Face au silence, respectueux… Travail de huit années d'imprégnation, de rencontres, le photographe s'est lié d'amitié avec des familles d'agriculteurs.
Il y a une quinzaine de jours, en me promenant avec ma (grande) petite-fille qui revenait d’Angleterre où elle est jeune fille au pair… Nous sommes tombées en arrêt devant une galerie de photos qui exposait le travail photographique de Christophe Agou !
Nous avons eu un coup au coeur, coup de grâce, coup de beauté, nous sommes restées sous le coup de l’émotion…
Les photos silencieuses parlaient de solitude, de vie quotidienne, de pauvreté et de travail, avec des lumières à la Rembrandt, Le Nain, et le coeur, l'accompagnement, le regard talentueux de Christophe Agou... Une exposition magnifique et émouvante.
Le grain de ses photos donne la chair de poule, il est à fleur de peau… Aucun travail additionnel sur le numérique, composition sans retouches, tout est brut de décoffrage.
Dans l'intimité de leur maison, de leur salle à manger, de leur la cuisine, en pleine campagne, les personnes se sont livrées avec confiance. Leur environnement plus que nécessiteux blesse, l’exiguïté des poulaillers et des étables installés dans de vieilles voitures, amusants ou pathétiques ? Tous ces agriculteurs sont de la région du Forez (partie centrale du département de la Loire, de la Haute-Loire et du Puy de Dôme). Christophe Agou a su saisir leurs expressions dans un abandon touchant.
Les photos sont tellement humaines, pleines de beauté... Avec les objets, Christophe Agou fait des natures mortes superbes et fortes, avec les vivants, il fait de belles figures et du sensible... Comment faire du beau avec tant de détresse, d'isolement ? C’est le métier d’artiste qui veut ça, mettre de la beauté partout, pas d'exotisme, pas de voyeurisme, non, il met son regard, ses couleurs, au service de l'humain, il nous invite à comprendre, à admirer, à réfléchir. Les larmes me sont venues aux yeux, c'est souvent comme ça pour moi avec l'émotion, mais pas seulement par compassion : par fraternité. Je voyais bien que la grande victoire de l'art sur un sujet aussi délicat était à l'oeuvre, car si je pouvais me dire : "comme ces gens ont l'air délaissés, seuls", je pouvais aussi me dire : "comme toute cette beauté accompagne bien la gravité, c'est possible de faire ça, ça me touche, ça m’atteint, regardez"... La beauté est partout, merci messieurs dames d’avoir bien voulu qu'on soit un peu à côté de vous grâce à Christophe Agou.
Si vous êtes à Paris, courez, le plus vite possible, pour voir l’expo, elle s’arrête le 14 janvier, si j’avais su j’y serais allée plus tôt...
La galerie s’appelle « Fait et Cause », 58 rue de Quincampoix, Paris 4e… Dans une petite rue qui est juste parallèle au centre Pompidou, c’est une galerie associative qui se consacre à la photographie à caractère social, elle est ouverte depuis 1997…
Je la découvre aujourd'hui seulement…
7 commentaires:
Des photos très touchantes, une émotion loin des clichés à la mode, vraiment de l'art...
Merci, Danielle, malheureusement, je n'habite pas à Paris...
Pas moyen de courir mais tes photos sont déjà une fort passionnante présentation Danielle, c'est, en effet, terriblement émouvant et fort. Un nom que je note dans mon carnet noir, à retenir !!
Norma, merci de ta visite, c'est vrai tu n'habites pas Paris, mais je vois que tu as été touchée par ces belles photos, comme nous, nous sommes restées longtemps dans la galerie qui ne désemplissait pas...
Quel beau travail !
A tout bientôt Norma.
Michelaise, oui pas moyen de courir, mais tu aurais été touchée, je le sais, ton petit carnet noir saura retenir ce nom...
Prends soin de toi, bises du soir.
Je viens de la voir, très émouvant en effet et il y a un livre...
L'exposition est prolongée jusqu'au 21
Superbe, la prolongation, amis de Paris allez-y !!!
Merci Radzimire d'âtre passée nous informer.
A bientôt.
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