Branche de laurier et bouquet de menthe, secs
Allons bon, Danielle, ça commence très fort, des herbes séchées, squelettes végétaux, qu'y a-t-il à dire là-dessus ?
Tout, mes amis, tout, voyons-nous encore ce qui nous entoure dans nos logements, nos maisons ? Regardons-nous les objets qui font partie de nos quotidien avec un œil neuf, un battement de cœur ? Je vous propose une petite promenade intime à travers les choses qui m'entourent et qui me sont chères, ou indispensables...
Ces deux branches de feuilles sèches pendent au bout d'un petit ruban de soie verte depuis la fin de l'été. Une fois le dessèchement complet, je mets toutes les feuilles en pots, et je m'en sers soit pour le thé, soit pour les bouillons, les légumes... Le parfum de la menthe perd de son intensité, je lui préfère les feuilles fraîches qui ne durent pas, et laissent un sillage et un goût uniques. Ces deux bouquets m'ont été donnés par des amies, le souvenir s'étire sur plusieurs mois, et chaque fois que j'ajoute une feuille dans mes préparations culinaires, je pense à elles, chaque fois...
Quand mon frère avait encore son jardin en Avignon, je revenais souvent avec un gros bouquet de laurier tout frais, je l'accrochais sur la poignée de ma petite valise, comme des fleurs des champs...
Maintenant qu'il est en appartement, ce sont mes amies qui me font ces cadeaux. Le petit ruban vert, en soie, a sa propre histoire : j'avais trouvé, il y a quelques années, des rouleaux de rubans en soie aux Puces de Montreuil, je les garde soigneusement, et pour orner mes petits cadeaux, je fais des beaux petits nœuds que je dispose sur les paquets... Juste pour faire beau !
En vacances, dans ma campagne indroise, je suis tentée par tous les végétaux que je pourrais rapporter et faire sécher, mais je me retiens. Lles bouquets d’hortensias avec leurs couleurs arc-en-ciel m'ont souvent tentée, mais j'ai résisté...
Sur le chemin du retour de Montfort L'Amaury, je n'ai pas pu me retenir de glaner quelques marrons. Emportant un bout de promenade dans mes poches... Un homme qui passait nous salua : comme nous, il ramassait, mettait dans sa poche. C'est bon pour les rhumatismes, tout ce qui ne va pas, dit-il avec un large sourire, j'étais toute prête à le croire... Déjà, j'allais mieux... Du genou droit, surtout...
Les marrons de Montfort
Pommes, aulx, salade et noix (2015)
Cette jolie réserve, justement, je l'ai rapportée de l'Indre : cadeaux des propriétaires de ma location, cadeaux tout frais, tout bons, tous beaux
Les champs, la rivière, les chemins creux, les tas de bois, les fleurs, les roses fanées, les petits jardins alignés, pimpants... Sont restés là-bas... Tous les animaux, les gens sont restés aussi... Je vais les retrouver l'année prochaine, si prochaine... J'ai toujours le cœur serré quand je les perds de vue...
Ces fruits de la passion d'automne...
M'ont été donnés : prends ça, tu vas te régaler, une bonne soupe ! Mais non, je n'ai fait aucune soupe, je les ai mangé des yeux... Je me souviens aussi de magnifiques coings, donnés pour le parfum : tu verras, tu les mets dans une coupe dans ta cuisine où tu veux, et tu sentira leur fraîcheur et leur personnalité... Je n'ai jamais rien senti, il fallait que je mette le nez dessus pour avoir une petite effluve de rien du tout, un petit parfum acidulé, mais rien de magique... J'ai renouvelé l'opération plusieurs années, en vain... Mieux vaut compter sur le rêve...
J'ai ramené des brassée de lavande, je l'adore, mais jamais je n'ai été récompensée, dans les petits sacs accrochés dans mon armoire, je ne sentais rien sans les avoir triturés un peu dans ma main, un petit filet d'odeur se dégageait alors, mais si furtif... Il reste le rêve, je les ai gardés longtemps pour le rêve...
Les pommes données, rapportées, je les ai toutes mangées... Non sans avoir pris la photo, leur temps était compté, il ne fallait pas qu'elles se gâtent trop vite, mais chaque fois qu'elles passaient sous mes yeux, j'admirais leur spectacle, quand toutes les feuilles furent tombées, elles avaient disparu.
