lundi 30 décembre 2019

Le bras de fer pour l'arbre de Noël...


L'arbre de Noël de mon immeuble

À première vue, vous n'imaginez pas le branle-bas de combat que fut l'installation de notre bel arbre de Noël : comme une guerre des tranchées, mais en temps de paix paisible ! À la place des fusils, des mousquets, des lance-pierres et des catapultes, nous avions sorti les points d'interrogation... Tu as vu l'arbre de noël ? C'est à qui ? Je ne sais pas, et toi, lui, elle, eux ? Ben oui, c'est à qui ? J'avais même entendu dire : c'est pas ma religion, et je m'étais dit, moi qui n'ai pas de religion : j'aime bien l'arbre de Noël pour passer d'une année dans l'autre, pour les enfants, c'est un joli signe d'allégresse, un beau signe naturel qui sent bon... Tout le monde fut d'accord...

L'arbre de Noël avait fait son apparition bien avant le 25 décembre, tout emmailloté dans son filet de protection, un grand arbre, tombé du ciel, personne ne savait d'où il venait...

Chacun y allait pour interroger le mystère de l'arbre du hall, moi j'ai pensé très vite que c'était notre bailleur qui avait fait une petite livraison, il le faisait de temps en temps, et tout le monde était content. Revenait à la gardienne et aux locataires de le garnir des belles couleurs et des clignotements de Noël.

Plusieurs jours se sont passés, sans que justement rien ne se passe. Les anciens de l'immeuble (les fantassins de la convivialité) se posaient des questions. Forcément, le sapin n'était pas venu tout seul ! De qui provient le cadeau ? Qui va le décorer ?




Bon, écoute, si notre chère gardienne ne le fait pas, on va s'y mettre, tu as des boules ? Des guirlandes en rab ? Quand tu auras le temps, je viens t'aider... Et toutes ces paroles revenaient dans le hall de la maison par ricochets... Boules, guirlandes, déco, on ne peut pas le laisser là tout nu, attendons la semaine prochaine, notre gardienne sera là... Boules, guirlandes, déco... Tu penses qu'il faut le laisser là dans le coin ? Et s'il était à quelqu'un ? Mais non, voyons, ça ferait longtemps qu'il l'aurait réceptionné... Oui, tu as raison... Mais en l'absence de notre "ange-gardienne": c'est le nom que je donne à ma gardienne, avec celui de "belle andalouse"... Dès que je passe le pas de sa loge pour l'embrasser comme du bon pain, je lui dis : alors, la belle andalouse comment allez-vous ? Elle va toujours très bien, jamais une critique, jamais une plainte, elle rit aux éclats... Et j'adore son rire plein d'éclats... Ne changez jamais, Danielle, restez comme vous êtes, portez-vous bien, j'y tiens... J'entrais avec le sourire et je sortais toute aussi gaie, notre" ange-gardienne" veillait au grain de la bonne entente, de l'oreille attentive, jamais de ragots... Notre ange-gardienne serait notée par TripAdvisor 10/10... La belle andalouse qui porte un beau turban comme beaucoup de dames dans ma tour, a l'humour qu'il faut pour faire face à toutes les situations...



Le sapin emmailloté dans son filet est resté serré dans ses épines une semaine. Il va s’abîmer ! Non, on va s'en occuper, nous étions plusieurs sur le coup, on allait agir, les boules par ici, les guirlandes par là... Nous nous étions déjà réparti les tâches, pas compliqué d'accrocher des boules, des guirlandes, on en a vu des actions collectives plus difficiles à entreprendre... Oh la, oui !

Les jours sont passés, et un matin, en sortant de l'ascenseur, je l'ai vu décoré de belles boules rouges et blanches, décor design, sans prétentions, mais beau !


L'arbre tout décoré

Ah ! C'est chouette, qui a décoré l'arbre ? Ma voisine qui savait : c'est la gardienne ! Mais les boules, qui les a achetées ? C'est la gardienne, elle en avait mis aussi sur un petit arbre synthétique clignotant à l'intérieur de sa loge, nous étions cernés par une forêt d'arbres de Noël...

Quand je suis rentrée dans sa loge, pour l'embrasser comme du bon pain, elle m'a dit : j'en ai mis 39... Et depuis, quelqu'un a rajouté une guirlande clignotante, on a même changé de place notre bel arbre pour le mettre encore plus en valeur, et faciliter le nettoyage du hall.

