J'ai une liste longue comme le bras de sites à visiter dans le 9e arrondissement de Paris. Ce sont des sites anniversaires ! Comme je ne savais pas quoi acheter à mon amie comme cadeau d'anniversaire, je lui avais dit : écoute, il y a énormément de choses à voir dans le 9e arrondissement, j'ai fait le point, cherché sur internet, dressé l'inventaire, et chaque fois que nous irons dans un nouveau lieu de ce quartier, c'est moi qui paye les entrées, tu n'as même pas besoin d'emporter ton porte-monnaie. À nous les petites sorties récréatives et amicales : Passages, places, églises, squares, musées, cafés en terrasses... Nous en avons pour un moment ! L'idée lui a plu, mais mon amie n'a jamais laissé son porte-monnaie à la maison... J'ai du mal à lui faire lâcher prise...
Au programme aujourd'hui : l'église Saint-Eugène, tu connais ? Non... Parfait nous y allons ! Cette église est singulière, entièrement peinte, construite au 19e siècle sur le modèle de construction de Gustave Eiffel, fer et fonte, en même temps que le Palais de l'Industrie et des Beaux-Arts de la première exposition Universelle de Paris. Elle fut un temps nommée : l'église de l'Exposition universelle. Nous avons tout de suite adoré l'idée de la voir, hardi petites, par le métro c'est quasi direct... Dans le métro, mon amie évite de s'assoir car elle a mal à sa hanche en se relevant, moi je guette une place car j'ai mal au genou en restant debout, à nous deux, on fait la paire !
Par ici la bonne soupe, nous trouvons l'église immédiatement, avant de partir, bonne organisatrice, je photocopie le plan du quartier pour ne pas chercher pendant deux heures la rue St-Glinglin, ni elle ni moi ne sommes des championnes du GPS, quand il faut tourner à gauche, nous prenons à droite et ainsi de suite, finalement c'est aux passants que nous livrons nos interrogations et nos errements...
Nous y sommes, je ne peux pas photographier la façade car un groupe d'enfants y joue au ballon sans se soucier de nous, nous devons slalomer pour arriver à la porte principale. Nous sommes déjà contentes de pouvoir admirer l'intérieur, entièrement vide, une immense nef, simplement soutenue par trente-six colonnes en fonte, très fines, qui permettent une belle visibilité du maître-autel et de son tabernacle, des verrières magnifiques et colorées. La lumière entre de toutes parts, nous sommes totalement éblouies, oui, l'église est entièrement peinte, sous les voûtes, un semis d'étoiles nous fait perdre le Nord... Une splendeur !
L'église Saint-Eugène (pour tout savoir) - 1854-1855 - (Paris 9e - 2023) Cette église fut classée monument historique en totalité en 1983. Il a fallu du temps pour se décider : 130 ans... Mieux vaut tard que jamais !
Tous les lustres sont allumés, sans doute pour notre visite ? Installés à une petite table, deux gardiens du temple devisent ensemble, bonjour, sourires, nous continuons notre route...
Le chœur inspiré de la Sainte-Chapelle, avec une verrière rutilante et subtile qui date de la construction de l'église
Toutes à notre affaire pour la visite de l'église, téléphones et appareils photos crépitent, et voilà que nos deux bedeaux s'agitent, le premier s'est levé de son siège et rouspète après mon amie qui ne s'est pas agenouillée devant l'hôtel avant d'avoir dégainé ton téléphone pour la photo souvenir : c'est pas croyable, elle s'agenouille même pas devant notre seigneur, mais où vous vous croyez, c'est pas un musée ici, c'est une église catholique, pour prier ! Le ton monte, je me joins à la discussion : mais monsieur, si même les catholiques ne viennent pas dans votre église, que pouvons-nous y faire ? C'est déjà bien que nous y soyons pour en admirer la beauté ! Furieux, il a fait demi-tour auprès de sa collègue, pour finir de nous agonir... Nous avons continué notre visite sans plus nous émouvoir. Que pouvions-nous devant ce constat : les catholiques français pratiquants désertent de plus en plus les églises, les "sans-religion" sont désormais plus nombreux. En effet, la part des athées, des agnostiques ou des déistes, est passée de 27 à 58 % de la population française en quarante ans. Il s'agit d'un groupe très hétéroclite, mais qui représente aujourd'hui la majorité absolue de la population française (analyses de sociologues spécialistes du fait religieux). Personne ne leur vole la place, l'entrée est libre pour tout le monde, le bâtiment appartient à la ville de Paris qui en assure les travaux et la préservation, le classement aux Monuments Historiques... Nous n'allions pas résoudre la complexité de l'affaire entre les travées...
