mercredi 26 février 2020

Maman : fais quelques provisions ! On ne sait jamais !


Provisions de l'été dernier

Voilà donc où j'en suis de mon petit stock alimentaire permanent à la maison, rien de plus, pas d'excès... Toutes les boîtes de thon, et celles de sardines, ont été achetées aux vacances dernières, dans mon Berry presque natal, bien installée, dans la beauté et le silence, de "ma" petite ferme de campagne que je loue tous les ans, depuis 10 ans, déjà ! Chaque année je me dis : sois prévoyante, achète quelques boîtes de thon, "onnesaitjamaissileboucherestfermé" (on ne sait jamais si le boucher est fermé). En fait, depuis plusieurs années, il n'est jamais fermé en septembre, mais j'achète quand même du thon...  On ne sait...

Le vieux vélo que j'utilise sur place est vraiment pratique, deux sacoches de chaque côté de la selle,  dès que j'arrive, en avant la pédale, je peux faire mon marché ! Devant les vitrines rutilantes du boucher, le seul du bourg,  quand je vois sa viande "locale", sa charcuterie fraîche, faite maison, forcément je salive : andouillettes, boudin, pâtés, jambon sans nitrate, araignées de porc, foie de veau, sans compter les œufs frais, bio, et les envies que j'aurais au cours du mois... Je me dis :  je vais très bien me débrouiller sans thon cet automne, d'autant qu'il y a plein de jours où je ne mange pas du tout de viande...  À la fin des vacances, je remballe mon thon, allez, zou, retour à la maison !


Vue imprenable sur les sardines

Les boîtes de salsifis ne reviennent pas de la campagne, elles sont de la ville, achetées voilà déjà quelques mois, elles n'ont pas encore  bougé de place. Quelquefois, à court d'idées sur les légumes d'hiver, je me dis : si je faisais des salsifis ? Pour changer. Je ne sais pas d'où me vient cette idée, sans doute de mes souvenirs d'enfance : souvent j'avais vu ma mère éplucher ces légumes, à la fin de l'opération elle avait les mains toutes marrons et collantes, nous adorions les salsifis... Je les aime toujours...

Et puis ça change des choux, navets, carottes et fondues de poireaux, sans oublier les champignons et les brocolis... En hiver, un peu plus de variété, c'est pas de refus, mais il faut jouer serré... L'idée des salsifis en boîte est une idée neuve de ma vie d'aujourd'hui... Une révélation, puisque je n'en trouve jamais sur les marchés, je  cueille des boîtes... Régulièrement...


Stock actuel

Puis, hier, un de mes fils chéris m'a dit : maman, fais des petites provisions, le coronavirus pourrait nous surprendre, il n'est pas loin de chez nous, l'Italie est nos portes... Ah bon ! Je n'y pensais pas... Mais si, maman, il faut y penser, puisque tu vas faire des courses aujourd'hui, mets-en un peu plus dans ton sac, tranquillement, de quoi tenir un mois... Jamais, jamais, je n'ai fait de provisions, juste les confitures que je faisais lors de mes cueillettes berrichonnes : mûres bien rouges, mirabelles trop belles, reines-claudes vertes et roses, sans oublier les abricots de juillet et les oranges maltaises de février, j'en ai mis du sucre au placard ! Mais maintenant que je ne mange plus autant de sucre, même plus du tout, je ne fais plus de confitures, et mes placards restent vides...


Plus de sucre !

Bien sûr, c'est triste de ne plus faire de confitures, mais depuis : "plus de sucre", ma tension va beaucoup mieux, donc je garde le cap, je fais des compotes "nature" avec un brin de vanille. Quand je suis dans ma campagne, les fruits de saison, je les mange sans modération, je n'ai qu'à tendre la main, me hausser légèrement sur la pointe des pieds pour les attraper directement à l'arbre... Sans oublier les figues craquantes qui tombent à mes pieds à l'heure des repas, j'attends sagement février pour peler mes oranges, et je me régale... Donc en allant faire mes courses, j'ai écouté mon fils, j'ai fait des provisions, j'ai racheté une boîte de salsifis et un paquet de lentilles vertes bio, des mouchoirs en papier, du papier toilette... Je n'ai pas du tout d'idées pour les prochaines provisions...