Le bras de fer s'est dissout dans la bonne volonté, le rayonnement de Noël auquel personne n'échappe nous a tous rassemblés, les croyants de religions différentes, les pas croyants, la guirlande rouge qui clignote sans s'arrêter de jour comme de nuit est un signe réconfortant, comme des clins d’œil...

Joyeux Noël est passé, bonne année mes lecteurs fidèles, mes abonnés, mes visiteurs de hasard : SANTÉ, BONHEURS, PAIX, RESPECT ET BIENVEILLANCE, AMOUR, AFFECTION... Je vous donne rendez-vous en 2020 !!!




vendredi 27 décembre 2019

Mon blog vous donne du fil à retordre ! Au secours !!!


Mes chers abonnés, mes amis, Blogger (mon hébergeur) ne permet plus que vous receviez mes publications, et je dois dire que je ne sais pas trop quoi faire ! Je ne suis pas fortiche en informatique, et je ne sais pas comment trouver la solution pour que vous les receviez régulièrement, au fur et à mesure que je les publie...

La difficulté de réception provient des nouvelles lois régissant le droit (légitime) pour les particuliers de refuser ou d’accepter de recevoir des notifications de sources différentes, dont mon blog... C'est donc uniquement un problème d'informatique... Mais l'informatique, c'est tout un monde... Inconnu pour moi !

Mes amis, mes fidèles, je vous en prie, si vous souhaitez continuer à lire mes Merveilles, pour l'instant, allez directement sur l'adresse de mon blog (vous pouvez aussi me mettre dans vos favoris, c'est facile) :


Si vous recevez des demandes de réinscriptions, je compte sur vous pour les accepter ! Je compte aussi sur vous pour ne pas vous décourager (comme moi)...

J'ai songé aussi à trouver un hébergeur plus "facile à vivre", pour les gens que mon blog intéresse... Je cherche...

Je compte aussi sur vous pour m'aider, si vous le pouvez...

À très vite, mes amis... Et merci, merci, merci... D'avance !

Le prochain post sera musclé : Bras de fer pour l'arbre de Noël !!

mercredi 25 décembre 2019

Mon cinéma !


Images toutes empruntées sur internet

Mon cinéma ne fait pas son cinéma comme tous les autres ! J'y vais souvent, car il n'est pas cher du tout, surtout pour les retraités... Il est très grand, assez grand pour accueillir confortablement les gens pour le thé, le café, les biscuits, pas de popcorn, pas question de faire crac-crac pendant le film... À des prix très abordables... Il suffit que je me dise : tiens, je vais aller au cinéma, si je ne me trompe pas d'heure pour la séance, ou de  jour, 99 % du temps j'ai bon !

Mais quelquefois, à la tête du caissier ou de la caissière, je vois tout de suite que je me suis trompée, et quelquefois je peux changer immédiatement de film, car il y a de nombreuses salles qui ne passent que des bons films... J'ai donc l'embarras du choix...

Il y a même une petite bibliothèque accessible à tout le monde, pour passer le temps d'attente... Quelquefois même, quand je suis très en avance, je relis le programme pour la 15e fois... Je découvre toujours un détail qui m'avait échappé...

Souvent j'emporte mon cordon de batterie pour mon téléphone, et je me branche en direct sur les nouvelles du monde, il y a des prises partout... Mon cinéma est très connecté...

Quand je suis très, très, très en avance, je fais un tour dans les magasins qui se trouvent aux abords du cinéma, je fais ma consommatrice invétérée, le plus souvent je regarde et je n'achète rien...


Aller au cinéma est toujours resté un plaisir, qui n'a jamais diminué depuis mon adolescence... Quand j'ai beaucoup de retard sur les sorties nationales, je peux y aller une fois par jour pour me rattraper... Le grand écran est mon ami ! 

Quelquefois quand même, je m'agace, quand je vois les enfants faire quartier libre dans le cinéma, comme s'ils n'avaient pas de parents pour veiller au grain : ils se battent, crient, courent dans tous les sens, font grand bruit sans que personne n'intervienne... Je fais ma bougonne dans mon coin, mais ça ne change rien, le calme revient quand l'heure de leur séance approche, ouf ! À part ça, mon cinéma est parfait.

