vendredi 28 août 2015

Au revoir chère Michelaise !


Jamais, jamais je n'aurais cru, et j'ai encore du mal à le croire, jamais je n'aurais cru que les fleurs que je t'envoie aujourd'hui seraient les dernières...

Un coup de tonnerre, ton départ, une immense tristesse qui ne me quitte pas depuis ce matin où j'ai appris la nouvelle de ton décès.

Je pense bien sûr à ta famille : tes chers enfants, Alter qui faisaient partie de notre famille sur la toile... Quel effroi !

Chaque jour je me disais : voyons un peu où va nous emmener Michelaise... Elle va encore me forcer à réfléchir, à contredire même, à crier bravo ! Comme j'aimais ça !

Ton absence pèse lourd pour moi, je vais avoir du mal, beaucoup de mal à t'oublier !

Tes posts programmés jusqu'au 15 septembre me seront pénibles, je vais sept fois de suite me dire : ce n'est pas possible, pas possible, pas possible...

Chère Michelaise au revoir, je t'embrasse très très fort.

jeudi 27 août 2015

Voici le temps de l'Indre...


La ligne des citrouilles, comme des points d'interrogation ?????

Fera-t-il beau ? Cette petit musique jouée avec succès, par tous, partout, rien de tel pour rentrer en contact, entamer une belle conversation. En ville, le ciel a la seule couleur espérée, le bleu... A la campagne, on va beaucoup plus loin, les sujets sont plus variés : après les foins, il y a les moissons, les cueillettes de mirabelles, les pommes, les noisettes, les noix, les châtaignes, pour les champignons c'est beaucoup plus délicat, il faut être du coin, se connaître depuis très longtemps, presque de la famille... Si vous rencontrez un producteur de lait, de viande, il faut carrément s'installer, moi je mets pied à terre, je coince mon vélo comme je peux, comment ça va ? Nous passons presque tout en revue, la situation est difficile, on tient le coup. Vivement que je parle avec Lionel, qu'il me rassure, qu'il me dise que pour lui, oui, ça va bien, comme je serais contente...

Et les mûres, il y en aura ? Qui le sait ? Car personne ici ne va s'égratigner les mollets pour faire de cette confiture-là, j'ai emporté des pots, plein de pots, pour les prunes, les mûres, les figues, pourvu qu'il en reste... Cette année, tout sera en avance, et moi bien en retard.

L'étang sera-t-il là ? Bien en eau avec les belles truites qui sautent au soir, les hérons, les cygnes, les libellules, les ragondins qui me font un peu peur, seront-ils encore là ? L'année dernière, j'ai entendu le propriétaire de l'étang morose qui voulait vendre, partir, retraite, assez de tout ça, je suis malade... J'ai un peu peur que tout s'arrête de se la couler douce...

J'emporte de la laine et des aiguilles, des perles, des pinces et du fil de nylon, les livres sont dans ma tablette, les jumelles pour voir loin, mais si lourdes, mon nouvel appareil photo qui zoome encore mieux que le précédent, j'y vais le cœur battant...

Ne m'attendez pas de sitôt, soyez patients mes chers lecteurs, je ne reviens pas trop vite.

Je vous embrasse tous.


Ma route principale


PS : Je vous recommande un film magnifique qui vient de sortir, "Les secrets des Autres" de Patrick Wong. Le film est tourné en pellicule argentique super 16mm, c'est l'histoire d'une famille américaine qui a traversé un événement douloureux, un père, une mère et des enfants, désireux de se comprendre... Après In the family, son premier film, qui m'avait bouleversée...

mercredi 19 août 2015

Le Théâtre du peuple de Bussang fête ses 120 ans !



Le décor de l'Opéra de Quatre Sous (B. Brecht) est en place

Voilà 120 ans que ce théâtre existe ! Créé en 1895 par Maurice Pottecher (1867-1960), homme de théâtre, écrivain et poète. Témoin des remous qui agitent le monde du spectacle parisien, il s'oriente vers un théâtre novateur, qui exprime les idées morales qui lui sont chères : "Un théâtre à la portée de tous les publics, un divertissement fait pour rapprocher les hommes et gommer les clivages sociaux et culturels". Un pionnier du théâtre populaire...