Stock maximum pour l'instant

Je compte aussi sur mon petit congélateur pour supporter le poids de cette pandémie : le pain intégral, viande et surtout poisson, beurre, je tiendrais facilement un mois, après j'espère que nous serons sauvés du vilain virus qui, à juste titre, flanque la frousse à tout le monde. Mais pour l'heure nous n'en sommes pas là, le confinement ne sera, j'espère, pas nécessaire, en attendant c'est une grande affaire d'Etats, et de deuil déjà pour de trop nombreuses famille. Je suis triste pour toutes les victimes de tous les pays... 

Si tout cela pouvait s'arrêter bien vite... 

Mes amis portez-vous bien, je vous retrouve très vite, en pleine santé, je sais que nous sommes tous concernés, restons prudents...

lundi 24 février 2020

Le grand scarabée de la fondation Vuitton !


La fondation Vuitton - architecte Frank Gehry (Américano-canadien, 1929)

Charlotte Perriand, cette grande dame du design : il me restait seulement quelques jours avant le décrochage de l'expo, il fallait courir, et vite... Ce jour-là, il pleuvait à seaux, ventait, faisait froid, tout était contre nous, mon amie y venait pour la 5e fois, toujours avec son bel enthousiasme : et regarde là, et regarde ici, il fallait visionner partout à la fois, prendre son billet, plier son parapluie, se mettre au chaud, ouf ! Moi, j'étais heureuse, j'y venais pour la première fois, un temps de chien, tant mieux, il y aurait moins de monde... La première fois que j'avais vu le grand scarabée de verre apparaître à travers les arbres du jardin d'acclimatation, c'était dans l'hiver de 2014, j'étais une des premières sur les lieux, finalement... J'en suis restée toute chose ! Transportée immédiatement sur ses ailes...


Voilà ce que j'avais vu en février 2014, le bâtiment était bien avancé, mais pas terminé... L'inauguration eut lieu en octobre 2014...




En devenir vu par le Jardin d'Acclimatation, le scarabée fourbit ses ailes de verre...



L'animal va décoller...


L'exploitation du jardin d’acclamation (18 ha) : jouxtant la Fondation

Deux groupes : LVMH (groupe de luxe, 80 %), et la Cie des Alpes (groupe de loisirs, 20 %), investissent 60 millions d'euros dans des travaux de modernisation  du jardin, l'exploitation se fera pendant 25 ans. La ville de Paris percevra une redevance de 2 millions d'euros/an, auxquels s'ajoutera une commission de 5 % sur le chiffre d'affaires à partir d'un certain seuil de ventes. L'objectif est de faire venir 3 millions de visiteurs, au lieu des 2 millions actuels, et de hisser le jardin à la 2e ou 3e place des grands parcs de loisirs de France. Je suis contente, car s'il est prévu 17 attractions nouvelles, le petit train, la rivière enchantée et les miroirs déformants seront conservés : j'y emmenais mes enfants quand ils étaient petits !! Ils adoraient... 

L'entrée à la Fondation Vuiton ne peut pas se faire par le jardin, mais le billet d'entrée à la Fondation donne accès au jardin...

L'accès à la Fondation se fait en longeant la petite cascade qui coule en pente douce, jusqu'au sous-sol du bâtiment, c'est déjà beau dès qu'on arrive, l'émerveillement est total.





Rose II - 2007 - Isa Gensken (1948, Allemagne) - Acier, inox, aluminium laqué

Dès l'entrée, je l'avais reconnue tout de suite, malgré sa mauvaise exposition, serrée contre un petit pan de mur, trop à l'étroit, dans le hall d'entrée de la Fondation. Aucun dégagement ne permettait de la voir en entier au premier coup d’œil, il fallait lever la tête très haut : ah ! Une rose, elle n'était pas du tout mise en valeur, la même rose exactement, de la même artiste, que j'avais vue au MoMa de New York en 2014... Dans un espace à sa mesure, en extérieur, elle y était splendide !


La même rose au MoMa de New York, la perspective très large  lui donnait une ampleur incroyable

Pour moi qui venais pour la première fois ici, j'ai eu du mal à voir autre chose que le bâtiment, j'avais plus hâte de le visiter de fond en comble que de voir les œuvres de Charlotte Perriand... Mon amie m'a tirée par le bras, allez, viens, nous verrons le bâtiment plus tard. Les amis, c'est précieux...

Charlotte Perriand, architecte, associée de Le Corbusier, se spécialise dans l'architecture préfabriquée,  en 1940 elle part à Tokyo, jusqu'en 1946. Elle participe à de nombreux chantiers de reconstruction, habitations, hôpital, Cité universitaire de Paris, maison de thé à l'UNESCO à Paris, équipements des salles du Musée National d'art moderne de Paris... En lien avec Fernand Léger et Pierre Jeannenet, elle participe à des recherches photographiques sur le thème de l'art brut.