En revenant de mon séjour en Avignon, j'avais accumulé beaucoup de retard : Les éblouis, France - Sarah Suco, thème : les sectes, passionnant ! Gloria MundiFrance - Guédiguian, thème : tout va mal, dans les vies des gens et dans la société, pas d'issue, bien garder le moral en sortant, j'ai beaucoup aimé, j'ai gardé le moral ! Les Misérables, France - Ladj Ly, thème : la brigade anti-criminalité de Montfermeil fait son boulot (?) dans le 93 entre les groupes du quartier, un film qui n'est pas manichéen, pas que de bons policiers, pas que de bons samaritains dans les quartiers, en sortant, on réfléchit, comment faire pour que ça aille mieux ? Pahokee, une jeunesse américaine, USA - Iveta Lucas, Patrick Bresna, thème : immersion sans commentaire dans une petite ville de Floride (6000 hab.), le spectateur est seul, un peu à la manière du documentariste F. Wiseman, l'Amérique profonde, la jeunesse ne va pas si bien que ça. Passionnant ! Talking about Trees, Saoudien - Suhaib Gasmelbari, thème : comment de vieux cinéastes saoudiens essayent de réaliser une projection dans la capitale Khartoum, dont toutes les salles ont été fermées, par le pouvoir politico-religieux, un peu longuet, mais très intéressant. Seules les bêtes, France - Dominik Moll, thème : polar super alambiqué, trop peut-être, on attend la pirouette, les acteurs ne sont pas géniaux, bref, aucune émotion ! Le petit dernier pour la route, Lilian, Autriche - USA - Andreas Horvath, thème : d'après un fait divers de 1927, une jeune femme marche d'Est en Ouest, départ NY arrivée espérée : Russie, par le détroit de Bering, après un an de marche à pied, elle disparaît... La jeune actrice ne dit pas un mot et nous la suivons dans sa marche solitaire, démunie, et mortelle... Très prenant, un petit côté docu dans un pays presque inconnu... Un très bon film. Une vie cachée USA - Allemagne - Terrence Malick, thème : inspiré de faits réels, un paysan autrichien refuse de se battre aux côtés des Nazis, jusqu'à la mort ! Un homme libre, un héros méconnu ! Magnifique film qui me poursuit...


Pour ma dernière séance avec le film Lilian, la rigolade a commencé pendant la pub, des pubs un peu racoleuses, un peu glamour, un peu ridicules, un spectateur prit à partie la salle en intervenant d'une voix forte : on a compris, on a un cerveau, c'est pitoyable, on est obligé de regarder ça ? Chacun en souriant se demandait si le rouspéteur allait continuer de donner son avis pendant le film ! Il va continuer de jacter comme ça pendant le film, répond immédiatement mon voisin ? Suspense torride, et bien non, il n'a pas jacté, pas jacté du tout, un silence impressionnant nous permit de suivre pas à pas, saison après saison, le calvaire de Lilian...

Mes amis, mes passagers, mes lecteurs de hasard, à très bientôt dans la nouvelle année...

mercredi 18 décembre 2019

Parlons-nous (5)... Les amoureuses de l'hôpital...



Toutes les images sont empruntées sur internet

Avoir rendez-vous à l'hôpital, c'est pas rigolo, on se fait des cheveux, on tremble, on a peur, même de rater son tour...

Je ne sais pas si je peux aller faire pipi maintenant... S'ils m'appelaient ? Alors, j'avais rendez-vous à 11h, mais c'est passé depuis longtemps, la porte claque, encore et encore, et ce n'est pas encore mon numéro...

Dans l'hôpital où je vais pour me faire suivre régulièrement, comme un bon petit soldat, je suis comme chez moi, je n'ai plus peur, je connais tous les guichets, toutes les portes, tous les services qui accueillent avec le sourire, mon hôpital a le sourire...

On peut prendre un rendez-vous très longtemps à l'avance, c'est pratique, quand je sors de ma visite de contrôle, bien contrôlée, je ne me sens pas seule, je sais à quoi m'en tenir, où et quand il faudra que je revienne, les mains dans les poches... Allez, les amis, à la prochaine !

Mon hôpital n'est pas loin de chez moi, je peux y aller à pied, même quand il pleut, petite promenade de santé, c'est le cas de le dire !



Cette fois-ci il y avait du monde, plein de monde, peut-être que tout le monde voulait se faire contrôler avant les fêtes, pour être tranquille à table, manger de tout et n'importe quoi ? Je ne sais pas, pour moi ça tombait comme ça. J'avais emporté un livre, et je savais que mon fils viendrait me rejoindre à l'heure de mon rendez-vous, alors ça, je peux vous dire que ça rend heureux dès le début. Il viendra, il sera là, le bonheur est au rendez-vous, j'ai du mal à expliquer ça ! J'avais tout en main, mon numéro d'appel, mes petites étiquettes avec mon nom, ma date de naissance, mon adresse, à coller sur l'ordonnance, le prochain rendez-vous... Les petites étiquettes, il faut les demander au guichet central avant toutes choses, la seule chose que ne connaît pas la petite étiquette, c'est combien je suis heureuse d'attendre mon fils qui ne doit pas tarder à arriver !

