lundi 24 février 2020

Le grand scarabée de la fondation Vuitton !


La fondation Vuitton - architecte Frank Gehry (Américano-canadien, 1929)

Charlotte Perriand, cette grande dame du design : il me restait seulement quelques jours avant le décrochage de l'expo, il fallait courir, et vite... Ce jour-là, il pleuvait à seaux, ventait, faisait froid, tout était contre nous, mon amie y venait pour la 5e fois, toujours avec son bel enthousiasme : et regarde là, et regarde ici, il fallait visionner partout à la fois, prendre son billet, plier son parapluie, se mettre au chaud, ouf ! Moi, j'étais heureuse, j'y venais pour la première fois, un temps de chien, tant mieux, il y aurait moins de monde... La première fois que j'avais vu le grand scarabée de verre apparaître à travers les arbres du jardin d'acclimatation, c'était dans l'hiver de 2014, j'étais une des premières sur les lieux, finalement... J'en suis restée toute chose ! Transportée immédiatement sur ses ailes...


Voilà ce que j'avais vu en février 2014, le bâtiment était bien avancé, mais pas terminé... L'inauguration eut lieu en octobre 2014...




En devenir vu par le Jardin d'Acclimatation, le scarabée fourbit ses ailes de verre...



L'animal va décoller...


L'exploitation du jardin d’acclamation (18 ha) : jouxtant la Fondation

Deux groupes : LVMH (groupe de luxe, 80 %), et la Cie des Alpes (groupe de loisirs, 20 %), investissent 60 millions d'euros dans des travaux de modernisation  du jardin, l'exploitation se fera pendant 25 ans. La ville de Paris percevra une redevance de 2 millions d'euros/an, auxquels s'ajoutera une commission de 5 % sur le chiffre d'affaires à partir d'un certain seuil de ventes. L'objectif est de faire venir 3 millions de visiteurs, au lieu des 2 millions actuels, et de hisser le jardin à la 2e ou 3e place des grands parcs de loisirs de France. Je suis contente, car s'il est prévu 17 attractions nouvelles, le petit train, la rivière enchantée et les miroirs déformants seront conservés : j'y emmenais mes enfants quand ils étaient petits !! Ils adoraient... 

L'entrée à la Fondation Vuiton ne peut pas se faire par le jardin, mais le billet d'entrée à la Fondation donne accès au jardin...

L'accès à la Fondation se fait en longeant la petite cascade qui coule en pente douce, jusqu'au sous-sol du bâtiment, c'est déjà beau dès qu'on arrive, l'émerveillement est total.





Rose II - 2007 - Isa Gensken (1948, Allemagne) - Acier, inox, aluminium laqué

Dès l'entrée, je l'avais reconnue tout de suite, malgré sa mauvaise exposition, serrée contre un petit pan de mur, trop à l'étroit, dans le hall d'entrée de la Fondation. Aucun dégagement ne permettait de la voir en entier au premier coup d’œil, il fallait lever la tête très haut : ah ! Une rose, elle n'était pas du tout mise en valeur, la même rose exactement, de la même artiste, que j'avais vue au MoMa de New York en 2014... Dans un espace à sa mesure, en extérieur, elle y était splendide !


La même rose au MoMa de New York, la perspective très large  lui donnait une ampleur incroyable

Pour moi qui venais pour la première fois ici, j'ai eu du mal à voir autre chose que le bâtiment, j'avais plus hâte de le visiter de fond en comble que de voir les œuvres de Charlotte Perriand... Mon amie m'a tirée par le bras, allez, viens, nous verrons le bâtiment plus tard. Les amis, c'est précieux...

Charlotte Perriand, architecte, associée de Le Corbusier, se spécialise dans l'architecture préfabriquée,  en 1940 elle part à Tokyo, jusqu'en 1946. Elle participe à de nombreux chantiers de reconstruction, habitations, hôpital, Cité universitaire de Paris, maison de thé à l'UNESCO à Paris, équipements des salles du Musée National d'art moderne de Paris... En lien avec Fernand Léger et Pierre Jeannenet, elle participe à des recherches photographiques sur le thème de l'art brut.

Nous avons donc la chance de voir au mur les œuvres de Fernand Léger, ce qui est un véritable bonheur pour moi... Fernand Léger m'accompagne depuis mon adolescence...





Fernand Léger (1881-1955)

La Fondation nous donne à voir Charlotte Perriand, la créatrice, sous toutes ses coutures : architecture, mobilier, aménagement, photographie, et les liens qu'elle a noués avec les artistes. Charlotte Perriand en 2020 reste moderne, terriblement inventive, son art d'habiter est encore copié, envié, admiré de nos jours, en plein dans notre époque. Moi, je l'adore !

Beaucoup trop de choses fascinantes pour ma première visite : les ailes du scarabée, les voilés d'une nef par grand vent, des œuvres en grand nombre... Quand je me suis retrouvée sur les terrasses sous la pluie battante, j'ai bien senti qu'il fallait que je revienne, pour ne plus avoir envie de tout voir en même temps... Heureusement que mon amie m'a aidée à me discipliner...


Voyez comme la grande rose d'Isa Gansken est confinée dans un petit coin combre !!

Mon amie m'entraîne : regarde, la rivière de la Fondation arrive ici, et nous voilà au sous-sol de ce bâtiment qui s'envole sous un vent fort, la rivière coule à son aise au milieu de la lumière...


La perspective des couleurs et de l'eau !