Nous avons donc la chance de voir au mur les œuvres de Fernand Léger, ce qui est un véritable bonheur pour moi... Fernand Léger m'accompagne depuis mon adolescence...





Fernand Léger (1881-1955)

La Fondation nous donne à voir Charlotte Perriand, la créatrice, sous toutes ses coutures : architecture, mobilier, aménagement, photographie, et les liens qu'elle a noués avec les artistes. Charlotte Perriand en 2020 reste moderne, terriblement inventive, son art d'habiter est encore copié, envié, admiré de nos jours, en plein dans notre époque. Moi, je l'adore !

Beaucoup trop de choses fascinantes pour ma première visite : les ailes du scarabée, les voilés d'une nef par grand vent, des œuvres en grand nombre... Quand je me suis retrouvée sur les terrasses sous la pluie battante, j'ai bien senti qu'il fallait que je revienne, pour ne plus avoir envie de tout voir en même temps... Heureusement que mon amie m'a aidée à me discipliner...


Voyez comme la grande rose d'Isa Gansken est confinée dans un petit coin combre !!

Mon amie m'entraîne : regarde, la rivière de la Fondation arrive ici, et nous voilà au sous-sol de ce bâtiment qui s'envole sous un vent fort, la rivière coule à son aise au milieu de la lumière...


La perspective des couleurs et de l'eau !


La profondeur de champs nous permet de remonter la rivière, jusqu'en haut des marches


Deux femmes, la corde et le chien - 1935 - Le Corbusier (1887-1965)


Composition avec des troncs d'arbre - 1933 - Fernand Léger (1881- 1955)


Fauteuil à dossier basculant - 1928 - Charlotte Perriand (1903 - 1999) 
Pas confortable mais tellement beau !


La cuisine d'un appartement moderne - 1929 - Charlotte Perriand (1903 - 1999)

Dans un petit espace, rien ne manque, une base chromatique réduite, mais on peut imaginer les couleurs des fruits et légumes de saison...


Charlotte Perriand (1903 - 1999) 
Un superbe tabouret, que j'aurais bien aimé caser dans ma salle de bain - 1929


Charlotte Perriand (1903 - 1999) 
Mur mitoyen (passe-plat) avec la salle de séjour,  impeccable et efficace



La salle à manger - 1929 - Charlotte Perriand (1903 - 1999)


Toutes les matières que j'aime, mais on peut imaginer l'arrivée des couleurs avec des fleurs, il est vrai que j'aurais du mal à accrocher toutes les aquarelles de ma salle de séjour sur tous ces parois de verre...


Double chaise longue - 1953 - Charlotte Perriand (1903 - 1999)

Plutôt inconfortable aussi  mais tellement belle ! Mais pour les couleurs, on peut faire confiance à Miro. 


L'hirondelle d'amour - 1980 - Détail - Miro (1893 -1983)


Miro (1893 - 1983)


Chambre d'étudiant pour la cité universitaire (pavillon mexicain) - 1952 
Charlotte Perriand (1903 - 1999)

Mais bien sûr, pas question de mettre toutes les photos des merveilles exposées, passons maintenant au scarabée de Gerhy, ouf ! Mon amie m'a emmenée sur les terrasses... Personne à l’horizon, une chance incroyable d'admirer en solo la beauté du paysage, une oeuvre magnifique d'Adrien Villar Rojas trône royalement au bout de la terrasse...


Une vue d'une terrasse, et au loin l'oeuvre du sculpteur argentin Adrien Villar Rojas

L'oeuvre de Villar Rojas  est singulière et prodigieuse, l'artiste, sculpteur argentin (40 ans) crée des sculptures monumentales formidables, j'avais vu son travail à la Biennale de Venise en 2011. Une oeuvre extraordinaire (allez voir sur Internet), j'étais heureuse d'approcher ce travail à la Fondation Vuitton, ce sarcophage minéral et végétal ne demande qu'à être examiné en détail... Placé dans l'angle, la photographie n'est pas facile...



Détail


Détail

Cette oeuvre s'appelle  Were The Slaves live (Où les esclaves vivent), 2014 elle est composée de différentes strates de matériaux organiques et inorganiques venant du monde entier, en transformation continue... Elle se compose de terre, pigments, plantes, légumes, pierres, carbone, ciment, herbes, fossiles, coraux, coquillages, pain, fruits, vêtements, chaussures... Les traces de notre monde, en somme...