La douche froide n'était pas celle que nous attendions, dans beaucoup d'églises parisienne, désertes pour la plupart l'après-midi, nous avions l'habitude d'accueils bienveillants et aimables.
Le maître-autel, la verrière et les grands lustres
Un peu échaudées, pourtant admiratrices passionnées, nous avons résolument bifurqué vers le Musée du Grand Orient de France quelques rues plus loin, bien accueillies et sans bousculade. Le musée est très pédagogique, de grands panneaux très clairs expliquent comment s'est créé en France, importé d'Angleterre au 18e siècle, le Grand Orient de France... Nous avons pu conforter les quelques idées que nous avions, mais surtout apprendre et comprendre !! Le musée a été entièrement restauré en 2010.
Au musée du Grand Orient de France
Suivez le guide de la Franc-maçonnerie, le musée fait ça très bien, chronologie impeccable et synthétique, Wikipédia, auquel j'ai renoncé, reste trop vaste pour moi !
On ne rigole pas avec l'histoire, je vous laisse juge de l'histoire de cette confrérie...
Nous avons bien passé deux bonnes heures dans ce lieu, plein de repères historiques, de clarté, initiés et profanes, chacun peut y retrouver ses petits, le musée garde son mystère et son érudition. À vous de voir ! L'accueil est sympathique, chaleureux, encourageant...
Pour nous remettre de ce long apprentissage, et de nos attentions soutenues, nous avons eu le plaisir d'en discuter autour d'un thé, d'un café, les choses de notre vie sont également au rendez-vous, ces instants précieux nous ne les bradons jamais... Nous continuerons notre visite quand nous aurons fini de nous plaindre, de rire, de nous inquiéter, d'espérer, et de désespérer... Nous prenons toujours le temps des conversations, ces remonte-pentes qui font du bien, quand le moral est à la baisse, l'inquiétude sourde devient plus légère. Les visites sont des papillons de toutes les couleurs, nous les adorons !
La rue Cadet est fermée à la circulation, la vie est bien agréable, pas de bruit de voitures, juste le papotage à profusion autour des tables, j'aperçois en face du musée des arbres qui dépassent dans une cour, derrière une grosse porte entrouverte... Le petit jardin de l'Hôtel Cromot du Bourg, Cour Cadet, un espace secret, installé dans une cour, au pied de logement sociaux, une vraie cour parisienne transformée en petit jardin public :
"À partir de 2004, la Commission du Vieux Paris occupe une partie de l’hôtel jusqu’en 2015. Rappelons que sa mission est de préserver les édifices patrimoniaux, sites et quartiers parisiens ainsi que les vestiges archéologiques de Paris. De 2015 à 2018, la Mairie de Paris a procédé à la réhabilitation complète de l’hôtel et a souhaité redonner une vocation culturelle à ce lieu chargé d’histoire. L’ensemble des travaux sont achevé début 2019".
Une vingtaine de logements sociaux et trois ateliers d’artistes sont aménagés dans l’hôtel. Les prestigieux salons servent de cadre à des activités théâtrales, plastiques ou musicales. La chorégraphe Blanca Li y a installé ses studios de danse dans l’ancienne halle. Enfin, le bureau de style fondé en 1985 par Nelly Rodi (maintenant dirigé par son fils Pierre-François Le Louët) a regroupé tous ses bureaux parisiens dans l’hôtel Cromot. Quatre espaces favorisent les rencontres et les échanges entre professionnels et industries créatives : l’agence de prospective et d’innovation, la galerie d’art, la tissuthèque, les salons de réception. Bien sûr, comme presque toujours, il faudra y revenir, les ateliers d'artistes, les salons, le théâtre et la danse, nous n'avons encore rien vu...
Paris est une mine d'or, nous en ramassons les pépites, une à une, par chance, ou en cherchant...
Nous n'en avons pas terminé avec cet arrondissement, en attendant d'autres sorties, les vacances arrivent, le Berry m'attend, je me prépare, à moi les chemins ombragés, les étangs merveilleux, à moi tous les amis du bourg, le cimetière pour le petit coucou annuel, mon vieux vélo et le boucher du coin. Dès mon retour, je vous fais signe, c'est dans longtemps... Mon sac de médicaments augmente avec les années, maintenant les antalgiques sont rois, les répulsifs contre les aoûtats, les livres, les DVD, mon appareil photo, ma tablette, alouette, alouette...