La profondeur de champs nous permet de remonter la rivière, jusqu'en haut des marches


Deux femmes, la corde et le chien - 1935 - Le Corbusier (1887-1965)


Composition avec des troncs d'arbre - 1933 - Fernand Léger (1881- 1955)


Fauteuil à dossier basculant - 1928 - Charlotte Perriand (1903 - 1999) 
Pas confortable mais tellement beau !


La cuisine d'un appartement moderne - 1929 - Charlotte Perriand (1903 - 1999)

Dans un petit espace, rien ne manque, une base chromatique réduite, mais on peut imaginer les couleurs des fruits et légumes de saison...


Charlotte Perriand (1903 - 1999) 
Un superbe tabouret, que j'aurais bien aimé caser dans ma salle de bain - 1929


Charlotte Perriand (1903 - 1999) 
Mur mitoyen (passe-plat) avec la salle de séjour,  impeccable et efficace



La salle à manger - 1929 - Charlotte Perriand (1903 - 1999)


Toutes les matières que j'aime, mais on peut imaginer l'arrivée des couleurs avec des fleurs, il est vrai que j'aurais du mal à accrocher toutes les aquarelles de ma salle de séjour sur tous ces parois de verre...


Double chaise longue - 1953 - Charlotte Perriand (1903 - 1999)

Plutôt inconfortable aussi  mais tellement belle ! Mais pour les couleurs, on peut faire confiance à Miro. 


L'hirondelle d'amour - 1980 - Détail - Miro (1893 -1983)


Miro (1893 - 1983)


Chambre d'étudiant pour la cité universitaire (pavillon mexicain) - 1952 
Charlotte Perriand (1903 - 1999)

Mais bien sûr, pas question de mettre toutes les photos des merveilles exposées, passons maintenant au scarabée de Gerhy, ouf ! Mon amie m'a emmenée sur les terrasses... Personne à l’horizon, une chance incroyable d'admirer en solo la beauté du paysage, une oeuvre magnifique d'Adrien Villar Rojas trône royalement au bout de la terrasse...


Une vue d'une terrasse, et au loin l'oeuvre du sculpteur argentin Adrien Villar Rojas

L'oeuvre de Villar Rojas  est singulière et prodigieuse, l'artiste, sculpteur argentin (40 ans) crée des sculptures monumentales formidables, j'avais vu son travail à la Biennale de Venise en 2011. Une oeuvre extraordinaire (allez voir sur Internet), j'étais heureuse d'approcher ce travail à la Fondation Vuitton, ce sarcophage minéral et végétal ne demande qu'à être examiné en détail... Placé dans l'angle, la photographie n'est pas facile...



Détail


Détail

Cette oeuvre s'appelle  Were The Slaves live (Où les esclaves vivent), 2014 elle est composée de différentes strates de matériaux organiques et inorganiques venant du monde entier, en transformation continue... Elle se compose de terre, pigments, plantes, légumes, pierres, carbone, ciment, herbes, fossiles, coraux, coquillages, pain, fruits, vêtements, chaussures... Les traces de notre monde, en somme...


Vue de la terrasse


Amis, allez voir le rayon de la tour Eiffel en haut, tout en haut...

Suite au prochain numéro... J'ai des idées, à très vite mes amis fidèles et mes passagers de hasard...


6 commentaires:

siu a dit…

Super intéressant! Encore une fois merci Danielle pour ces tours art&architecture où tu nous accompagnes... Mais pour une fois je ne suis pas d'accord avec toi: la Double chaise longue à mon avis est non seulement belle, avec ses formes et ses couleurs, mais aussi très confortable... du moins c'est l'impression qu'elle me donne, procurant tout de suite en moi l'envie de l'essayer. Et aussi le Fauteuil à dossier basculant, j'imagine que lorsque on s'y assoit on est très bien. Voilà...:-))
Par contre je te fais un aveu, mais je le dis tout bas... je n'ai jamais trop aimé Mirò.

Ciao,
gros bisous du soir!

Danielle a dit…

Bob, je vois chère Siu que nous jugeons du confort avec notre cerveau, pour le mien, je me suis dit : trop bas, trop dur, pas pour moi :-))) et toi tout le contraire :-)))

Si nous pouvions les essayer !!!

Ah bon ! Pas trop aimé Miro !!! Ne le disons à personne...

Passe une bonne journée et toutes celles qui suivent, je t'embrasse fort fort.

Marie Claude a dit…

Quel plaisir de revoir ce lieu visité deux fois.
Charlotte Pierrand, ces réalisations sont toujours d'actualité,elle avait du talent!!
Je confirme pour la rose pas du tout mise en valeur...
Heureuse que tu aies pu profiter de cette vue magnifique depuis la terrasse,sous différents angles toujours de belles photos à faire!
A bientôt pour la suite.
Belle journée
Des bises venteuses et pluvieuses du matin

ELFI a dit…

le sarcophage vaut tous les meubles design... :))) bisou

Danielle a dit…

Chère Elfi oui, le contenant vaut tout le contenu ! C'est sans doute pour ça que je ne savais même pas où jeter les yeux d'abord...

Dehors/dedans le choix est difficile sun la première visite... Au bout de 5 fois mon amie était plus disponible que moi pour Charlotte Perriand -:))) Frank Gerhy est un artiste sûr, il fait venir du monde... À juste titre !

Bravo l'artiste !

Elfi je t'embrasse fort.





Danielle a dit…

Marie Claude" je suis contente pour ta 2e visite avec mes photos :-)))

La rose n'a pas le vase le mieux adapté, mais le rayon lumineux de la Tour Eiffel est magnifique...

Je travaille à la suite, mais je ne sais pas encore quelle suite...

Mais je t'embrasse fort du soir.