La grande salle de la Philharmonie (photo empruntée sur internet)
Je l'avais su longtemps à l'avance : La Clémence de Titus, le magnifique Opéra de Mozart, serait donnée en version "concertante" à la Philharmonie de Paris, mais ce que je ne savais pas, c'est que je pourrais avoir le bonheur de le voir ! Un tour de passe-passe me le permettrait, puisque je n'avais pas de billet... L'invitation est tombée, à la dernière minute... Le bonheur complet ! Comme des Monarques d'Angleterre, nous nous sommes faufilés à travers les loges pour regagner dans la salle des places... Disponibles...
Un peu loin, mais assez près pour entendre parfaitement, un de mes fils (qui avait acheté ses places très en avance dans l'année) était, comme d'habitude, au premier rang, l'autre fils, Roi d'Angleterre sur le coup, n'était pas très loin de moi. Les fauteuils de la Philharmonie sont très confortables...
Quelques semaines plus tôt... Dis-donc mamie, ça te ferait plaisir d'aller entendre la Clémence de Titus avec Bartoli ? Je peux te faire rentrer, boum ! Non ! Si ! Pas possible ! Voilà comment la chose avait été entendue avec ma grande petite-fille, sur mon lieu de vacances d'automne, en Indre... Une occasion inespérée, qu'elle nous offrait (à moi et à son père) grâce à une mission professionnelle qu'elle aurait ce jour-là dans la grande salle de concert parisienne... Incroyable, le coup de poker, avec Cecilia Bartoli et une brochette d'excellents chanteurs, l'ensemble Les musiciens du Prince-Monaco sur instruments historiques (fondé en 2016 avec Bartoli comme directrice artistique, et avec un chef remarquable), rien ne pouvait être mieux... Me restait donc quelques petits tours de vélo à faire dans mes Champs-Élysées de l'Indre, avant d'aller, dès ma rentrée, m'extasier devant ce beau monde de la musique et du chant ! La chance !
Le délice commença tout de suite, masque sur le nez, les lunettes un peu embuées au début, mais j'y étais, nous y étions, j'ajustais mes lunettes, vivement l'ophtalmo car ma vue baisse depuis l'année dernière, pas grave, il suffit d'entendre !
Quand vous entendez une œuvre exceptionnelle comme la Clémence, avec des chanteurs merveilleux et un orchestre divin, vous vous sentez au Paradis ! L'émotion se glisse à pas de velours, les larmes au bord des paupières, pas un geste, tétanisée, rien ne doit troubler ces instants fragiles de pur bonheur !
À l'entracte, je filais vers une place qui s'était libérée quelques rangs plus bas, ma voisine, une jeune femme, entama la conversation, nous sommes devenues amies d'un soir immédiatement ! Nous étions du même avis, tout était parfait ce soir, cette Clémence était une grande Clémence ! Elle adorait Cecilia, moi aussi, nous étions d'accord sur tout.
Après l'entracte, seule en scène, Cecilia, dans le rôle de Sesto, entame pianissimo un chant sublime. Connu de tous dans la salle, ou foudroyé d'émotion dès les premières notes, le silence fut total, inhabituel, remarquable, chaque note accompagnait notre respiration, il se passait quelque chose entre elle et le public, je le percevais, plus un geste, le cou tendu, les yeux larmoyants, il fallait respirer à toute petites goulées... Cet air que j'avais entendu tant de fois, ce soir, se jouait autrement, se révélait, me prenait par surprise, la salle toute entière retenait son souffle ! Ces moments n'arrivent pas souvent, il fallait être là, pour sentir les vibrations dans le public...
À la fin, tout le monde était debout, bis et rebis, merci les amis de nous avoir tant donné, avec toutes vos virtuosités, les saluts n'en finissaient pas, c'était la fête sur le plateau, l'intensité des applaudissements ne trompait pas, l'orchestre, le chœur (Il canto di Orfeo) tous magnifiques, magnifiques ! Personne ne fut oublié, tout le monde avait été parfait, et Mozart servi divinement !
