samedi 13 juin 2020

Le déconfinement au Parc avec mon amie ! La rencontre... Pour l'espérance...


Un petit bout de campagne en ville

Pour l'heure de rendez-vous, je t'appelle demain matin, et s'il fait beau, nous irons au Parc... Le déconfinement commence par ce face à face, nous ne sous sommes pas vues depuis trois mois... Le parc, je n'y vais jamais, il y a trop de monde pour moi, tout perd du charme, de l'intérêt, quand nous sommes des centaines à avoir la même idée de promenade, je préfère les hauteurs de mon balcon, ou la petite cité d'en face... Je préfère voir en plus petit, avec moins de gens à la fois !

D'accord, on s'attend là, près du pont, à l'entrée du jardin partagé. Le ciel n'était pas bleu mais nos cœurs s'en fichaient... Masque, pas masque, allez, je l'emmène... Mon amie ne sort pas sans son masque, et moi non plus. Les fragiles doivent se méfier encore un peu...

On s'attend au pont, d'accord, au pont... Et bien sûr, j'étais en avance, comme d'habitude, ça me laisse le temps de regarder, c'est très bien. Où es-tu ? De l'autre côté du pont, ne bouge pas, j'arrive ! Et de loin, je l'ai aperçue qui venait vers moi, ses cheveux blancs légers, flottants, auréolaient son visage toujours souriant. Quelle violence il faut se faire pour se retenir de se serrer dans les bras, claquer la bise ! Se regarder de près, après un si long temps d'absence, nous pouvions le faire...


Avant de passer le pont, j'avais vu l'oiseau du petit jardin partagé


Un petit coin de luxuriance que mon appareil photo peut mettre en valeur, avant de retrouver les voitures, le bruit, l’autoroute qui passe si près... La réalité de la ville est dissimulée, je me cache les yeux ! La photographie permet d'agrandir mon mensonge à volonté, pourtant, ce que je vous montre existe, l'espace végétal est petit, il faut lire entre les images. L'idée d'aller prendre des photos m'emballe, comme si j'allais à la chasse aux papillons, aux champignons. Chercheuse d'or, il suffit de choisir son angle d'attaque, son cadre, sa lumière, et je peux faire des cartes postales n'importe où ! Ces petits mensonges me plaisent car ils sont vrais, je les vois, ils occupent un petit territoire, mais dans ma tête, les frontières s'ouvrent, j'ai le champ libre pour rêver ! Quant on regarde par dessus les petits jardins, la cité pavillonnaire, le chemin creux sauvegardé qui ne mène nulle part, inconstructible, la ville reprend brutalement ses droits... Buildings, densité urbaine, vitesse et précipitation,  qui ne me font pas forcément fantasmer... Je préfère les détours d'écoliers que je trouve ça et là, en cherchant bien.


Le petit étang du parc départemental

C'était vraiment comme ça, il n'y avait personne que les canards et les poules d'eau, nous nous sommes assises là, sur les grosses pierres de la rive, pour bavarder comme si nous étions à la campagne. Est arrivé un père de famille et ses deux enfants, l'un dans la poussette et l'autre qui faisait semblant de pêcher avec un petit bâton et un fil qui pendouillait dans l'eau. La petite fille était très observatrice, avec elle nous avons détaillé toutes les couleurs que l'on voyait sur le cou et la tête du canard colvert, du vert, du bleu, du blanc, nacré, brillant, avec un petit liseré blanc à la base du cou, des pattes oranges, les plumes de son corps se noyaient dans toutes les nuances de marron... Encore une fois, nous avons loué la nature de son oeuvre subtile... La petite fille trouvait le canard très beau et comptait avec nous les couleurs... Fatalement, nous avons parlé d'avenir avec le papa, comment voyez-vous ça, vous qui êtes jeune, avec vos deux beaux enfants ? 


