La forteresse
C'est la saison des châteaux ! Dans la campagne indroise, ils sont construits dans les fermes, près des champs, et souvent, les petits chemins y mènent. Avec mon vélo (à la main), je grimpe, je grimpe pour les saisir de plus près, ils brillent ! Quand il y a du vent, les bâches qui les protègent font un bruit de voile de mer...
Les gros pneus qui les amarrent pèsent des tonnes...
Les granges sont pleines, plus de place pour ranger ces édifices, ils restent donc dans les terres, plus près des vaches, la manipulation est plus facile sans doute.
De loin, le matin, quand le soleil est au plus haut, le plastique des bottes de foin enrubannées miroite, j'ai mis du temps à les photographier, des années, alors qu'ils font partie du paysage agricole, comme si à Venise vous évitiez de prendre des images des gondoles, qui constituent la principale attraction de la Sérénissime, absurde ! Et puis dans bien des cas, le passage de ces mythiques embarcations a un charme fou, tout le monde prend le bateau et son gondolier, les plus exigeants glissent la grande barque dans le paysage, ni vu, ni connu, je suis à Venise, regardez comme ça fait beau ! J'ai arrêté de faire ma sucrée, les gondoles, je les prends dans tous les sens...
Le gondolier au ruban rouge
Les gondoles bleues
Les foins enrubannés (ensilage, méthode de conservation des végétaux)
Les châteaux dans tous leurs états
Les avaleurs de châteaux
La beauté, il suffit de la trouver autrement, pas forcément dans les belles choses, donc maintenant j'inscris ces forteresses végétales au patrimoine de mon appareil photo. Quand la saison du rangement arrive dans les champs, on voit passer les tracteurs plusieurs fois par jour, chargés à bloc, les agriculteurs et éleveurs ramènent à la ferme la paille, le foin qu'il peuvent caser dans les granges, les hangars. Le reste demeure sur place, dans les prairies fraîchement coupées, à l'abri des intempéries, vaille que vaille, sous les bâches et les pneus... Le maïs réduit en bouillie se dissimule aussi sous des bâches épaisses, entre trois murs de parpaing, semi enterré, bien calé sous une marée de pneus noirs et luisants.
Je peux suivre tous ces transbordements dans mes promenades, avec ma monture à pédales, dès que j'aperçois un édifice éphémère, je fonce, doucement quand même... La photo du siècle attendra bien...
Cette année, j'ai regardé autrement ces monuments que je n'avais jamais voulu trop exposer, photographier sans excès...
J''ai revisité l'atelier de mon ami, juste à côté de ma maison, en face de son jardin : sa façon de ranger ses outils, par catégories, avec tant de soin, est admirable ! Tout est beau ici, le matériel ne sert plus depuis longtemps, occasionnellement seulement, il y revient avec joie. J'ai puisé ici toute une vie de travail, de couleur, de fierté, souvent nous en parlons avec nostalgie, quel beau paysage !
Les couleurs
Les tranchants
Les gueules des tenailles
Le coquillage a pris la couleur des pierres à affûter...
Les burettes de tous les temps... Et les délices de Cambrai
Les souvenirs coincés, toujours à vue
Le travail, la nostalgie, les souvenirs... Les questions... Quelques fois même, les regrets...
Mon coin d'Indre cette année n'a pas changé, c'est moi qui l'ai vu autrement, comme une chance, un privilège, chaque coin d'herbe, chaque petit chemin, chaque pied de vigne, chaque vache qui me regarde dans les yeux contribuent à mon plaisir d'être à la campagne, dans la beauté de la nature :
Avant de partir, j'ai fait un grand tour pour dire au revoir aux gens d'ici... À l'année prochaine, si Dieu me prête vie... Moi, la mécréante, la non croyante, je dis aussi cette petite phrase avec plaisir et malice, elle ne correspond à rien de ce que je suis, mais je prononce ces mots comme de la pure poésie... Nous nous comprenons tous... Nous savons bien que cela veut dire : restez en bonne santé, vivez encore longtemps.
Au revoir mes amis, gardez la clé les champs, les arbres, tous les animaux, le silence, les couleurs du ciel, les fleurs sur le dos des pierres, gardez le moral surtout...
Si Dieu me prête vie, je reviendrais...
6 commentaires:
entre les boules immenses en plastique noir et la photo des arrière, arrière parents... je fais comme toi, un grand écart.. sauf ..à mon grand âge...difficile de sauter :))))))) gros bec
Chère Elfi, es-tu sûre de ne pas pouvoir sauter si grand ?:-))
Moi aussi je te fais des gros bisous.
Tous les outils sont en ordre ! Les châteaux de paille vont disparaître et toi tu retourneras voir tes amis dans cette merveilleuse campagne!
As-tu fait des confitures avec ces si belles mûres ?
Tu es de retour à Paris ? J'espère qu'Alice va bien ?
Gros bisous ensoleillés
Oui chère Brigitte, j'ai fait des confitures de mures et mirabelles, ainsi que des compotes (stérilisées) de mirabelles et figues (moins sucrées que la confiture:-))
Oui, je suis de retour à Paris, il pleut.
Oui, Alice va bien, elle était souriante et belle ce matin.
Passe un bon WE Brigitte, bises de maintenant.
Encore un beau billet!!!!
Tu as raison tant que nous voyons "ces châteaux",c'est que nos agriculteurs sont toujours présents à la tâche,ils entretiennent nos campagnes,nous nourrissent et pourtant tout n'est pas "rose" pour eux non plus...de belles réserves pour l'hiver tant mieux.
Touchant cet atelier si bien rangé,un peu de nostalgie.Tu as fais encore un beau séjour dans "ta campagne".
Heureuse de savoir qu'Alice est toujours souriante et en forme, tu sais que nos avons demandé une photo...
Bon maintenant tu vas peut-être nous emmener à Venise.
Bon retour à la Capitale avec tes provisions de la campagne
Beau W.E à toi avec des bisous du soir.
Merci Marie Claude !C'est vrai Marie Claud ces belles réserves d'hiver sont encore un gage d'existence...
Un beau séjour oui, plein de contrastes entre nature et paroles... De-ci de-là...
Oui, Alice en photo ça serait bien mais, je n'ose pas lui demander, elle ne connaît pas la portée de l'exposition sur internet, et moi je m'en méfie...
Oui,oui, je reviens à Venise...
À toi aussi un très bon WE à très vite...
Enregistrer un commentaire