Le Quintet des étonnés, vidéo (2000) Bill Viola
L'oeuvre de Bill Viola, vidéaste américain, créé une dynamique temporelle qui vous emmène dans une autre dimension. Certaines de ses vidéos s'inspirent largement des peintures de la Renaissance italienne, les éléments naturels tels que l'eau et le feu prennent une place considérable dans sa vision du monde et des âmes. Les mouvements a minima qui animent ses vidéos à perpétuité, forment des chorégraphies d'une très grande beauté qui me subjuguent. Le pouvoir émotionnel qui s'en dégage est intense, la transformation, l’apparition, la disparition, l'élévation, l'évaporation, les traversées de déserts, de paysages, de mirages, de sources et des bassins, sont autant de mystères qui parlent à votre cœur... Le temps est questionné de la naissance à la mort. Bill Viola nous invite à suivre un voyage initiatique des profondeurs... Bille Viola "sculpte le temps" : "Le véritable lieu de l'oeuvre est dans l'esprit et le cœur de la personne qui l'a vue"... Sa femme, Kira Perov, qui travaille avec lui depuis 1979, ajoute : chacun y verra ce dont il a besoin...
Le Quintet, durée 15 minutes 20 secondes
Les émotions différentes du Quintet...
Les émotions différentes du Quintet...
Quand vous entrez au Grand Palais, vous vous rendez très vite
compte que vous ne pourrez pas regarder toutes les vidéos : il y a beaucoup
d'oeuvres, sans que ce se soit une véritable rétrospective, mais un large
éventail de ses créations vidéos, de grandes dimensions. Chaque oeuvre demande
beaucoup d'attention, entre 7 minutes et 35 minutes (pour visionner la totalité des vingt œuvres exposées, il faudrait disposer de sept heures).
Moi qui connais le travail
de cet artiste depuis longtemps (Bill Viola à Saint Eustache mon post
de 2010), je savais qu'il
me faudrait beaucoup de temps de stationnement debout devant chaque oeuvre, me
dandinant d'une jambe sur l'autre, et bien sûr personne n'avait pensé à mettre
des bancs dans la plupart des salles... Et puis l'enthousiasme et la joie ont
fait le reste... J'ai quand même dû renoncer à regarder jusqu'au bout un cycle d'images projetées en cinq parties dans une vaste salle, chacune durait 35
mn, j'ai dû terminer l'expo sur Internet en rentrant chez moi...
Aucun siège à l'horizon, l'expo est uniquement destinée aux personnes ayant de
solides articulations, ou en capacité de s'asseoir confortablement par
terre... Ce qui n'est pas mon cas...
Le Quintet, m'a tout de suite éblouie par sa beauté... Cet éblouissement, je l'avais déjà éprouvé devant une des très belles œuvres de Bill Viola en 2001, exposée dans l'église Saint-Eustache à Paris : "La Visitation".
Depuis, cette oeuvre ne m'avait plus quittée, elle lui avait été inspirée par un tableau du 16e siècle de Jacopo Pontormo, j'avais été subjuguée par sa puissance évocatrice inimaginable. Bill Viola s'inspire quelques fois d’œuvres tout à fait classiques en y rajoutant un sens nouveau, une présence différente, les personnages filmés avec un extrême ralenti permettent d’additionner les émotions. Avec le Quintet des étonnés, on ne peut s'empêcher de penser d'abord à une peinture du Caravage, puis notre siècle reprend ses droits, nous pleurons, nous souffrons, nous explosons avec eux...
Ensuite vint l'eau : ses flottaisons, ses immersions, ses sauts, ses passages, ses bains suspendus, ses résurrections et ses bénédictions... Des évaporations... L'eau, perpétuellement présente sur les corps, entre les corps, l'eau qui coule de bas en haut, des déluges qui ruissellent en gouttes très fines, me tiennent de longs moments en haleine, en émerveillement, sans plainte de la fatigue !
La Visitation, Bill Viola (2001)
L'étreinte de la Vierge et d'Elisabeth (13 minutes)
Ensuite vint l'eau : ses flottaisons, ses immersions, ses sauts, ses passages, ses bains suspendus, ses résurrections et ses bénédictions... Des évaporations... L'eau, perpétuellement présente sur les corps, entre les corps, l'eau qui coule de bas en haut, des déluges qui ruissellent en gouttes très fines, me tiennent de longs moments en haleine, en émerveillement, sans plainte de la fatigue !
Tristan's ascension (Le bruit d'une montagne sous la cascade) 2005 Bill Viola, 10 minutes 16 secondes
Et que nous réserve le feu : des ensorcellements, des frissons, des chocs, des couleurs changeantes... Un perpétuel recommencement de la beauté...
Fire woman (2005) 11 minutes 12 secondes
Bill Viola au Grand Palais, c'est une chance, ne manquez pas ses images, sa poésie, emmenez votre famille, vos amis, il vous réservera des sublimes moments de beauté, des émotions fortes, des inlassables désirs de tout revoir encore et encore... De vous brûler à ses enfers, de vous noyer dans ses eaux profondes et de toujours renaître à la beauté de son monde...
4 commentaires:
J'ai fait connaissance, grâce à ton billet avec cet artiste...,tu vois les blogs sont utiles!
Je comprends ton enthousiasme et j'espère un jour pouvoir me rendre à une expo.
Merci pour cette découverte que je vais approfondir avec le WEB.
Bon dimanche Danielle
Bisous
Marie-Claude tu as raison, nos blogs sont utiles :-)) Si un jour l'occasion de Bill Viola se présente à toi, cours... En attendant Internet c'est bien...
Grosses bises du jour.
Oui ton billet me donne envie et d'aller ressentir toutes ces émotions fortes dont tu nous parles !!!
Une vraie découverte pour moi .
Merci encore et bon dimanche Danièle .
Bises
Merci Brigitte, si mon billet te donne envie de connaître cet artiste, je suis ravie :-)))
Je te bisesss fortes du soir...
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