Le chat de la voisine... (photo prise sur Internet)
Je n'en parlerai pas, mieux vaut ce petit refrain...
Le chat de la voisine
Qui mange la bonne cuisine
Et fait ses gros ronrons
Sur un bel édredon dondon
Le chat de la voisine
Qui s'met pleines les babines
De poulet, de fois gras
Et ne chasse pas les rats
Miaou, miaou
Qu'il est touchant le chant du chat
Ronron, ronron
Et vive le chat et vive le chat...
Vous vous souvenez sûrement parfaitement de cette vieille chanson chantée par Yves Montand (R. Lagary pour les paroles et Philippe-Gérard pour la musique, 1959) qui parle des malheurs du monde entre les refrains, c'est à elle que j'ai pensé ce matin en prenant le métro, puis le RER pour aller chez ma soeur...
Mais pourquoi donc, mais pourquoi donc le refrain du chat ? Parce que dans le métro, dans le RER, dans l'autobus, la misère du monde s'étale au grand jour... Et pour ne pas passer pour l’empêcheuse de dormir en rond, ça serait bien de caser le petit refrain du chat, qui ne fait peur à personne, pour raconter ce que j'ai vu dans les transports en commun en un seul matin...
J'ai d'abord pris le métro, mais avant de descendre les escaliers, sur la première marche, près de la rampe, j'ai vu cette dame, des pays de l'Est sûrement, le teint gris, un foulard à fleurs sur la tête, la main tendue, son enfant endormi dans les bras, elle est tout le temps là, qu'il pleuve ou qu'il vente. L'enfant dort, je ne sais comment, pourquoi l'enfant dort-il presque tout le temps ? Sa main est vide... En haut des marches, près de cette femme, les petits vendeurs à la sauvette vendent de tout, étalé sur sur un drap ou sur des cartons à même le sol : les chapeaux, les gants, les ceintures, et les jouets qui clignotent et se brinquebalent en sautillant, à la période de Noël ils ont tous des bonnets rouges et bancs, comme des Pères Noël qui vendent à bas prix tout le contenu de la hotte...
Je n´serai pas l´empêcheur de déjeuner en rond...
Je n'en parlerai pas, mieux vaut ce p'tit refrain
Je n'en parlerai pas, mieux vaut ce p'tit refrain
Qui mange la bonne cuisine
Et fait ses gros ronrons
Sur un bel édredon dondon
Le chat de la voisine
Qui s'met pleines les babines
De poulet, de fois gras
Et ne chasse pas les rats
Miaou, miaou
Qu'il est touchant le chant du chat
Ronron, ronron
Et vive le chat et vive le chat...
Le chat de la voisine... (photo prise sur Internet)
Direction Boissy-Saint-Léger, changement Nation... Sur le quai, une armada de musiciens : accordéon, violon, xylophone et balalaïka, attendent le bon wagon pour démarrer le concert. Rien que des hommes de bonne humeur, le sourire aux lèvres, chacun préparait l'accompagnement qui allait suivre pour réveiller les voyageurs... L'un montera par ici, l'autre par-là... Moi je monte tranquillement, je n'étais pas pressée, juste en face de moi, près de la porte, un homme est assis sur le strapontin, pas d'âge, pas vieux. Il était crasseux, gris des mains et du visage, sans eau et sans savon depuis longtemps, il avait l'air bronzé, il avait disposé sur ses genoux une couverture, il avait un sourire permanent, un manteau fermé jusqu'au cou, je ne voyais ni chemise ni pull-over, ses mains étaient noires, chaque fois que la porte se refermait il la poussait fermement pour qu'elle aille bien droit... Au terminus je suis descendue et lui aussi, la couverture est tombée et j'ai vu ses pieds nus, pas de chaussures, que du noir comme du charbon, cet abandonné était seul au monde... Il s'est rassis sur le siège pendant que le wagon se vidait complètement, il allait refaire la ligne dans l'autre sens, au chaud...
Je n'serai pas l'empêcheur de déjeuner en rond
Je n'en parlerai pas, mieux vaut ce p'tit refrain
Je n'en parlerai pas, mieux vaut ce p'tit refrain
Qui mange la bonne cuisine
Et fait ses gros ronrons
Sur un bel édredon dondon
Le chat de la voisine
Qui s'met pleines les babines
De poulet, de fois gras
Et ne chasse pas les rats
Miaou, miaou
Qu'il est touchant le chant du chat
Ronron, ronron
Et vive le chat et vive le chat...