Vue de la terrasse


Amis, allez voir le rayon de la tour Eiffel en haut, tout en haut...

Suite au prochain numéro... J'ai des idées, à très vite mes amis fidèles et mes passagers de hasard...


dimanche 16 février 2020

James Casebere... Une très belle surprise !


Wite Solo Pavillon - 2019- James Casebere (1953, Michigan)

Quand je descends au métro Arts-et-Métiers, j'ai mille choix d'expositions, j'ai mes petites adresses que je garde... Le centre Pompidou mondialement connu, j'y vais aussi, j'ai ma carte annuelle, et je l'use jusqu'à la corde... La petite découverte de James Casebere, je m'en félicite, ce photographe de déjà 67 ans, totalement inconnu pour moi. La beauté et le mystère de ses œuvres sont impressionnants, chaque photographie est le fruit d'un travail minutieux : construction et peinture de maquettes, photographie, puis travail de la mise en lumière et mise en couleurs par un procédé complexe de bains de gélatines... Bref ! La création est totale, la fascination, l’envoûtement immédiats : où et comment ces œuvres s’élaborent-elles ? Le mystère se dissipe peu à peu avec quelques explications sur la genèse de l'oeuvre auprès du galeriste... La beauté seule persiste, et l'intention du peintre, révélée après coup, donne un sens nouveau à la proposition pas forcément évidente au première coup d’œil, je vous la livre telle quelle, d'après la note de présentation à la disposition des visiteurs à l'entrée, les intentions du peintre, les voici : "proposer un regard critique et optimiste sur les désastres actuels liés à la montée des eaux".


Orange House on Water - 2019 - Jame Casebere (1953)

La belle surprise, totale, provient de tout ce que je vois et que je ne peux m'expliquer : les couleurs en aplat superbes, les constructions étranges, dans quelle eau trempent les pilotis ? Les reflets irréels donnent le frisson, les lumières aussi, je m'approche, je recule, le mystère demeure et la fascination aussi, tout me plait ! Les toiles sont lisses, grands formats (certaines font 2m de long et autant en hauteur), illuminées et fantastiques, où sommes-nous ? Le climat de ces maisons ouvertes à tous vents, fragiles ? Les pieds dans l'eau... C'est pourquoi j'ai voulu en savoir plus, entrer dans le mystère... Cet artiste qui vit et travaille à New York, nous invite,somptueusement,  à penser l'impensable : la montée des eaux de part le monde...


James Casebere (1953), j'ai pris la photo mais je n'ai pas retenu le nom de l'oeuvre...

Ces constructions, totalement inventées par l'artiste, mêlent ingénieusement espaces publics et sanctuaires privés des régions côtières... James Casebere n'est pas né d'hier, l'artiste s’appuie sur son goût pour l'architecture, la photographie de mises en scène, la couleur et la lumière, pour nous offrir ses œuvres magnifiques... Depuis longtemps déjà, il a une oeuvre qui est présente dans de nombreux musées dans le monde... Et moi je le découvre aujourd'hui, avec passion !!



Nalu Tan - 2020 - James Casebere (1953)



James Casebere (1953)



James Casebere (1953)


Bien sûr, par association d'idées,  je ne peux m'empêcher de penser à Venise, sous l'eau plusieurs fois par jour à la saison de l'aqua alta. Dans les prospectus touristiques, l'inondation sporadique de certains quartiers de Venise est appelée : "spectacle original", et dans les faits : "catastrophe municipale", abîmant, fragilisant tout sur son passage, les amoureux de Venise ont le cœur serré de voir un tel désastre ! Les photos, vidéos, films de la place Saint-Marc ne sont pas de belles images pour moi, elles reflètent un réel effrayant... James Casebere reste optimiste, l'expo s'appelle : On the water's edge (au bord de l'eau), comme si tout pouvait être sauvé avec calme, sérénité, ingéniosité et beauté... Cet optimisme me convient !!! Mais... Il pleut, il vente fort,  j'espère que c'est simplement de la faute à la grenouille !

Amis, à très bientôt pour une visite de la Fondation Vuitton...

lundi 10 février 2020

Du bleu, rouge, vert, gris et blanc... La nature est incroyable !



Incroyable ! Inimaginable ! Stupéfiant ! Magnifique ! Sublime !

Un oiseau de Paradis, quel Paradis ?

