas ! Il n'y a pas de désordre sur le pont. La canne à pêche attend d'être lancée, que du vert à l'horizon, un coin rêvé. Encore une belle prise cette photo !

Repos -Vilhelm Hammershoi (1864 - 1916) - Musée d'Orsay

La solitude inspire toujours, que se passe-t-il ? Nous ne saurons jamais, pas de chichi, pas de fioriture, seulement une "attitude" à déchiffrer ! Ah, quel magnifique tableau, il me touche !


Au Musée d'Art Moderne - 2024

Simplicité monacale, et point de vue imprenable sur l'extérieur, qui peut faire mieux ? Nous étions ensemble ce jour-là au Musée d'Art Moderne, le photographe à fait un pas de côté, arrêt sans bouger, sans bruit, je n'ai rien vu, pourtant tout était là ! J'adore aller dans ce musée qui surprend toujours, et ses collections sont inimaginables, d'une richesse incroyable, souvent j'y vais spécialement pour Christian Boltanski qui dort précieusement au sous-sol... Il m'émeut depuis toujours... Quand nous sommes sortis de ce musée, il m'a dit : regarde ! Là sur le petit écran, il avait tout vu, moi rien ! Encore une vision incomparable !


La place de la Concorde - 2024

Avant de vous dire au revoir, revenons par cette place célèbre et vaste où les JO 2024 ont enjoué la foule, tellement de monde, peu de temps avant la clôture je m'y étais rendue pour en être, et tout le paysage était sous les gradins. Le bruit sympathique des chants, des applaudissement, de la musique s'entendait de très loin... Je vous en parle la prochaine fois ! Mais restons un moment pour admirer ces pyramides parisiennes d'avant les Jeux, sous nos yeux. Une réussite  totale !

Portez-vous bien, restons solidaires, occupons-nous de nos voisins... Je vous embrasse.

10 commentaires:

siu a dit…

Un grand merci chère Danielle pour avoir encore une fois partagé avec nous ces photos précieuses et parfois émouvantes prises par ton fils, un capteur d'images qu'on aimerait vivement féliciter.
Pas mal de réflexions viennent à l'esprit à propos de chacune de ces photos tout comme de celles du billet précédent.
Mais celle qui m'a définitivement enchantée c'est celle prise de l'intérieur du Musée d'Art Moderne. Son extrème pureté m'a ravie... Rien n'y est et tout y est... Une beauté on ne pourrait plus simple et raffinée au mème temps, dont on a du mal à se détacher. Ce qui vaut aussi pour les couleurs: il n'y en a pas, pourrait-on dire, et pourtant voilà une intensité de couleur incroyable et merveilleuse. Et puis la perfection de ces lignes verticales, qui nous trainent vers le haut mais qui se croisent quand mème et si harmonieusement avec les horizontales-obliques. Et puis ce livre ouvert, qui nous évoque un million de choses... Sans négliger la cerise finale sur le gàteau, c'est à dire cette tour Eiffel parfaitement encadrée.
Néanmoins, en dépit de cette richesse en contenus, l'impression dominante et envoutante demeure celle d'une extrème simplicité... Et là, c'est bizarre mais j'ai pensé par exemple à Picasso, dont le plus élémentaire coup de crayon c'est déjà un chef d'oeuvre parfait, voilà l'Artiste. Pareillement, je pense que celui qui a pris cette photo qui a si magistralement capturé mon esprit peut tout faire dans ce domaine.
Inutile de te dire que j'aimerais en voir d'autres... ;-))

Encore merci Danielle. Passe un bon week-end !

Marie Claude a dit…

Le beau spectacle continue...tout comme Siu,coup de coeur pour la photo du Musée d'art moderne, une merveille,on dirait un tableau!!
J'ai bien regardé celle du pêcheur,je ne vois pas le pied de parasol mais une épuisette(indispensable) posée en biais, ...mais peut-être je me trompe....
Vous êtes une famille d'artistes,chacun dans son art,merci pour le partage!!!!
Un beau WE à toi avec des bisous du matin.