Je pensais avoir tout vu ce matin, deux changements de train, du métro au RER, pendant que je regardais par la fenêtre le paysage désolé, une jeune femme et son enfant qui courait derrière elle mit sur mon siège un petit papier qui disait qu'elle avait faim, qu'elle était seule et qu'elle avait des enfants... A chaque station, elle ramassait les papiers qu'elle avait laissés reposer quelques minutes juste à côté du siège des voyageurs... Je ne l'ai jamais vue récolter une pièce ou un billet...
Le chat de la voisine... (photo prise sur Internet)
Quand je suis arrivée à ma destination, il faisait un soleil de printemps, j'avais fait le tour d'un monde qui ne me réjouissait pas, la promenade en transports en commun se prête bien à la réflexion, il se passe toujours quelque chose qui ne laisse pas la conscience indifférente, que des questions, pas de solution, tout reste à inventer, je n'ai pas d'idées pour le moment... Je n'ai plus d'idées, j'ai tout jeté par la fenêtre, il faut refaire du neuf... Il faut faire vite...
Je ne dessin'rai pas l'homme et son agonie...
Je n'en parlerai pas, mieux vaut ce p'tit refrain
Je n'en parlerai pas, mieux vaut ce p'tit refrain
Le chat de la voisine
Qui mange la bonne cuisine
Et fait ses gros ronrons
Sur un bel édredon dondon
Le chat de la voisine
Qui s'met pleines les babines
De poulet, de fois gras
Et ne chasse pas les rats
Miaou, miaou
Qu'il est touchant le chant du chat
Ronron, ronron
Et vive le chat et vive le chat...
En revenant au bercail j'ai vu qu'ils avait élagué mon abricotier juste en bas de chez moi, il ne lui reste plus un poil sur le caillou, je ne sais pas s'il va pouvoir redémarrer, je vous raconterai son histoire dès le printemps, de fleurs en fleurs jusqu'aux fruits qui sentent la rose et qui sont doux comme de la soie...
Qui mange la bonne cuisine
Et fait ses gros ronrons
Sur un bel édredon dondon
Le chat de la voisine
Qui s'met pleines les babines
De poulet, de fois gras
Et ne chasse pas les rats
Miaou, miaou
Qu'il est touchant le chant du chat
Ronron, ronron
Et vive le chat et vive le chat...
En revenant au bercail j'ai vu qu'ils avait élagué mon abricotier juste en bas de chez moi, il ne lui reste plus un poil sur le caillou, je ne sais pas s'il va pouvoir redémarrer, je vous raconterai son histoire dès le printemps, de fleurs en fleurs jusqu'aux fruits qui sentent la rose et qui sont doux comme de la soie...
Mon abricotier totalement déplumé...
L'abricotier l'année dernière
Les fruits en plein soleil de l'année dernière
21 commentaires:
Notre monde va mal, Danielle, très mal, si mal que les bras m'en tombent.Car comment faire face sinon en aidant selon nos moyens qui deviennent de plus en plus limités, une personne, un enfant..oui, mais il en a tellement qui attendent que nos gouvernements aient un regard , un geste vers eux.Parce que si notre charité est nécessaire, les "grands" ( enfin ceux qui sont convaincus d'être des grands) ont le devoir de se préoccuper de la population.Chez nous, comme ailleurs, on restructure, on licencie..les ouvriers se retrouvent sur le carreau, ils sont des milliers à ne pas savoir comment ils vont pouvoir assumer leur vie.La mondialisation va faire de nous des assistés et encore...on constate que l'assistance fait défaut.La richesse s'en va ailleurs( et pas nécessaire chez ceux qui en auraient besoin) , la pauvreté s'installe chez nous, sans qu'aucun espoir de voir s'installer, un jour, un monde meilleur pour tous!Les riches deviennent de plus en plus riches, les pauvres de plus en plus pauvres...qu'en sera-t-il de nos petits enfants?
Pour un petit sourire...j'en ai parlé quelques fois, un noyer a poussé dans le jardin du curé et cet arbre faisait mon petit plaisir grâce aux branches qui passait par dessus le mur.Je pouvais cueillir les noix dans peine.Et bien, les ouvriers communaux ont coupé les branches pour respecter le règlement...mais moi je me fichais bien du règlement...alors comme ton abricotier, mon noyer a été raccourci...et à présent, j'attends la belle saison...pour savoir si....
belle semaine, Danielle.
