samedi 10 novembre 2018

Montfort l'Amaury... Le retour !


Les moutons au pré de Montfort l'Amaury, le 26 novembre 2009


Les vaches du 5 décembre 2012

Allons à Montfort ! Nous aimions cette petite ville pleine de charme... Petit inconvénient pour moi, il fallait que je me lève tôt, mon amie est matinale, je repoussais notre rendez-vous toujours un peu plus loin dans le matin : rendez-vous sur le quai, Danielle, oui mon amie, oui, j'y serai. Elle arrivait en principe une belle demi-heure à l'avance, et moi un petit quart d'heure seulement, nous étions extrêmement à l'heure, toujours plus tôt que prévu.. Mon amie me faisait des signes de loin...

Une heure de transport depuis la gare Montparnasse, un trait d'union entre la Capitale, bruyante, polluée, et la campagne, là-bas, l'herbe a toujours été plus verte !



Le charme de décembre et ses feux de végétaux, très poétiques (2012)

Depuis 2009, nous allions régulièrement à Monfort l'Amaury, il faudrait avoir enregistré nos conversations pour nous rappeler vraiment le climat de nos promenades. Rien à voir avec la météo du ciel, qu'avions-nous à nous dire en ce temps-là, faisions-nous la pluie ou le beau temps, refaisions-nous le monde autrement, avec moins de dangers ?

Les émotions provoquées par les paysages, la beauté des couleurs et des ombres, le silence, avec quelles âmes les avions-nous accueillis ? Impossible de s'en souvenir, mais nous avions toujours eu envie d'y revenir...

Ah ! Monfort l'Amaury : son église Saint-Pierre et sa merveilleuse verrière (37 vitraux du XVIe), d'une beauté confondante, unique. Unique en Ile-de-France, son très vieux cimetière des XVI/XVIIe, entouré de galeries semblables à un cloître, les vestiges du château du XIIe siècle, la maison de Maurice Ravel que nous n'avons jamais visitée, ouverte seulement le week-end, à 18 km de la forêt de Rambouillet... Et les nombreuses maisons à colombages dans les petites rues de la ville...

Ah ! Montfort l'Amaury... Nous réservait toujours de belles surprises...


L'abri voyageurs de la gare de Montfort, novembre 2018

Un paysage n'est pas complet dans mon souvenir sans les mots qui se disaient en marchant, sous le soleil ou avec des nuages. Une fois, sur le chemin du retour, nous avions ramassé sur nos épaules toute la pluie de la journée, trempées jusqu'aux os, nous avions gardé le sourire, mais nos mots, nos mots... Envolés ! Tant mieux, ils seraient de toute façon trop étriqués pour évoquer la réalité... Certaines conversations sont des confessionnaux ambulants... Nous avions le temps, un pas devant l'autre, sans se presser, nos cœurs en bandoulière, forcément, nous avions parcouru tellement de chemins dans notre vie, nous avions tant à raconter, tant à partager... Nous le faisions, naturellement, comme on respire...

Comme de belles ponctuations, les paysages, les églises, les chemins, les belles villas regonflaient nos poumons, comme c'était beau ! 




Quelques vitraux en pleine lumière, d'une beauté confondante !


L'entrée du cimetière (2018)



Une galerie du vieux cimetière, ratissée de près, magnifique (2018)



Et une vue générale, l'ancien et le nouveau...

Pour notre retour de 2018, il faisait un soleil radieux, la lumière pénétrait partout, triomphale, donnant à tout le paysage des nuances incroyables, la finesse des arbres effeuillés les faisaient ressembler à des Corot...


La présence de la lumière tant de fois imitée par les peintres


Le batelier de Mortefontaine - Jean-Baptiste-Camille Corot (1796-1875)

Il ne faisait ni froid, ni vent, nous avons pique-niqué sur le banc d'une petite place. Le temps doux, illuminé, ne changeait pas ce qui ne peut être changé : le bruit ! Le bruit surprenait dès la sortie de la gare, tout le long de la nationale qui mène à Montfort (3 km). Mais Danielle, il n'y avait pas tant de voitures les autres fois, nous ne nous entendions presque plus parler. Danielle, c'est assommant ce bruit constant, ces vitesses, ces pétarades... Au bout des 3 km, nous n'en pouvions plus... Tiens, c'est bizarre, jamais nous ne l'avions entendu avec cette force, était-ce le trafic qui avait augmenté, ou était-ce nous qui avions changé ?

Arrivées en ville, nous l'avons trouvée plus désolée, quelques magasins fermés, à vendre, un cœur de ville désertifié. Heureusement, des commerces marchaient toujours : une supérette, deux boulangeries-pâtisseries, des magasins à colifichets, décors d'intérieurs, des coiffeurs... Les coiffeurs, dans une petite ville où il ne reste plus grand chose, sont les derniers à partir. Les voitures bruyantes circulaient dans les petites rues, et comme il n'y avait personne, les bruits des moteurs nous paraissaient plus forts.

