samedi 30 novembre 2013

Je n'aime pas le champagne !



Champagne !

Mais quelle insolence ! Tu pourrais quand même trinquer avec nous, allez une petite goutte, juste pour faire tchin-tchin... Les yeux dans les yeux...

Il est difficile de résister au plaisir de faire plaisir à vos généreux donateurs, comment tenir bon ?

Quand j'étais jeune, je ne tenais pas bon, je prenais docilement une petite coupe, mini verre et beaucoup de bulles, difficile pour moi de dire : non vraiment, sans façon, si c'était possible, je m'en passerais bien, je n'aime pas le champagne... C'est très inconfortable, gênant même, snob : Ah bien voilà, elle fait sa poseuse, elle n'aime pas le champagne, mais c'est quoi ça, on goûte quand même, on en boit une petite goutte, pour faire la fête, allez, à la tienne...

Pour moi, boire du champagne ce n'était pas la fête, ça me restait dans le gosier, ça me remontait par le nez, un mauvais moment à passer, ça n'avait le goût de rien de ce que j'aimais, mais pour faire plaisir, passer inaperçue, je n'avais pas l'âge de donner mes raisons... Je buvais une petite goutte pour faire plaisir à tout le monde, ça n'était pas mortel...

Pour les anniversaires, les fêtes de fin d'année, c'est la boisson préférée de presque tout le monde, chez les amis on arrive avec sa bouteille de "champ" enveloppée dans du papier de soie assorti au bouchon, coucou c'est nous, joyeux anniversaire ! Et on tend la bouteille en forme d'obus de canon, on la garde pour le dessert ou on l'ouvre pour l'apéro ? C'est comme vous voulez, c'est l'anniversaire qui décide, et ça se décidait sur le champ... J'en buvais une petite goutte, pour faire plaisir...

Les mariages, les naissances, pour tous les beaux moments de la vie, j'en ai bu des gouttes, j'en ai débouché des bouteilles, j'en ai servi des verres, des coupes, à la vôtre, bonheur, santé, réussite, avenir, travail, vous avez les yeux qui pétillent...





Champagne !

Ben quand même, tu ne bois rien ? Une petite coupe, un doigt, non ? C'était plus tard, quand j'ai pu dire non, quand j'ai osé dire : non merci, vraiment, timidement, c'est vraiment gentil mais je ne supporte pas l'alcool... Mais voyons, le champagne ce n'est pas de l'alcool, goûte-moi celui-là, bon, alors juste une goutte, d'accord, je la bois dans ton verre... L'esquive était gentille, réussie, festive...

Puis les années ont passé, j'ai pris de l'assurance : excusez-moi mais je n'aime pas l'alcool, je n'en bois jamais, ah bon ? C'est ton médecin qui te l'interdit ? Tu es allergique ? C'est grave, vraiment tu ne peux pas ? C'est bizarre ! Un petit Porto alors, ce n'est pas de l'alcool, c'est léger, sucré, ça se boit sans soif, non ? Vraiment ? Non merci, c'est vraiment gentil, je prendrai de l'eau pétillante...

Les années ont encore passé, j'ai fait mon petit bonhomme de chemin, je dis non, allègrement, sans gêne et sans reproche... Je te sers un jus de fruit sans sucre rajouté ? Non merci, un peu d'eau avec des bulles, ça ira très bien. Si aujourd'hui je résiste très bien aux sollicitations, c'est que je me suis formée sur le tas, tas d'ennuis, tas de bouderies, tas d’incompréhensions, la vie m'en a appris... Les petites bulles de bonheur ne font plus mon malheur...

C'est bien aussi de rire sans boire, juste à l'eau, c'est plus rigolo pour moi...

Champagne pour tout le monde ?





vendredi 29 novembre 2013

La rose...


La rose... Au début...

Mon amie était venue avec cette belle rose à la main : il ne fallait pas ! Mais si, ça me faisait plaisir, merci mon amie, merci, le papier cristal et le nœud vert ajoutaient leur beauté à cet objet d'art... Rien n'est plus touchant entre amies que ce délicat cadeau...

Sitôt dit, sitôt fait, j'ai dénoué le ruban, froissé le papier transparent, coupé légèrement la tige et placé ma rose au frais dans un vase à long col, un soliflor. Mais celui-ci était trop haut pour maintenir la rose hors de l'eau, j'ai dû la coincer avec une pince à linge en attendant un transfert vers un vase plus adapté... Toutes à la joie de nous voir, la fleur attendrait un peu...

Notre conversation se fit devant la fleur, le thé et les petits-beurre LU, mes préférés :


Le petit beurre LU a 127 ans et 52 dents (dont 4 oreilles qui évoquent, par la couleur plus foncée, les quatre saisons), pèse 8,33 g, un paquet contient 24 petits-beurre comme les 24 heures de la journée (Wikipédia, merci !)

