Dernière création d'Alice, large rebord et pompon...
Voilà déjà plus de 10 jours que je n'étais pas allée voir Alice, la centenaire de mon étage, je m'étais dit : ça suffit, il faut que je lui fasse une visite, très vite, le temps presse. J'ai sonné, tapé à sa porte un petit moment, Alice a toutes les qualités sauf celles d'entendre bien les coups de poing et les coups de sonnettes, les trépignements des visiteurs. Elle arrive tout tranquillement, rayonnante !
Dans l’entrebâillement de sa porte, elle apparaît avec un magnifique pull blanc, qui fait comme de la dentelle, tellement il est ajouré : une antiquité, me dit-elle. Très belle antiquité, Alice, quand les choses sont belles, elles sont belles, cela vous va très bien !
Elle était contente de me voir : je croyais, Danielle, qu'il y avait quelque chose, que vous étiez fâchée... Ça fait tellement longtemps que vous n'êtes pas venue me voir... Aïe, Alice, je m'en veux...
Dernière création d'Alice, très ouvragée...
Alice, comment pouvez-vous imaginer une chose pareille, j'étais partie ici et là avec des amis, me promener, chanter, visiter pendant quelques jours les sites et les musées de Nancy et de Metz, mais j'ai toujours pensé à vous, chère Alice. Je l'ai prise dans mes bras, et dans mes bras il n'y avait presque rien, pas de poids, pas d'épaisseur, un peu de chaleur, Alice est mince comme un fil de soie.
Sur son canapé, il y a une valise prête pour un petit voyage, sur le dessus s'étalent des paquets de bonbons, des friandises en tous genres, là où elle va il y a des enfants...
Dernière création d'Alice, manches courtes pour l'été...
Aujourd'hui ou demain, le départ est imminent, Alice va prendre l'avion pour descendre dans le sud, chez son fils, 15 jours de soleil garanti. Nous nous asseyons sagement à côté de la valise, était-elle contente de cette petite virée ? Pas sûr, pas du tout certain !
Alice, comment vous portez-vous ? Ça peut aller, c'est invariablement, inlassablement la même réponse que me fait Alice, elle me dit que tout fonctionne bien encore, mais qu'elle s'en fiche de mourir. "Je n'attends plus que ça" : elle dit toujours cette phrase avec le sourire, elle est désarmante, ses paroles me terrassent à chaque fois, je puise aussi le courage de l'entendre. Quand on arrive au bout du bout, que voulez-vous, Danielle, je n'ai plus rien à faire ici... Je lui prends la main, Alice, Alice, je n'aime pas quand vous dites cela, nous avons toujours besoin de vous... Vos yeux vont bien, regardez toutes les belles choses que vous faites, et encore sans lunettes, des merveilles, que des merveilles pour vos arrières-petits-enfants, je vais les prendre en photo, et je suis repartie chez moi chercher ma tablette. J'ai fait défiler ses créations une à une sur le petit pouf en cuir de sa salle de séjour, je me suis bien concentrée sur chaque objet, devant ses yeux ébahis, elle m'a dit : c'est rudement pratique, votre truc ! Oui, Alice, c'est ma tablette, je lui ai parlé d'Internet, du blog, de tous les amis qui étaient toujours contents d'avoir de ses nouvelles, mais je ne suis pas sûre qu'elle ait tout compris d'un coup... Aucune importance, les photos, elle a compris, compris aussi que son travail était important, que je comptais sur elle pour tricoter une belle suite... En plus, elle a souri...
Dernière création d'Alice, jolis boutons brillants...
Je finis toujours avec elle par reprendre ma petite revue de paquetage, à laquelle elle se soumet de bonne grâce, sans s'impatienter : que mangez-vous de bon ce soir, Alice, et elle me détaille le programme avec appétit, vos oreilles ? Ça va comme ça peut, les appareils auditifs sifflent, j'ai pourtant payé très cher, ce sont des voleurs... N'oubliez pas de boire, Alice, pour bien vous hydrater ! Je ne bois jamais, je n'ai jamais soif. Alice est comme ça, elle est sobre comme un chameau... Bonsoir Alice, je reviens demain pour les bisous du départ...
Toute dernière création d'Alice, avec pompon...
Je viens d'aller frapper, tambouriner à sa porte, elle est déjà partie, envolée vers le sud, et je ne lui ai pas dit au revoir... Je lui avais promis de revenir pour les bisous... Trop tard, mais elle ne perd rien pour attendre...
Oeuvre en cours, Alice aime beaucoup le blanc
13 commentaires:
Ah oui, ça alors... elle peut en etre plus que sure que nous sommes contents, très contents d'avoir de ses nouvelles!
Et je ne peux que lui souhaiter encore pas mal d'années d'une vie que, comme tu dis, chère Danielle, est quand meme encore pleine de belles petites et grandes choses. Mais pourtant... pourtant je crois aussi très bien la comprendre, quand elle dit les paroles qui te terrassent, et qui me terrassent moi aussi; et il m'a été impossible, en les lisant, de ne pas penser à cette chanson extraordinaire de Lynda Lemay, qui chaque fois me donne les frissons:
https://www.youtube.com/watch?v=LdNstZivKRk
Mais bon, trève de tristesse, ne pensons qu'à son actuel voyage vers le sud et à ce que tu nous en raconteras quand elle sera de retour!
Gros bisous de l'après-midi.