Mes belles pommes d'amie
Fin de vacances d'automne à la campagne
Heureusement que j'ai gardé la photo, mes amis qui m'avaient fait ce cadeau se demandaient bien pourquoi je photographiais "tout et n'importe quoi", ils s'étonnaient toujours de ce qui me plaisait... Danielle, viens donc, je remue les pommes, Danielle, viens donc, j'allume le feu sous les feuilles mortes, Danielle, viens voir, je ratisse, j'élague, je coupe, je plante, j'arrose, je tonds, je fais propre avant l'hiver ! Ils m'appelaient, car ils savaient que tout me plaisait... Mon ami allait et venait dans ses petits chemins, il tournait en rond, regardait le travail fait, et ce qui restait à faire, avec le sourire et un grognement : Ah ! Si je n'avais pas tout ça à faire... J'en mourais... Plusieurs fois il m'en avait parlé : quand je me lève le matin, je réfléchis à ce que je vais faire, ça me rend heureux, même si je m'en plains. Ah ! J'ai encore tout ça à faire, quelle corvée ! Mais non, mon ami, pas une corvée, un élixir de jouvence. Il savait que ses jérémiades sonnaient faux, ça lui donnait du cœur à l'ouvrage, son cœur qu'il avait dû se faire rafistoler, il y tenait comme à la prunelle de ses yeux... Allez, au boulot mon ami, c'est ta vie... Cet homme est un poète sans le savoir, il ressemble à monsieur Jourdain, ses mots s'ajustent aux sentiments, ils sont beaux et simples, ça fait du bien, il me surprend toujours, il raconte ce qu'il fait de concert avec ce qu'il pense, et ça donne de l'originalité à tout ce qu'il dit......
Mes amis, je ramasse mes cailloux... Doux et je reviens... Attendez-moi...
6 commentaires:
Ah,enfin,quelqu’un ose dire du mal des coings..je les aime bien moi ces poires bien veloutées,j’en achète chaque année,je les installe dans une coupe et j’attends qu’elle se répandent en parfum...et chaque année,j’attends,en vain...je me disais que c’était certainement mes narines qui ne captaient rien..me voilà rassurée...enfin. Cette année ,on m’a donné un grand panier rempli de coings,ce fut byzance...j’en ai fait de la cotognata...qui accompagnera le foie gras des fêtes.
Danielle,j’aime bien tes natures-mortes..si vivantes,Je ne me lasse pas des richesses que la nature nous offre.
P.S.les pommes sont bien plus parfumées.
Bises de novembre brumeux.
Mais oui Danielle, je le confirme les coings ne dégagent rien, mais nous continuons à les installer, pour la beauté, sûrement, dans des coupes et ils se détériorent naturellement sans apporter ce que nous attendons : leur parfum...
Le cognassier est une merveille, il est beau du tronc à la feuille, ses fruits devaient se trouver au Paradis, vers l'automne, quand ses gros fruits arrivent, je suis toujours émerveillée, d'où l'invention du parfum, ça lui manquait tellement. Le citron et l'orange ne sentent rien non plus, il faut gratter leur peau pour aspirer leurs effluve...magnifique et fugitive...
Merci Danielle pour mes natures-mortes, bien vivantes...
Bonnes pommes Danielle, et belle fin de semaine, je t'embrasse fort.
Jolies, les photos de ces "trésors" que la nature nous offre,beaucoup de saveur quand ils sont cueillis à point.
Tu as raison pour la lavande,il faut remuer les petits sachets pour avoir une brève effluve...
Dans le joli panier,je vois la date des oeufs marquée au crayon,souvenir d'une tante aujourd'hui disparue,qui avait cette habitude.
Pour les marrons j'allais justement te parler de leur bienfait,je n'ai jamais essayé...apparemment c'est efficace!!!
Heureuse de continuer à lire tes si jolis billets!!!
Bisous du soir à toi.
Merci pour tes jolis souvenirs de ta tante... L'odeur de la lavande doit se mériter... Si brève.
Pour les marrons, ils étaient tellement jolis que je les ai ramassés, mais je ne sais toujours pas s'ils agissent, attendons...
Marie Claude, je suis heureuse de t'avoir dans mes lignes...
Bises fortes du jour.
Oh les jolies pommes, on dirait des reines des reinettes? C'est vrai que les coings sentent délicieusement bon lorsqu'on y met le nez dessus !Avec les miens ,j'en fais parfois de la purée avec canelle et gigembre pour accompagner une viande c'est extra .
Je t'embrasse
Oui, oui, oui Brigitte ce sont bien des reines des reinettes, mes préférées...
Tu as l'œil et le bon ! Tu cuisines délicatement le coing, ce que je ne fais,pas :-)) je me contente de les regarder :-))
Moi aussi je t'embrasse fort.
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