Quel plaisir de deviser avec son amie en si bonne compagnie ! Nous trempions nos petits-Lu dans le liquide chaud qui les ramollissait instantanément, il faut bien calculer le temps d'immersion, sous peine de bouillie qui viendrait troubler la limpidité du thé vert...

Nous passions ainsi des heures délicieuses à bavarder des choses de tous les jours, nos paroles distillaient leur sincérité, le plaisir de se retrouver faisait le reste...


La rose quelques jours après, le soir...

Vous avez remarqué que ma rose, plusieurs jours après la visite, se trouve aussi fraîche qu'au premier jour, les feuilles et les trois pétales ouverts restent figés, la pince à linge tient bon. La fleur ayant subi les heures de frigo chez les marchands peut rester chez vous longtemps, sans bouger d'un poil... Elle ne s'ouvrira pas, sa fabrication est ainsi faite, embaumée dès l'achat, la rose d'aujourd'hui ne fane jamais, elle s'écroule juste à son dernier jour comme une poignée de sable, une rose de chiffon mouillé...


Pour finir, la fonte des pétales mous, qui ne tombent jamais !

Quelle vie étrange a cet objet floral conçu pour durer comme une statue... Au bout d'une semaine, pas une ride, pas un frémissement, cette infidèle à la nature reste la même, pas le moindre parfum, aucune évolution, pas besoin d'eau. La déception n'est pas possible, le concept tient ses promesses : votre rose en bouton restera en bouton jusqu'à sa fin...

Ah ! Je me souviens du premier bouquet de fleurs des champs que je fais quand j'arrive sur mon lieu de vacances, à la campagne, dans l’Indre : les petits boutons d'or, les grandes graminées, et la rose chipée au jardin, me donnent chaque matin leurs couleurs et leur formes changeantes, elles bougent naturellement dans tous leurs sens...

Mais aujourd'hui, les humains veulent rester comme cette rose : beaux et jeunes, le botox leur vient en aide, les chirurgiens aussi, mais le résultat n'est pas souvent à la hauteur de leurs espérances, ils sont souvent déçus car l'effet ne dure pas, il faut alors recommencer, et on finit par ne plus les reconnaître... Ils devraient peut-être aller voir chez les fabricants de fleurs ou relire Ronsard, qui en avait joliment parlé le premier...


Les fleurs de campagne dans leur état sauvage et périssable, dans la beauté de chaque jour fait...

dimanche 24 novembre 2013

Courriers...



Madame Taubira


Comment faire pour exprimer ses encouragements, ses félicitations, son mécontentement à des personnages publics ?

Moi, j’ai ma manière, et qui me réussit plutôt bien ces derniers temps !

Comment est-ce possible d’insulter madame Taubira, par exemple ? C’est indigne, abject, comment lui adresser mon soutien, ma solidarité, et ma confiance ? J’ai cherché sur Internet un moyen,  mais je n’ai rien trouvé de directement personnel, un contact, une adresse, rien de rien, à part le Ministère de la Justice avec ses nombreux services, zut !

J’ai cherché encore, et j’ai vu que sur le site du Gouvernement, on pouvait causer avec Monsieur le Premier Ministre par mail... Allons-y :  Monsieur le Ministre, transmettez à votre collègue ma sympathie et mon soutien pour ses actions, etc... Je n’en ai pas mis des tartines, seulement quelques lignes de solidarité d’un(e) citoyen(ne) et de quelques autres qui signaient avec moi... Parfait, ensuite je suis allée sur la page facebook de Madame Taubira pour lui redire la même chose, par un autre canal, et j’ai vu que je n’étais pas la seule, ça m’a plutôt rassurée, réconfortée... Voilà, j’avais mis mon grain de sel dans le brouhaha ambiant, mais surtout j’avais fait savoir combien j’étais indignée des expressions de racisme proférées à l'encontre de Madame Taubira.

Ma surprise a été grande quand j’ai reçu, seulement trois jours après, un mail du Cabinet du Premier Ministre, qui m’assurait que monsieur Jean-Marc Ayrault avait pris connaissance avec attention de mon soutien pour sa collègue et qu’il m’en remerciait, respectueux hommage... J’espère qu’il a fait suivre…
  


L’autre jour, fâchée contre un certain style de langage tenu par une présentatrice au Journal de 13h sur France2, j'ai cherché sur le site de la chaîne un petit endroit où exprimer mon ire... Il faut être très motivée car ce n’est pas simple, il faut s’armer de patience pour atteindre sa cible... Je l’atteins et je fais part de l’exaspération que produit sur moi le mot « grogne » pour qualifier des mouvements de mécontentement populaire, nous ne sommes pourtant pas des animaux pour être affublés d’un tel nom !

