lundi 21 mai 2018

Méditer au vert !


Banc à l'ombre, très bien adapté à la méditation

Un soir de cette semaine, j'ai regardé une émission de télévision sur la méditation !

Pourquoi méditer ? Pour éviter que mille maux/mots de la vie ne s'accrochent en vous, vous blessent, vous malmènent en vous rendant très malheureux. La méditation est une idée intéressante ! Si j'essayais ? Tous les jours, les sujets de tristesse ne manquent pas, ils s'incrustent, vous assaillent, vous fragilisent, vous accablent. Mettons toutes les chances de notre côté : méditons !

Tiens, bonne idée, si j'allais méditer, dans un jardin, au milieu de la nature, elle qui ne renvoie jamais rien de désagréable, jamais de questions indiscrètes, jamais de mensonges, elle ne donne à voir que la beauté, son langage est une aubaine, c'est ce qu'il me faut. Une méditation toute improvisée, bien sûr, sans règle, sans vade-mecum,  il me suffira de penser au moment présent, et ne pas me laisser envahir par des pensées parasites, et l'affaire sera faite, je serais sereine pour la journée... Bon exercice, allons méditer...

J'avais pris soin de visualiser le bon itinéraire sur internet avant de partir, j'avais pris la panoplie complète : pique-nique, couverts en plastique, serviette en tissu, roule ma poule ! Vous connaissez maintenant mon côté Bécassine, à la descente de l'autobus, j'allais à droite quand il aurait fallu prendre à gauche, j'ai donc refait le tour complet du carrefour, sans m'énerver, je commençais illico la méditation...

Beaucoup de voitures dans ce bois de Vincennes ! J'aperçois mon point de chute : l’Arboretum de la ville de Paris, il y avait un soleil magnifique, l'heure de déjeuner était largement dépassée, je vais donc directement dans l'allée aux bancs, la seule allée de tout le jardin où il y a quelques bancs, sur 13 ha ça fait peu pour les gens qui comme moi préfèrent le banc à l'herbe verte, aïe ! Que la terre est basse !

Sur le banc, face aux lilas fanés mais restés beaux, je déballe mon pique-nique, pas besoin de méditation pendant ce moment plein d'action, je me concentre sur l’œuf dur, le fromage et le 1/2 pamplemousse, pas le temps de penser à autre chose... La petite bouteille d'eau, pour boire une gorgée et me rincer les doigts.


Ici, les branches des arbres s'étirent jusqu'au sol, comme des ailes de grands oiseaux

Dans ce petit coin isolé, je n'ai vu que des grosses corneilles noires, on aurait dit des poules, elles craillaient comme dans les films de Hitchcock, à faire peur ! Je craignais même qu'elles ne viennent jusqu'à mon banc partager mon repas, elles sont restées à l'écart, pas farouches, mais prêtes à tout. Je n'y connais rien en corneilles, mais je ne les aime pas près de moi.


Sous mon banc, il y avait plein de boutons d'or

Et puis, j'ai repris ma promenade entre les grands arbres magnifiques, les faux petits chemins spécialement crées par la tondeuse entre les hautes herbes, j'avais l'impression qu'ils menaient loin, j'essayais de reconnaître et de retenir le nom des arbres. Pas besoin d'être assise, allongée sur le ventre ou sur le dos pour méditer... Il suffit de regarder profondément autour de moi toutes ces gammes de verts, de jaunes, de mauves, de blancs, de respirer à la volée toutes les effluves printanières qui vous passent sous le nez, pour ne pas penser à autre  chose. Pas besoin de chasser les pensées étroites, pas belles, celles qui vous mettent les tripes à l'envers, dans le grand jardin tout est calme en moi, il sera toujours assez tôt pour les reprendre à la sortie... Méditer demande de l'entrainement, il paraît que trois mois suffisent déjà à vous mettre un peu dans le bain, quand je vois des choses très belles j'ai souvent envie de pleurer, les émotions sont renversantes, et ruisselantes, comme pour les bonnes ou les mauvaises nouvelles, je suis submergée par les vagues... Quand j'étais petite, ma mère me disait que je pleurais tout le temps, j'avais sans doute beaucoup d'émotions en moi à déverser, mais je crois bien que je n'ai pas beaucoup changé, j'ai des ruisseaux dans les yeux, puissants comme des torrents...


Un beau petit chemin qui ne mène pas loin...

Autour de moi, aucun papier gras, bouteille en plastique, canette de bière, tout est propre, calme et beauté... En essayant de me concentrer sur le moment présent, j'allais déjà beaucoup mieux, mais ce temps reste fugace, car ce que vous avez d’indiscipliné, de tourmenté à l'intérieur, revient très vite vous taquiner, vous vous souvenez ? Il faut lutter, regarder les arbres, les fleurs, les petits chemins, les mares, les saules, les chênes, compter  les feuilles... Beaucoup compter, j'ai pris des photos...

L'Arboretum date de 1936, il est l'un des quatre sites botaniques de Paris, il y a plus de 500 essences d'arbres venus de tous les continents (beaucoup d'arbres viennent de Chine).


