mercredi 5 août 2020

J'ai descendu dans les jardins... Le Parc...


La fleur de la passion sent très bon

Les jardins familiaux :

Il se passe toujours quelque chose dans les jardins de la ville, chaque fois que je trouve un/une jardinier(e), j'engage la conversation, ainsi j'ai su (en cherchant un peu) que les parcelles étaient distribuées aux habitants qui en font la demande (une fois par an, il y a des listes d'attente). Je ne sais rien sur le prix de la location, mais je suppose qu'il est très léger, une association locale a la gestion globales des sept jardins communaux, ils font partie des "plus anciens" du département (création 1979). 60% des jardins du département de la Seine-Saint-Denis sont "anciens", crées entre 1910 et 1979. Dans mon département  (40 communes), il y a 70 sites (2800 parcelles) jardinés, ce qui représente environ 3500 jardiniers, je n'ai trouvé nulle part la superficie globale de ces sites sur des terrains communaux (gestion associatives pour 90%). Tous sont à but non lucratif.  Il y a donc encore des efforts à faire pour augmenter les m2 de terrains cultivables dans chacune des villes... À suivre de près, de très près...

Ainsi donc, avec la première jardinière que j'ai rencontrée, nous nous sommes interrogées sur l'histoire des quelques maisons (bicoques) particulières qui restent isolées sur le terrain, le combat a dû être difficile pour ces seules rescapées de l'autoroute qui passe tout près... Les arbres, rescapés de l'urbanisation, indiquent encore les emplacements des jardins : cerisiers, abricotiers, figuiers, pommiers, ormes, qui demeurent les gardiens de l'histoire...

Au jour d'aujourd'hui, avec la densification du nouveau "Grand Paris", nous nous rendons compte qu'il est capital de conserver ce petit patrimoine, si précieux. Le risque reste grand qu'il disparaisse petit à petit au profit des promoteurs immobiliers, qui sont à l’affût du moindre m2 à construire...

Néanmoins, je suis "descendue" dans les jardins : et j'ai admiré les nouveaux légumes fraîchement débarqués...


Les voilà



J'en rêve



Lavande bleue et tuyau jaune

Comme d'habitude, en rentrant dans un jardin familial, j'ai fait un signe de la main pour dire bonjour, mais la réponse ne fut pas à la hauteur. Qu'y-t-il ? Regardez sur la pancarte, vous saurez. J'ai lu et je n'ai rien compris, ou pas grand chose de précis, une pancarte en colère, j'ai cru comprendre seulement une chose, le jardinier s'était fait saccager sa parcelle de tomates... On lui avait abîmé son jardin ? Ce jardinier ne maîtrisait pas très bien le français écrit, ce qui fait que l'histoire triste, je n'ai pas pu en savoir plu, racontez-moi, je ne comprends pas votre pancarte ! Madame, je n'ai pas envie de parler, un autre jour, quand vous reviendrez, je vous dirai, je serais calmé... Je reste donc avec cette tristesse, car il m'avait dit dans un français impeccable : c'est mon voisin qui m'a fait ça, c'est un crime contre la nature...

Je suis donc repartie sans trop savoir à quoi m'en tenir, les dégâts devaient être importants pour lui, mais à vue de nez, je ne voyais pas grand chose de désastreux... J'ai vu aussi que les jardiniers avaient fait place nette dans le très grand abri de jardin en bois, appelé maison des convivialités, mise à leur disposition, entre les deux grands jardins partagés, pour les rencontres, les fêtes, les concours du plus beau légume, que sais-je, les anniversaires... La famille venue d'ailleurs, avec trois enfants, que j'avais vue habiter sous tente à l'entrée des jardins, sous les arbres, ils lui avaient installé de quoi dormir, la tente avait été démontée, le fil à linge ôté. À l'intérieur,  j'ai aperçu  un grand lit, les enfants jouaient devant la cabane, maintenant ils habitaient là... On ne peut pas dire, comme le jardinier en colère, qu'il n'y a pas de solidarité par ici... Attendons de voir... Pour dissiper les doutes, les coupables, où sont-ils ?

Le Parc :

Je suis allée au parc, j'ai retrouvé, découvert, des coins tranquilles, adorables, qui donnent vraiment l'impression d'être à la campagne, je me contentais avec joie de ces petits raccourcis... Quand l'espace vous manque, vous vous dites : c'est mieux que rien, et quand vous n'avez rien, vous vous dites, ça pourrait être pire... Il y a toujours un moyen de relativiser. La photographie est une menteuse, je recadre, resserre, élimine, isole les motifs les plus beaux, je ne veux pas voir plus loin que le bout de l'objectif, j'ouvre la fenêtre sur un monde escamoté, pourtant rien n'enlève mon plaisir de pouvoir faire quelques pas dans une minuscule allée bien ombragée, un chemin de maison de poupée. Le monde a rapetissé autour de moi ? Qu'importe, mon esprit reconstitue vite fait les espaces perdus... Quand je suis sur mon balcon, je me dis : quelle chance de pouvoir mettre le pied dehors, s’asseoir, et admirer le paysage, les arbres et les tours, et même la petite flèche de la Tour Eiffel qui scintille au loin, très loin, toutes les heures. Quand je suis dans les jardins, je me dis : chouette, la nature reprend vraiment ses droits, quand je suis au parc, je trouve des arbres vraiment beaux, il y a un tout petit étang pour trois canards, c'est déjà bien... Vivement la vraie campagne à perte de vue, les vaches dans les prés, les hérons des étangs, les tourterelles bruyantes, les hirondelles qui m'attendent sur un fil, les roses trémières et les amis... Du Berry !