Voilà, vous le savez, moi qui  ne crois pas au Paradis du ciel, je pense que vraiment, le Paradis de la terre existe ! Regardez autour de vous, de près ou de loin, dans la nature, tout explose de couleurs, de formes tellement différentes, jamais, jamais je ne pourrais en faire l'inventaire, le monde reste inconnaissable, les documentaires n'en font pas l'inventaire non plus, il faudrait filmer nuits et jours, nuits et jours... Pour rendre compte ! Les documentaires de la faune et de la flore ne cessent jamais de me surprendre, moi qui ne connais presque rien de ce qui existe dans le monde... Quelquefois, je me dis : est-ce possible que ça existe, avec ces couleurs, ces formes de vies, ces formes tout court ? D'où vient que la nature soit aussi glorieusement extraordinaire, inventive, surprenante, exaltante !!!


Espèce d'oiseau peu connue ?

Quand je vois toute cette beauté qui sort de partout dans le monde, je me dis qu'il faut la préserver absolument, et comme par enchantement, toutes les créatures vivantes de la faune et la flore deviennent instantanément : mes poissons, mes oiseaux, mes girafes, mes lions... J'en suis responsable, ils sont à Nous, les Humains de la Terre... Je m’intéresse à tous, je joue mon petit Noé, je n'ai pourtant pas construit de bateau pour les sauver tous, deux par deux... Mais j’alerte, je sonne le tocsin comme je peux... Les humains restent à part, ils ne sont pas encore en voie de disparition, ce sont eux qui agissent au contraire contre la beauté de la nature, ils l’écrabouillent, la défigurent, la détruisent, la réduisent en cendres... Personne ne devrait avoir le droit d'acheter de la terre, il faudrait seulement la louer...




Ils vivent dans les mers, souvent dans le noir complet et pourtant ils jouent avec les couleurs, un cadeau du ciel !


Franchement, quelle beauté aussi celui-là : l'ange géographe, peut-on faire mieux ?

Je suis prête à réduire ma consommation pour leur laisser la vie sauve, elle a raison cette petite Greta Thunberg : il faut cesser de détruire, fracasser la nature, elle pleure, elle s'énerve, elle nous interpelle passionnément du haut de son jeune âge, les médias l'ont prise en écharpe pour nous faire la morale...


Et celui-là...


Touchant, le regard du grand singe ! Qui disparaît lui aussi, quel ravage...


Dommage que le règne animal, les fleurs et les arbres, victimes de la destruction, ne puissent pas s'exprimer, crier : sauvez-nous, nous allons disparaître, nous sommes vos amis... Que deviendrez-vous, les humains, sans nous ?

La Nature et tous ses habitants, jamais on ne pourra faire mieux !

Mes amis de toujours, aux lecteurs qui passent par-là, à bientôt...

jeudi 6 février 2020

La Fontaine-de-Vaucluse, bouillonnante !!!


Sur le chemin de la Fontaine-de-Vaucluse (novembre 2019)

Tout le monde est prêt ? Bonnes chaussures, bien doudounés, en voiture, Simone ! Il fait beau mais frisquet, nous profitons de mon séjour en Avignon pour pousser un peu plus loin...

Un peu plus loin, c'est la campagne qui commence, et c'est toujours un enchantement de la voir se profiler. La saison était idéale pour les couleurs, le graphisme élégant des branches dénudées, un régal, les contre-jours admirables se formaient entre les dernières feuilles des arbres et en remontant à la source de la Fontaine-de-Vaucluse, le soleil dans le dos, je voyais les effets merveilleux des transparences colorées qui surgissaient à chaque pas...


La roue tournait dans le sens des couleurs, il fallait sans arrêt se tenir prêt pour la photo !

Ce que je ne manquais pas de faire, comme tout le monde ! Les paysages étaient si beaux cet automne... Je n'avais pas pensé à la foule que les couleurs, et surtout la remontée des eaux à la Fontaine-de-Vaucluse, faisaient venir in situ pour se régaler de toutes ces vues incroyables...

Les couleurs, les arbres immenses, surtout les vieux platanes qui bordent la Sorgue, attiraient un nombre incroyable de visiteurs, nous marchions en processions avec génuflexion/appareil photo ou téléphone à chaque point de vue... Bien plus tard, j'ai su qu'il y avait sur l'autre rive de la Sorgue, où la foule grimpait pour voir l'embouchure de cette rivière en crue, un jardin appelé "Jardin de Pétrarque", où il n'y avait personne, seulement de très vieux platanes extraordinaires... Pour ma prochaine visite...