Au monsieur qui est en chaise roulante et qui attend comme tout le monde, bien patiemment, on lui demande s'il veut de l'eau, un journal, la personne qui l'accompagne fait bien attention à lui, je trouve ça vraiment bien.



Il y a des gens qui sont un peu plus tristes que d'autres, à l'hôpital il faut de tout pour faire le monde qui attend son tour.

Et les voici, ces deux amoureuse, pas du tout amoureuses, mais la mère et la fille, ensemble, elles se tenaient serrées l'une contre l'autre, elles se tenaient par la taille, leurs têtes un peu penchées sur l'épaule de l'autre, comme pour prendre une belle photo de studio, on ne pouvait savoir qui des deux était la plus mal, qui était malade, qui soutenait l'autre, qui accompagnait l'autre, elles allaient au même pas, en cadence. Je les ai appelées les amoureuses, car je voyais bien qu'elles s’aimaient beaucoup, aucune des deux ne pouvait tomber, elles étaient soudées comme du bronze... J'en ai eu les larmes aux yeux !

Et puis mon fils est arrivé, et l'hôpital s'est transformé en bonheur... Je n'étais pas encore passée, on a pu papoter un petit peu, s'installer un peu mieux, poser les manteaux, déplier les journaux, ouvrir les téléphones, comme dans un salon, quand mon numéro s'est affiché, j'ai dit : à tout de suite, je suis si contente que tu sois là...

Tout va bien, madame, je vous revois dans... Une éternité ! Je ne pensais plus qu'à une chose, aller manger un petit morceau dans un petit resto du coin, bras dessus bras dessous, et la vie continue... Il y avait un je ne sais quoi dans l'air qui scintillait, comme les décos de la ville, posées depuis longtemps pour nous faire voir la vie en rose ! 



La fête foraine à la Villette (16/12/2019)


Mes amis, mes passagers, je vous souhaite de belles fêtes de fin d’année, bien scintillantes, bien affectueuses, bien marrons glacés... Pleines de belle santé pour vous et autour de vous ! J'espère aussi que 2020 sera plus protectrice, pacifique, plus humaine pour tous !

samedi 14 décembre 2019

Parlons-nous (4)... Le p'tit thé...


Le p'tit verre de thé

Qui n'a pas dit un jour à ses amis, à son ami(e) : venez, viens donc boire un p'tit thé ! On parlera, tu me raconteras, je te mettrai au courant, on sera bien, on prendra tout notre temps... Moi, je suis une adepte fervente du p'tit thé ! C'est moins compliqué qu'un déjeuner, pas de préparation, on n'a besoin de rien d'autre que d'être là à l'heure qui convient, tout au long de la journée...

La contraction intentionnelle du petit thé en p'tit thé, représente pour moi une marque d'affection : plus petit, plus gentil, plus confidentiel, plus décontracté, plus intime ! Je ne ne sais pour vous ? Un p'tit thé, c'est un vrai moment de rencontre, pas de table à débarrasser, pas la pression d'un repas à concocter, pas de vaisselle, juste un plateau, du bon thé, un p'tit gâteau si besoin, mais pas obligatoire, rien que toi et moi, ça suffira. Ça remplace un bon feu de bois, mais j'ai vécu des p'tits thé avec feu de bois divins, rien n'est définitif, pas de règle non plus, c'est chacun pour l'autre... Peut-être aussi qu'en vieillissant, je vais vers le plus simple, le plus immédiat : dis donc, quand tu auras cinq minutes, viens donc prendre un p'tit thé ! Le p'tit thé peut se servir aussi avec des sachets avec la petite ficelle, au lieu du bon thé, en vrac, tellement plus parfumé, mon préféré, mais, avec les sachets, il y a le choix, je l'ai déjà expérimenté avec succès... C'est bien aussi !

Ce qui compte le plus finalement, c'est d'être ensemble !


La boîte à thé, très important la boîte à thé

Bien sûr, dans le p'tit thé, tout doit être beau ! Un bon moment doit être aussi un beau moment, mais pas trop sophistiqué non plus (pour moi). Je me souviens des p'tits thés tout simples chez une amie, j'adorais la petite tranche de citron déjà découpée sur une petite assiette, qu'elle s'empressait de m'offrir, tu prendras un peu de citron ? Bien sûr ! Le p'tit thé a son rituel : il faut chauffer l'eau, choisir le thé, s'installer confortablement, et hardi petit, c'est parti...

