dimanche 31 mars 2019

En voiture Simone, pour Avignon...


 17h06 - Les ombres des platanes, projetées sur la façade de l'église des Carmes, formaient pour quelques minutes un rideau de dentelle 




Réflexions de départ : Suspense !


Le retour s'est très bien passé, merci, mais l'aller avait été très étudié... Quelques minutes avant de refermer ma porte à clé, je ne savais toujours pas si je prendrais le métro (avec changements et poids de ma valise), ou l'autobus (direct) pour me rendre à la gare de Lyon ! Je devrais décider très vite, de toute façon je devais prendre le métro, une seule station à faire jusqu'au bus.

J'avais fait mes repérages quelques jours avant mon départ : alors voyons, si je prends l'autobus à la porte de Bagnolet, qui va directement à la gare de Lyon, pas de valise à porter, le grand confort ! Ça donne à réfléchir... C'est vraiment pas la mort du petit cheval... Ça se tente... Mais gare aux embouteillages !

Le métro, c'est plus sûr, mais deux changements quand même, ça fait beaucoup d'escaliers, mon bagage est toujours trop lourd... Par chance, le tableau d'affichage numérique du métro annonçait une grosse perturbation sur les lignes que je devais prendre pour mes correspondances jusqu'à la gare...

Du coup, c'est décidé, je prends le bus ! J'étais partie très en avance, j'avais toutes mes chances d'être à l'heure. Vous me suivez ?

Le chauffeur de bus, au départ de la ligne, prévient les voyageurs : j'ai mis deux heures pour arriver, c'est bouché de chez bouché... Mon sang se glace, je respire un grand coup, j'ai beaucoup d'avance, je devrais y arriver, après un petit débrief avec le chauffeur : vous pensez arriver à quelle heure à la gare de Lyon, s'il vous plait ? Il regarde sa montre, réfléchit : vous avez combien de temps ? Deux heures. C'est bon, je devrais y être à 10h30 maximum, mes chances se précisaient sérieusement, j'aurai encore une heure d'avance avant le départ du train, c'est jouable. Je m'installe à la meilleure place solo, ma petite valise à mes côtés. Roulez, jeune homme...

Si vous m'aviez vue, on aurait dit que j'avais la danse de saint-Guy, à chaque feu rouge un peu long à passer au vert, je me dandinais sur mon siège, pourvu que ça marche, bon, ça roule, ah ! Un autre feu rouge sans avancer, pour un peu je vais rater mon train... Je n'ai pas beaucoup admiré le paysage, mais surtout les feux, les verts, les rouges, les oranges... Tout allait bien, je repris confiance et j'arrivais une belle heure à l'avance à la gare...

Alors-là, calme et volupté, je trouve un siège face au tableau des départs, je prends mon livre, déguste avec délice un thé que j'avais eu le temps de commander au comptoir... Juste avant de m’asseoir.

Paris-Avignon, c'est trop rapide, trois heures sont trop courtes pour détailler le paysage... Compter les moutons, les feuilles des arbres,  repérer les rivières et les cyclistes qui roulent sur les petites routes...

Comité d'accueil à l'arrivée, le ciel est bleu, ma famille est au rendez-vous, à nous les petites balades...

Je m'étais dit : je vais photographier les platanes, un beau sujet, juste à l'entrée du printemps, quand leurs grands bras levés au ciel implorent le soleil, ils sont magnifiques !

Beaucoup de platanes de la ville sont malades, incurables et contagieux, atteints du chancre coloré, un champignon qui décime les arbres même centenaires, la maladie se propage très vite, il faut couper, tronçonner, arracher... 7% des platanes de la ville sont contaminés, soit 700 arbres. Ce mortel champignon a été importé des Etats-Unis pendant la Libération. Ce champignon est déjà responsable de la mort d'innombrables platanes dans la région. Beaucoup d'associations se battent pour conserver les arbres sains. Plus de 100 platanes ont été abattus entre décembre 2018 et février 2019. Affaire à suivre.

Les visites continuent :


Les platanes de la place des Carmes se couvrent de feuilles...




Le jour



Et le petit soir, les chaise à côté du platane, attendant le printemps


Les balades avignonnaises ont été petites mais intenses, aux petits pas de ma sœur encore convalescente, il en faut du temps, mais il arrive sûrement... J'ai visité le Petit Palais, tout à côté du grand Palais des Papes, un réaménagement complet des collections redonne envie de tout repasser en revue : toutes les peintures italiennes, du Moyen-Âge à la Renaissance, j'ai laissé mes yeux vagabonder sans prendre de photos, les sculptures avignonnaises, je n'ai pas résisté...quelques unes pas plus...le 


Le Petit Palais dans le ciel bleu

Une phase importante de la construction date du 14e siècle, puis jusqu'au 18e il y eut des aménagements et des reconstructions, l'ensemble reste très harmonieux, il faut en connaître l'histoire pour déceler les ruptures de style... Comme le Louvre !



La petite cour accueillante et fraîche


Le grand platane gris dans la petite cour intérieure visible d'une fenêtre du 1er étage du musée

Il n'y a pas grand monde dans la maison, ce qui ajoute un plaisir extrême pour moi, j'ai perdu l'habitude de la tranquillité des visites dans les musées parisiens qui croulent sous la foule...