Cecilia Bartoli et le chef
Nous nous sommes tous retrouvés à la sortie, le sourire aux lèvres, mes proches, les amis des amis, des habitués de Cecilia, qui viennent à chaque concert, de loin : la plus belle Clémence jamais entendue ! Cecilia n'était pas seule sure le podium, tous les chanteurs étaient loués, le chœur, si précis, si nuancé, si beau, le chef et les musiciens, des magiciens, chacun y allait avec joie pour saluer les prouesses des artistes, un plateau exceptionnel...
La nuit fut courte, après tant d'émotion il est difficile de trouver le sommeil, les jours d'après, tout me revenait et les plus beaux instants me redonnaient les larmes aux yeux... De la joie !
DISTRIBUTION
Wolfgang Amadeus Mozart
La Clémence de Titus
(version concertante)
Les Musiciens du Prince-Monaco
Le Canto di Orfeo
Gianluca Capuano, direction
John Osborn, Titus
Cecilia Bartoli, Sesto
Alexandra Marcellier, Vitellia
Mélissa Petit, Servilia
Léa Desandre, Annio
Peter Kalman, Publio
Mes amis, couvrez vous bien, le virus passe et repasse, faisant à chaque fois des dégâts dans nos corps, le gel ne sert plus à grand chose, c'est par voie aérienne que tout se passe avec le Covid... Ouvrons nos fenêtres... Je vous embrasse.
6 commentaires:
Quelle émotion cela a dû être dans la belle salle de la Philharmonie, que je ne connais pas encore !
Des moments magiques ! Avec Cecilia, qui plus est !!!
Merci de partager ton ressenti ici !
Bon week-end et fais de beaux rêves !
Merci Enitram, oui, un ressenti extraordinaire, j’y pense encore aujourd’hui avec joie… je me suis mise à repenser l’opéra sans mise en scène, ou alors avec une grande simplicité à la Bob Wilson…
À bientôt, avec plaisir, bises du soir…
Mais quelle merveille..!! On n'a pas souvent l'occasion de dire que tout était parfait mais cette fois on pourrait vraiment l'affirmer sans risquer de se tromper... et ça jusqu'à la voisine de place !
Cecilia Bartoli me fait penser à quelqu'un que tu connais bien, qui sous le pseudo de Georg Friedrich nous racontait magistralement sa passion pour elle aussi bien que celle pour la Sicile... Et quant à Cecilia je ne me lasserai jamais d'écouter son "Ombra mai fu", dans cette incomparable mise en scène en plein air (ben oui... on le doit à l'arbre !) :
https://www.youtube.com/watch?v=OdeOyrLHdSg
J'ai mon fils ici pendant quelques jours... super contente !!
J'attends ton prochain billet, ma chère Danielle.
Entretemps je t'embrasse fort...issimo !
Oui, Siu, une merveille, merci 1000 fois d'avoir penser à cet aria si somptueux de Haendel chanté merveilleusement par Bartoli... Aussitôt et avec joie je l'ai écouté et j'ai eu les larmes aux yeux !!! La mise en scène est celle que j'aime, quelle bonne idée d'installer la scène entre les bras des arbres...
Oui, on ne peut jamais tout à fait dire que tout était parfait, jusqu'à l'autre soir à la Philharmonie !
Les émotions reçues intactes, sont incrustées dans mon cœur, elles reviennent sans cesse comme un souvenir d'enfance heureux, très heureux ! Rare !
Oui, Georg Friedrich garde toujours, à jamais, ses passions pour Bartoli et la Sicile :-))
Profite de ton fils, la joie, la joie, la joie...
Merci de me suivre chère Siu, très bon WE avec ton fils, ici, il pleut, à remplir toutes les nappes phréatiques...
Je t'embrasse fort, fort.
Un beau cadeau partagé en famille,un souvenir précieux que tu vas conserver longtemps!
Tout était parfait et pas de problème d'audition cette fois...
La vie est très belle parfois,profitons sans modération!
Beau dimanche à toi avec des bisous du matin
C’est vrai Marie Claude, un cadeau !
Aujourd’hui je vais au Théâtre du Soleil celui d’Ariane Mnouchkine, je m’y prépare mentalement…
Passe un bon dimanche, froid sans pluie par ici.
Je t’embrasse du matin.
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