RÉSUMÉ
"La bonne humeur - el gusto - caractérise la musique populaire inventée au milieu des années 1920 au cœur de la Casbah d'Alger par le grand musicien de l'époque, El Anka. Elle rythme l'enfance de ses jeunes élèves du Conservatoire, arabes ou juifs. L'amitié et leur amour commun pour cette musique qui "fait oublier la misère, la faim, la soif" les rassemblent pendant des années au sein du même orchestre jusqu'à la guerre et ses bouleversements.
El Gusto, Buena Vista Social Club algérien, raconte avec émotion et... bonne humeur comment la musique a réuni ceux que l'Histoire a séparés il y a 50 ans."
El Gusto, Buena Vista Social Club algérien, raconte avec émotion et... bonne humeur comment la musique a réuni ceux que l'Histoire a séparés il y a 50 ans."
Voilà, j'ai trouvé le bon pitch sur Internet, pas besoin d'en rajouter pour l'histoire.
Le lendemain du concert au grand Rex, je suis donc allée voir le film, je me disais, s'il y a un peu de monde dans la salle, le film va marcher, souvent un film qui marche démarre dès la première semaine... Quand je suis rentrée dans la salle il n'y avait que moi, j'ai fait la grimace, et puis ils sont rentrés un par un, par deux quelques fois, mais il restait du temps avant l'heure du film, 10mn avant le début de la séance ça peu suffire pour remplir les fauteuils, vous l'avez remarquez : quand vous êtes bien installé, à votre rang, que vous avez mis vos petites affaires sur le fauteuil d'à côté, c'est là que la salle fait le plein... Poliment vous devez débarrasser votre veste, votre sac, tant pis, vous aurez un voisin...
Mais là je ne voyais pas les choses comme ça, je l'espérais ce voisin et à ma gauche et à ma droite, je ne sais pas pourquoi, mais j'avais envie qu'il marche ce film, que je n'avais pas encore vu... En somme, j'avais du parti pris. Le concert m'avait galvanisée, j'avais envie que tout le monde le sache que c'était beau, la musique du chaâbi, qu'elle était très émouvante. Et puis l'histoire de ces hommes, ces juifs et ces arabes qui se retrouvent 45 ans après la guerre d'Algérie pour rechanter, rejouer, re-rire ensemble... Boire des coups, plus petits sans doute ? Car ils avaient beaucoup vieilli, ils ont dû diminuer les doses... Et jouer de la musique, gratter les cordes de la mandoline, souffler dans la flûte, accorder le violon, répéter tous ensemble pour le prochain concert à Marseille.
Je m'étais dit, c'est pas possible qu'elle (Safina) rate un film pareil, ça doit être forcément bon, j'en avais vu des passages et j'avais tout de suite pleuré...
Et puis les spectateurs sont arrivés, les rangs se sont remplis, on était tous au complet quand le générique a commencé, ouf !
Pour moi tout a recommencé très vite, l'émotion, les pleurs, l'enchantement, comme je vais beaucoup au cinéma depuis des dizaines d'années, je connais un peu la musique... Les premières images d'un film comptent énormément pour la suite, les premiers plans doivent imposer toute la magie du spectacle, donner le ton, vous installer dedans, captiver, intriguer rapidement, le film doit se mettre en place, surprendre, la rencontre, la vraie, doit être au rendez-vous, pas de temps à perdre... J'ai bien vu que c'était pas Wim Wenders, mais Wim, il n'y en a qu'un... Mais quand même, cette jeune cinéaste savait y faire aussi, beaux plans serrés sur les visages, sur les petits détails qui se passent entre les gens qui sont contents de se retrouver, les sourires, les bribes de paroles, la musique. Elle savait y faire, et leur faire raconter leur guerre d'Algérie, celle que ces hommes avaient vécue, d'un côté comme de l'autre, les uns contre les autres, forcément leur rencontre ne pouvait pas se faire avant, il a fallu attendre près d'un demi-siècle, et la volonté de cette jeune femme, pour qu'ils se sentent heureux d'être ensemble... J'ai bien compris que tant d'années étaient nécessaires pour reprendre la vie du bon côté, quand la guerre vous a séparés. Du chaâbi j'ai tout appris dans le film, l'historique, les descendants, les acharnés, la nouvelle génération qui s'y mettait, ça été un plaisir de connaître cette histoire-là, comment tout avait commencé... Dans les années 1920.
Elle m'a fait découvrir la casbah, aujourd'hui ce qu'il en reste : des ruines... Pourtant dans certaines ruines j'ai bien reconnu les azuléjos, bleus de... Lisbonne...
À la fin du film, la salle a applaudi, moi j'ai rangé mes mouchoirs en papier...
Allez-y, vous n'allez pas le regretter, et puis la musique arabe du chaâbi, peut-être que vous n'avez pas idée de ce que c'est, beau ! Peut-être qu'un jour vous les verrez sur scène près de chez vous... Alger, Marseille, Paris, Berlin... Ils jouent...
La répétition
4 commentaires:
Bon, le problème c'est que ce film ne passe pas dans beaucoup de viles, pas à Rennes ni à Nantes d'ailleurs, je vais devoir me contenter du cd. Merci pour cette découverte.
Bretonne tu verras, je te souhaite une belle découverte...
À tout bientôt.
Je l'ai vu et apprécié hier au soir à Montparnasse.
Cela m'a fait un peu penser à Barenboim et Ramallah
Françoise tu as raison on peut y penser, bien que ça ne soit pas le même projet ni la même musique... Mais l'humanisme est à l'oeuvre aussi avec Barenbaum qui rame un peu dans le désert hélas !
Bien à toi, et bises du soir.
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