À un détour de chemin, tandis que nous étions assises bien confortablement sur un banc du parc, mon amie poursuivait notre conversation sur le sauvetage des animaux sauvage du vaste monde, et me dit : certes, il faut sauver les espèces, mais peut-être pas l'espèce humaine ? Je n'y avais jamais pensé en ces termes, mais mon amie a peut-être raison ? De toute façon, nous n'en saurons rien, c'est dans tellement longtemps...




Le grand Parc Départemental, petites vues serrées

Je regarde avec inquiétude les immeubles se construire encore autour de moi, les grues sont autant de doigts d'honneur faits au Grand Paris, partout ces grands bras articulés barrent le ciel, forment des croix, s'entrechoqueraient à un poil prêt, toujours en rotation, dès le petit matin, mais je ne vois aucun arbre planté pour accueillir les nouveaux habitants, pour remettre du vert dans la ville. Faudra-t-il encore le réclamer à la Mairie, fonder des associations, pour demander la création de nouveaux jardins familiaux, se remettre dans un combat de proximité ? "Nous voulons des arbres, nous voulons des arbres et des roses" ! Beaucoup de gens baissent les bras, les plus anciens, dont je suis, se disent : j'ai fait ma part, je passe la main, allez les jeunes, au boulot. Je garde encore les deux yeux ouverts dans mon immeuble, c'est déjà pas si mal !

Pour ce qui est de mon artichaut, je crois que j'ai fait chou blanc ! Il ne s'ouvre toujours pas, pas de fleur, pas de photo triomphante ! La Bérézina ! Il faudra maintenant attendre l'année prochaine, mon artichaut est peut-être marabouté, on lui a jeté un sort, un mauvais ?


Mon artichaut, le 3 août 2020, toujours rien !

Mais non, ma mie, tu n'as pas su y faire, décidément t'as pas la main verte !! Je m'en moque, dès qu'un artichaut neuf se présentera, je recommence à attendre la belle fleur bleue qui doit pousser brusquement... Je ne suis pas une loseuse !

Mes amis, prenez du bon air d'été, où que vous soyez, masqués, mains savonnées... Restons prudents.  À très vite, je vous embrasse.

8 commentaires:

siu a dit…

Tout y est toujours très intéressant, dans tes articles: les jardins, le parc, les conversations... sans oublier les belles photos.
Mais cette fois il faudrait mème alerter les botanistes, pour qu'ils étudient cet "artichaut Bérézina" tout nouveau!
;-))

Marie Claude a dit…

Bien agréables ces jardins où à cette époque les légumes,fleurs et fruits explosent!
Auparavant on appelait ces lieux des jardins "ouvriers" dont l'idée avait été donnée par l'Abbé Lemire,il y a fort longtemps.D'ailleurs près de chez moi,la rue qui les accueille porte son nom.Ici aussi la liste d'attente est longue...
Jolie promenade dans ce parc ombragé.
Ah cet artichaut,je pense en effet qu'il n'y a plus d'espoir,mais un jour tu y arriveras et tu verras apparaître la belle fleur bleue!
Une période qui s'annonce très chaude,restons à l'ombre et continuons à être prudents.
J'espère vraiment que le mois prochain tu pourras nous écrire de ce Berry si cher à ton coeur!
De grosses bises (encore fraîches)du matin

Danielle a dit…

Merci chère Siu, merci :-)) Oui, il faudrait alerter les botanistes, mettre un article dans le journal, battre le rappel public, la fleur de mon artichaut ne veut pas sortir !!!

L'artichaut Bérézina est spécial !

Passe une très bonne journée, chère Siu à l'ombre et prudente, je t'embrasse fort.

Danielle a dit…

Marie Claude, les jardins "ouvriers" ont fait peau neuve ! Il y a toujours des listes d'attente si je comprends bien :-)) Mais ceux qui y jardinent sont bien heureux, sauf le monsieur qui est colère en ce moment, je vais aller aux nouvelles bientôt...

L'artichaut "peu d'espoir" aussi, un joli nom comme ; "Bérézina" c'est pas gai un artichaut qui ne veut pas fleurir, il et dur comme du bois, les carottes sont cuites !

Oui, restons à l'ombre de nos lunettes de soleil ou nos parasols...

Vivement le Berry !!!

Passe une excellente journée, je t'embrasse fort du matin.

Brigitte a dit…

Un jardin saccagé ...Quelle tristesse !C'est beau ces jardins
Belles allées et beaucoup de verdure dans ce parc et tes superbes photos comme d'habitude .
Belle journée avec la chaleur qui monte .
Je t'embrasse

ELFI a dit…

je suis comme ton artichaut.. je ne bouge pas et mon temps est tout rabougris ... mais dans 2 semaines ou 3.. une escapade dans le nord ! avant je viens lire tout tes articles que j'ai manqué... bises

Danielle a dit…

Chère Brigitte, je vais enquêter sur le saccage du jardin !!!

C'est vrai il y a beaucoup de verdure dans ce parc à la manière de la nature naturelle...

Fait chaud, fait chaud, en attendant je t'embrasse très fort. À très vite.

Danielle a dit…

Bonne lecture Elfi ! Merci d'être là, tu me manquais...

Tu as le temps jusqu'à dans 2 semaines...

Tout rabougris, ton temps ?

Je te bises fortes du soir.