Fondamenta S Lorenzo, le campanile de l'église grecque
J'étais venue bien en avance, comme d'habitude, mais vraiment en avance, je tournicotais de droite et de gauche, tiens, je n'avais pas remarqué ce glacier artisanal avec ses parfums originaux, sa vitrine était couverte d'articles de journaux, de guides qui vantaient ses mérites, un endroit unique, il faudra goûter ses délicieuses glaces, ce que je ferai l'année prochaine... Promis, juré... Mais pour l'heure, j'allais à la messe orthodoxe...
Cette commerçante qui vend de belles perles au détail... Il faut que j'y revienne voir de plus près, tiens, de jolis marque-pages décorés avec des perles, de Venise ? Pour les perles, rien n'est moins sûr, mais ces petits cadeaux feront des heureux quand même ...
J'ai tout le temps qu'il me faut pour faire quelques petits achats, souvenirs, plaisir... L'église orthodoxe (16e siècle) est près de tout, dans un endroit que j'adore, il suffit de passer le pont pour entrer dans son petit jardin, les portails des voies d'eau sont toujours fermés, rouillés, plus personne n'arrive en barque à la messe...
Le petit mur d'enceinte de l'église
Les grilles dorées, rouillées de l'entrée par la voie d'eau à la petite église orthodoxe grecque
Juste avant le pont, près du café qui fait l'angle menant à l'église, il y a toujours deux chaises dehors pour les gondoliers, j'y prends place un instant, personne ne me dérange, il est trop tôt pour la prise du service des gondoles, voilà qui va me permettre d'attendre l'heure de l'office sans me fatiguer..
La place occupée par des gondoliers sous le parasol
Le long de la fondamenta, en levant les yeux à la hauteur du premier étage, j'admire toujours cette figure de Saint Laurent qui donne fièrement le bras à son instrument de torture, la sculpture blanche est superbement mise en valeur sur l'ocre lumineux du mur...
San Lorenzo, souriant, serrant son grill de torture
Plus loin, en passant le pont, on arrive sur ce beau campo San Lorenzo, toujours désert et ensoleillé : une maison de retraite (sur la gauche), quelques bancs pour les résidents et les passants, les nombreux chats, la grande église (allez voir le beau blog d'AnnaLivia pour mieux connaître l'histoire et les mystères de cette église)... Sa façade reste de briques depuis des siècles, elle clôt le fond du campo, déconsacrée, elle n'est jamais ouverte au public, à l'intérieur tout tombe en ruine, mais elle reste impressionnante, les grilles de clôture du couvent sont encore en place, on peut y pénétrer lors de certaines expositions temporaires pendant les Biennales d'art contemporain... Je suppose que la maison de retraite doit exister dans les anciens locaux du monastère, entièrement transformés sans doute...
Le campo San Lorenzo (emprunté sur internet)
Triomphe des couleurs et de la douceur au coin du campo San Lorenzo
Dans le secteur il y a tout à voir, à revoir : les couleurs, les mystères, les beautés des palais, les reflets de l'eau présente partout, et il faut toujours beaucoup compter sur les découvertes... Assise sur le campo San Lorenzo, souvent je me suis dit : pourvu qu'ils ne changent rien ici, l'espace appartient aux personnes âgées, malades ou dépendantes, les fauteuils roulants peuvent y circuler en toute sécurité... Les chats y prospérer allègrement...
Il me semble bien que l'heure de la messe était à 10h30 le dimanche, j'étais quasiment la première "paroissienne" en avance, je suis allée m'asseoir discrètement sur les stèles en bois sculptés sur le côté, dans l'église orthodoxe il n'y a pas de bancs dans le chœur, les pratiquants se tiennent debout, après avoir embrassé les différentes icônes dès leur arrivée, quelques laïques tournent les pages des livres de chants posés sur un grand lutrin tournant en bois sculpté, ils attendent le début de l'office.
J'ai tout mon temps pour admirer le grand mur d'icônes disséminées dans l'or, l'ange Gabriel et la Vierge Marie (l'Annonciation) se partagent la lumière de l'ouverture toute ronde, tout en haut du panneau qui fait rentrer le soleil, la superbe croix grecque s'impose magnifiquement...