La réponse ne s’est pas faite attendre, mais entièrement en langue de bois : nous avons bien reçu votre mail et vous remercions d’avoir pris le temps de le faire... La prochaine fois, adressez-vous au médiateur, ils me communiquent son adresse électronique... Je garde l’adresse et je passe à autre chose...


Perturbation de Thomas Bernhard - Thierry Bosc, c’est l’acteur en grand manteau

Avant tous ses courriers importants, j’en avait écrit un autre au théâtre de la Colline pour manifester mon enthousiasme après la représentation de Perturbations de Thomas Bernhard, à laquelle j’avais assistée. Un acteur tout à fait remarquable s’était détaché du reste de la distribution : Thierry Bosc, et j’ai voulu le féliciter chaleureusement. Comment aller plus loin que des applaudissements ? Bravo, vous avez été magnifique, merci de nous donner cela... Par le biais de l'adresse des réservations du théâtre, j'ai donc envoyé mon mail de félicitation, le message lui a été transmis, car il m’a répondu : merci à vous Danielle, j’ai été très touché par votre chaleureux message !...


Photo d'archive (domaine public) - 1899, L'Oncle Vania dans un théâtre de Moscou

Ces courriels me rappellent des souvenirs de jeunesse, j'étais encore adolescente et j'avais vu au théâtre une pièce que j'adorais, "L'Oncle Vania" de A. Tchekhov. J'avais trouvé l'interprétation remarquable, le plateau était très petit, les acteurs jouaient en front de scène tout le temps, nous étions entre nous, ambiance Tchékhovienne feutrée, la petite musique de l'auteur passait dans mon sang... L'émotion était totale... Le lendemain, encore sous le choc des mots, j'envoyais un courrier à la troupe pour partager mon enthousiasme, il fallait  prendre sa plume, et coller le timbre sur l'enveloppe, Internet n'existait pas... Très vite un des acteurs, touché par ma lettre, m'avait invitée à venir en bavarder au théâtre, dans sa loge, juste avant d'entrer en scène, nous avons passé un petit moment à bavarder d'art vivant et de Tchekhov, il pensait, m'a-t-il dit, que je voulais faire du théâtre... Pas du tout, j'avais juste trouvé la pièce fantastique... Notre correspondance s'est poursuivie sur plusieurs années, nous prenions mutuellement de nos nouvelles, moi je suivais sont parcours et lui le mien, qui démarrait dans la vie... Il avait très très largement l'âge d'être mon père, et ses paroles restèrent toujours bienveillantes et respectueuses... Aujourd'hui je ne sais pas si je verrais d'un bon œil ma petite adolescente se rendre à un rendez-vous donné par un inconnu dans un théâtre. Ah ! Jeunesse téméraire et innocente...

Concierge aux lunettes, 1946 - Robert Doisneau

Cette époque m'avait appris que les interventions personnelles auprès de personnages publics pouvaient toucher des interlocuteurs attentifs... Beaucoup, beaucoup plus tard, j'ai pris contact par téléphone avec Robert Doisneau, et je peux m’enorgueillir d'avoir pris le café chez lui, pour discuter d'un projet qui n'aboutit jamais : un sucre ou deux, non merci, je ne prends pas de sucre...... Juste un beau souvenir !

vendredi 22 novembre 2013

Il giorno delle sorelle...Du côté de la gare de Lyon...


Le début de la promenade commence toujours par le café...

C'était notre jour, nous l'avions coché sur nos calendriers, depuis un moment... Tu as pris ton parapluie ? Non, moi non plus, quand nous avions vu dès le matin le beau ciel bleu, nous nous étions dit sans nous concerter : chouette, nous allons avoir du beau temps pour les photos et la balade, pas besoin de parapluie...

Mais avant le café il y eut le repas vietnamien dans notre petit resto favori, bien que ma soeur n'ait pas trouvé exquis le plat de la fois précédente, ni celui d'aujourd'hui, tandis que moi je trouvais tout bon... La prochaine fois nous prendrons le plat que nous aimons toutes les deux, le bo bun au poulet grillé, un délice... Quand nous rentrons dans le restaurant, c'est comme si nous étions chez des amis : bonjour, comment allez-vous, bien, mettez-vous là, on vous sert tout de suite, la femme de mon frère a accouché, c'est un garçon, magnifique, la maman va bien, oui, tout va bien, c'est un garçon, nous ne fabriquons que des garçons dans la famille...

Pour attendre un peu nos soupes, nous avons déballé nos nouvelles les plus fraîches : soucis divers du moment, attente, espoir, famille, avenir et... Pourvu qu'il ne pleuve pas de trop pour la balade... Largement de quoi occuper le temps du déjeuner, dans un joyeux tintamarre ambiant. Mais la pluie ne cessa pas de tomber, pas de parapluie...