Un tas de bois, j'ai eu cette vison à l'entrée du parc, à l'abri des regards

Ben, en fait, je ne suis pas très optimiste, mais on voudrait partir à la campagne avec ma femme et les deux petits, se remettre au vert, creuser la terre, faire pousser ses légumes, aller moins vite, faire les écolos, on y pense vraiment, on voudrait acheter une maison, se mettre à plusieurs, on voudrait essayer, partir, partir... C'est un beau projet ! Il nous prenait toutes les deux pour des sages : vous connaissez  plus de choses, mais non, mais non, nous ne savons que deux ou trois choses, guère plus que vous, foncez, bonne chance pour votre projet, on vous souhaite une réussite entière... Si nous avions eu un calumet de la paix, on l'aurait volontiers fumé ensemble, sceller un pacte, dire des oracles, il était prêt à écouter des bonnes paroles rassurantes, encourageantes, au titre d'ancêtres, mais justement, à ce titre, nous ne savions rien...

Quelles chances ces rencontres, toujours surprenantes, même pessimistes, elles restent réconfortantes. Nous avons continué notre chemin, mon amie voulait me faire visiter le parc de fond en comble, voilà des années que je n'y avais pas mis les pieds, peur du monde, peur du bruit, peur de tout, en fait, je vais y revenir sans tarder, chercher mes petits coins à moi, découvrir encore et encore... Regarder autrement, beau temps, mauvais temps, du moment que le ciel est bleu et que la lumière remplit l'espace, j'irai...

Mes amis, revenez par ici, je vous y attends, à très vite...

6 commentaires:

Brigitte a dit…

Un joli petit coin de nature bien à l'abri que tu as su observer et nous faire admirer … La nature est si belle lorsqu'on sait la regarder, l'admirer, s'en imprégner et y respirer à loisir !
A très vite pour une autre balade verte !
Je t'embrasse avec la pluie

Danielle a dit…

Chère Brigitte, oui, tu as raison, la nature dès qu'elle paraît est admirable, elle vit partout où elle peut dans nos villes, sa préservation dans les jardins partagés, associatifs, sont des bienfaits...

Passe une bonne semaine Brigitte.

Je t'embrasse fort.

siu a dit…

Le récit de votre rencontre avec ce père m'a presqu'émue... pour résumer en peu de mots: toi, ton amie, le jeune homme et ses enfants, toutes des personnes de très haute qualité. Tu vois... j'utilise le mème langage que si vous étiez, que sais-je... des légumes, mais c'est pour rester dans l'ambiance verte de ton post (pardonne-moi :-))!

Gros bisous du dimanche soir!

Marie Claude a dit…

Comme je suis heureuse que tu aies pu revoir ton amie,tu l'écris si bien l'envie de "s'étreindre" depuis le temps mais...prudence!!!
J'ai entendu aux infos régionales,qu'un foyer de covid était près de chez nous,une réunion de 50 personnes avec la venue d'un ami allemand qui aurait peut-être apporté le virus,cela ne rassure pas,quand allons nous pouvoir dire enfin "plus de risques"!!!
Cette jeune personne se rend compte aussi de la situation et rêve de la campagne comme je le comprends...
Tu as passé un bon moment,promenade à refaire très vite.
Belle soirée Danielle
De gros bisous du soir.

Danielle a dit…

Merci Siu, moi aussi j'ai été très touchée par ce jeune père, si pessimiste, voulant presque fuir... J'ai ressenti sa crainte forte... Mais oui, des beaux légumes bien de saison, même si l'histoire nous fait peur !

L'ambiance vert je suis contente si en ressens les couleurs.

Je t'embrasse fort.

Danielle a dit…

Oui, Marie Claude l'envie de l'étreinte pour mon amie, pas vue pas prise depuis de si longs mois, quelle frustration...

Oui, moi aussi j'ai lu que des foyers renaissaient, il y a encore des risques, je ne prends pas encore les transports en commun. Ce jeune père était émouvant, il cherchait sa voie...

Nous l'avons beaucoup encouragé à foncer !

Oui, à refaire très vite, dès que le ciel se met au bleu j'y cours...

Bises fortes du soir à toi.