L'oranger penché de Séville
Jamais je ne l'aurais imaginé : voir des orangers en pleine ville en hiver, c'est cette première vision qui causa mon émerveillement, qui me transporta d’allégresse quand je suis arrivée à Séville. Toutes les rues étaient plantées de ces arbres magnifiques, en décembre ils sont remplis de fruits, luisants et d'une belle couleur vive...
Bien sûr j'ai tout de suite été tentée d'en connaître le goût, et dès que j'ai pu, j'en ai ramassée une par terre. La déception n'a pas été grande, car j'avais déjà eu ce coup au cœur à Lisbonne, j'avais déjà essayé de croquer un fruit, j'avais déjà senti l’âcreté de la pulpe... À Séville aussi, les oranges sont amères...
Elles sont là uniquement pour la beauté, et moi j'aime bien.
Les orangers de Séville
Tous les matins j'arpentais les rues de ce Paradis artificiel, je cherchais dans quel sens je pourrais bien prendre en photo ces arbres fruitiers, j'étais fascinée par les orangers... Je marchais en levant la tête, ce qui pouvait être propice aux entorses, et pire encore...
Dans le patio de l'Alcazar
Pas une rue (ou presque) sans son oranger obsédant et merveilleux... Le soleil et la chaleur de Séville, emmagasinés pendant la belle saison, avaient fait pousser là ces fruits lourds et parfaits, des guirlandes grandioses qui scintillaient toute la journée, sans électricité... Un cadeau de Noël subtil et inattendu pour la parisienne que je suis ! J'étais comme le petit enfant qui découvre que les salades ne poussent pas dans des sacs en plastique...
Devant le mur d'une église
Les couleurs de Séville forment avec les orangers une palette sidérante et simple : ocre rouge, ocre rose, et ocre jaune... Il y a tant de voitures en stationnement que le recul devient difficile pour prendre de pied en cap un bel oranger, souvent j'ai pesté à cause des quatre roues en stationnement constant le long des trottoirs, qui m'ont fait bien des fois renoncer à faire le portrait des plus beaux arbres... L'ocre jaune des crépis de certaines églises et maisons est la couleur de la terre de Séville, on la découvre de ci, de là, sous le bitume à l'occasion de travaux de voirie en cours dans des petites rues...
Je ne me faisais aucun souci pour le travail que devait occasionner aux cantonniers la chute des fruits dorés, qui commençaient à tomber début janvier, aux pieds des arbres ou dans les caniveaux : ils savent, ils ont l'habitude, tant mieux... Profitons de ces perles de la nature...
Je ne me faisais aucun souci pour le travail que devait occasionner aux cantonniers la chute des fruits dorés, qui commençaient à tomber début janvier, aux pieds des arbres ou dans les caniveaux : ils savent, ils ont l'habitude, tant mieux... Profitons de ces perles de la nature...
Le mur d'entrée, sublime de l'Alcazar, comme la terre des rues
Dans la lumière de l'hiver, les murs flambaient avec passion...
Jusqu'au soir, le soleil harmonisait les couleurs de Séville, une splendeur...
Le soleil, les oranges, et la piété de Séville
Jusqu'au soir, le soleil harmonisait les couleurs de Séville, une splendeur...
J'en ai encore les larmes aux yeux, un spectacle aussi foudroyant ne pouvait que me rester au cœur. Souvent j'ai pensé : comment ça doit être ici au printemps, la couleur, le parfum des fleurs d'orangers ?
Si vous passez par-là un jour d'hiver, où tout est jaune, orange, rose, juste le bleu du ciel par dessus les toits...Retenez votre souffle, ouvrez vos yeux, revenez à toutes les heures de la journée, vous demeurerez enchantés de ce prodige, les couleurs s'illuminent, se précisent et en fin de soirée, avec les derniers rayons du soleil, les murs mats se vernissent comme des faïences...
Les ombres et les lumières...
Dans la recherche des couleurs de Séville, au musée des Beaux-Arts de la ville, j'ai vu la puissance de la palette de Francisco de Zurbaran (1598-1664)
Le grenadier de l'Alcazar, une fulgurance chromatique !
La ville est baignée du soir au matin par la douceur et la violence des couleurs qui claquent, un contraste que j'ai retrouvé dans le Christ en croix de F. Zurbaran, un chef-d'oeuvre, violent, épuré, satiné et mordant, douloureux et cruel...
Le Christ en croix de F. de Zurbaran, le "Caravage espagnol"... Un dépouillement, une extrême rigueur, une grande dévotion...
10 commentaires:
zubaran et sa peinture avec les citrons ..(je pense à ton billet précédent.. ) un maitre!
les oranges en ville m'ont aussi impressionné à hyères..mais les murs ne sont pas si lumineux comme à séville, tes photos donnent un joli aperçu!
Un oranger sous le ciel espagnol...
Des couleurs qui réchauffent, c'est super !
Ces arbres me rappellent ceux que j'ai vus sur les trottoirs à Athènes...
Beaux souvenirs et envie de découvrir Séville !!!
Bonne soirée ! Bises
Elfi, oui, la peinture de Zurbaran est puissante, j'ai regretté de ne pas voir une seule nature morte, qui sont dispersées dans le monde... Oui, moi aussi j'ai pensé à la continuité des oranges avec les citrons et Zurbaran...
Passe une très bonne journée Elfi.
Bises du matin
Enitram. Quelle émotion ces couleurs espagnoles à Séville... Inconnues pour moi... Je ne connais pas non plus Athènes et ses oranges...
Séville est une ville à découvrir en prenant son temps, il faut surveiller les heures d'ouvertures des églises, toutes à visiter...
Grosses bises du matin.
Séville, depuis le temps que j'ai envie de la découvrir, ton billet me donne envie d'y foncer !!
Quant à Zurbaran, une de mes premières émotions artistiques, je le vois toujours avec un immense plaisir. Rare dans nos musée français toutefois !
Belle escapade dis-moi Danielle
Michelaise, Séville est en effet une ville surprenante, enfin pour moi, qui ne connaissais rien à lEspagne, sa beauté, sa ferveur m'ont touchée...
Ses églises ne sont pas celles que nous voyons en Italie, le baroque espagnol est couvert d'or, mais reste beau et émouvant...
Grosses bises à toi.
Oh les merveilles !!!Formidbales orangers couverts de fruits rutilants et colorés ...toutes ces harmonies de couleur quel bonheur .Je me suis régalée de ce nouveau billet .
Je t'embrasse
Séville est une vllle que j'aime beaucoup, comme toute l'Andalousie d'ailleurs. C'est vrai que ce sont les mêmes orangers qu'à Athènes où il y en a dans tous les quartiers qu'ils contribuent à embellir et où ils apportent un peu de nature. Bien sûr ce sont des oranges amers ici aussi. C'est beau de voir les fruits en hiver mais je crois que j'aime encore mieux l'époque de la floraison. Les rues sentent bon...
Bonne soirée Danielle
Merci Brigitte, merci de me suivre dans les couleurs...
Je t'embrasse fort moi aussi
Marie-Paule tu sais j'ai croqué dans les oranges à Lisbonne comme à Séville comme un enfant qui découvre des fruits chez le marchand... Avec autant de candeur :-)))
L'odeur aussi doit être divine, je ne sais quoi choisir, le printemps ou l'hiver...
A tout bientôt et bisous du soir.
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