Toujours aussi attendrissante cette histoire de vie, une mamie comme il en existe un peu partout, petites dames plus ou moins en forme, dans l'attente d'un nouveau monde. On doit s'user à un moment donné, et le fil ténu qui te maintient debout se fragilise, doucement,lentement, un souffle d'air serait suffisant pour le rompre...
Souhaitant à Alice de doux sourires d'enfants, ce ne sont que rayons de miel dorés, de ceux qui t'illuminent encore un peu et comme les lucioles du soir te ravissent le coeur.
Bises Ma Belle
Mina de Sclos
Justement lors de ton dernier billet ,j'ai pensé à Alice dont nous n'avions pas de nouvelles.
Transmission de pensées...et revoilà Alice qui se prépare pour les vacances.
Je l'imagine.J'entends souvent des personnes d'un âge avancé me tenir les mêmes propos et je les comprends.Mais en même temps nous sommes si heureuses de les voir encore ainsi.Quand tu la reverras tu pourras la féliciter pour le tricot et tout cela sans lunettes formidable!
Ses enfants ont raison de profiter (dans le bons sens du terme) de sa venue.Une joie pour eux.
Tu devrais faire un "selfie" de vous deux à l'occasion....
Tu dois certainement te préparer pour Venise, donc excellent séjour et c'est toujours avec plaisir que je lirai ton prochain billet.
Grosses bises du soir Danielle.
"Alice se fiche de mourir" et elle a 1000 fois raison...quand , à son âge, on tricote encore d'aussi jolies choses,sans lunettes!C'est vrai que moi aussi je suis curieuse et uns elfie avec Alice me plairait beaucoup.Surtout ne manque pas de lui dire que nous sommes nombreuses à l'aimer, mais oui...elle mérite amplement notre affection, elle qui nous donne, grâce à tes talents de conteuse, une aussi belle leçon de vie bien remplie et toujours à l'écoute des autres.Venise est à ta porte, bienheureuse, comme je t'envie.Passe des moments magiques et prend"là-haut" du bonheur pour tous les mois qui suivront...Beau séjour.Grosses bises du soir..je prends toujours autant de plaisir à te lire même si...la vie ne me permet pas toujours d'être très présente.
Mille bravos à Alice pour ces magnifiques œuvres délicatement tricotées... Dis-lui qu'à son âge j'aimerai bien pouvoir broder encore d'aussi jolies choses qu'elle est capable d'en confectionner...
Comme je t'envie toi qui va rejoindre la Belle dans sa lagune...
Merci Siu, j'ai dit à Alice qu'elle était "célèbre" sur le Net, mais je ne crois pas que ce soit un lieu qui lui dise quelque chose,et puis, quand j'ai pris les photos de ses œuvres elle se demandait bien pourquoi, elle qui trouve que tout ce qu'elle fait est bien ordinaire...je vais lui envoyer une belle carte de Venise avec les baisers que j'ai loupés avant son départ :-))
Oui, Alice en a assez, mais moi je ne veux pas qu'elle parte, ça non !
Gros bisous chère Siu.
Chère Mina, oui Alice est fragile, mais elle pèse son poids dans les cœurs, elle ne le sait pas !
Je t'embrasse très fort;
Encore un petit mot Siu, moi aussi j'adore cette chanson de Lynda Lemey, extraordinaire, d'une émotion intense. Merci d'en avoir glissé le lien, quel plaisir !
Oui pensons au Sud qu'elle est allée retrouver...
Je t'embrasse fort du soir.
Marie-Claude, j'espère qu'Alice profite encore avec bonheur du temps qui passe, mais je n'en suis pas tout à fait certaine... Elle me rassure tout en me déconcertant, son désir de mort surtout... Dont je ne veux pas.
Venise va me faire rudement plaisir même en pestant un peu...
Porte-toi bien, passe un bel été.
Grosses bises du soir doux.
Danielle, oui je dis à Alice que nous sommes plein à l'aimer, elle sourit, je vais prendre une photo d'elle, si elle y consent, promis !
Merci Danielle de prendre du plaisir à continuer de me lire, je sais combien Venise doit te manquer, tes photos si magnifiques sont toujours un régal...
Je prends des notes, des couleurs, des ombres et surtout des lumières pour en parler en rentrant, promis !
Prends soin de toit, baisers du soir forts.
Dominique, ou je vais dire à Alice tout ce que tu m'écris :-))
Je te parle de Venise en rentrant pour te faire patienter de la revoir aussi...
Bises d'un beau soir.
Ah super des nouvelles D'Alice . Je suis ravie de lire ton billet. Alice est en forme et ne pèse rien ou presque!
Légère comme un plume toujours de bonne humeur la prochaine fois Danielle dis lui que je veux la connaître mais cette fois en photo . Puisqu'elle a compris qu'avec ta tablette, tu allais nous montrer ses ouvrages.
Je suis très admirative de son savoir faire et de la délicatesse de ses tricots. c'est vraiment beau et le blanc va bien aux tout-petits.
Tu lui liras nos commentaires à son retour, elle sera ravie du moins je l'espère mais je l'imagine te disant qu'elle ne mérite pas ce succès ? Alors dis lui que si et voilà .
Je t'embrasse fort du soir ,prends soin de toi et continue de prendre soin d'elle (mais ça je sais que dès son retour tu iras frapper fort à sa porte)
Chère Brigitte merci de ta visite, oui, je vais voir avec Alice si elle veut bien poser pour la photo :-))
Elle tricote depuis si longtemps, en tous genres, sans modèle, au gré de sa fantaisie...Elle essaie d'oublier le temps qui passe...
Alice saura que vous l'aimez...
Je t'embrasse très fort Brigitte.
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