Le p'tit thé peut être gourmand : des petits biscuits, une tarte faite maison, du chocolat, ou rien que du thé...


J'ai sorti les belles assiettes

Cette photo, je l'ai prise un jour de p'tit thé avec petite tarte maison sans sucre, j'avais remplacé la farine par de la poudre d'amandes, et aucun sucre sur les poires découpées directement sur la pâte... Délicieux ! Le p'tit thé libère la parole, facilite les confidences, crée un moment de détente véritable, rien d'autre à faire que de boire de l'eau chaude, on peut s'en aller quand on veut, ou rester jusqu'à la nuit, le temps de l'horloge est celui des cœurs...

Souvent, le temps de remplir les verres peut interrompre le fil, il faut bien choisir son moment, comme sur une portée de musique, les notes ne se valent pas, une parole n'en vaut pas une autre, un regard non plus... Alors, un geste !

Un p'tit thé se termine rarement en dispute, vous avez remarqué ? C'est un morceau choisi, comme une poésie, ni trop court, ni trop long, c'est comme on veut, le thé se mélange aux paroles, les délaye, pas de ballonnement, l'estomac ne se plaint jamais, tout est léger dans le p'tit thé.

Ce qui ne veut pas dire que ce qui est léger est futile, absolument pas nécessaire à la bonne amitié, non ! J'ai connu des p'tits thés puissants, émouvants et comment ! 


Le petit gâteau maison

Avec ma chère voisine, nous disons souvent : mettons nos pendules à l'heure, tu serais libre quand ? Et le jour choisi tombe à pic, l'heure aussi, nous avons mille choses à nous dire, toujours mille choses à dire... Je me souviens des photos à regarder directement sur le téléphone ou l'appareil photo, bah, ça aussi, il faut le vivre, rester dans le temps de l'autre, ne pas se presser, c'est le credo du p'tit thé.

Je me souviens d'un beau dimanche de campagne, avec mes amis des étangs et des arbres, nous avions pris beaucoup de temps pour le p'tit thé d'après déjeuner, et nous avions décidé d'aller faire un tour, pas très loin, voir quelques églises, des maisons anciennes, les paysages d’automne du coin. Au retour, mon ami a dit : si on avait su qu'il y aurait tant de choses à voir, si belles, on n'aurait pas "perdu" deux heures pour le thé. C'était sa façon à lui de dire combien il avait aimé, apprécié cette promenade, vu tant de choses passionnantes, pas très loin de chez lui... Un beau dimanche à la campagne...


Le p'tit thé au grand complet

Le p'tit thé, c'est toujours un bon moment de la journée, on s'assoit, on boit, on parle, sans fin ! Je me souviens aussi des p'tits thés que je prenais avec ma mère quand elle était déjà très âgée, on prenait le temps de détricoter des moments entiers de nos vies, comme ma maman était une personne optimiste, qu'un projet en cachait toujours un autre, nos conversations étaient sans fin...

Beaucoup de mes amies ont leurs p'tits cafés, même bonheur, même attention, même confidences mais... Si ça ne te dérange pas, je préfère le thé, ma belle ! Voilà que j'imposais doucement ma boisson préférée, pas de problème, c'est tout comme tu veux... Et je me glissais dans la douceur du thé, comme une Japonaise l'aurait fait le plus naturellement du monde !

Mes amis, cultivez les boîtes de thé dans vos tiroirs et placards, et téléphonez à vos amis pour le p'tit thé, vous serez conquis, si ce n'est déjà fait depuis longtemps...

Mes amis, mes passagers, à très vite, entre mes lignes et mes images...

vendredi 13 décembre 2019

Parlons-nous (3)... La Haute-couturière...



Dans ma tour il y a une fée féerique, avec qui je suis amie. Tout le monde la connaît et elle connaît tout le monde, elle ouvre sa porte à Pierre, Paul, Jacques, Karim et Fatima... Un service ? Ben bien sûr, entrez, entre, tu peux me garder mon chat ? Bien sûr... Mes plantes ? Bien sûr... Mes clés ? Bien sûr... T'as pas un peu de farine, du sucre, des œufs ? J'vais voir, bouge pas. Dis-donc, tu peux me garder mes paquets de Noël pour que les enfants les voient pas ? Bien sûr... Ainsi de suite, ça n'a pas de fin... C'est la seule fée que je connaisse qui est vraiment fée !

