vendredi 21 octobre 2011

Apollonide, souvenirs de la maison close.... De Bertrand Bonello.








Film étonnant, détonnant, magnifique, libre, ancré dans l’histoire du cinéma français (Les Inrocks) donc, à ne pas manquer, à voir d'urgence, voilà presque trois mois que je ne suis allée au cinéma...Vous comprendrez pourquoi j'ai couru vers le premier UGC venu.


Il y avait bien un petit contrepoint négatif dans Télérama, mais bon, pas assez solide pour me faire changer d'avis... Du beau, du grand, du sublime, dépêchons-nous.


Velours, rubans, miroirs, lumières tamisées, champagne, une douzaine de très belles femmes dénudées et lascives se prostituent dans une maison close de la fin du XIXe siècle, sous l'oeil actif de la mère maquerelle qui compte les sous, pour élever ses deux enfants.



La beauté ici sert de prétexte à dévoiler, en toute légitimité, le corps des femmes, offert à toutes les violences : des hommes, de la maladie, de la misère... Des vies déchues. les dernières images du film ramènent le spectateur sur les trottoirs du XXIe siècle. 


Nous sommes bien loin du film de Max Ophuls "Le plaisir" qui, avec une beauté foudroyante, ne dévoilait rien du tout. En sortant du film, on retenait la chanson : Combien je regrette mon bras si dodu, ma jambe bien faite... Les acteurs magnifiques (comme dans le film de Bonello),Ophuls avait recopié Maupassant mot à mot avec talent, conçu des images exceptionnelles, un film bon enfant, ambiance bourgeoisie feutrée bien sous tous rapports, avec des dames très chics qui faisaient un tour à la campagne, en mêlant dentelle et beaux paysages pour une première communion solennelle... Des images sublimes sur papier glacé qui ne disaient rien de la cruauté, de l'abattage, de la syphilis des prisons/maisons de "plaisirs".


«L'Apollonide» de Bertrand Bonello

Les images noires et blanches d'Ophuls nous permettaient de passer directement de l'appartement bourgeois au salon de la maison close, sans nous en apercevoir, tout était calme, luxe et volupté, aucune question à se poser.


Les images de Bonello, belles, translucides, viscontiennes, lumières à la Rembrandt, nous révèlent tout : les beautés et les barbaries.


Pourtant, j'ai lutté en permanence entre une envie de partir et une envie de rester, comme je l'avais fait pour le film La Vénus noire (A. Kechiche), pestant contre un voyeurisme exaspérant, dans le film de Bonello j'avais bien l'impression que toutes ces belles images n'étaient pas celles de la compassion, de la dénonciation, mais bien celles de la complaisance.


Tout est prétexte à dévoiler, encore une fois sous le sceau de l'art, les rendez-vous clandestins, les scènes d'amours "débauchées", les parties de jambes en l'air, mettant à nue les femmes... Encore les femmes, et toujours les femmes, dans toutes les positions, l'amour et la violence.


En sortant, l'air mi-figue mi-raison, j'entendais deux jeunes gens qui rouspétaient : c'est quoi ce film voyeur, encore une fois on voit des femmes nues tout le temps, si on mettait des hommes à la place, que dirait-on du film ?


Je les trouvais toniques, justes et en colère...La relève est on ne peut mieux assurée, le cinéma a de beaux jours devant lui, les critiques adolescentes fusent avec entrain.


Si vous avez vu, ou envie de voir le film, pouvez-vous me mettre un mot pour ne pas me laisser seule avec mes impressions... Merci d'avance.


14 commentaires:

Michelaise a dit…

Pas vu ce film craignant justement qu'il soit complaisant et estéhétisant ! donc je ne peux te dire mais ton article m'ayant conforté dans mon impression je ne regrette pas de m'être abstenue.
Par contre, ton billet m'a incitée à faire une petite rétrospective des derniers films vus.

Georg-Friedrich a dit…

Tu parles si bien du Plaisir de Max Ophüls qu'on n'hésite vraiment à aller voir le film pour compléter tes impressions...

Danielle a dit…

Michelaise, je ne suis vraiment pas sûre qu'il faille aller voir ce film...