Arbre de neige chinois - 1950


Les fleurs de l'arbre de neige ont une odeur très douce et pénétrante, un peu comme celle du tilleul


Un acacia grandiose


Ses fleurs sont généreuses et délicieusement
 parfumées

Pendant que je m'occupais des arbres, je n'avais pas besoin de faire attention à la méditation, les arbres sont la méditation... Puis, tout à coup je me suis aperçue qu'il y avait beaucoup de bruit autour de moi, j'entendais le vrombissement des voitures et de quelques hélicoptères qui passaient assez régulièrement... En fait, ce site, très près de l’hippodrome de Vincennes, est traversé par le bruit, l'entretien du terrain pour les courses de chevaux est fait par des machines bruyantes, on les entend de partout. Les routes à grand trafic qui traversent le bois de Vincennes et longent l'Arboretum sont le gros point faible du site, je ne l'avais pas perçu la première fois que j'y étais venue avec une amie,  nous y avions beaucoup bavardé, et le bruit de notre conversation avait suffit à tout couvrir,  je n'avais rien entendu d'autre que le doux chant de ses paroles. Étais-je en méditation ?

Le bruit devint vite un inconvénient majeur pour moi, j'aurais dû me mettre en méditation, mais comme je n'avais pas beaucoup de pratique, je n'ai pas réussi à m'en abstraire, je me suis sauvée... En passant devant les petites mares pleine de canards près de la sortie, j'ai pensé au Petit Trianon, petite ferme reconstituée du château de Versailles, décor de théâtre, façon normande... .J'ai vu des chênes étonnants, immenses, une haie sèche, un noyer... Et je me suis mise à penser à l'Indre, j'avais envie de pleurer, j'entendais le silence de là-bas, je voyais les saules pleurer, les vrais petits chemins qui menaient loin, et les étangs de la Brière...


Le tronc d'un chêne presque centenaire

Moi, je comprends les gens qui touchent les arbres pour se faire du bien,  les gros arbres plein de veines apparentes, ils sont beaux et réconfortants, ils sont vrais ! Ils se moquent du temps qui passe, pas comme nous...


Le chêne triomphant


La petit haie sèche faite par les élèves de l'Ecole Du Breuil, (école d'horticulture de la ville de Paris), juste à côté


Le noyer par-dessus la haie...

Je me suis sauvée, j'avais le bourdon, au diable la méditation, je m'y mettrais mieux la prochaine fois...

Méditation d'hier : J'ai vu un très intéressant documentaire, réalisé avec la participation active  de personnes malades mentales qui se retrouvent dans un centre d'accueil psychothérapeutique de jour, ouvert à Reims. "Nous les intranquilles" : le titre du film est déjà très beau, à la fin, au cours d'un débat sur la maladie mentale,  un  vieux médecin psychiatre qui devait en connaître un rayon, déclare à la tribune, avec une grande émotion : que même les toutes petites choses étaient importantes, un regard, une parole, un geste,  un signe, elles nous rassemblent et nous aident à vivre, tous, les malades et les "mieux" portants ! C'est tout ce qui fait notre humanité, elles requièrent toute notre attention. Ça m'a beaucoup touchée... Je crois que c'est vrai ! Moi je vis comme ça... J'essaye !

Mes amis fidèles et ceux qui passent par hasard entre mes lignes, à très vite...

8 commentaires:

marie Claude a dit…

De belles photos pour illustrer ton billet sur la méditation.

J'ai déjà essayé plusieurs fois mais difficulté pour libérer mon esprit "des mauvaises pensées",manque d'entraînement ou autre certainement....pourtant certaines personnes "pratiquantes"que je connais ressentent un bien être profond.
J'ai noté le documentaire que tu cites.
Pas de méditation pour moi,mais de la joie à te lire à chaque fois.!!!

Bisous du soir






Danielle a dit…

Merci Marie Claude, ton témoignage sur la méditation est aussi convainquant que le mien, mais nous allons persévérer... J'en suis sûre :-))

Merci pour tes mots de joie !!!!

Passe une très bonne journée, je t'embrasse du matin.

siu a dit…

Après avoir lu ton texte et regardé tes photos je me sens... toute verte!

Pas besoin d'ajouter quoi que ce soit :-)))

Je t'embrasse!

Danielle a dit…

Merci Siu d'avoir choisi ma couleur, j'adore le vert et j'adore la faire partager :-))

Passe une belle journée, très belle.

Je t'embrasse du matin.

Brigitte a dit…

Merveilleuse nature et très beaux arbres... La vie en vert ( et contre tous ? Non avec tous ,c'est mieux !)
Merci de tes belles photos aussi .
Bises orageuses

ELFI a dit…

les corbeaux et corneilles sont mes copines.. belle méditation!..à toi...

Danielle a dit…

Brigitte, oui, merveilleuse nature pour tous :-) mlgré le bruit je me suis régalée :-)

Merci de ton passage.

Bises fortes du soir.

Danielle a dit…

Oui, oui, vive tes copines, mais elles me font un peu peur, j'ai peur du noir !

Grosses bises chère Elfi.