La peintre du samedi sous les fleurs du printemps (arboretum)
Tu connais ? Non, allons-y ! Je t'y emmène... Quelle chance, quand on est à la retraite, tous les jours sont dimanche, il n'y a jamais de lundis angoissants, on peut s'endormir tard, se lever tard aussi, comme on veut...
Nous y sommes allées, même pas de problème pour se garer, même pas de problème pour trouver l'entrée, mon amie connaissait les lieux par cœur. J'adore mes amies, avec elles je suis en paix, elles connaissent des tas d'endroits dont elles me font profiter, elles savent que j'aime les fleurs, les arbres, la nature, les endroits où il y a peu de monde, avec un peu de chance on y entend aussi les oiseaux. On peut marcher doucement, le bruits de nos pas est silencieux, et nos paroles courent d'un sujet à l'autre, sans se presser, mais tellement vraies, sincères, aimantes, confiantes, en toutes saisons...
Les prunus au soleil (arboretum)
Voici des fleurs, des fruits, encore en fleurs, des parfums capiteux et exceptionnels, surtout celui des lilas d'un violet foncé, rose, blanc, mauve. Si près de Paris à l'école d'horticulture de Vincennes, à l'arboretum, juste à côté, quelques curieux s'installent dans l'herbe où sur les bancs à l'ombre, les fleurs attirent beaucoup les abeilles et les photographes, certains font de la macro, pour les plus virtuoses, dont je ne suis pas.
Le lilas odorant (arboretum)
Chacune fait ses remarques, pointe son doigt sur l'horizon : regarde ici, regarde là. Mon amie, qui est très créative, naturellement, a des yeux bleus perçants, elle voit de très loin la beauté de la nature, elle l'adore, elle prend des photos avec son téléphone, et j'entends le petit bruit qu'il fait quand elle a trouvé son point d'attaque... Moi, je fais des plans larges ou serrés, je n'ai pas de religion, nous voyons chacune avec bonheur les choses importantes que nous apporte la nature. La beauté que le printemps pose sur tout ce qui pousse est époustouflante ! Revigorante ! La nature est sans cesse copiée, recopiée, interprétée, revisitée, photographiée, dans les jardins, les uns la préfèrent alignée au cordeau, coupée aux ciseaux, à la façon française des châteaux, d'autres lui laissent les cheveux longs, débridés, sans tuteur, à l'anglaise. Personne n'aura jamais fini d'en parler, les mots des poètes, des écrivains du dimanche et de toute la semaine peinent à la servir, tous lui sont inférieurs, même les meilleurs : Proust, Giono, Godet, Maupassant... Quand vous êtes sous un pommier, un cerisier, un cognassier en fleurs, ils vous laissent sans voix, sans mots, ils sont parfaits. Le printemps fait tout ce qu'il peut pour nous faire tourner la tête, au pire, vous sortez votre appareil photo, ou vous regardez les couleurs en silence. Si vous aimez les cognassiers d'automne, avec leurs fruits opulents et odorants, je vous recommande un film extraordinaire qui en parle comme personne, le réalisateur s'appelle Victor Erice (espagnol), le film : Le songe de la lumière, impossible de trouver le DVD à moins de 80 euros, en cherchant bien, si vous passez en Espagne, courrez l'acheter, il sera moins cher, c'est une merveille !! C'est un grand film !
Le merveilleux film de Victor Erice
Mon amie a un point de vue sur la vie qui remonte le moral au treuil : regarde autour de toi, ça vaut le coup, elle fait un grand geste du bras, englobant des yeux tout le jardin en fleurs, prends tout ce que tu vois là à bras le corps, c'est du bonheur, le reste n'est rien, presque rien ! Ne renonce pas au bonheur de l'instant...C'est régénérant ! Il y avait comme un souffle généreux dans ses paroles, qu'elle accompagnait toujours d'un sourire éclatant. Elle me communiquait son pouvoir permanent d'aller bien... Le mieux possible !