Maurice Pottecher est le second fils d’une famille de tisserands vosgiens, une activité prospère mais qui ne convient pas au jeune homme. Il écrit alors pour le théâtre, employant comme comédiens les ouvriers et ouvrières de la manufacture dirigée par son frère. C'est la création d'un théâtre amateur, destiné au public local. Il écrit des pièces à caractère social pour le Théâtre du Peuple qu'il a fondé à Bussang en 1895 et qui existe toujours. Surnommé « le Padre » (surnom qui lui fut attribué par Pierre Richard-Wilm), il est enterré aux côtés de sa compagne dans le parc du Théâtre.

Ce théâtre fonctionne encore aujourd'hui avec cet esprit : les amateurs et les professionnels sont dans le même bateau... Il propose des spectacles chaque année, les représentations ont lieu en juillet et août. Pendant 80 ans environ, on y a joué essentiellement des pièces de Maurice Pottecher, puis en 1973 Shakespeare fait son entrée... En dehors de l'été, période phare pour le Théâtre du Peuple, l'activité artistique continue : les spectacles créés à Bussang tournent dans toute la France, et une intense activité de formation se ramifie sur les territoires. Dans ses murs, le Théâtre du Peuple propose toute une série de stages à l'intention des amateurs, pour lesquels il est devenu un véritable lieu de ressources et de références. Aux alentours, de nombreux établissement scolaires et autres ateliers-théâtres bénéficient des interventions d'artistes du Théâtre du Peuple. Tout au long de l'année, le Théâtre du Peuple propose aux habitants de Bussang et des environs des formes théâtrales singulières, privilégiant la proximité, la rencontre et l'échange, une manière de rendre plus accessible le théâtre à tous. 

Nous avons commencé la fête avec l'Opéra de quatre sous de B. Brecht :

Le crime, les gangs, le sexe, l'argent et les affaires... Vous reconnaissez ?


Pendaison de Mackie-le-Surineur (avant-dernière scène Finale)


Applaudissements nourris (six acteurs professionnels, treize amateurs, et trois musiciens)


Un dernier mot après la représentation de Brecht pour annoncer le pot de l'amitié à la sortie, le magnifique fond de scène est ouvert, magique !


Mais nous sommes restés sur notre faim, je connaissais beaucoup de chants pour les avoir souvent entendus ou chantés avec ma chorale, je n'arrivais pas à retrouver l'émotion du sujet, la gravité des situations perpétuellement contemporaines... La dérision, l'exagération sonnaient creux ! Dommage.

Le théâtre est construit entièrement en bois, il contient 900 places, les bancs en bois accueillent les spectateurs avec leur coussin douillet, à chaque représentation le fond de scène s'ouvre sur la forêt vosgienne, une splendeur que chacun attend, la cerise sur la gâteau... Les metteurs en scène intègrent tous cette "contrainte", moi je dirais ce cadeau, et c'est tant mieux. L'ouverture des portes du fond de scène apparaît pour le fondateur du théâtre comme une évidence, afin de créer une harmonie entre l'Art et la Nature.

En 1975, le théâtre est classé aux monuments historiques, en 2005 il est racheté par l'État.

État des lieux et suite du programme :




L'arrivée


Le rideau rouge de l'entrée, côté pair


Côté impair

Dans la grande clairière, la foule se presse pour la fête théâtrale, pas la peine d'apporter son sandwich, tout est prêt pour vous régaler simplement : assiette de fromages, de charcuteries, ou les deux, et la tarte aux myrtilles, bien sûr ! Le spectateur qui n'a pas apporté son coussin pourra en acheter un, les gens sont joyeux, aimables, pas de bousculade, les places son numérotées sur les bancs, on attend sans impatience sous les toiles tendues, le soleil est de la partie, chacun parle de ce qu'il connaît, ou de ce qu'il s'apprête à découvrir, on reconnaît les habitués...