Danielle nous nous comprenons 5/5 dans tous les détails du monde...
Les branches de "ton" arbre n'ont pas eu de chance, comme mon abricotier, en arrivant sur le trottoir j'ai eu envie de hurler : au voleur, à l’assassin, je suis perdue je suis assassinée...
Hier, j'étais moi aussi, les bras ballants, sans idée, sans énergie...
Aujourd'hui il fait beau, pourvus que ça serve à quelques uns...
Je t'embrasse fort Danielle, merci de ton soutien.
Chère Danielle , moi aussi je suis horrifiée par la façon dont tourne le monde : la misère est présente , hélas , mais je suis sûre qu'il y en a encore plus que ce que l'on dit : la misère qu'on ne voit pas : celle des personnes âgées par exemple qui se glissent dans les rues telles de petites souris silencieuses presque honteuses d 'être encore là et ne voulant surtout pas ' déranger 'disent elles souvent !
Je suis contente de trouver encore des personnes qui ' s'indignent ' de cette situation : que pouvons nous faire d'autre à part quelques gestes de compassion ou de gentillesse !
L'indifférence des grands ne leur portera pas chance , mais , en attendant c'est maintenant qu'il faut aider !
Je vous embrasse
Estelle, nous sommes d'accord, le monde ne va pas bien, ça me saute toujours au yeux dans le métro ou dans les bus de la région parisienne, on peut aussi ne rien voir, mais moi je préfère ouvrir les yeux...
Je pense que nous sommes encore nombreux à s'indigner, gardons quand même confiance, soyons vigilants...
Estelle je t'embrasse fort.
Oui, c'est une certitude ,le monde va mal ,très mal même ...C'est terrible: l'écart se creuse chaque jour davantage les riches le sont encore plus et le pauvres sont toujours plus nombreux ... Et pourtant de l'argent il y en a !!!
Pour ce qui est de ton abricotier et sa coupe de printemps, si si il va repartir de cela j'en suis certaine et tu auras peut-être aussi quelques abricots (ça c'est moins sûr )...
Belle journée ,je t'embrasse .
Brigitte oui, ça se précipite je trouve, j'ose à peine écouter les infos, c'est pour te dire...
Tu me rassures beaucoup pour l'abricotier :-))) il faisait des fruits uniques !
Passe une belle journée Brigitte, je te bises du matin.
Eh bien tu sais, en ce qui concerne les infos ,je ne les écoute plus ...
Je lis un peu le journal c'est amplement suffisant pour moi ,je ne vais pas me rendre malade non plus !
Je sais bien que ton abricotier te faisait des fruits merveilleux tes photos en attestaient . Patience .
Bises de fin de journée
Idem Brigitte, je fais la revue de presse sur Internet, j'évite les infos de la télé...
Tu me réconfortes pour l'abricotier... Je vais patienter, ce soir, je l'ai regardé avec un oeil plus optimiste depuis que tu m'as dit qu'il allait fleurir...
Grosses bises du soir.
Excuse-moi, Danielle, mais je ne lis pas les textes qui concernent les animaux...
Je pense quand même à toi!!!
Bises d'une journée enfin ensoleillée!
Chère Marie-Josée, mon texte ne concerne pas les animaux, il parle uniquement des personnes !!!
Moi aussi je pense à toi, et comment...
Je t'embrasse fort du soir à tout bientôt, ici aussi il fait soleil, mais l'air est très pollué...
le sujet de la mendicité est complexe... donner, pas donner ?? à qui ?? à lui ? à elle ? à eux ? pourquoi eux et pas les autres ?? est ce pour manger ou pour autre chose ??
après m'être faite "avoir" pas mal de fois (il n'y a pas si longtemps et que j'avais encore un travail...) j'avoue avoir un mouvement de recul et des a-priori sur le bien-fondé de leur démarche.
je sais, c'est dommage, car il y a a sûrement des gens dans le besoin, qui n'ont plus rien, mais comment les reconnaitre ??
le w-end dernier, je vois un couple donnant un billet de 5 euros à un pauvre monsieur en piteux état... tant bien que mal, il se lève et part à l'épicerie du coin pour s'acheter une bouteille de mauvaise liqueur, qu'il a cassé en 2mn en donnant un coup de pied dedans sans faire attention... l'odeur qui s'est répandue nous piquait la gorge (et son estomac j'imagine...).