Danielle a dit…

Mais oui, Marie Claude, mille fois merci !!!! J'ai mal regardé, comme je viens de le faire en grossissant à fond la photo et mettant mes lunettes, comme la chanson de Georges Ulmer (1919-1989) ..."Tu prends l'piano pour la radio, mets tes lunette's Marie... ce n'est pas un pied de parasol, c'est une épuisette dont le manche repose sur la petite balustrade du bord de l'eau, bingo !!! Tu as totalement raison, me voilà rassurée sur le pied du parasol de travers, inexistant !!! Encore MERCI d'avoir vu mieux que moi ce gros détail !!!!

Quel bonheur de partager ! De voir autrement, avec lunettes !!

Beaux jours pour toi, je t'embrasse fort de fort.



Danielle a dit…

Merci mes amies, mon fils sera bien content de vos compliments, avec discrétion :-)) Nous aimons toutes la photo "coup de cœur" du Musée d'Art moderne" Ta vision Siu prolonge avec brio, toutes les lignes de fuite de cette belle photo monacale, "rien et tout"... On ne peut mieux dire, merci !

J'y reviendrai, promis !

Maintenant je me prépare pour le grand voyage à la campagne, que je connais presque par cœur, qu'est-ce que je vais voir encore ?

Je t'embrasse très fort du matin.







siu a dit…

Moi non plus je n'avais pas été capable de repérer ce pied de parasol dans la photo du pècheur... je me demandais donc si c'était du à mes yeux défaillants, avec ou sans lunettes, ou bien au fait que je ne sais pas bien ce que c'est un pied de parasol ;-)) Mais quand je suis arrivée à la "belle photo monacale" elle a occupé tout l'espace dans mes pensées et j'ai tout oublié.

Alors bon voyage... tu vas nous manquer ,-((

Danielle a dit…

Siu, Merci d'avoir tout oublié !!

Je vais peut-être réussir à faire une ultime publication avant la campagne :-)))

Je t'embrasse du soir.

siu a dit…

Si tu penses que j'ai perdu la boule je n'y vois aucune objection, chère Danielle... ;-))) mais comment avais-je pu totalement négliger un détail si important, crucial au point qu'il change complètement le sens de la photo et annule d'un seul coup toutes mes élucubrations précédentes??
L'arbre! Cet arbre qui rend tout, mais vraiment tout le reste insignifiant: car le reste c'est esthétique, art, culture, technique (la tour Eiffel) et tout ce que vous voudrez, mais l'arbre... L' arbre c'est la nature et la vie, et donc l'élément fondamental, la seule chose qui compte, fàce à laquelle le reste perd toute valeur, sans laquelle tout le reste n'existe(rait) mème pas.
D'un coup tout ce qui me fascinait ne compte plus, mon regard et mon esprit ne sont attirés que par la présence de cet arbre. Le reste me semble à présent si pauvre, si vide... et l'arbre la seule, la véritable richesse: la vie, le souffle, l'espoir, le futur... tout, quoi.
Et non... je n'ai ni bu, ni fumé. Fofolle? Qui, moi...?!?
:-)))

Danielle a dit…

Oui, oui, Siu l'arbre est le plus important :-)))) Même si je ne vois pas du tout de quel arbre tu parles :-))) L'arbre ne cache jamais la forêt, il en fait entièrement partie !!

Le pied de parasol (genre de parapluie mais pour le soleil) ne peut se comparer à un arbre, nous sommes d'accord -:)))

Garde ton bel esprit pour la nature, elle mérite la première place :-))))

Je t'embrasse archi fort du soir.

siu a dit…

Je parle là de l'arbre (ou des arbres?) qu'on voit par la grande fenètre de gauche et que je perçois en effet comme nature source de vie qui se moque en quelque sorte avec son authentique et frémissante beauté de l'abstraction qui trop souvent s'empare de nos -en tout cas de mes- pensées.
Et finalement je voudrais pouvoir te promettre que je vais cesser de squatter l'espace de ton blog... ;-))
Un bon dimanche, chère et accueillante Danielle !

Danielle a dit…

Bien sûr Siu, les arbres du côté gauche, de la photo monacale, il faut donc nous mettre à plusieurs pour voir complètement une image, voir la réalité en face n'est pas si simple pour chacun de nous, tant mieux, j'adore l'idée du squatte sur mon blog ! Nous avons besoin de renforts pour essayer de tout voir...

Merci !!

Toi aussi passe un très bon dimanche, je t'embrasse fort du matin.