Danielle, nous ne reviendrons plus à Monfort, assez, nous allons nous arrêter de vouloir y retourner.

Nous avons vu et revu avec plaisir  toutes les beautés du coin, inscrites aux Monuments Historiques, et les autres. J'ai félicité les jardiniers pour leur beau travail : heureusement que vous êtes là ! Merci madame, merci beaucoup... Et ils reprenaient leurs instruments de torture pour dompter la nature, la rendre encore plus belle. Nous étions restées énormément de temps dans l'église à admirer les vitraux, dans le cimetière ancien rien n'avait bougé, sinon les monceaux de fleurs qui coloraient les tombes, la chapelle de la famille de Charles Aznavour croulait sous les hommages ! 

Le temps passait... Allez Danielle, partons, il est l'heure de reprendre notre train, nous ne reviendrons plus à Montflort, il y a trop de bruit, le chemin qui mène à la gare n'est plus décoré de vaches et de moutons, où sont-ils passés ? Les voitures formaient le gros du troupeau, les vroum, vroum avaient-ils comme par enchantement remplacé le chant des oiseaux (que nous n'avions jamais entendu) ? Mon amie, qui d'habitude dans nos promenades n'était gênée par aucun bruit, recherchait maintenant le silence. Danielle, ce n'est pas croyable, aujourd’hui j'entends tout, c'est horrible, je perçois le bruit par dessus tout. Nous n'avons jamais pu trancher, pourquoi détestions-nous aujourd'hui ce que nous supportions sans problème jusqu'à présent ? Le lieu avait-il vraiment augmenté ses décibels, nos oreilles devenaient-elles plus délicates ? Nous ne le savions pas... Deux ronchonneuses, ça c'est sûr...

La prochaine fois, si nous allions à Noyon, voir la cathédrale ? Parfait, en décembre, c'est une belle période pour admirer des gargouilles, bien sûr, avec grand plaisir, nous irons, nous irons...

Le retour fut aussi bruyant que l'aller, j'ai pris une photo en trente seconde, sur la nationale, un petit bout de moment calme, mais ne vous vous y fiez pas... La photo est menteuse, le bruit arrivait de toutes parts comme un grand vent...


La route nationale pendant trente secondes de calme


Quand le bruit devient plus perceptible, quand il commence à faire parler de lui en premier, quand il envahit l'environnement, alors, il faut changer de lieu, rechercher le silence devient une priorité... Je songeais à l'Indre, à mon vélo, mais là aussi, je n'entends plus les oiseaux...

Mes amis de passage et mes amis réguliers, à très vite pour d'autres images et paroles...

6 commentaires:

Brigitte a dit…

Un joli billet encore avec des illustrations par tes photos superbes ! Je ne connais pas cette ville je n'irai donc pas … Par contre, je suis comme toi je n'aime plus le bruit. chez moi en campagne j'apprécie le silence parfois mais j'entends encore beaucoup d'oiseaux ,j'ai beaucoup de chance .
Bon week-end à toi et bises

Danielle a dit…

Merci chère Brigitte, oui, Montfort L'Amaury est belle à voir !

Le bruit c'est un inconvénient récurent, très présent à Paris et qui se retrouve un peu partout autour de Paris...

Oui, tu as de la chance d'entendre le silence et les oiseaux... Profite !

Ici, où j'habite il n'y a que des pigeons... Il y a quelques années il y avait encore des mouettes qui descendaient la Seine jusqu'ici.

Passe un bon WE bien entamé, je t'embrasse fort.

Marie Claude a dit…

Petite escapade dans cette ville qui paraît bien agréable à visiter, les vitraux sont superbes!!
Dommage pour le bruit beaucoup plus intense depuis la dernière fois.
Je pense que nous y sommes beaucoup plus sensible,l'âge avançant...je recherche de plus en plus une certaine quiétude et c'est de moins en moins évident,je confirme.
Espérons que la prochaine ballade avec ton amie sera réussie pleinement!!
Un joli dimanche à toi avec de grosses bises.

Danielle a dit…

Oui Marie Claude les vitraux sont superbes, c'est une joie à chaque fois de les regarder.

Oui, le bruit, vient peut-être de nous... Nous y avions pensé, on support moins, aïe !

La prochaine promenade sera parfaite, mais tu sai Marie Claude, même avec du bruit, nous les aimons toutes nos promenades :-))

Je t'embrasse du soir.

ELFI a dit…

le calme au village et le bruit dans la ville... ici on dirait le contraire...bises aux promeneuses

Danielle a dit…

Incroyable Elfi, calme en ville et bruit au village... Comment est-ce possible ?

Je t'embrasse fort fort.