Tambourin sans cymbalettes (les chanteuses de chez moi jouent sur un tambourin plus plat)
Oui parlons-en, l'avenir de l'humanité, l'avenir des rapprochements, l'avenir du faire des choses ensemble...
Mais qu'est-ce qu'elle a, Danielle, avec ses grandes formules ?
Mais non, mais non, j'ai de l'espoir...
Voilà le début de l'histoire : tout à fait par hasard, en feuilletant avec attention le magazine municipal, j'apprenais qu'il existait sur ma ville un groupe de femmes berbères qui chantaient ! Elles étaient photographiées avec leurs beaux costumes colorés, tambourins à la main, elles se produisaient en public avec une joie non dissimulée. Alors je me suis mise en quête de les retrouver, de leur parler, de leur proposer de se rencontrer, de croiser nos chemins, de faire connaissance et de chanter ensemble, au moins sur un concert. Pensez donc, ainsi depuis des années nous chantions chacun de notre côté sans jamais nous connaître, nous rencontrer...
Chers lecteurs, ceux qui me suivent entre mes lignes connaissent ma participation à une chorale depuis deux dizaines d'années au moins, notre répertoire est éclectique : chants populaires italiens, corses, français, russes... Mais aussi "musiques savantes" et musiques contemporaines, nous avons de la bouteille et nous tenons le coup dans tous les registres...
Finalement, dans une petite ville, il reste aussi difficile de se trouver que dans une grande métropole...
Cette idée persistante de chanter avec ces femmes creusa en moi son sillon, ma chorale fut totalement partante pour créer des liens nouveaux avec ce groupe pour la prochaine saison.
Du coup, dans mon désir de rassembler les chanteurs amateurs de notre commune, j'ai encore cherché qui voudrait bien nous rejoindre dans cette ville, j'ai appris qu'il y avait un groupe de Comoriens composé d'une vingtaine de personnes prêtes à nous accueillir... Inconnues également à notre bataillon...Comment est-ce possible ? Un concert est déjà prévu, ça va déménager...
Comment, pourquoi peut-on vivre et chanter en s'ignorant ainsi les uns les autres ? C'était cette question qui m'habita aussitôt en voyant la photo des femmes berbères dans le journal... L'esprit communautariste crée parfois un enfermement qu'il est bien difficile de traverser, ces interrogations ne sont pas nouvelles, mais il suffit peut-être de la volonté, de l'envie de quelques uns, de l'accueil de quelques autres pour arriver à se parler, à chanter ensemble ! Pas de réponses globales aux questions posées... Mais faisons un petit bout de chemin ensemble, c'est déjà beaucoup...
J'y suis allée une première fois, j'avais trouvé l'endroit, une maison de quartier différente de la nôtre, où les femmes berbères se réunissaient une fois par semaine, très régulièrement, pour passer de bons moments à chanter, danser, boire le café et manger les petits gâteaux maison. Des femmes de tous âges, elles restaient là une bonne partie de l'après midi, pour certaines, ces rendez-vous les sortaient de l'isolement... "Ces après-midis, elles y tiennent comme à la prunelle de leurs yeux", m'avait dit l'animatrice qui suivait ces dames dans leurs "Vendredis"...
Elles chantaient des chants populaires berbères sans direction, sans partition, naturellement, comme tous les chants populaires encore chantés en vrai... Des merveilles ! Des sons émouvants qui vous traversent de part en part... Lors de ma première visite, j'avais demandé à ma voisine de me faire quelques petites traductions et je comprenais que nos chants populaires italiens parlaient de la même chose : le travail, la vie quotidienne, l'amour réussi ou raté...
À notre première rencontre, j'y suis restée tout l'après-midi, chacune des habituées devait sans doute se demander : mais qui est cette dame, que fait-elle là ? L'animatrice, présente chaque semaine, expliqua que je faisais partie d'une chorale locale, juste à côté de la leur, personne ne la connaissait. J'ai vu défiler le thé, le café, les petits gâteaux offerts avec les sourires... Dans cette atmosphère détendue, improvisée, bruyante, souriante mais surtout chantante, j'avais trouvé ma place même timidement, j'étais dans le cercle.
J'y suis retournée une seconde fois, il fallait expliquer, demander, solliciter, j'avais l'assentiment de mon chœur, allez, il faut faire exister ce projet. Ce jour-là il y avait énormément de dames, nous étions en octobre, la rentrée des rentrée, presque tout le monde était là, en descendant l'escalier de la maison de quartier j'ai encore entendu avec bonheur les crépitements du grand tambourin et les chants vifs, émis par des voix naturelles de toutes les couleurs... Une beauté...