Un mur d'or et de couleurs, tout en haut un rond de lumière, et très peu de monde
Bien assise sur mon banc un peu dur j'attends le début de l'office, nous sommes trois ou quatre personnes, une jeune femme alors placée plus avant, près du mur d'icônes, me fait signe de venir la rejoindre, je fais donc le déplacement et reprends ma place de sphinx. Les prêtres officient derrière le mur, à peine visibles par la porte centrale tout le temps ouverte, les laïques psalmodient, les chants que j'attendais ne viennent jamais dans la beauté que j'espérais...
Les stèles en bois ne sont pas confortables, je tournicote un peu pour mieux m'installer, une dame s'avance vers moi, encore une qui s'occupe des visiteurs, mais pas du tout, elle me dit avec un air renfrogné : on ne croise pas les jambes dans une église, et vlan !
Me voilà avertie, au moment où un groupe de touristes slaves entrent pour faire masse, chacun connaît le rituel, baisers aux icônes, petit instant de recueillement devant le mur d'or, trois petits tours et puis s'en vont... J'ai profité de l'envolé des fidèles de passage pour m'éclipser en douce...
Pas très prenant l'office chez les orthodoxes grecs, surtout avec si peu de monde, comme à l'église arménienne...
En sortant j'ai retrouvé le soleil éclatant, le ciel bleu, j'ai continué ma promenade... Au bout de la fondamenta, le linge brillait dans le soleil...
Le linge comme de grands drapeaux blancs...
Il suffit de passer encore un pont pour se retrouver devant la scuola San Giorgio degli Schiavoni (XV/XVIe siècles), dont la décoration intérieure au rez-de-chaussée est composée d'une dizaine d'oeuvres de Vittore Carpaccio... Rien n'a bougé, semble-t-il, depuis cette époque...
Extraits de l'oeuvre de Carpaccio, pour donner envie d'aller la voir de plus près...
Prochain épisode je ne sais pas bien encore... Affaire à suivre !
10 commentaires:
et pour conclure ce joli récit.. un chien trouvé sur les murs...
il se passe toujours quelque chose pour qui sait observer...
bises
Pas étonnant qu'il y ait si peu de monde à cet office avec en plus des personnes peu sympathiques!Dommage..
J'aime beaucoup ce que dégage la photo du portail couronnée de végétation.
Bisous (arrosés) du matin
Chère Elfi, oui, ce petit chien de Carpaccio est si mignon qu'il a été copié par un artiste verrier à Venise... Je l'ai vu dans la vitrine d'un galeriste, irrésistible !
Bises de maintenant.
Marie-Claude, c'est tout à fait ce que j'ai pensé, peu de monde, une bonne cliente comme moi aurait du ravir...Injuste ! Le portail tout rouillé et le soleil font bon ménage ici...
Ici aussi il pleut !
Je t'embrasse.
Merci pour cette belle promenade dans ce quartier que j'aime. Dommage pour la mauvaise rencontre... Heureusement, restaient les belles couleurs pour réenchanter la journée : )
Bises enneigées (oui, déjà...)
Oui AnnaLivia dommage pour la mauvaise rencontre, stupide et sectaire...
Mais en sortant la beauté a repris ses droits...
Il neige déjà chez vous, ici il pleut...
Bises du soir noir.
De si jolies couleurs,de la verdure, l'eau ... Et toujours tes photos pour nous faire voyager !!!
un grand merci .Oh je ne me fais pas de soucis tu vas trouver quoi nous raconter sur ton prochain billet .
Passe un bon samedi pour l'anniversaire d'A
lice .
Bises du soir
Merci Brigitte de ton passage dans mes couleurs, ou plutôt celles de Venise.
Oui, j'espère bien trouver de quoi dire pour des lignes nouvelles :-))
Je t'embrasse du matin.
Encore une belle balade que tu nous offres ici mais je crois bien que c'est la porte en fer forgé qui a retenu mes mirettes plus longtemps...
Bises grisounettes
Merci Enitram de ton passage, cette grille en effet faisait partie des accords de couleurs et de transparences les plus beaux du matin...
Bonne journée à toi et gros bisous du matin.
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