Somewhere (USA) : voilà que cette talentueuse cinéaste nous emmène encore dans les méandres de la solitude et de la tristesse humaine.
Ses deux précédents films (Lost in translation, et Marie Antoinette) parlaient déjà de la solitude et de l'attente de personnages en pleine gloire... Avec Somewhere, elle explore encore l'âme humaine.
Dans Somewhere, un acteur, star de cinéma, très entouré, au faîte de son succès, jeune, beau et riche, tourne en rond, s'ennuie, sombre dans la mélancolie... Sa vie personnelle est en grand décalage avec sa vie professionnelle, faite de lumières et de paillettes.... Dans sa vie intime, il se sent abandonné, seul et triste : "Je ne suis rien". Sa petite fille de 11 ans l'accompagne de temps en temps au gré des visites que le divorce lui octroie. Ces deux-là s'agitent, jouent, se séparent, la petite fille ressent aussi l'abandon, l'inquiétude, entre ses deux parents. S. Coppola ne fait pas du mélo, elle fait du cinéma sensible, beau, et intelligent.
Dans ses trois films, elle poursuit la même quête : isoler la solitude, l'angoisse, la tristesse, dans des mondes agités, clinquants, rapides et superficiels... Le vide abyssal habite chacun des personnages avec discrétion et profondeur. J'ai partagé, émue, toutes ces solitudes.
Un film comme celui-là est éprouvant pour moi, car ses images se mettent à jouer à l'unisson avec mes petites musiques intérieures... Comme font toutes les oeuvres d'art qui me touchent.
Another Year (Grande-Bretagne) : ou les Quatre saisons de la vie... Le temps de la vie passe vite... Joie, peine, amitié, amour et réconfort, fraternité, famille, naissance et mort... Personne n'échappe à ce jeu de l'oie. Dans le jardin partagé qu'un couple cultive toute l'année, la vie se renouvelle lentement, inlassablement, une belle mise en abîme de la vie.
La boisson est omniprésente dans toutes les scènes de rencontres ou de solitude, ce produit miracle, si souvent partagé, pour supporter le chagrin, l'angoisse, la solitude.... Comme dans la vraie vie, l'alcool, partenaire des moments festifs ou solitaires, fait son office, vin triste, vin gai, chacun fait comme il peut pour survivre... Alléger le poids... Masquer les nécessités... Trinquons, levons nos verres, buvons, ça passera peut-être ?
Un couple d'âge mûr, solide, fidèle au poste, rassemble ces chercheurs de bonheur dans des rencontres amicales et réconfortantes, sans jugement, avec bienveillance et sincérité.
Comment ne pas être touchée par ces thèmes, si bien filmés, si finement distillés et sans réponses, sans mode d'emploi... Laissant toute la place à la réflexion. Les acteurs sont tous excellents.
Et la vie continue...
Wish I Knew (Chine) : beaucoup d'histoires, histoire politiques, et histoires personnelles. Depuis 1930, tous les bouleversement qui ont secoué Shanghai sont évoqués, révolution culturelle, guerres... Assassinats... Dix-huit témoignages pour nous raconter des morceaux de vie dans cette énorme ville en perpétuels mouvements, et le pluriel devient singulier... Zhang Ke ne lâche pas tout à fait la fiction, avec l'actrice Tao Zhao qui nous conduit d'une histoire à l'autre, les images sont magnifiques, les plans superbes.
Dans son film précédent 24 City, que j'avais beaucoup aimé, le visage de la Chine nouvelle apparaissait dans sa complexité et sa grandeur, fiction et réalité mêlées... Des images sublimes !
Zhang Ke renouvelle ici sa volonté de comprendre et d'expliquer la société dans laquelle il vit, magnifique cinéma, où chaque plan resplendit de beauté.
Avec Zhang Ke, la Chine se conjugue à la première personne du singulier. Comme ils nous ressemblent, ces Chinois, comme ils ont les mêmes ambitions, les même chagrins aussi, comme leur vie est semblable à la nôtre du début à la fin...
Il faut être tout à fait franche, honnête, je ne peux le cacher : j'ai bien dormi 10 minutes pendant le film, j'ai dû rater des petites merveilles... Les répétitions, les témoignages, les moments historiques m'auraient-ils joué des tours de passe-passe ? On dit partout que ce document est rare et précieux pour ceux qui veulent connaître, comprendre, l'extraordinaire développement de l'Empire du Milieu.
Dix minutes de sommeil, peut-être même cinq, ne devraient pas trop me gâcher la vie !! La prochaine fois, je prends un café serré avant d'entrer en séance ! La Chine, c'est grand, c'est compliqué, il y a beaucoup de monde, je pense qu'avec dix minutes de film en moins (sur 2h de projection), je vais pouvoir suivre quand même l'évolution du monde :-))
6 commentaires:
J'ai vu les deux premiers.
J'ai beaucoup aimé Another Year,c'est vrai qu'ils ont toujours un verre à la main!!
Mais quels merveilleux acteurs
Somewhere à la fois un film de midinettes et un portrait émouvant.
Je n'ai pas vu le troisième
Bon dimanche
Merci chère Françoise de passer...
Tu ne seras pas déçue par le film chinois, un condensé de beauté et d'intérêts.
Passe un bon dimanche toi aussi.
J'ai beaucoup aimé Antoher Year... nous devions aller voir Somewhere ce soir, et, en entendant le Masque et la Plume, nous avons jeté l'éponge. Apparemment à tort ... tiens je vois qu'ALoïs a aimé, faut dire qu'on était un peu fatigués et pas trop motivés !
Ah ! Le masque et la plume voilà longtemps que je ne l'écoute plus, ça me rappelle de très bons souvenirs...
Quand tu seras bien motivée vas voir le Coppola, j'aime beaucoup son regard et ses belles images.
Bises du soir Michelaise
Mike Leigh j'adore ! ce film était tout en beauté. un beau tableau actuel. mention spéciale à l'actrice principale, sublime de sincérité.
Alors-là Amélie, nous aimons toutes les deux à fond ce cinéaste (Mike Leigh)... Qui me tire à chaque fois les larmes et les rires... Pour les vies qu'il nous fait découvrir...
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