Tu peux dégainer ta rétrospective, ça va nous donner des idées :-)))

Bises du jour

Danielle a dit…

GF merci de ta visite, ce film n'est pas du tout obligé, il ne change rien du tout au paysage, sinon quelques complaisances :-)))

grosses bises du jour.

Marie-Josée a dit…

Comme je suis entourée de cinémas qui projettent surtout des films américains, je me dirigerai plutôt vers Pot-Bouille...

Est-ce que quelqu'un peut me dire comment positionner les balises HTML pour faire l'italique, car cela m'embête de ne pouvoir mettre les titres dans ce format;0)

Michelaise a dit…

Marie Josée tu fais :
... ton texte... et on texte sera en italique
bien sûr tu te mets en mode HTML avant !!!

Michelaise a dit…

zut ça a fait "italique" mais ça t'a pas mis les balises
donc je répète :tu tapes inférieur em supérieur
puis tu écris ton texte
et pour fermer tu tapes inférieur antislach em supérieur
j'essaie de te le renvoyer en le mettant entre guillements (bien sûr ne mets pas les guillemets c'st juste pour tente que cela ne le prenne pas comme une instruction la barbe
""
tu tapes ton texte
"
"

Michelaise a dit…

Re la barbe !!! pas moyen de te l'écrire
donc si tu sais ce qu'est une balise, comprise entre un < et un > entre ces deux signes tu écris em et pour fermer la balise bien sûr entre le < et le > tu écris /em
j'espère que cela va marcher maintenant

Danielle a dit…

Bon les filles bon HTML, moi j'y connais rien du tout, il faut que ça marche du 1er coup, après je demande de l'aide, comme toi Marie-Josée :-)))

Bises à vous deux, prenez votre temps :-)))

Danielle a dit…

Marie-Josée bon film !! C'est quoi le film que tu veux aller voir ?

Bises.

Marie-Josée a dit…

Merci Michelaise, mais je m'y perds, j'avoue... Je vais essayer de demander au technicien du Cégep qui s'occupe de nos problèmes informatiques. Ici, on me dit que ma balise n'est pas refermée...

Pot-Bouille -qui devrait être en italique, donc- est un roman de la série des Rougon-Macquart d'Émile Zola qui traite de la prostitution sous le Second Empire. Je vais peu au cinéma, car les salles de répertoire ferment les unes après les autres et les Américains ont le contrôle de nos salles de cinéma. L'exception française, en matière de cinématographie, ne touche malheureusement pas les cousins d'Amérique qui ne voient qu'une bien petite fraction des films qui sortent sur les écrans de l'Hexagone.

Danielle a dit…

Marie-Josée j'espère que tu vas venir à bout de la perplexité informatique...

Quel dommage que vous ne puissiez pas voir la production cinématographique européenne si riche !

Le cinéma Américaine prend trop de place dans le monde, au détriment des productions internationales hélas !

Bon Pot-Bouille (tu vois moi je ne me soucie pas du tout de l'italique :-)))

Bonne journée à toi Marie-Josée à tout bientôt.

Marie-Josée a dit…

L'Italique, c'est la déformation professionnelle : je suis enseignante et je me targue de ne pas demander à mes étudiants des choses que je ne fais pas moi-même...

Petite nuance : certains films nous parviennent, mais le nombre de salles de répertoire est en chute libre, et il n'y en a qu'au centre-ville de Montréal qui n'est pas toujours facilement accessible de la banlieue. Heureusement qu'existe le Dieu DVD de la concierge de l'Élégance du Hérisson (italique)! Je me suis même procuré un lecteur qui décode le format européen qui n'est pas le même que l'américain toujours à cause de la volonté de contrôle de mes voisins du sud. Bon dimanche à toi ou plutôt, bonne semaine, car ton dimanche est déjà presque terminé au moment où j'écris ces lignes!

Je vais d'ailleurs consacrer mon après-midi de repos avec patte sur coussin au visionnement des Enfants du paradis (italique) ;0) Je l'ai déjà vu, mais il y a bien longtemps...

Danielle a dit…

Chère Marie-Josée, j'ai lu mais pas vu le Hérisson... Quant aux Enfants du Paradis, vus des dizaines de fois, c'est toujours le Paradis... Régale-toi bien...

Bises du soir.