Mon amie s'y connait en malheurs de la vie, elle baigne dedans avec des palmes depuis qu'elle est petite, c'est la personne la plus tonique, la plus optimiste que je connaisse, elle déniche de la beauté dans tous les trous de souris, c'est une vivante de la vraie vie, une amie précieuse, elle vaut tous les trésors...
Les boutons d'or du printemps
Dans de tels espaces, difficile de rester indifférent, il faut choisir ses mots, les plus beaux, mais jamais ils ne suffisent, il faut s'y faire, la copie ne vaut jamais l'original...
Ecole Du Breuil, méandre
Dans cette grande école qui forme des paysagistes, on plante partout, de tout : des plates-bandes pleines de fleurs de toutes sortes, de toutes les couleurs, le potager, le verger (ouverts seulement en présence du jardinier), des semis bien étiquetés attendent leur moment, les serres regorgent de légumes et de fruits en devenir, des arbres fruitiers sont palissés avec grâce, comme au potager de Versailles.
Les semis étiquetés
Le poirier palissé : une grande portée musicale
Le cerisier plus échevelé, plus libre, moins corseté
La belle fourche du vieux poirier
Je me souviens de tous les arrêts que je fais, quand je roule à vélo dans n'importe quel petit chemin ordinaire de l'Indre, un simple peuplier paraît géant, élégant, surprenant, je lâche les pédales pour le dévisager de toutes ses feuilles, comme lors de notre première rencontre... Les mots sont terriblement forts, puissants, pour exprimer la grandeur de la nature, mais cependant le regard reste indépassable, prenons le temps qu'il faut, regardons longuement dans les mêmes directions, silencieusement... Après, nous aurons tout le loisir de bavarder, d'augmenter nos impressions, avec des mots colorés comme des pinceaux d'artistes...
La nature domestiquée n'est pas à plaindre, elle nous donne aussi de grandes émotions
Je me souviens également de tous les petits jardins de plein champs, ou protégés par un léger grillage, en Indre, ficelés comme l'as de pique autour des tuteurs, mis sous cloches, bien rangés par espèces, rarement dans le désordre, côté soleil ou côté ombre, qui me faisaient aussi mettre pied à terre. Je posais mon vélo où je pouvais, et quelque fois même je le couchais directement sur l'herbe, doucement, les pédales en l'air, pour avoir les mains libres et prendre une photo... Les admirer, faire l'état des lieux...
Dans l'Indre (2010)
2014
Mais revenons sur terre... Pas loin de Paris, on peut encore se pavaner entre les fleurs, les légumes, les arbres de hautes futaies, loin du bruit des voitures, loin du bruit tout court, les visiteurs de ces endroits restent respectueux du silence environnant, ils font comme dans les églises, ils parlent bas... Quelle belle journée !
Où irons-nous la prochaine fois ? J'avais annoncé Anselme Kiefer, mais je ne sais toujours pas ce qui va se passer...
8 commentaires:
Nous continuons de découvrir la nature si belle,que j'aime ces promenades virtuelles,tes photos "font du bien".
Précieuse votre amitié,de bons moments de partage qui sont essentiels!
Tu as libre choix pour le prochain billet,il sera toujours le bienvenu...
Joli W.E à toi avec des bises du matin
merci Marie Claude pour tes mots si généreux...Oui, très précieuse sont mes amitiés...
Passe toi aussi un très beau WE
un petit coucou d'avignon...bises
Super ! J'y serais le 7 mai !!!! Y seras-tu encore ?
Bises tres fortes.
La nature est une merveille pour qui sait la regarder ! De plus, tu la racontes aussi très bien en mots et en photos . Merci merci pour tous ces partages généreux .
Bises et excellent week-end ,qu'importe pour nous c'est week-end tous les jours et c'est formidable
Oui, oui, oui, Brigitte la nature est une merveille dont on ne lasse jamais...
Merci pour les "mots et les photos", je prends avec plaisir :-)
Toi aussi passe un très bon WE (nos jours ordinaires !)
Je t'embrasse.
de retour à la maison... dommage...bises
Oui dommage ! J'espère que tu as pu profiter à plein d'Avignon...
Je t'embrasse très fort.
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