Nous avions décidé d'aller du côté de la gare de Lyon visiter une petite rue, la rue Crémieux, grande comme un mouchoir de poche. Cette rue est pavée depuis 1993 et reste piétonne sur toute sa longueur, elle est bordée de chaque côté par des maisons ouvrières de la fin du 19e, à deux étages, les propriétaires ont mis sur (presque) chacune des couleurs et des peintures différentes, ils ont aligné devant leurs portes des gros pots en terre, des bacs avec des plantes vertes échevelées, il doit bien y avoir des fleurs au printemps, il faudra y revenir, ce qui donne à cette rue une allure d'arc-en-ciel en plein Paris. Le prix moyen de l'immobilier dans cette rue est à 8200 euros le m2, faites vos calculs !



Un côté de la rue sous la pluie...


L'autre côté de la rue sous la pluie... Le petit hôtel !


Une déco rutilante et nacrée...


Des peintures murales discrètes...


Avançons ensemble sans parapluie... La jointure est parfaite entre la glycine printanière et le bac à fleurs installé sur le guéridon...


Au bout de la rue, le cinéma UGC rajoute encore ses touches de couleur


Cette plaque signale qu'en 1910 l'eau était montée jusque-là, nous serions noyées...


Pour bien finir la rue, deux fenêtres peintes : la nuit, le jour et des histoires d'amour incertaines...

Je garde en mémoire ces petites maisons ouvrières que j'avais vues à Venise et à Londres bâties sur des modèles locaux, à deux ou trois étages, alignées les unes à côté des autres, identiques, qui subsistent encore aujourd'hui, récupérées petit à petit par le marché immobilier pour d'autres populations plus aisées, du moins à Londres, à Venise je n'en suis pas certaine...


Les maisons ouvrières dans un quartier de Londres très rénové (2012)


Des maisons ouvrières près de Mendicoli à Venise en 2009

Il pleuvait de plus en plus fort, nous avons dû nous réfugier dans une brasserie à côté du Jardin des Plantes, il faisait chaud, personne en salle, nous avons fait de la figuration pendant un bon moment devant notre tasse de thé, nous avons déroulé presque sans fin le fil de la conversation qui sautait du coq à l'âne...

Après tout j'en ai assez de la marche du monde qui ne va pas toujours dans le bon sens, j'en ai assez de toujours rouspéter, je vais me remettre au beau fixe, profitons d'une accalmie pour sauter dans le métro, il fait presque nuit, nous avons eu notre après-midi sous la pluie, mais nous y étions à deux et ça c'était vraiment bien...

La dernière question que nous nous posions en pénétrant dans les couloirs à courants d'air du métro : y-a-il du chauffage dans notre métropolitain parisien ? Après recherche sur Internet, il semble que non, ni sur les quais, ni dans les rames, la chaleur des nombreux voyageurs semble servir de calorifère...

Si vous en savez plus dites-le nous, laissez vos réponses d'urgence... Merci, merci...

mardi 19 novembre 2013

Coeur brisé... Pensées...



La belle assiette en verre...

Je ne vous en ai pas encore parlé, mais cet été, je suis allée à Varèse, petite ville du Nord de l'Italie, à deux pas de la frontière suisse...

Comme dans toutes les villes italiennes, il y a des millions de choses à voir, mais nous verrons plus tard pour le partage des œuvres d'art...

Commençons par les soldes qui se terminaient au moment où j'y étais : dans la rue principale, les commerçants jetaient tout par la fenêtre pour rien, presque rien, avec une belle remise, et même sans remise du tout...

Mon attention avait été attirée par un marchand qui soldait presque tout à 50% : vaisselle, objets de décoration, tout ce qu'il fallait pour dépenser ses sous. Dans la vitrine, il y avait une petite pile d'assiettes en verre, que j'aimais beaucoup, d'une fabrication française que je connaissais bien, le prix était attractif et je me suis dit : pourquoi pas ! C'est amusant de ramener d'Italie un produit français à moitié prix, je suis ressortie avec mes six assiettes sous le bras, les dernières... Toute contente... Heureuse de ma belle affaire !

Les assiettes sont arrivées saines et sauves chez moi, et aussitôt rangées sur la pile en porcelaine...



L'assiette brisée...

Une de ces assiettes s'est brisée aujourd'hui, je l'avais mise dans le four pour réchauffer un morceau de quiche, mais sitôt sortie, j'ai voulu y installer le brin de salade verte qui allait avec, cela provoqua instantanément un choc thermique qui la brisa net avec un petit bruit microscopique, elle s'est fendue sous mes yeux, en plusieurs endroits comme aurait fait la glace dans le grand nord...

Je me suis dit : quel dommage, avoir fait tant de chemin, protégée dans le papier bulle, pour en arriver là... Et puis ma pensée s'est mise à vagabonder.

