Il giorno delle sorelle... Notre jour de Mai 2012

Rue du Trésor, dans le Marais...

Un mois d'avril loupé, trop de choses, trop d'embouteillages dans nos affaires, nous avions sauté un mois sans en avoir l'air, pas question de rater le mois de mai. Depuis longtemps nous avions pris date, bon, on laisse filer le 1er mai sous l'air des clochettes et de la marche à pied, ensuite c'est pour nous.

Notre jour, c'est notre jour, le 2 mai nous nous sommes retrouvées, bardées de nos appareils photos, petit sac à dos noir pour ma soeur, sac en paille pour moi, toutes les deux nous avions prévu le parapluie, et bien nous en a pris.

Nous avons changé d'adresse, c'est à Arts et Métiers (ma station de métro préférée) et non à Belleville que nous allions manger, dans un petit resto vietnamien divin que j'ai déniché par hasard, et le hasard a bien fait les choses. Ma soeur était en avance comme d'habitude, je l'ai tout de suite aperçue en haut des marches du métro, elle dominait très bien la situation. C'est toi, c'est moi, allons-y...

Tu vas voir ce que tu vas voir, tu vas te régaler, comme c'est ton anniversaire c'est moi qui paye le repas, j'avais tout prévu dans mon panier de paille, les cadeaux et tout et tout. Elle portait à son cou un magnifique châle en soie imprimée qui avait appartenu à notre mère et qu'elle n'utilise jamais, elle m'avait dit, ça te dirait de le récupérer ? Oui, oui, bien sûr et voilà chose faite, le châle de princesse ne quittait pas la famille, il enveloppera tes épaules au lieu de rester sur l'étagère de mon placard... Moi j'avais sorti la petite jupe neuve que je ne mettais plus, la voilà, tu aimes ? Avec une petite retouche ça sera parfait... Nous nous faisons des dons avec le plus grand plaisir...

C'est le meilleur bo-bun que j'ai mangé, délicieux, parfumé, frais... Tiens, dis-donc, ton petit cadeau ! Et j'ai sorti les bouteilles de lavande dont nous avions parlé ensemble sans trouver chaussures à notre pied. Celle-ci a l'odeur de la fleur que tu écrases dans la main, celle-là est plus tenace, mais légère, sens, je vais encore chercher de belles lavandes pour toi sur Internet, je fouille, je vais d'une page à l'autre, je cueille comme une folle les brins de lavande qui pourraient tenir comme du vrai parfum...

Puis nous sommes parties à l'aventure, dans le Marais, découvrir des petits coins qu'elle ne connaissait pas, des galeries, un jardin, des cours, on avait aussi à choisir le café pour prendre notre petit noir, celui-là te va ? Ma soeur, tout lui va.

Valerio Adami

Valerio Adami

Dans la galerie d'art contemporain, personne, une éblouissante expo de toiles récentes du peintre Valerio Adami, la splendeur de sa palette et le mystère de ses sujets habitaient le lieu, quelques petites photos dessous le manteau, ni vue ni connue... J'ai mis en boîte l'artiste, je l'avais aperçu un jour ici même, il avait l'élégance des gravure de mode italiennes...

Le jardin d'Anne Franck, au bout de l'impasse...

 

Le jardin...

Le jardin dans le printemps

Maintenant le jardin d'Anne Franck, sous la pluie, aucune chance de rencontrer quelqu'un, silence et fleurs mouillées nous attendaient, la vertu de la pluie n'est plus à faire dans les lieux prisés du public, et clic et reclic, nous avions l'espace pour nous seules, quelques clématites grimpantes secouaient leurs gouttes, les prunus avaient fait disparaître leurs fleurs pour des feuilles bien drues, ça sentait le neuf d'un bout à l'autre du jardin... Un massif de terre entouré d'une simple couronne de buis attendait les plantations florales du printemps, ça va péter le feu la semaine prochaine, il faudra que je revienne.