En toute quiétude...


Il y a de la place pour tout le monde



Deux habitués... (Coussins, Collection personnelle)

Enfin, quelques coups de trompettes sonnent l'heure des trois coups, tout le monde se presse pour être servis les premiers, papotages dans les rangs : ah oui, vous savez comment fonctionne le théâtre ? Mes voisins de derrière viennent ici depuis plus de 20 ans, pas besoin d'aller sur Wikipedia, la pièce de Schiller va nous réconforter, car nous n'avons pas aimé celle de B. Brecht, parti-pris hurlant et vociférant, mal chanté, pourtant, quelques moments de réelle émotion avec les très belles pièces musicales de la deuxième partie...


Le public attend...


Le très beau décor du Schiller (photo prise par effraction un peu avant le spectacle)


Détail

Parmi les acteurs connus, Jean-Claude Drouot dont (presque) tout le monde se souvient dans le personnage de Thierry La Fronde, qu'il interpréta pour la série télévisée (1963-1966).

Belle représentation de la pièce : conflit de classes sociales et conflit de générations, histoire d'amour éperdue sont au coeur de ces intrigues, un beau moment.

Pour ses 120 ans, le théâtre s'était mis aux couleurs de l'Allemagne avec des grandes œuvres classiques : B. Brecht, Schiller, et des contes traditionnels allemands côté marionnettes.


Applaudissements chaleureux du Schiller

Vite, il faut tout remettre en place, changement de décor, le prochain spectacle est dans trois heures, pas de temps à perdre, les techniciens s'activent... Et nous, nous sortons tranquillement, devisant allègrement sur l'aventure...




On change de décor : place au théâtre

L'aventure vosgienne prenait fin, mais l'envie d'un road movie dans le département avait germé dans ma tête : les paysages grandioses, les lacs, les abbayes, les églises, les sites industriels en plein boum, l'imagerie d'Epinal toujours en activité,  font vraiment envie... Et la ligne bleue des Vosges !

samedi 15 août 2015

La folle journée !


La couronne

Je l'avais suivie jusqu'à l'arrêt d'autobus quelques mètres plus loin, une silhouette énorme enroulée dans des voiles jaunes, légers, comme un sari à l'indienne, laissant voir le bas du dos plein de gros bourrelets, des fesses très rebondies, bien dessinées dans une espèce de pantalon serré. Elle retenait le voile légèrement posé sur sa tête, laissant voir ses cheveux noirs, crêpés en pétard, dans lesquels étaient plantées sept ou huit baguettes chinoises espacées judicieusement, comme les arrêtes d'un éventail. Une couronne factice en laiton, pleine de fausses pierres, trônait sur le haut de son crâne, elle portait des mitaines en résille et des chaussettes du même genre, et traînait un caddie noir assorti aux mitaines...

Plusieurs fois j'avais aperçu cette curieuse silhouette dans le petit jardin de la maison individuelle que je vois de mon balcon, sans vraiment savoir si c'était un homme ou une femme, je m'étais dit : tiens, quelqu'un qui fait du théâtre en face...

La silhouette était toujours enrubannée dans des voiles de couleur vives, la coiffure haute, de loin je distinguais la couronne remplie de pierreries, rien de plus... Le mystère de la rue.

Là, il fallait que je sache, je marchais derrière "elle", pas trop vite, j'avais largement le temps de la dépasser jusqu'à l'arrêt d'autobus, elle a pris place sur le banc de l'abribus, elle tenait une conversation téléphonique dont je ne perdais rien : mais oui, je t'assure, je ne me sentais pas très bien, j'ai passé une mauvaise nuit, tu vois dans une maison que je ne connaissais pas assez, je n'ai plus envie de recommencer, et puis les jeunes au cours de la soirée m'ont posé plein de question sur mes piercings, tu vois, j'étais gênée, non, non, pas méchants, tu vois, plutôt curieux, j'ai répondu gentiment, mais bon, je n'étais pas à l'aise, oui, oui, je suis rentrée, j'ai donné à manger aux chats, le noir ne voulait pas manger mais le roux va bien, je suis contente..." Une conversation toute normale, toute tempérée, raisonnable, banale, rien d'affolant... Du tout venant...