Il ne m'en restait que cinq, un chiffre impair, j'en étais restée toute chose, pourquoi cela me chiffonnait-il à ce point ? Je ne le savais pas encore, je finis par m'interroger, je me suis rappelée que le plus souvent, on achetait la vaisselle par chiffre pair, la demi-douzaine ou la douzaine restaient les normes courantes... En décoration la paire d'assiettes restait toujours d'actualité, pour mettre sur un mur rien de mieux que d'en avoir deux, les commerçants proposent encore très souvent la vaisselle par chiffre pair, sauf peut-être chez Ikea où tout s'achète à l'unité, les lots promotionnés sont quand même vendus par paires... La Redoute fait pareil, paires... Et gagne... Je faisais donc comme tout le monde, avec mon petit schéma conventionnel : des assiettes, ça va toujours par paires : cinq assiettes, c'est moins bien que six, quelle drôle d'idée ?

Le lave-vaisselle, qui suit les piles avec attention, lave par six, dix, douze couverts, quelque fois neuf, je m’interroge... Il fait pair et impair... C'est ça qui est bien...

Aujourd'hui, la famille nucléaire française type se compose grosso modo de quatre personnes : les parents et deux enfants, sauf en Chine, où le chiffre traditionnel doit être celui de trois avec l'enfant unique, il faudrait que j'aille là-bas pour vérifier, tout doit se vendre par chiffre impair ? Mais je vois bien que je ne vais pas du tout m'en sortir avec mes assiettes paires et impaires... Je ne vais pas progresser sur le chemin de la pensée...




La pile restante...

Heureusement !  Maintenant, il faut compter avec les familles : monoparentales, homoparentales, les familles recomposées, décomposées, les familles nombreuses, les amis, les parents, les voisins, plus on est de fous, et plus on s'amuse... Pas de soucis avec mes cinq assiettes en verre bien trempé, sans compter celles en porcelaine et en faïence que j'ai en réserve. Je vais pouvoir bien terminer l'histoire ! Maintenant je vais me projeter dans d'autres normes, je vais tout acheter à l'unité, un nombre de fois illimité... Quelle chance de pouvoir manger tous ensemble ! Je ne m'interroge plus du tout sur la vaisselle et le chiffre pair, je vois les choses en bien plus grand !

dimanche 17 novembre 2013

Les tours Levant et Ponant !


Les tours ont été construites en 1975, leur architecture est inspirée des tours jumelles du World Trade Center
10 novembre 2013 - 17h58

Voilà le paysage que j'ai devant les yeux (avec un bon zoom). D'aucuns diraient : mon Dieu, comme c'est laid ces grandes tours toutes moches, elles gâchent le point de vue ! Mais il faut voir les choses autrement... C'est le matin et surtout le soir que le soleil leur donne cette dimension incroyable, elles deviennent des miroirs flamboyants, l'effet dure quelques minutes, quelque fois même une seule minute, souvent moins... Ce soir-là, l'embrasement était totalement inhabituel, j'ai eu juste quelques secondes pour courir chercher mon appareil photo et rassembler toutes les couleurs de cet extraordinaire tableau...


10 novembre 2013- Plan rapproché, 17h57

J'avais d'abord été attirée par le rougeoiement du petit arbre rouge à gauche, il était devenu incandescent et transparent. Un peu plus loin, la petite façade blanche au milieu des deux tours était incrustée du reflet des fenêtres de l'immeuble juste en face d'elle. Sur la photo, on a bien l'impression que des fenêtres existent et sont allumées, pourtant en réalité ce grand mur est totalement aveugle.

En quelques instants, tout l'espace construit s'interpénétrait de façon inattendue, le coucher du soleil redessinait les contours, colorait les ombres, les surfaces ternes devenaient brillantes et s'éclairaient sous la puissance de la lumière... C'était un des plus beaux soirs que j'ai pu voir depuis longtemps, il m'a habitée toute la journée du lendemain...

Le ciel ce soir-là n'était pas de la partie, il faisait gris... Souvent, il participe à l'oeuvre d'art...


Plan large, le 21 novembre 2011 - 19h


Une heure plus tard, rien ne restait plus du miroitement et des transparences, mais les couleurs se diversifiaient, l'or avait disparu, laissant la place à l'harmonie du soir... Le noir et les couleurs, les lumières en contre-plongée diminuaient les volumes, retaillaient l'espace en maisons de poupées, les ombres qui redonnaient du mystère à la nuit finissaient par prendre toute la place... La palette chromatique allait maintenant du vert au rose, couleurs tendres et délicates.


Philippe Cognée : Deux Tours à Tel-viv

En observant les beautés de ces deux tours, éclairées et recomposées par le soleil couchant, je ne pouvais m'empêcher de penser au travail du peintre Philippe Cognée, que j'adore, et qui fait la même chose que le soleil avec sa technique spéciale de peinture à la cire, chauffée au fer à repasser. L'effet obtenu est grandiose, lisse, brillant et insaisissable, flou... Philippe Cognée est un peintre d'une cinquantaine d'années qui a une place majeure dans l'espace de la peinture française...

