Elles sont là !
Les vaches !
Je me souviens, au moment, précisément, où je ne vais pas pouvoir aller dans l'Indre, de ce petit troupeau de curieuses, mises dans un champ à côté de la ferme. Chaque fois que je passais devant elles, pour ne pas me faire remarquer et les faire fuir, je posais délicatement et sans bruit mon vélo dans l'herbe du petit chemin qui bordait leur enclos, puis je dépliais ma cape de cycliste en plastique jaune tournesol à la Vincent Van Gogh, qui me servait de tapis de sol contre les aoûtas. Je garde le souvenir cuisant de ces bestioles qui me grimpent dessus dès que je pose le pied dans l'herbe, chaque année ! Rien à faire, ça pique, ça gratte dès le premier jour, les crèmes, le savon, surtout le vinaigre, finissent par apaiser les démangeaisons...
J'adore me poser là, silencieuse, et les laisser venir une à une près du fil électrifié, me dévisager...
Coucou c'est nous
Je restais là, sans bouger, émerveillée, quelle chance, mais quelle chance de les voir de près ! Jamais je ne me lasse de leurs ruminations, leur ronds de jambes, leurs langues qui font craquer l'herbe, des moulinets que font leur queues et des tressaillements de leurs oreilles pour chasser les mouches. Jamais je ne me lasse non plus de ces moments délicats de pisses et de bouses, rien ne me rebute, tout est intéressant, les vaches, c'est : comme le cochon tout est bon/ beau... Avec les brouteuses, le paysage bouge sans cesse, à leur allure... Une année ici, une autre là, suivant les cultures, je dois les chercher, voyons, où sont les vaches ? Les localiser, c'est le plaisir de mon premier tour de vélo ! Ma première grande respiration dans l'Indre...
Sages comme des images
Les chemins de l'Indre !
Plus je regarde les photos sur mon ordinateur, plus mon cœur se serre de ne pouvoir y aller cette année, je revois les chemins d'ombres et de lumière, arpentés à vélo ou à pied, je me demande encore comment je faisais pour ne pas tomber à force d'avoir le nez au vent, les yeux partout, je connaissais les routes par cœur, c'est justement là que le risque était grand de tomber, route trop connue, danger ignoré, et vlan !... Revenez à moi, les chemins creux, mes yeux, mes souvenirs sont prêts à supporter le miroitement de vos lumières, mon cœur bat... Chaque chemin, principalement sous le soleil, s'en va dans tous les sens, les trouées de lumière m'attirent et m'engagent à l'explorer toujours plus loin, s'il tourne tant mieux, sa beauté s'organise autour du mystère, même si je l'ai fait dix fois...
Comment résister à l'appel du grand large !
J'ai fait le tri de quelques photos des chemins empruntés à toutes les heures du jour, chacun a sa couleur, son odeur, sa fraîcheur, sa beauté, chaque année sa dimension change : plus court devant, plus long derrière, plus sombre, plus lumineux, il renouvelle sans cesse les impressions du moment... Exactement de la même manière que nos émotions changeantes se déclinent en nous, tout au long de la journée, avec leurs nuances inattendues, surprenantes, imprévisibles, elle défilent à chaque pas, la beauté de la nature n’abîme rien, n'exige rien de vous... Certains chemins font pleurer, sourire, m'émeuvent d'avantage que d'autres, mais tous font du bien... Chaque année, je reste bouche bée dans les allées de peupliers, de chêne, de bouleaux, les châtaigniers, les noyers... C'est immuable, ils forcent l'admiration, comment rester insensible aux bruissement des feuilles sous le moindre vent, ont-ils remplacé le chant des oiseaux ? Il faut prêter l'oreille, je les cherche des yeux, pas de bruits d'ailes... Les papillons aussi se font rares, très rares... Jamais je ne vois de libellule...
Chemin de l'Indre
Chemin de l'Indre
Chemin de l'Indre
Les tas de bois !
La balade est un plaisir unique qui se multiplie à l'infini, dans la campagne indroise je rencontre peu de marcheurs, mais chaque rencontre se ponctue par : bonjour, bonsoir, et plus si chacun y prend plaisir, la pluie, le beau temps, et même l'orage qui vient, peuvent donner naissance à des impressions plus profondes, préoccupantes, drôles, on passe un bon moment... Je ne le rate jamais...