Mais elle est encore plus formidable que cela, je le savais, mais pas dans le détail. Pour les détails, c'est toujours autour d'un thé bien chaud que nous nous les racontons.

Dis-moi, mon amie, si tu me racontais ce que tu faisais dans cette grande maison de couture où tu as passé tant d'années ? Mon amie a sorti ses aiguilles, ça partait dans tous les sens... Dis-moi tout du début !

Au début, elle est est allée à l'école, dans le même temps elle apprenait la pratique chez une couturière, après elle a encore travaillé dur pour passer des diplômes, il fallait montrer vraiment patte blanche pour rentrer dans la Grande Maison... Elle a été choisie...


Tu savais tout faire ? Tous les tissus, les broderies, les paillettes ? Les pantalons aussi ? Oui, tout, tout, tout, je suis rentrée première main et je suis allée jusqu'au cinquième échelon. Incroyable ! Et c'est quoi, le cinquième échelon ? Il faut savoir faire quoi ? Tout ! Au cinquième échelon, tu peux faire seule l'entoilage directement sur la personne, dessiner le patron, le couper, le coudre de A à Z, et aller faire l’essayage sur la cliente. Incroyable ! Dans la maison de couture où j'étais, nous avions droit à des cours de savoir vivre... Ah bon ? Pour quoi faire ? Et bien, quand tu arrivais chez la cliente, si elle t'invitait au petit déjeuner, il fallait connaître les bonnes manières, garder la bonne distance, beurrer tes tartines, boire ton thé, tout ça... Tout comptait pour la maison de couture !

Après, j'étais sur les défilés... Incroyable, raconte ! Et je buvais ses paroles...



Sur les défilés, il arrivait toujours quelques chose, il fallait être prête à rester toute la nuit pour re-défaire une manche, réduire une taille, quelque fois même les mannequins défilaient avec les aiguilles qui piquaient, chacune avait son portant où étaient rangées toutes les affaires qu'elle porterait : robe, chaussures, accessoires, bijoux, chapeaux, dans l'ordre... Il y avait des paniques...

Tu as eu des péripéties ? Oui, bien sûr, un jour j'avais cousu une veste pour un grand chanteur de rock, et comme j'avais cousu les manches à l'envers, tout le spectacle il a dû mettre les bras à l'arrière, toute une histoire, après on a bien ri de l'aventure, mais sur le coup t'en mènes pas large. Un autre jour, j'avais cousu des strass sur un revers de Johnny Hallyday, mais pas assez solidement, elles ont sauté les unes après les autres quand il chantait... Oh ! la rigolade... Des grands moments...

J'adore que tu me racontes tes aventures de grande couturière, très grande couturière ! J'avais gardé de bonnes relations avec une cliente très très gentille, elle m'avait proposé sa maison secondaire pour les vacances, sans bourse déliée, très chouette, on étaient devenues copines. Je suis aussi allée habiller une cliente qui avait l'habitude de grossir ou de maigrir d'un évènement à l'autre, j'allais faire les reprises à chaque fois, la grande vie, tu vois !

Oui, je voyais bien qu'elle connaissait la musique, qu'elle avait vécu des milliers d'aventures, qu'elle avait adoré ça, alors quand elle voulait (toujours) me montrer comment on cousait un biais à la main je disais : oui ! Tu me montres juste, le geste, la façon de faire et pour finir, elle me disait : bon, tu me laisses ça je vais le démarrer, elle avait repéré que j'avais deux mains gauche pour les beaux ouvrages. Mais dès que je faisais quelque chose, elle ne tarissait pas d'éloges pour mes mains adroites : c'est très bien, bravo, tu te débrouilles très bien, elle le disait avec une telle conviction que je la croyais, je montais d'un cran dans la profession !




Mon amie la haute-couturière n'a pas terminé son récit, je voulais en savoir toujours plus, nous aurons d'autres tasses de thé à siroter et ses défilés défileront sous mes yeux... J'ai des tas de questions à lui poser, et elle a des tas de sourires pour y répondre. Vous imaginez avoir sous la main une cinquième main, quelle chance, si je ne vais pas avancer beaucoup dans ma couture, la joie sera au rendez-vous et je saurais tout, presque tout... Merci mon amie, au Japon nous t’appellerions : Trésor National Vivant...

Tu reprendras bien un peu de thé avec une rondelle de citron... Je trouve vraiment qu'elle a de l'élégance, de la classe !