Chers amis, bonnes vacances à vous, de près ou de loin, les ciels se ressemblent, je suis impatiente de retrouver les oiseaux, le silence (relatif), mes belles amies les vaches tranquilles dans les prés, nous nous regarderons dans les yeux, assise sur mon petit siège pliant...
Je vous embrasse... À pas trop vite ! Attendez-moi !
10 commentaires:
Bien sur nous t'attendrons, chère Danielle!
Tout comme cet impoli de gardien va continuer à attendre les fidèles qui, si l'accueil est pareil au sien, seront de moins en moins.
Merci encore une fois pour toutes ces histoires intéressantes et tes belles photos, aussi bien que pour le partage des balades et des beaux moments de discussion que tu vis avec ton amie.
Quant au Grand Orient et à la Maçonnerie... je te promets que j'aurai tout lu lors de ta rentrée ;-))
Je te souhaite la meilleure des vacances berrichonnes... qu'elle soit comme tu l'attends et mème encore plus agréable!!
Arrivederci Danielle, gros gros gros bisous !
Merci chère Siu pour ton attention si chaleureuse, comme d'habitude ! Le grognon d'église défend mal l'avenir de nos cathédrales !
Le Berry est proche, c'est vrai, mais les balades parisiennes sont irrésistibles...
Vais-je résister au dernier, dernier billet avant de fermer mon ordinateur, pour préparer ma valise ? Je ne sais pas encore, mais j'ai préféré vous prévenir, le départ approche...
Merci pour tes lectures attentives, et les sourires dans tes mots.
Arrivederci chère Siu, je t'embrasse fort de fort.
Toujours autant de plaisir à te lire, même si je ne commente pas souvent - je m'en maudis! J'ai bien aimé vos visites et papotages entre amies. Paris sous ton regard est plein de charmes et bien loin de ce que l'on peut en voir ailleurs. Merci et bonnes vacances!
Merci Gine, vos mots me vont droit au cœur !
C'est un peu cette diversité de points de vues (les miens) que j'essaye de restituer, même si c'est difficile de critiquer la Joconde ! :-)) merci de me suivre !
Bonnes vacances à vous Gine, n'importe où...
Bises du jour !
Merci pour ce billet qui m'intéresse, bien documenté ! Je prendrai le temps qu'il faut pour l'apprécier !
Bonne vacances paisible mais riche de rencontres ! A bientôt !
Enitram, prends tout ton temps...
Pour toi aussi bonnes vacances si tu les passes ailleurs que dans ton magnifique jardin...
Je t'embrasse.
Chère Danielle,je découvre ton billet intéressant comme toujours, dont je vais approfondir la lecture,notamment sur les Francs maçons...
J'étais pour quelques jours dans ta belle ville de Paris et j'ai pu visiter l'église St Roch entre autre ,il n'y avait personne.. seule au monde dans ce merveilleux lieu!
Tu vas retrouver bientôt ton cher Berry beaucoup plus calme et revoir tes amis.
Bien sûr nous t'attendrons et aurons ultérieurement de belles photos de ces vacances nous n'en doutons pas!!!
Profite pleinement.
Sois prudente avec ton vélo...
De très gros bisous de midi
Bonjour Danielle,
St Eugène comme nom d'église , ce n'est vraiment pas courant,
on est plutôt habitué à St Michel, Ste Madeleine, St Etienne ou St Jean
Merci pour ce beau reportage sur la franc maçonnerie, dont je découvre beaucoup de choses, il faut que je le relise attentivement
J'ai vu qu'une exposition sur Nicolas de Staël est annoncé de mi-septembre à mi-janvier au musée d'art moderne, je pense que ce sera une de mes prochaines visites parisiennes.
Bonnes vacances Danielle,
j'ai hâte de découvrir tes reportages photographiques sur la campagne berrichonne,
A bientôt
Anne-Marie
Merci Anne-Marie, bonne lecture pour les francs-maçons, et beau projet pour ta prochaine visite parisienne au musée d'Art Moderne Nicolas de Staël, ça vaut le coup !
Maintenant, je prends le temps qu'il faut pour préparer le Berry...
Je t'embrasse fort, à très vite.
Chère Marie Claude, tu as eu raison pour l'église St Roch, elle est très belle, je l'aime beaucoup !
Tu as raison aussi de me recommander la prudence sur le vélo, je ne sais pas du tout comment ça va aller !!
Les paysages ne changent pas, mais dans le détail il y a toujours beaucoup de bouleversement...
Je vais essayer d'aller au devant de ces micro-changements...
Je t'embrasse fort de fort.
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