La délicieuse pâtissière portugaise (à Lisbonne)

Allez viens, on va se manger un petit gâteau portugais (pastéis de nata) : une petit boutique, grande comme un mouchoir de poche, vient de débarquer dans la rue du Roi de Sicile, ils fabriquent les petites merveilles que j'avais savourées à Lisbonne, la pâte feuilletée est divine, légèrement tiède, le flan vanillé est mou à souhait, nous avons mangé debout, la serviette en papier à la main, nos délicieuses friandises... Pas le temps de prendre la photo, il pleut un peu et nous sommes trop occupées...

Juste avant la dégustation, nous nous étions arrêtées devant un immeuble (l'annexe du Bazar de l'Hôtel de Ville) entièrement végétalisé sous la forme d'un grand jardin vertical crée par Patrick Blanc, les couleurs étaient éclatantes, les plantes et fleurs, rutilantes sous la pluie, étaient en pleine santé, toutes les nuances de verts ressortaient, un vrai cadeau de la rue... La photo, elle, n'est pas du tout réussie à cause des conditions atmosphériques et de l'étroitesse de la rue, voyez...

Le mur végétal de Patrick Blanc

Souvent je rêve d'un Paris reverdi par cet homme de l'art (botaniste, chercheur au CNRS, connu dans le monde entier pour ses belles réalisations totalement écologiques, on peut voir beaucoup de ses créations à Paris, notamment au Musée du quai Branly... ), d'une jungle d'immeubles croulant sous les plantes et les fleurs, jardins accrochés aux façades, sur les toits... Un rêve !!

Nous n'avons pas pu aller aussi loin que nous le voulions à cause de cette pluie fine qui n'arrêtait pas de tomber. Comme c'est beau ici, nous nous étions avancées au fond d'une cour profonde, la vitrine éclairée avec douceur, les lumières, l'ambiance intérieure nous y invitaient, mais nous ne pouvions savoir encore ce qui se cachait dedans... Petites tables, expo de photographies au mur, quelques personnes à l'intérieur qu'on ne distinguait pas bien à cause des reflets, nous avions bien idée que c'était un café, ma soeur me dit, rentrons prendre un thé ! Juste à cet instant, une jeune femme nous ouvre la porte, rentrez donc, nous nous sommes retrouvées dans un salon de coiffure qui n'avait pas du tout l'air de ce qu'il était... Nous avons vite réalisé que nous ne pourrions pas prendre le thé chez ce coiffeur installé à la façon d'un salon de réception, la méprise était amusante, on nous explique qu'ici, avant eux, il y avait un fabricant de chocolat, ça sentait bon toute la journée...

En sortant de notre café / coiffeur, nous étions pliées en deux de rire, trop drôle, maintenant nous faisons les coiffeurs croyant rentrer dans des bistrots, tu sais, je vais raconter ça dans mon blog, nous ne pouvions plus arrêter de rire... Un fou rire communicatif nous traversait, serrant les jambes, courbant le dos, nous avons mis du temps à nous arrêter...

Le petit jardin dans la rue...

Puis chemin faisant, nous sommes entrées dans un vrai café prendre le thé... Nous passons rue du Trésor : transformée en jardin, de chaque côté des rhododendrons mauves, roses, des azalées, les tilleuls étirent leurs branches couvertes de feuilles fraîches...

Le soir, quand nous rentrons chacune chez nous, nous nous écrivons des mails : quelle belle journée, même sous la pluie, nous avons tellement ri, tellement découvert, tellement parlé, ma soeur me dit que pour elle "notre jour" est un bonheur, nous trouvons toujours les mots qu'il faut pour parler au plus près des émotions que nous vivons l'une avec l'autre, dans les jardins, dans les cafés, dans les rues, sous le parapluie et dans la joie, bras dessus bras dessous...

Billet précédent Mars 2012 pour mieux comprendre nos joyeux rendez-vous de soeurs !

A bientôt, je vous raconte notre prochain jour, très vite...