Mes amis, mes passagers, revenez vite aux autres mots, je vais bien les ranger pour ne pas en oublier... À très vite...

mercredi 11 décembre 2019

Grimpons aux arbres d'Avignon...


Comme au théâtre, cette belle place pourrait parfaitement servir de décor naturel

Pas de problème pour y donner le Misanthrope, ou un drame contemporain, il suffirait simplement d'installer des sièges (et d'offrir un autre parking aux voitures...), le plateau est prêt ! Combien de fois suis-je passée devant, aveugle, dans cette petite rue, parallèle à la célèbre rue des Teinturiers et ses roues à eau...

Ouvrons nos yeux, l'instant présent nous réserve souvent des surprises. Un jour, en passant par ici, cette évidence m'est apparue, la place avec tous ses arbres penchés par le vent, un peu dansants, chavirés, les petites marches qui mènent au plateau, nous y étions... Il faudrait songer à y faire du théâtre en plein air, dans la douceur de l'été, tard le soir, comme au Palais des Papes...

Un peu plus loin, après ce théâtre de rue, il y a un platane qui se dresse dans toute sa majesté, un pied énorme, des branches qui vont jusqu'au ciel, il faut le saisir entre deux rangées de maisons, on n'a pas songé à lui quand on a construit... Il a l'air tout coincé, ce roi des arbres...


Le valeureux rouquin m'enchante

Il faut lui tourner autour pour lui tirer le portrait, pas facile, mais voyez comme il pousse haut, il est très ancien, son tronc le fait peut-être paraître plus vieux que son âge ? Moi, je lui donne bien plus de  cent ans, sinon plus...


On dirait un troupeau de pattes d'éléphants

Dans la rue d'à côté, rue des Teinturiers, les platanes sont les rois, certains ont la tête coupée, jamais ils ne reprendront vie, ils sont malades, morts, mais pas enlevés... Tel est leur destin... Ces troncs décapités restent comme des châteaux-forts saccagés par le temps... Ils n'ont plus leur couronne sur la tête, plus de chants d'oiseaux, plus de feuillage froufroutant, les troncs ont pris cette couleur plus foncée, celle du deuil !


Les châteaux-forts pas si forts que ça face à la maladie (comme nous, les humains)

La rue des Teinturiers fait mal aux pieds, avec ses gros galets de silex, mais elle a tout pour plaire : les platanes, la Sorguette, les roues à eau qui tournent encore avec juste un filet d'eau, le paisible espace piétonnier, l'ancienne chapelle des Pénitents Gris, la tour de l'ancien monastère des Cordeliers. Avec elle, c'est l'histoire qui se raconte pas à pas... Et des cafés, restos, cafés, restos... C'est vraiment une rue que j'aime !


Sur les arbres, la déco de Noël a été posée, il va y avoir des lumières dans la rue

Tout au bout de la rue, près des remparts, il y a un très gros platane qui ferme la marche, plus gros que tous les autres. Quelqu’un d'irrespectueux a même garé sa voiture devant, presque contre lui, lui faisant une bosse affreuse à voir...


Le gros platane sublime du bout de la rue, avec une voiture devant, comme si elle se garait devant l'Arc de Triomphe !!!


L'obstacle est contourné... Vous pouvez imaginer la grosseur du tronc...


En centre ville, les platanes flamboient encore avec la déco de Noël


Le long des remparts, les micocouliers ont posé un tapis d'or que personne ne foule !


C'est d'une beauté inimaginable, personne n'a pensé à eux pour les lumières de Noël 


Dans le cloître Saint-Louis, tout est toujours pareil : prodigieux et silencieux

Je n'en ai pas terminé avec les arbres des alentours, je suis allée à la Fontaine de Vaucluse et j'ai vu des torrents qui sortaient des fonds souterrains, et des platanes extraordinaires...

Je vous en parle bientôt, à très vite mes amis proches, et tous les passagers de hasard...

lundi 9 décembre 2019

Ernest Pignon-Ernest au Palais des Papes d'Avignon !


Pasolini immortalisé comme dans la Pieta de Michel-Ange, tenant dans ses bras son propre corps supplicié (2015) - Ernest Pignon- Ernest (1942, Nice)


Collage à Rome

Ernest Pignon-Ernest est au Palais des Papes, une grande rétrospective pour cet artiste extraordinaire

Voilà sa carte de visite... Son ambition ? Dénoncer les injustices à hauteur d'homme, extraire du silence et de l'oubli ceux qui en sont victimes : "Je ne cherche pas à représenter, mais à rendre présent".