Cogne


Passages (2009) - Philippe Cognée

vendredi 15 novembre 2013

Les anciennes... Suite 2...


Clément Marot  1499-1544


Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)

Suite musicale (et fin) avec ce magnifique poème attribué à Jean-Jacques Rousseau (sur ma partition) et Clément Marot (sur Wikipedia), mis en musique par un auteur inconnu. Ce chant a été interprété par Jacques Douai il y a moult années, les anciennes doivent s'en souvenir :

Plus ne suis ce que j'ai été
Et plus ne saurais jamais l'être.
Mon beau printemps et mon été,
On fait le saut par la fenêtre.

Amour tu as été mon maître,
Je t'ai servi sur tous les Dieux.
Ah ! Si je pouvais deux fois naître,
Combien je te servirais mieux !





Mais pour l'heure, écoutons-le chanté par le très sympathique Comité Citoyen Chanteur (CCC), créé dans le cadre de l'année Diderot 2013 (tricentenaire de la naissance de Diderot) dans la ville de Langres (Champagne Ardennes).

Ecoutez et admirez l'ouvrage... Le printemps et l'été partis par la fenêtre ne font pas la tristesse des chanteurs...

mercredi 13 novembre 2013

Les anciennes...



Il ne faut pas prendre les mots à la lettre, au risque de ne plus savoir quoi dire... Quoi penser !

Un matin presque comme les autres, plein d'espérance, de bien-être, à mi-chemin de l'hiver, j'avais l'intention de me payer la petite soie que j'avais entrevue quelques jours plus tôt en faisant le tour de tous les rayons du magasin, et la question de la couleur n'était pas encore réglée en arrivant juste devant les foulards. Voyons : celui-là est trop gris, ça vieillit, celui-là est trop noir, brrrrr ! Mais cet autre est parfait, ah ! Zut, il n'ira pas avec mes sacs de couleur, mais si mais si, il ira très bien, ouais ! Franchement il me plait, allez, c'est plié, je passe à la caisse... Je l'avais aussitôt noué autour de mon cou, négligemment  comme si je l'avais depuis toujours, le couple parfait, l'harmonie totale !

Le froid pouvait arriver pour de bon, j'étais prête à l'affronter avec douceur...

En arrivant chez moi, dans le hall, je rencontrais ma voisine du 9e toute pomponnée et magnifiquement parfumée, cette odeur je la connaissais bien car elle était celle du parfum que je portais depuis toujours... Comme tu sens bon, lui dis-je en l'embrassant, et tout aussitôt elle me dit, c'est Shalimar... Bien sûr c'était Shalimar le plus grand de tous... Je viens de le mettre, c'est pourquoi il sent si fort, mais non il ne sent pas fort, sa fragrance est divine... Notre gardienne, une jeune femme, qui venait d'assister à notre petite scène, nous dit avec un sourire charmant : c'est le parfum des anciennes, c'est vrai, j'ai souvent remarqué ça, les anciennes elles aiment bien ce parfum, ça leur va bien, c'est elles... En prononçant ces paroles, elle pris un air de chat siamois qui ronronnait sur son fauteuil...




En prenant l'ascenseur, cette ritournelle tournoyait dans ma tête, voilà c'était dit, c'était fait, avec notre parfum d'anciennes, rien à faire, c'était visible, je n'étais plus de la première jeunesse, il fallait bien accepter les rigueurs des ans...

Ces petites séquences du temps qui passe faisaient tourner à grande vitesse toutes les pages du calendrier, ce gros calepin de 365 pages que l'on arrache une à une chaque matin avec un doigt, comme les pétales d'une marguerite. Les jours et les années s'envolent, pas besoin de grand vent, le soleil levant de chaque jour suffit, et le petit tour de main en passant fait le reste... On devient une ancienne en un clin d’œil....

Depuis quelques années déjà, j'avais connu des alertes, c'était mauvais signe... Un jour que je rencontrais une personne que j'avais bien connue dans ma vie professionnelle, plus âgée que moi, elle me dit en me regardant : mais dis-moi, comment fais-tu pour ne pas changer ? Ce qui veut dire : tu as bien changée un peu depuis le temps mais je n'arrive pas à voir exactement où... Je m'en tire avec un sourire, mais le reste ne suit pas... Le tocsin se met à sonner plus haut dans mes neurones...

Un autre jour encore, juste au coin d'une rue, je croise un ancien collègue, que j'avais embauché dans mon service, il était très jeune à l'époque quand moi je n'étais pas encore une ancienne, il me dit après notre discussion amicale, très ému : continue à rester jeune... Ce qui voulait dire : ne vieillis pas trop vite, profite encore du bon temps dont tu te réjouis avec gourmandise... Parfait, continuons la route, ça peut encore aller...