J'ai en tête une petite marotte : les tas de bois, j'ai toujours adoré les tas de bois, je ne sais pas pourquoi... Je trouve que ça rajoute un peu d'art graphique dans le paysage, le tas de bois est une création particulière, chacun est entassé différemment, il s'harmonise instantanément avec l'environnement, du Land Art artisanal, il n'est pas construit pour faire beau, et pourtant ! Je ne manque pas de le prendre en photo, les tas ont souvent un charme fou, quelque fois même, quand ils sont là depuis longtemps, ils sont repris par la nature, les feuillages, les lierres leur grimpent dessus avec art... Ils changent de destinée, de vie... Comme des murs de pierres sèches abandonnées, ils vieillissent, prennent de la beauté... !
Quelle présence, quelle allure !
Bien caché avant de partir en fumée
Certains tas de bois ne bougent pas pendant des années... Ils sont tout verts, moussent, fleurissent, se déplacent presque !
Il me suffira d'attendre l'automne, l'hiver, le printemps, et l'été prochain... Pour retrouver toutes ces merveilles ! Patience donc... D'ici là je vais rester en ville...
Fleurs de ville et de balcon
Le prochain post : Une matinée particulière... À très vite les amis...
11 commentaires:
Heureusement tu as ces belles photos "souvenirs",car je comprends ta tristesse de ne pouvoir parcourir cette année cette région bien agréable.
Quand on se "retourne" on se rend compte que ce temps défile à toute allure,donc bientôt tu pourras cheminer dans ce lieu si cher à ton coeur!.
Ton bouquet est toujours aussi beau et apporte de la gaîté,je n'aurais jamais pensé cueillir des fleurs de géranium,finalement une bonne idée.
En principe cet A.M je vais voir "le poirier sauvage"...
J'espère que ta santé s'améliore.
De gros bisous du matin
Bon film Marie Claude !
Oui, le temps défile, dépêchons-nous d'ouvrir nos cœurs, nos yeux, nos oreilles...
J'adore mon petit vase à sept branches car il suffit de peu de fleurs pour le faire chanter.
Je t'embrasse Marie Claude.
Ah qu'elles sont belles, les vaches et qu'ils sont beaux, tes géraniums.
Que c'est beau, l'Indre... et si intéressant et passionnant tout ce que tu écris.
Merci Danielle!
Je t'embrasse fort.
Nous vivons dans les souvenirs et le présent est parfois difficile. Le corps refuse parfois de suivre notre esprit toujours plein de jeunesse et de désirs...
Mais il ne faut pas abandonner, bon courage devant cet ennui qui bien vite ne sera lui aussi plus qu'un souvenir.
Alors il faudra à nouveau vivre pleinement les chemins dr l'Indre.
Siu c'est moi qui te dis merci de me suivre dans mes chemins creux, merci Siu.
Bien sûr je vais me remettre très vite...
Je t'embrasse dort.
Robert, Oui cher ami, je vais laisser mes ennuis loin derrière moi...Très vite...
Je vais reprendre mes chemins indrois, même bourbeux avec plaisir... Dans quatre saisons...
Je vous réserve de belles surprises quand je reprendrai tout ça de A à Z
Bises du soir Robert. Je vous espère en continuel mieux être...
Quel dommage... mais tu iras l'année prochaine bien sûr !Et tes photos sont de merveilleux souvenirs pour faire encore des balades ,pas vrai?
Jolis tas de bois . Bonne journée
Je t'embrasse fort
J'aime suivre tes chemins...
Si je comprends bien... Je te souhaite un vif rétablissement pour que tu puisses reprendre ton chemin de l'Indre !
Bonne soirée et à bientôt
Bises du soir
Oui, Brigitte très dommage pour le séjour dans l'Indre... Mais tu sais, jamais mes photos ne remplaceront les vraies balades, les odeurs des arbres et les bruits d'ailes des hérons... Attendons l'année prochaine bien tranquillement, je vais parcourir Paris !
Les tas de bois aussi m'attendront, ils bougent si peu...:-)
Je t'embrasse très fort du matin.
Merci Énitram, pour tes pas dans les miens, je vois aussi avec plaisir sur ton blog tes oiseaux, tes fleurs et tes brouillards dans tes beaux jardins je m'en régale...
Oui, tu comprends bien, ma santé est passée avant ma chère campagne, mais je virevolte dans la capitale et au cinéma...
Bonne journée à toi, beau jardin, je t'embrasse à très vite.
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