En fait, je n'ai vu d'Ernest Pignon-Ernest quasiment que les photos de ses "interventions" in-situ dans les villes qu'il a parcourues, rouleaux de papier et pinceau sous le bras... Sur les murs des villes, sur des supports les mieux adaptés à la force qu'il voulait donner à ses dessins, il frappait fort. Mais comment être avisés de ces lieux de dénonciation qu'il a souvent imposés clandestinement pour créer la surprise ? Il n'y a que les petits chanceux qui se trouvaient là par hasard, les anonymes... Et les avisés dont je ne faisais pas partie... Certains devaient courir pour être les premiers... J'ai donc couru au Palais des Papes pour la rétrospective...

La puissance de ses collages est connue du monde entier, avec le silence de son fusain sublime et de sa pierre noire, il a crié haut et très fort, la splendeur de son art donne des frissons... Depuis toujours, il cherche à dénoncer l'injustice qui est faite aux hommes... Il a été le premier initiateur de l'art urbain en France depuis les années 60, il a sorti l'art dans la rue !

Je n'ai pas besoin de répéter qu'il est engagé politiquement et socialement, il faudrait être aveugle et sourd pour ne pas le voir et l'entendre...

Ses dessins collés sur les murs choisis judicieusement nous collent à la peau pour longtemps ! La dimension grandeur humaine de ses œuvres est capitale, ce format rend compte de la réalité qu'il veut exprimer. Bien sûr, toutes les photographies ne sont que des archives de la réalité, et c'est pour cette raison que la rétrospective du Palais des Pape frappe moins fort que la réalité de son oeuvre. Mais comment parcourir le Monde avec lui ? Les photographies permettent de conserver la mémoire de l’évènement. Elles participent de l’oeuvre.

Qui n'a pas en tête ce portrait magnifique d'Arthur Rimbaud d'Ernest (réalisé à partir de la photographie prise par Étienne Carjat en 1871, un portrait de Rimbaud âgé de 17 ans ? L’allure générale du personnage est inspirée des croquis de Verlaine, mais Pignon-Ernest modernise sa tenue). Poétique et pathétique à la fois, profondément attachant ! Le regard mélancolique du poète nous pénètre...




 Ernest Pignon-Ernest, Rimbaud, 1978, Dessin original à la pierre noire et 3 sérigraphies sur papier journal sous protection plexiglas (4), 131x61 cm, Collection municipale de la Ville de Montrouge



Arthur Rimbaud - Paris - 1978 - Ernest Pignon-Ernest (1942)


Voilà le pourquoi de ma précipitation au Palais des Papes, lors de ma dernière visite à ma famille en Avignon, et la grande surprise fut de pouvoir serrer la main de Monsieur Ernest Pignon-Ernest, et lui dire combien son œuvres me touchaient, combien je le remerciais de les avoir créées ! Il m'a remerciée également avec tant de gentillesse et d'humilité, il a été ému de mon empressement, visiblement...

Merci, monsieur Pignon-Ernest. Il avait cette silhouette, toujours la même, qu'on lui voit partout, furtive, toujours vêtu de noir, passe-muraille, accompagnant son  art étincelant discrètement.




Monsieur Ernest Pignon-Ernest dans ses pensées, au Palais des Papes




Les collages (Lyon, Paris) dans les cabines téléphoniques (1996)




Les expulsés (1977-1979) sur la façade d'un immeuble voué à la démolition


Détail des expulsés, dessin original - Ernest Pignon-Ernest (1942)

Les lieux, le Palais des Papes avec son ambiance, se superposent immédiatement à des images très anciennes, pour moi qui suis ancienne aussi, à celles que j'ai déjà vécues pour des spectacles inoubliables... Les connexions se font immédiatement, c'est peut-être ça le bénéfice de l'âge, on voit double !

Franchir la porte de ce lieu s'accompagne toujours de souvenirs prenants, magiques, vivants, enthousiasmants, le grand Palais des Papes m'impressionne toujours... Je vous fais donc la montée des marches, sans paroles...



 La grande cour pleine du souvenir des gradins, pour la danse et le théâtre, comme aujourd'hui 








L'entrée dans la grande chapelle où a lieu l'exposition


Côté cour

Je ne peux pas quitter Avignon sans revenir aux arbres qui m'occupent à plein temps, mes amis me découpent des pages de magazines, me prêtent des document, des revues, tout le monde grimpe au arbres... Avec moi !

À très vite mes passagers, mes hasardeux,  mes visiteurs habituels, avec le plaisir de vous retrouver à chaque fois !