Mais la revoilà ? Certaines dames, qui m'avaient déjà aperçue avant les vacances, me regardaient plus familièrement, je connaissais des têtes, ça sera facile d'expliquer pourquoi j'étais là, moi qui n'étais pas du tout Kabyle, mais de la même ville, payse en somme.
Qu'en pensez-vous, mesdames ? Je m'étais avancée sur ma chaise pour expliquer ma présence : si nous chantions ensemble pour un concert ? Nous pourrions venir chanter avec vous un vendredi prochain, et causer ensemble de notre avenir, des mains s'étaient levées : moi je suis d'accord, les sourires aussi en disaient long sur l'assentiment... Voilà, ça pouvait démarrer, j'avais également parlé du concert que nous partagerions avec le groupe comorien en janvier, elles y viendront... Peut-être pas toutes !
Notre rencontre avec les choristes de mon groupe, c'est pour bientôt, je vous raconterai la suite très prochainement...
Chers lecteurs, restez sur mes lignes... Suite au prochain numéro... Je vous embrasse...
J'y suis retournée une seconde fois, il fallait expliquer, demander, solliciter, j'avais l'assentiment de mon chœur, allez, il faut faire exister ce projet. Ce jour-là il y avait énormément de dames, nous étions en octobre, la rentrée des rentrée, presque tout le monde était là, en descendant l'escalier de la maison de quartier j'ai encore entendu avec bonheur les crépitements du grand tambourin et les chants vifs, émis par des voix naturelles de toutes les couleurs... Une beauté...
Mais la revoilà ? Certaines dames, qui m'avaient déjà aperçue avant les vacances, me regardaient plus familièrement, je connaissais des têtes, ça sera facile d'expliquer pourquoi j'étais là, moi qui n'étais pas du tout Kabyle, mais de la même ville, payse en somme.
Qu'en pensez-vous, mesdames ? Je m'étais avancée sur ma chaise pour expliquer ma présence : si nous chantions ensemble pour un concert ? Nous pourrions venir chanter avec vous un vendredi prochain, et causer ensemble de notre avenir, des mains s'étaient levées : moi je suis d'accord, les sourires aussi en disaient long sur l'assentiment... Voilà, ça pouvait démarrer, j'avais également parlé du concert que nous partagerions avec le groupe comorien en janvier, elles y viendront... Peut-être pas toutes !
Notre rencontre avec les choristes de mon groupe, c'est pour bientôt, je vous raconterai la suite très prochainement...
Quelques délices
Chers lecteurs, restez sur mes lignes... Suite au prochain numéro... Je vous embrasse...
6 commentaires:
je suis déjà dans l'attente.J'aime infiniment cet esprit de rencontre, de faire des choses ensemble.Cette humanité partagée qui réchauffe .J'ai connu ça pendant un quart de siècle et puis les choses de la vie ont fait que chacun a du partir de son côté : travail, maladie, études des enfants...moins de disponibilité, une nouvelle équipe à la barre du Foyer culturel...et d'un coup de main...tout a été envoyé...:-(.....Plus tard, certains ont essayé de recommencer mais ils ne sont jamais parvenu à reconstruire ce qui avait été ainsi démoli, et oui.
Alors, je suis heureuse pour toi et je croise les doigts pour vos belles rencontres.Bises d'un novembre ensoleillé
Tu as pris une belle initiative,réunir les cultures différentes dans le chant....
Je suis sûre que ce concert sera pleinement réussi!
A bientôt pour la suite.
Bises du matin
Merci Danielle pour ton attente !
Je suis très sensible à ton histoire de foyer culturel, c'est souvent vérifié, les œuvres collectives réunissent tellement de forces individuelles que leurs survies ne tiennent souvent qu'à la présences très motivées...de quelques uns...
J'espère que notre rencontre sera positive pour la suite du projet...
Gros bisous Danielle passe une bonne fin de semaine.
Oui Marie Claude, j'espère avec force que notre rencontre dans le chant (et les petits gâteaux:-)) sera un véritable croisement des cultures..
Je croise les doigts comme Danielle, notre vénitienne...
Je t'embrasse fort du matin brumeux.
Oh mais bonne idée !Chanter ensemble et faire connaissance.
Le concert sera magnifique ,j'en suis certaine .
Et maintenant j'attends la suite avec impatience
Bises du jour
Chère Brigitte, j'espère que nous pourrons aller jusqu'au concert :-)) de toute façon nous avançons...
D'ici là, à tout bientôt...
Grosses bises dans la brume.
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