Nouvelles alertes dans le métro, dans le bus, les sirènes se sont misent à sonner dans mon cerveau, il m'est arrivée plusieurs fois qu'on me cède une place, du coup quand je suis rentrée chez moi, je me suis regardée dans la glace : le miroir vous en dit long mais les yeux des autres encore plus, bon, demain j'irai chez le coiffeur, avec mon nouveau foulard couleur d'abricotier sauvage, je garderai toutes mes chances de rester enfin debout dans les transports en commun...  Et si je changeais de parfum ? Je pourrais peut-être gagner du temps ?

S'il y a du nouveau, je vous raconte.. 

D'ici là, prenez soin de vous et des autres....

lundi 11 novembre 2013

Venise 2013... Les toiles blanches...



 Sur la place S. Marc, 17h (2012)

Le soleil embellit tout ce qu’il touche, il suffit de bien se placer et de bien regarder, la lumière fait le reste.

Je n’ai jamais l’idée de départ : faire des photos, pour moi, c’est toujours donner à voir ce que je vois. À la place des mots, viser juste à l’endroit qui me touche et capter, prélever, rapter l’image. La photo est un langage qui n’a pas besoin de traduction, il parle de lui-même à tout le monde, comme la musique...

Voilà quelques années que j’ai abandonné l’idée de choisir des « thèmes » avant de partir à Venise, car je sais que je ne m’y tiendrais pas. Il est vrai que depuis le temps que j'y viens, je suis toujours tentée, pour renouveler le plaisir de la photo, de me donner des objectifs. Mais je les abandonne tous dès que j'arrive : laisse-toi vivre, ma fille, ne cherche pas, regarde, un point c'est tout... Alors je me promène sans chercher "l'image", et elle vient toute seule, elle s'impose à moi. C’est très simple, il suffit que je prenne mon appareil photo dans mon sac, partout où je vais... Un beau point de vue, c'est comme dans la vie, ça dépend de quel côté vous vous placez... Si vous tournez autour du sujet, comme dit ma sœur, alors-là c'est carrément l'infini...
  

Sur la place S. Marc, 18h (2013)

Ainsi, plusieurs fois dans le mois je suis revenue sur la place S. Marc avec curiosité : quel biais trouver pour la prendre en photo, malgré le monde, malgré la foule, malgré tout ?

J'ai attendu la fin de la journée, derrière les rideaux, observatrice, la lumière y était douce et dorée, mais l'air encore trop chaud, toutes les places étaient vides dans les cafés exposés au soleil... Les touristes, moins nombreux à cette heure, restaient à l'ombre, de l'autre côté...

Cette année, je n'avais aucun projet photos, juste celui de doubler Canaletto, prendre dans le même angle que lui la photo de sa peinture, mais l'opération fut difficile, sans énormément de résultat, je vous montrerai mes doublages prochainement...







La place S Marc vers 18h, derrière les derniers éclairages... Les musiciens sont encore là, jouant pour la place entière, les tables sont désertes, pas un seul client du côté du soleil couchant, c'est ma chance...


Le calme et la douceur absolus... En levant la tête simplement... En marchant avec lenteur...


Le café, à l'ombre, chez une amie de Venise... Le rideau blanc transparent...







Dans le beau cloître de la Madonna dell'Orto... Le vent dans les voiles...

À Venise, il faut marcher à deux à l'heure, s'il fait chaud c'est obligatoire, si vous avez oublié votre chapeau il faut prendre un café ou une glace à l'ombre, visiter les coins sombres, rentrer dans les musées, de toute façon il faut attendre, pour arpenter le pavé, que la chaleur baisse un peu...

L'heure des visites était presque terminée dans le cloître de la Madonna dell'Orto, une exposition de peinture me permettait d'admirer la grande beauté de ce lieu, les briques changeaient de couleur à vue d’œil, un petit vent gonflait les rideaux et donnait à la place un air marin... On ferme ! Je suis sortie à reculons...

Et puis, tout en faisant ce post, j'ai puisé dans mes réserves de blanc des années précédentes, mais il y avait encore beaucoup de couleurs...



samedi 9 novembre 2013

Comment vais-je le dire ?




"Inside Llewyn Davis" raconte sur une semaine les tribulations d'un chanteur de folk qui n'arrive pas à percer et se fâche avec la terre entière. Il accepte à reculons les remplacements au pied levé dans les studios. Sans logement, il fait la tournée des canapés de ses amis, qui veulent bien encore le recevoir. 

"Le meilleur film de tous les temps", une histoire touchante d'un chanteur de folk dans les années 60, "sans doute le plus beau film des frères Coen", "un film authentiquement émouvant et dépressif", "un style très maîtrisé", "un de ces plaisirs qui se goûtent plusieurs fois", "un chef-d'oeuvre", "la meilleure enquête métaphysique menée par les Coen", "un autre sommet des frères Coen", "ils signent leur meilleur film", "un film brillant", "les ratés sont des sujets magnifiques"... Grand Prix du Jury au Festival de Cannes 2013...

