Pommiers de Normandie
Pour continuer dans les parlotes, je vais vous raconter celle-là... Elle ne vient ni de Normandie, ni d'un salon, ni d'un groupe de paroles, elle s'est fabriquée sur le pas de la porte, sur le trottoir, au sortir d'une salle de cinéma que nous fréquentons toutes les deux. Nous nous connaissons depuis longtemps... Pas vraiment amies, plutôt copines, pas très proches, mais pas trop éloignées non plus, actives dans des activités associatives, mais nous ne nous étions jamais penchées sur nos berceaux... Nous avions abordé beaucoup de sujets, plein de choses et d'autres, pas très personnelles, mais toujours intéressantes...
Les mots défilent, filent, filent des trésors qu'on ne dit jamais...
Je ne sais pas vraiment d'où, comment, les paroles ont surgi, mais elles sont venues de loin...
Nous étions allées voir, chacune de notre côté, dans la même salle, ce très beau film : "Retour à Bollenes", de Saïd Hamich, réalisateur français que je ne connaissais pas du tout. Le thème du retour, des retrouvailles est complexe. Un homme, issu de l'émigration marocaine, revient dans sa commune du sud de la France où l’extrême droite est aux manettes municipales, il ne se reconnait plus dans les traditions ancestrales maintenues par les membres de sa famille, et dont il s'est défait au cours des années de travail à l'étranger. L'amour pour les siens est resté intact... Comme son père parti du Maroc, lui aussi est parti travailler à l'étranger, loin de sa famille... Au retour, il bascule dans l'incertitude. En gros, le film parle de ces exils singuliers avec délicatesse, les questions sont posées, mais les réponses restent à trouver, les mots à dire... Le fils et le père ne peuvent pas trouver les mots, mais ils se serrent dans les bras...
Bouleaux de Normandie
Rien n'existait autour de nous que nos paroles, nos regards. Louise me disait que bien souvent, la vie était ainsi faite, les réponses ne suivaient pas toujours les questions. Cette attente avait parfois du bon, elle nous tenait en éveil, nous étonnait, nous questionnait sans cesse... C'est quoi la réponse ? Nous somme toujours pressés de la connaître, nous savons empiriquement que cette absence, cet espace inconnu nous donne de la liberté, et quelque fois même de la créativité. Nous essayons de trouver les réponses, jusqu'à la fin de notre vie, et sur ce chemin nous ne sommes sûrs de rien...
Je lui disais combien j'avais aimé ce film, ni compliqué, ni simple, il abordait avec tact et subtilité les rapports forcément passionnés et contradictoires des membres d'une famille...
De fil en aiguille, filent, filent des trésors qu'on ne découvre jamais...
Engageons-nous, Louise, soyons sincères, soyons vraies, dans la relation avec tes enfants, ose leur dire que tu n'es plus la plus forte, ose parler de ta vulnérabilité, de ton besoin de les sentir plus près de toi, commence à compter sur eux. Elle avait deux garçons qu'elle aimait plus que tout, elle me disait aussi que c'était réciproque, mais ils ne se le disaient jamais, personne n'osait dire ces mots-là. Tu as raison, l'essentiel, nous le réservons pour la fin, comme c'est dommage... Oui, Louise, comme c'est dommage, arrête de faire la forte, la costaud, arrête, mon amie, sois faible, sois comme tu es maintenant... Courage, confiance !
Moi aussi, j'ai fait comme toi, j'ai attendu, et le temps a fui... Je leur ai dit qu'ils m'étaient nécessaires, indispensables, ça fait longtemps déjà que je leur dit que je les aime, ils savent, ils me le disent aussi. Vous savez, mes enfants, plus le temps passera et plus j'aurais besoin que vous me teniez la main, ils savent, tu vois, il m'ont entendue, nous nous sommes compris... Je voyais bien que dans les yeux de Louise, ce n'était pas la pluie qui passait mais le chagrin. J'avais moi aussi du mal à contenir mes larmes, les émotions étaient fortes, visibles....
Louise, toi qui a été une femme résistante, forte, active, tu as peut-être laissé penser que tu n'avais besoin de personne pour exister. Oui, c'est vrai, je ne voulais pas peser sur eux. Ah ! La voilà, la femme balance, un vrai fléau, mais Louise, on ne pèse pas sur les âmes quand on les aime avec tendresse... Oui, tu sais, c'est drôle de se dire ça maintenant, je n'ose pas, mais il faudra que je réfléchisse à cet amour, l'essentiel, en somme. On se parle, tu sais, avec mes garçons, mais je sens bien qu'il nous reste beaucoup à dire. Permets-le Louise, permets-le...