j'ai vu des choses aberrantes, affolantes, qui ternissent l'image des mendiants, des gens sans monnaie, sans espoir, sans lien, sans rien.
je me suis souvent posé la question : "et si moi j'étais comme eux un jour... qui me croirait ? qui me donnerait quelques centimes ??" pas grand monde j'imagine...
bizarrement, j'ai remarqué aussi que ceux qui donnaient de la monnaie dans la rue n'étaient pas forcément ceux qui ont le plus d'argent, mais ceux qui sont peut être le plus "touchés" par la pauvreté.
l'an dernier, à Paris justement, j'ai donné 2 euros à une jeune fille assise sur un trottoir, pourquoi ? pour tout dire je n'en sais rien. c'était une question de ressenti j'imagine, de moment, de hasard... mais c'est dommage pour ceux qui ne récoltent rien et qui sont dans une galère noire.
on ne peut pas donner à tout le monde, enfin pour ma part, cela m'est impossible.
comment faire ??
tout de même... quelle tristesse tous ces gens dans un état de pauvreté si avancé qu'ils n'ont plus qu'un bout de trottoir pour quémander quelques euros...
comment peut-on continuer à avoir envie de vivre ??
cela me navre au plus haut point.
et j'aimerais les aider davantage... même si à mon niveau, je ne peux pas grand chose.
en Province, on voit tout de même peu de gens mendier dans les rues, et cela me frappe souvent quand je vais à Paris...
je me mets à leur place et je trouve cela tellement triste.
mais comme je le disais plus haut, je me sens bien impuissante. (meme si l'on m'a parfois bien menée en bateau pour récolter un peu de mon porte monnaie...)
L'homme agonisant, l'enfant qui gèle, le soldat qui a peur, le vieillard rejeté, l'ouvrier qui pleure, la jeune fille fanée faute d'avoir pu aimer...merci Danielle d'être l'empêcheuse de tourner en rond qui voit la détresse aussi bien que la bonté dans ce monde et qui en parle si bien !
Chère Amélie, comme tu le dis l'essentiel c'est de ne pas être indifférent... Les solutions, seront longues à trouver... Chacun doit s'arranger avec ce qu'il pense...
Merci d'être passée, et repassée...
Je t'embrasse fort du jour.
Chère Isis, je vois que toi aussi tu connais cette musique...
Moi je pense c'est vrai qu'il faut garder les yeux ouverts, agir quand on peut... Réfléchir en tout cas...
A tout bientôt Isis et bises fortes du jour.
Et un des titres du journal d'aujourd'hui dans ma régio: "Jamais le monde n'a compté autant de milliardaires" ...(et certainement jamais autant de gens à la rue et sans revenus !!!)
Pfttt ...je ne commente pas davantage,c'est tellement , tellement écoeurant .
Bises
Chère Brigitte, tu as raison inutile de commenter... Les finances du monde font comme le balancier delà balance tout d'un côté pas grand chose de l'autre...
Passe une très bonne journée, il a faire beau.
Bises du matin.
Lorsque je sors, la première personne que je rencontre et qui quémande , je lui donne quelque chose. Peu m'importe ce qu'elle en fait, je n'ai pas de leçons de morale à donner. Si je donne quelque chose, c'est aussi pour bavarder avec la personne et c'est tout.
Bien sûr à Bretonne, pas de leçon de moral, de l'attention, de la compassion, je te comprends...
Bises du soir tard... À bientôt.
Ben mazette, t'en fais des choses. Même le temps de confectionner de charmantes petites, adorables bourses. Et que mettras-tu dedans ?
J'ai souris à l'aventure du resto. Et oui, on ne devrait pas s'attacher. Fais gaffe que l'on ne te serve pas de chat !
As-tu vu à la télé, les porcs malades directement à la rivière qui alimente en eau potable... shanghaï !
Merci Béatrice pour ton tir groupé :-)))
Mes petits sacs me servent de sacs depuis plus de 30 ans... je mets tout juste le nécessaire...
Pas d'inquiétude, tu vois depuis plus de 20 ans que je mangeais dans ce resto je suis encore bien vivante, nous nous avons bien le cheval pour nos plats préparés au boeufs et du porc dans les saucisses hallal... tu vois nous ne sommes pas blancs bleus.
Grosses bises Béatrice à bientôt.
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