Vous pensez bien que dès le jour de la sortie, j'ai couru au cinéma...

Bien installée, une excellente place pile au milieu du grand écran, pas trop loin ni trop près, personne à gauche, personne à droite, les jambes, ça allait très bien, j'ai mis mon manteau sur le siège d'a côté pour avoir toutes mes aises, gardé mon sac sur mes genoux à cause des pickpockets, éteint mon téléphone portable... Le Paradis, c'est ici, grand écran, fauteuils gradinés, ambiance gris et rouge, la classe, petites lumières au sol pour ne pas tomber dans les escaliers, aucun mangeur de pop-corn à l'horizon, pas trop de pubs, le son est très bon, ni trop fort, ni trop faible, quelques spectateurs papotent avec leurs voisins, tout est permis quand la séance n'est  pas commencée, il pleut dehors, on est vraiment au chaud ici pour voir un chef-d'oeuvre, je ne donnerais ma place à personne...

En général, au bout de dix minutes, j'ai déjà une idée du film, bon ou mauvais, je sais ! Quelquefois, souvent même, je me suis trompée, mais je reste quand même fidèle à cette impression du début, le plan d'ouverture est très important pour installer le film dans l'émotion... C'est comme ça que j'ai attendu tout le film de Kéchiche, "La vie d'Adèle", et rien n'est venu, moi qui adore ce réalisateur, en général l'effet est immédiat, je pleure dès ses premières images tellement c'est fort (L'Esquive, La graine et le mulet...), mais pour "Adèle", je me suis accrochée au fauteuil pour ne pas partir... Mais bon, revenons à nos moutons : Inside, au début il y a l'histoire du chat qui court partout, qui se sauve tout le temps par une porte entrouverte, ou une fenêtre entrebâillée, d'ailleurs dès la deuxième fois, je me suis dit : pourvu que les fuites du chat n'alimentent pas tout le film, parce que notre héros qui s'échine à courir après, ça lasse, j'ai eu peur, rien ne s'installait vraiment, ni avec le chat ni avec le chanteur, ni avec personne d'ailleurs... Finalement, rien ne s'est emballé pour m'intéresser,  l'histoire n'est souvent qu'un prétexte pour faire du cinéma, tout comme dans les livres, c'est le style qui compte ! Dixit Flaubert qui rêvait d'écrire un livre sur rien... Monet aussi le fit très bien, regarder le temps qui passe avec les couleurs de sa cathédrale de Rouen, toujours recommencer sans changer d'objet, et à chaque fois, l'émotion est au rendez-vous... Chardin aussi nous éblouit,  il joue au bonneteau avec ses objets du quotidien, une fois ici, une fois là, et vous poussez des cris d'admiration... Ne parlons pas de tous ces peintres de la Renaissance qui ont peint des milliers de fois le même sujet à quelques degrés près de lumière... Effets garantis encore quelques siècles après...

Mais revenons encore à nos moutons...Mis à part quelques séquences de musique vraiment touchantes, notamment quand Davis chante : pour son père malade, un pur moment de douceur et d'émotion, et devant un producteur improbable, une très belle balade folk... Le reste du film ne m'a pas du tout touchée... Un brin agacée même, surtout à cause du chat qui se sauvait tout le temps, symbole fort du temps qui passe pour le spectateur ? La vie est un songe, le temps presse ?... Mais moi je me suis ennuyée ferme, à tel point que j'ai pensé partir...

Je vous avais dit, il y a quelques temps déjà, que je n'aimais pas le jazz, à vrai dire je n'ai pas pas non plus un amour immodéré pour le folk, mais ce n'était pas du tout une raison pour ne pas aller voir le film... J'y suis allée, je n'ai pas dormi mais je n'ai pas vibré du tout, la belle histoire ne suffit pas, le personnage chanteur, sans emploi, fier et certain de son talent, vivait dans les années 60 ce que certains vivent encore aujourd'hui, le système en place dans les années 2000 ne permet pas plus de faire vraiment le tri entre les bons et les moins bons, mais ça, c'est une autre chanson... L'acteur principal, et les autres, ne m'ont pas convaincue, je suis restée tout le temps extérieure à cette oeuvre, j'attendais l'étincelle : ni le jeu des acteurs, ni la mise en scène, ni la direction d'acteur, ni les belles images n'ont réussi à m'emporter... Le chat roux, peut-être ! Le chef-d'oeuvre des frères Coen, pour moi, ça sera pour une prochaine fois... J'y courrai...

Je ne voudrais pas gâcher votre plaisir...

Dépêchez-vous, il reste quelques places, même au premier rang vous serez bien...