De fil en aiguille, filent, filent des trésors qu'on ne découvre jamais...
Engageons-nous, Louise, soyons sincères, soyons vraies, dans la relation avec tes enfants, ose leur dire que tu n'es plus la plus forte, ose parler de ta vulnérabilité, de ton besoin de les sentir plus près de toi, commence à compter sur eux. Elle avait deux garçons qu'elle aimait plus que tout, elle me disait aussi que c'était réciproque, mais ils ne se le disaient jamais, personne n'osait dire ces mots-là. Tu as raison, l'essentiel, nous le réservons pour la fin, comme c'est dommage... Oui, Louise, comme c'est dommage, arrête de faire la forte, la costaud, arrête, mon amie, sois faible, sois comme tu es maintenant... Courage, confiance !
Moi aussi, j'ai fait comme toi, j'ai attendu, et le temps a fui... Je leur ai dit qu'ils m'étaient nécessaires, indispensables, ça fait longtemps déjà que je leur dit que je les aime, ils savent, ils me le disent aussi. Vous savez, mes enfants, plus le temps passera et plus j'aurais besoin que vous me teniez la main, ils savent, tu vois, il m'ont entendue, nous nous sommes compris... Je voyais bien que dans les yeux de Louise, ce n'était pas la pluie qui passait mais le chagrin. J'avais moi aussi du mal à contenir mes larmes, les émotions étaient fortes, visibles....
Louise, toi qui a été une femme résistante, forte, active, tu as peut-être laissé penser que tu n'avais besoin de personne pour exister. Oui, c'est vrai, je ne voulais pas peser sur eux. Ah ! La voilà, la femme balance, un vrai fléau, mais Louise, on ne pèse pas sur les âmes quand on les aime avec tendresse... Oui, tu sais, c'est drôle de se dire ça maintenant, je n'ose pas, mais il faudra que je réfléchisse à cet amour, l'essentiel, en somme. On se parle, tu sais, avec mes garçons, mais je sens bien qu'il nous reste beaucoup à dire. Permets-le Louise, permets-le...
Les cerises arrivaient
N'attends pas que le temps te fauche cet amour-là...
Nous sommes restées longtemps à parler d'amour sur le pas de la porte, nous n'arrivions pas à nous quitter, il fallait encore des mots, des exemples, des occasions, tu crois que ? Oui, Louise, je crois que le moment des paroles est venu... Ne parlons plus à demi-mots, il en manque la moitié pour se comprendre vraiment... Tout ce que je lui disais, tout ce qu'elle me disait, entrait parfaitement dans nos cœurs !
Je connaissais la grande humanité de Louise, c'était une femme formidable, sensible, touchante, elle avait fait pour bien des gens beaucoup plus qu'il ne faudrait, mais sait-on ce qu'il fallait ? Ses enfants l'avaient vue travailler dur, se débattre, se démener, mais pas souvent ils ne l'avaient entendue parler de cet amour qu'elle avait pour eux... Moi, je ne l'avais jamais sentie si vulnérable, si attendrissante, si grande que sur le pas de la porte.....
Nous nous sommes quittées pourtant, nous avions repris nos sourires, j'ai repris mon autobus, elle rentrait à pieds, nous n'étions sûrement plus tout à fait les mêmes, de fil en aiguille, quel bel ouvrage nous avions fait...
Et pour paraphraser François Villon : N'ayons entre nous de cœurs endurcis, osons, osons les mots, prenons /donnons la parole, osons les mots d'amour avec nos enfants...
L'allée des tilleuls, apaisante...
Mes amis, à très vite pour d'autres mots, d'autres histoires, d'autres couleurs...
4 commentaires:
Un billet très émouvant,très beau!!! "décoré" de si jolies photos.
Oui osons les mots d'amour avec nos enfants plus souvent,même si parfois j'ai un peu de retenue...
Belle journée à toi Danielle avec des bisous du matin
Marie Claude Merci !
Je suis contente de pouvoir partager, même les hésitations et les fragilités.
Je t'embrasse du soir.
Oh oui osons dire ces mots d'amour à ceux que nous aimons, c'est tellement important mais si difficile parfois pour certains . Quel billet émouvant et si touchant !Et toujours de si belles photos .
A très vite Danielle . Je t'embrasse fort du matin ensoleillé
Oui Brigitte, Osons osons... Ces. Mots si doux et pourtant si difficiles...
Merci pour ton passage si chaleureux...
Je t'embrasse du matin avec ciel bleu...
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