L'autobus arrivait, chargé comme un gros cargo, le "mystère" en jaune avec sa couronne est monté, alors j'ai vu son visage de femme rempli de piercings pointus autour de sa bouche, comme une deuxième ligne de dents acérées, des pointes nickelées redessinaient ses sourcils, un pieu d'acier traversait le haut de son nez, son visage était décoré de toutes les couleurs, ses yeux disparaissaient dans le noir de son maquillage...Tous les gens se retournaient sur son passage, la dévisageaient, je voyais leurs regards étonnés, comme les miens... Stupéfaction ! Quel était ce personnage sorti tout droit d'un conte personnel ?

Royale, elle monta dans le bus en soulevant un peu sa traîne de soie... Fouette cocher...

Je pris l'autobus d'après qui était complètement vide...

Je n'y ai plus pensé de la journée, finalement j'étais bien contente d'avoir fait sa connaissance incognito...

Dans le métro, juste sur le quai d'en face, un homme s'est assis, paisiblement, normalement, et puis petit à petit ses gestes sont devenus curieux, il se mit à passer ses bras autour de son corps, sur sa tête, ses yeux, ses jambes, se palpant du plat de ses deux mains, minutieusement, il se fit comme une grande et interminable caresse, et puis quand le rituel fut complètement terminé, il reprit une attitude d'attente, tout à fait normale, pendant quelques minutes, comme si de rien n'était... Il eut le temps de répéter plusieurs fois son envoûtement cabalistique avant l'arrivée du métro... Au début, ses voisins n'avaient pas remarqué le petit manège, au bout de trois fois, notre obsessionnel fut repéré et observé par tous les voyageurs...

Les gens en folie sont bien étrange, certains, avec leur grand calme apparent, ont l'allure qui s'agite tout soudainement, sans raison pour nous, la dame en jaune, tellement théâtrale, m'intriguait, si calme, si posée, mais impossible de rentrer en contact avec elle...



mardi 11 août 2015

Avignon, le petit voyage au chaud...


Le splendide Palais des  Papes, profil changeant à toute heure du jour et de la nuit

Avignon, tout le monde descend, me voici au sud, au chaud, en un tour de roues TGV !

Le train va si vite que le paysage est avalé sans avoir eu le temps de le mâcher, les champs sont en foin, les arbres sont déjà un peu gris, des vaches et quelques moutons dans les ombres, dans le wagon il fait frais, trop frais, il faut se couvrir...

Un petit séjour rempli de visites, d'affection familiale, de bavardages, d'étonnements, de découvertes et de bons petits plats...


Tous les ingrédients pour la soupe au pistou


Le pistou


Les cubes de l'apéro

Les bons petits plats, il y en eut tant que je ne les ai pas tous photographiés, mais j'ai rapporté les recettes, les conseils, les couleurs et les parfums... Mais le tour de main de la cuisinière est resté là-bas !

Bien sûr nous n'avons pas manqué la visite à la Fondation d'Yvon Lambert, une exposition spéciale Patrice Chéreau qui ne m'a pas du tout passionnée, bien moins que les collections Lambert que je revoyais avec plaisir. Pris aucune photo des œuvres photographiques de Nan Goldin, qui est allée là où personne ne va : le noir et l'ombre des vies, les coups, les blessures, et les caresses...

Parmi mes chouchous :  


 Claude Lévêque (au Louvre également, sous la grande Pyramide de cristal !)


Christian Boltanski


Berlinde de Bruyckere


Guillaume Bresson

Et tant d'autres... L'hôtel de Caumont, nouvellement agrandi, devient en Avignon un lieu incontournable de l'art contemporain.

Les jardins accueillants de mes familiers, des matins au soirs, offraient des moments de convivialité chaleureux.