L'eau bouillonne à grand bruit

Tout le long du chemin qui nous permet d'arriver à la source de la Sorgue, la merveilleuse nature défile sous nos yeux, le monde s’agglutine le long de la rivière, joyeusement. J'imagine l'été, avec toutes les baraques de consommation ouvertes, quelle ambiance il doit y avoir dans ces lieux qui n'en demandent pas tant... Aller à la source de la Sorgue est un pèlerinage qu'il vaut mieux subir en automne, hiver, qu'en plein été... La montée se fait en groupe compact, chacun doit trouver son petit trou pour faire la belle photo, l'eau fait entendre sa belle voix, forte, impressionnante... Les photos se font toutes seules, il suffit d'appuyer sur le bouton, sans rien faire d'autre, la beauté est à portée de main...


À grands fracas... Belle comme le jour !


Les bars, restaurant, souvenirs pour touristes, alignés jusqu'au bout, je ne voudrais pas m'y trouver l'été... L'environnement est grandiose !



Près de la source, l'eau prend un élan inattendu...



Elle caracole...


La foule est dense, mais rien sur la photo ne le montre, c'est le moment de vous parler des arbres qui bordent la montée à la source, ils n’intéressent pas grand monde, c'est la source qu'il faut voir. Parfait pour moi, je peux faire des prouesses entre les énormes platanes sans doute plusieurs fois centenaires, éblouissants même sans feuilles, on peut voir la puissance des branches, la fuite des racines à fleur de terre, prenant leur vivacité directement dans l'eau, comme des trompes d'éléphants qui boiraient à la rivière...


Voyez leurs veines qui serpentent...


Elles s’abreuvent directement à la rivière

Je me souviens, il y a maintenant de nombreuses années, mon frère aimait bien regarder les mains très fines de notre mère, elle était arrivée à l'âge où les veines sont de plus en plus visibles sur la surface des mains, tellement la peau s’était affinée dans le même temps. Il faisait rouler sous son doigt les grosses veines mobiles, et tout le monde trouvait ça très beau... Maman se laissait faire, avec le sourire, aujourd'hui ce sont nos mains qui montrent leurs veines... Les vieux arbres au bord de l'eau trônent comme des châteaux, forts encore, personne ne semble leur prêter assez d'attention, non, les gens montent à la source... Les rois des forêt sont nus, mais voyez leur stature, leur élégance, leur beauté, tout simplement...





La Fontaine-de-Vaucluse vaut le détour rien que pour ses platanes

Des trésors inestimables, j'avais déjà hâte de les revoir, à la descente, je tournais autour, je n'en revenais pas de leur taille, leurs belles écorces leur allaient comme un gant. j'étais finalement contente du peu d'intérêt qu'on leur accordait, je les avais tous à moi...


 Ils sont magnifiques

On devrait leur donner des noms, connaître leur date de naissance, ils ont déjà eu le baptême républicain directement dans la Sorgue, les paysans donnent bien des noms à leurs vaches, malgré les numéros. Les arbres anciens ont tous leur personnalité, ils nous donnent tant, l'air que nous respirons, la beauté que nous recherchons, l'apaisement pour certains, les perchoirs pour les oiseaux, les fleurs, les fruits, les feuilles, leurs bruits dans le vent... Et dans leurs ombres, nous aimons la fraîcheur, ils inspirent depuis des temps et des temps les peintres, Nicolas Poussin (dans la peinture occidentale) que j'ai appris à aimer : il donne aux arbres le prestige qu'ils méritent, les arbres prennent tout l'espace dans le Paradis ou le Printemps (17e siècle), et avec 1000 ans d'avance sur l'Occident, la peinture chinoise avait déjà ses maîtres... 


Le Paradis ou le Printemps - Nicolas Poussin - 1594-1665

Voilà, un peintre qui ne cherche pas d'histoires, il peut servir tout le monde... Avec Dieu ou sans Dieu, de toute façon ses arbres restent les gloires du paysage !


La garde royale veille, mais attention, les arbres aussi sont en danger !

Quand on arrive à la Fontaine-du-Vaucluse, le village, étouffé par le stationnement des voitures, en voyant le gros platane défiguré par la boîte aux lettres jaune, les deux roues, les panneaux de circulation et les touristes, on sait déjà qu'il va y avoir des choses extraordinaires à regarder... L'énorme platane donne le ton : ici, regardez bien, tout est beau ! Prenez le temps...


À l'entrée du village, le platane donne le ton !

Mes amis de toujours, de passages et de hasards, à très vite... Prenez le temps...