Mercredi c'était mon jour de koifeur !

Le voilà dans toute sa beauté...

Oui, tu peux prendre la photo, mais j'suis gros, j'suis ceci, j'suis cela... Mais vous voyez bien que mon koifeur est très beau, je l'aime comme il est, beau dehors, beau dedans...

Il va rougir quand il va lire mon post, mais il me laisse entièrement libre de dire tout ce que je veux sur le monsieur...

Son salon, c'est un vrai salon, on parle, on rit, on réfléchit, on dit des bêtises, on boit le café, le thé, comme dans un vrai salon d'amis, sauf qu'on ne prend jamais rendez-vous, on vient comme on est, s'il y a du monde on attend un peu, mais on ne s’ennuie jamais, il y a tellement de choses à dire avec les gens qui sont là...

J'ai même rencontré une dame qui était très bien coiffée, je me demandais ce qu'il pourrait faire encore pour améliorer une coiffure qui était déjà magnifique, je n'avais pas vu la petite ligne blanche qui naissait à la racine de ses cheveux... Allez, une couleur, on va s'occuper de vous... Elle allait danser dans un bal viennois, elle adorait les valses et toutes les danses de salon, Vienne en organise cent-quatre-vingts par an... De quoi attirer un public nombreux qui vient enrichir la ville sur les pointes des pieds...

Le cake du koifeur

Je vous ai parlé de nos échanges de savoirs entre mon koifeur et moi (mon post de mars 2012), il me fait belle, et moi je lui fais des gâteaux, les gâteaux qu'il aime... Notre association marche bien, cette semaine c'était donc le cake aux fruits confits, mais comme je n'avais pas pris la photo, j'en mets une plus ancienne, le cake ressemble beaucoup à celui que j'ai fait pour lui aujourd'hui...

C'est pas bon de faire ça ! Oui, je sais... Et nous voilà parties sur les dangers du régime Dukan... Je sais, mais je fais quand même, nous faisons tous un peu comme ça je crois, nous ne sommes pas près de quitter quelque chose qui a marché pour nous, elle n'étais pas prête à faire autre chose... Elle savait mieux que personne ce qui était bon pour elle, même si les inconvénients existaient... Chacun conduit sa vie comme il peut, plus on avance en âge et plus on est prudent avec les solutions miracles, on prête l'oreille, on discute un peu, mais on n'essaye jamais de convaincre tout à fait, moi je fais plutôt comme ça...

Le koifeur sur le comptoir

Encore une fois il me dit : Danielle, tu as coupé tes cheveux ! Non, alors là non, pas du tout, en toute bonne foi, j'avais oublié que je les avais coupés, juste un peu devant, la frange, à la marge, un mini mensonge qui ne heurtait pas son immense gentillesse, il ne me faisait pas confiance et il a bien raison... Il pardonne à chaque fois, avec le sourire, et moi je coupe et je mens...

Tout va bien pour toi ? J'avais commencé le petit interrogatoire naturel du fauteuil... Je n'ai pas le temps d'y penser, tout ne va pas mal, mais tout ne va pas bien, je continue, les maux de dos, les maux du jour, les maux familiaux, oui, il en avait, mais sa bonne humeur, son sourire suffisaient pour le croire totalement heureux, sans problème, sans souci, comme si ça se pouvait... Vous savez bien...

Les accessoires

Nous avons tous nos petites litanies : les enfants, les parents, les amours, les amis, le travail et même le monde entier, ça va bien ici, ça va moins bien là, continuons, continuons. Il avait coupé quelques tranches de cake, je lui dis bien à chaque fois : c'est uniquement pour toi, range le gâteau pour chez toi, mais là, tout le monde y a eu droit, heureusement qu'il n'y avait pas beaucoup de clients à l'instant du partage... Mon koifeur c'est un partageux, c'est lui qui le dit, je vois bien... En arrivant il m'avait donné un beau mug blanc avec écrit en rouge : je (petit coeur rouge) mon koifeur...

C'est la dernière couleur avant le départ vers Venise, dans quel état vais-je la retrouver ? Je m'inquiète un peu : y aura-t-il plus de monde, moins de petits commerces de proximité et d'autochtones, devrais-je toujours lever les bras pour prendre les photos sur la place St Marc, au dessus de la tête des touristes, pour donner l'illusion que je suis toute seule sur les lieux ? Vais-je voir encore sur le grand canal de la Giudecca glisser d'énormes paquebots, chargés de milliers de visiteurs journaliers qui se déversent dans les rues ?... Que vais-je découvrir encore, que je ne connaisse déjà ? Tiens, je vais faire le tour des églises, des musées, des expos, je vais prendre des photos, les éternelles photos sublimes du petit pont, du reflet irisé, de la petite cour pleine de fleurs, la belle fenêtre trilobée, la gondole qui se balance entre deux palines peintes de frais comme des sucres d'orge ?

Mais sera-t-elle toujours pareille, aussi belle, aussi mystérieuse, aussi enchanteuse ? J'en ai bien peur... De toute façon, je vous raconte en rentrant... Des pleurs, des grincements de dents, des colères, des sourires, des rencontres, vous saurez tout !

Un coin d'ombre... Vraiment calme, à S. Pietro