La période touristique démarre, il est temps de partir à la campagne... Mais où ?


Une Annonciation, un face à face dont j'ai oublié de relever le nom de l'auteur, école avignonnaise ?


Trois petits tours par la fenêtre, le Rhône est un lac...




De pieds en cap...

Alors-là, imaginez cette jeune femme de la Renaissance, belle posture, visage poupin et frais, cheveux légers, blonds et ondulés, les anges lui offrent des fleurs pour célébrer sa beauté, mais horreur ! Les pieds de la belle ne correspondent pas du tout à la dame, voyez comme ils sont déformés, épais, grossiers, ne dirait-on pas qu'ils appartiennent à quelqu'un de bien plus âgé ? Les disproportions ne me gênent pas, mais l'hallux valgus bien prononcé au gros orteil du pied droit chevauche le petit orteil voisin, quelques petits orteils préparent déjà leurs griffes... Cette peinture a dû se faire dans un atelier ou chaque peintre avait sa spécialité, personne n'a dû regarder l'ensemble attentivement. Le commanditaire était-il pressé ? N'avait pas payé la note ? Le spécialiste des pieds était-il en vacances, ou mort de quelque maladie contagieuse ? Le mystère reste entier pour moi... Et pour vous ?

Même à petits pas, les découvertes sont légions... Petit à petit l'oiseau fait son nid, la ville se livre...

Prochain arrêt Carpentras, revenez-y voir...


10 commentaires:

siu a dit…

C'est comme si je te voyais, Danielle, assise sur ton siège dans le bus à l'aise comme... sur des charbons ardents! Au passage j'apprends que ce qu'on appelle chez nous il ballo di san Vito, c'est chez vous la danse de saint-Guy.
Quant aux pieds de la dame de la Renaissance, mais ne le dis à personne... ce sont les miens!!

Gros bisous, en attendant ton prochain billet!

Danielle a dit…

Merci chère Siu pour la traduction il ballo di san Vito :-))

Mais non, mais non se sont les miens (de pieds)

Passe une bonne semaine, Je t'embrasse très fort.

ELFI a dit…

le nez et les orteils...la fortune pour chirurgien..

l'année passé notre fils cadet nous a rejoint en toute vitesse ,tgv , geneve-avignon une merveille, pas cher et rapide!
bises !

Marie Claude a dit…

Heureuse de te retrouver!!
Joie de retrouver ta famille,ta soeur se remet doucement mais sûrement.
Ah l'angoisse avant le départ,tout comme toi je prends une "marge énorme",toujours la crainte de rater le train.Finalement tu avais pris la bonne décision.
Sur le bord du canal du midi aussi,ces magnifiques arbres disparaissent peu à peu,quelle tristesse!!
Pour les pieds malgré leur "anomalie" je les trouve bien représentés.Le mystère demeurera,personne ne pouvait te renseigner au Musée??j'aurais bien aimé savoir....
Je t'attends au prochain arrêt,je serai à l'heure....
Belle semaine à toi avec des bises du matin

Danielle a dit…

Oui Elfi, moi aussi j'adore le TGV surtout les 1eres classes, c'est d'un confort incroyable, je les prends toujours quand le site me les propose pour le prix des secondes :-))

Quand je suis en haut je laisse ma valise en bas, ni vue ni connue...

Passe une bonne semaine, je t'embrasse très fort.

Danielle a dit…

Je n'ai pas eu l'idée de demander : dites-moi les pieds de madame n'ont pas un petit problème ? La prochaine fois je demande, promis :-)))

Sur le canal du midi aussi, quelle tristesse !!! et que plante-on à la place ?

Merci chère Marie-Claude merci de m'attendre, je t'embrasse du matin ensoleillé, par ici.

Marie Claude a dit…

Tu me fais rire avec la question à poser au Musée,et pourquoi pas???

Pour les platanes,ils ont été remplacés par des peupliers qui se sont avérés peu de temps après, porteurs d'une maladie le papillon "la petite sésie".....
De ce fait ils pensent à replanter des chênes,finalement toutes ces opérations vont coûter cher,très cher!!!
Belle journée sous le soleil!

Brigitte a dit…

Coucou, je t'ai suivi tout au long de ta balade Avignonaise … En effet disproportion entre les pieds et le corps de la demoiselle !
Triste pour tous ces arbres …
Belle fin de semaine Danielle
Je t'embrasse

Danielle a dit…

Merci Brigitte, un autre regard sur les pieds :-))

Oui, c'est triste pour ces arbres, grands déjà, anciens pour certains, le remplacement va être apprécié par les générations futures...

Bonne fin de semaine à toi également chère Brigitte.

Je t'embrasse du matin.

Danielle a dit…

Chère Marie Claude j'ai tardé pour la réponse :-(( oui, oui, je vais demander au gardien(ne) du musée la prochaine fois.

Des chênes, magnifique arbre, pourvu qu'ils tiennent le coup...

Vivement les plantations. Oui, Marie Claude, c'est cher, mais c'est une nécessité à la santé de tous, nous avons besoin de la nature en ville et partout ailleurs, c'est vital !!

Je t'embrasse très fort.