Les matins pas trop chauds, sous les ombres du laurier et du figuier : 


À l'ombre encore...


Avec les moustiques...


On plie bagages après le petit déjeuner

En soirée, dans d'autres lieux plus retirés, toujours avec les moustiques, un paysage magnifique à regarder à travers la fenêtre, gare aux piqûres, il valait mieux rester confinés à l'abri des 40°, nous nous y tenions bien malgré nous.


La lavande haute sur pattes


En attente d’accalmie... Le paysage, derrière les carreaux...

À l'intérieur, dans la cuisine, les couleurs criaient :


Les couleurs du sud : direct du jardin !



Les petites courses du matin

Nous faisions les courses directement chez un producteurs de l’île de la Barthelasse (située sur le Rhône, elle est la plus grande île fluviale d'Europe) dans une grande ferme. La traversée se fait en une minute à partir des remparts, avec la navette qui fait, sans se lasser, l'aller retour sur le grand fleuve toute la journée... On passe tout près du pont Bénezet, le fameux pont d'Avignon qui attire des touristes toujours plus nombreux chaque année. Construit au 12e siècle, il porte deux petites chapelles l'une sur l'autre, de la même époque. À l'origine il comportait 22 arches, les inondations successives eurent raison des autres arches, aujourd'hui il n'en reste que quatre. J'ai vu les touristes aller jusqu'au bout de la ruine et revenir, sans doute satisfaits, l'entrée est payante.

La ferme produit bio tous les légumes de saison et propose les fruits qui viennent d'une ferme voisine, un vrai festival de fraîcheur et de couleurs :




Les prix sont doux comme des agneaux, et bien plus petits que ceux des grandes surfaces

Il y a toujours beaucoup de monde, les paniers sont remplis, le tiroir caisse est actif, ce qui doit donner du bonheur aux producteurs, un succès bien mérité !

En balade dans les petites rues de la ville, il faut lever la tête pour apercevoir les niches sculptées, le plus souvent avec la Vierge et l'Enfant Jésus, quelques fois les niches sont malheureusement vides : volées, enlevées, à l'abri ? Elles attirent les convoitises de marchands sans scrupule, ces figures nous accompagnent avec grâce dans nos promenades... Un concours a même été organisé par la ville il y a quelques années pour remplir les niches vides, un appel lancé aux artistes locaux... Google My Maps s'y est mis, il contribue à un inventaire des niches sculptées et donne les indications des lieux, le blog :  http://avignon.midiblogs.com/ en fait lui aussi un inventaire photographique très documenté (dernière mise à jour en 2015).

Avignon possède une richesse patrimoniale époustouflante, des demeures construites à partir du Moyen Âge tardif (14/15e siècles), un vrai plaisir de les débusquer. Au cours de nos balades avec ma sœur établie maintenant ici, nous avons découvert le plus grand parc (2500 m2) intra-muros de la ville, lieu privé, qu'on peut voir uniquement du premier étage du voisin d'en face... Nous avons gardé nos habitudes parisiennes d'entrer partout où les portes restent ouvertes, une fois même nous avons été invitées, avec le sourire, dans un appartement d'une maison très ancienne, pour une visite guidée...

Mais il faut songer au retour... Dans le TGV, les Alpilles roulent à toute allure, les heures défilent à grande vitesse, paysages et pensées creusent leurs trous, les horizons sont en paille, la campagne s'étire dans le sens contraire de la marche, pas le temps de flâner, temps perdu, temps retrouvé, les fermes, les villages isolés, les clochers pointus agrémentent la randonnée, seules les ombres des arbres abritent les petits troupeaux de vaches. La traversée des rivières, des cours d'eau se fait en une seule enjambée, les détails de ma visite en famille s'organisent, prennent de l'importance, les moments passés ont de l'avenir, les grands poteaux électriques remplacent les chênes et les sapins, les bandes de terre deviennent plus étroites, les rivières goudronnées arrivent en ville et déjà, de chaque côté du wagon, les immeubles remplis de gens regardent passer les trains...

Gare de Lyon : tout le monde descend !