jeudi 27 juin 2019

Départ pour Avignon... Aux voleurs...




Ma petite boite de pilules, de voyage

Dans le TGV, les places que j'adore sont celles en première classe ! Tout y est très confortable, sièges spacieux, bien rembourrés, couleurs douces, en velours épais, prise électrique à chaque place, accoudoir pour chacun des sièges, pas besoin de jouer des coudes, chacun le sien. Dans le coin salon, une petite lampe design reste allumée crânement tout le long du jour... Je me demande bien à quoi elle sert, au juste, pour faire beau, sans doute ? En voiture, départ immédiat, attention à la fermeture des portes... Ça roule...

Me voila embarquée pour Avignon, deux heures et demi de bonheur. Les activités sont nombreuses : regarder le paysage, son téléphone, sa tablette, lire un livre, un journal, discuter avec ses voisins, dormir, manger, réfléchir... Je privilégie toujours le paysage, je ne peux pas mettre de marque-page entre deux champs, c'est trop beau et ça change si vite, je ne veux rien rater du spectacle : les routes, les villages, les jardins, les clochers, des promeneurs à pied, en vélo, en voiture... Des vaches, des moutons m'arrivent devant les yeux, c'est la saison, et je ne parle pas du ciel qui avance vitesse grand V, comme le train.

Vers midi, tout le monde regarde l'heure, on entend des bruits : les sacs en papiers, en plastique, sous vide, en aluminium, les menus sont variés... Seules les serviettes en papier ne font pas de bruit... J'avais sorti mes œufs durs, mon repas de voyage préféré, le fromage, la pomme coupée en morceaux qui baignaient dans un jus d'un citron vert, frais comme la rose, et bien sûr, l'eau chambrée. Mes trois compagnons, une petite famille : père, mère et la fille (une quarantaine d'années bien assurée), aux premiers mots : des Américains, ils venaient de sortir les french sandwichs, jambon, beurre, salade, cornichon, les vrais ! Bouteille d'eau, et pour le dessert, la fille avait découpé avec précaution une tarte aux pommes rectangulaire en trois petits bouts, sobres et appétissants. Aucun n'était obèse, comme c'est la mode aux USA ! Mais aussi en France... Les dames avaient à l'unanimité salué ma pomme coupée en quartiers noyés dans le citron, nous nous étions comprises sans un mot... Je fais ma bilingue avec deux-trois mots, pareil pour les sourires, nous étions en famille.

Comme j'avais une histoire de genou à calmer juste avant de partir en voyage, j'ai sorti ma petite boîte de pilules en argent (s'il vous plait), et j'ai avalé le comprimé qu'il me fallait, tout allait bien, j'ai repris mes activités de curieuse en tout : la fenêtre, les voisins, mon téléphone, le paysage...


Je ne me souviens plus du tout à quel moment je me suis avisée de chercher ma petite boite, je suis certaine que je l'ai mise dans mon sac aux multi-poches... Rien, disparue, envolée, perdue corps et bien...Je fouille et refouille discrètement, poche après poche, je regarde discrètement sous mon siège, mes Américains, voyant que je cherchais avec frénésie, cherchèrent aussi avec moi, rien, rien, rien.

Nous allions bientôt arriver, je refais le tour du propriétaire, je jette des regards soupçonneux à mon entourage (j'ai honte de le dire, de le penser même), la moitié du wagon avait regardé sous leur siège, j'avais mis tout le monde à quatre pattes...






























Doliprane de détresse en cas de besoin !

J'ai fini par renoncer à la retrouver sur l"instant, je suis restée seule dans mon coin, ma petite famille était repartie à bavarder, tout s'était calmé, mais ma colère montait...

Un moment après je reprenais ma recherche, tout revisité de bas en haut, poche après poche, les papiers gras dans la petite poubelle, rien ! Je repars à zéro plus calmement, les sièges, les poches, le sac, et tout à coup, je sens la forme de la petite boite dissimulée dans une très petite poche, juste assez grande pour y glisser un ticket de métro avec deux doigts. Mon sang n'a fait qu'un tour, que fais-je ?

Je dis que je l'ai retrouvée, au risque de paraître totalement ridicule, ou je ne dis rien, en sauvage absolue malpolie ? Allez, je choisis la vérité sortie du puits, mes gentils voisins méritaient bien ça, alors poussant un Ah ! Faisant l'étonnée joyeuse, la voilà !!!! Je sors triomphalement la minuscule boite, j’explique : elle était là, cachée dans une minuscule poche, je suis contente de l'avoir retrouvée, je leur devais bien ça après mes airs soupçonneux, la fille (la quarantaine toujours bien passée), enthousiaste, chante, crie : soupère ! Nice ! Chaimpagne, elle me tape dans les mains, comme pour  un pari gagné, adorable ! Le bonheur est retrouvé, mes voisins sont joyeux, les voyageurs de derrière aussi, pour un peu tout le wagon se serait mis à chanter, surtout moi !

Je n'étais pas fière de moi, le soupçon m'était venu jusqu'au cerveau, voyez de quoi les humains sont faits, je m'étais dit à la fin : ce n'est pas possible, à l'heure du déjeuner, la boîte était là, c'était forcément quelqu'un qui me l'avait piquée, et voilà !

Ne faites pas comme moi, ne soupçonnez pas vos voisins, faites-leur confiance. Pourtant, souvent, c'est moi qui manque de confiance, je me suis laissée dépasser pour une petite boîte...

Le train s'est arrêté pile à l'heure, j'avais mon petit comité familial qui  m'attendait, baisers, comment tu vas ? J'ai sorti l'histoire de la petite boîte, en riant, mais pas fière...

Les amis, suivez-moi sur le prochain post, je serai en Avignon !


mardi 25 juin 2019

En exclusivité, jour après jour : le printemps et la récolte des l'abricots de juin 2019 !




L'abricotier en bas de chez moi, le 9 mars 2019

Il a été largement élagué par un locataire qui s'y connait en abricotier, au printemps la floraison ne s'est faite que d'un côté. Chaque fois que je le regardais, je me disais : que va-t-il donner cette année ? Tous les connaisseurs se la posaient, la question : mais qu'est-ce qu'il va nous faire avec si peu de fleurs,  attendons...

Partout dans les jardins de mes amis, les abricotiers ne donnaient pas grand chose. Forcément, me disais-je, avec l'élagage de traviole qu'il a subi, il va falloir qu'il se donne beaucoup de mal pour porter ses fruits.

J'ai suivi patiemment la floraison, il a plu, gelé, venté, peu de chance de goûter ses fruits...

Juste avant de partir en Avignon, j'en avais aperçu un très haut perché, près du ciel, je m'étais dit : je vais le guetter et le cueillir en catimini avant tout le monde, je craignais les prédateurs plus que le gel...

Au retour d'Avignon, je me suis dit : le moment est venu de récolter, mais je ne voyais que des feuilles, deux, trois abricots... Les trois abricots, je les ai eus, à deux jours d'intervalle, mollement tombés dans le petit bout de pelouse qui forme un petit tapis au pied de l'arbre, j'ai dû ruser, les fourmis avaient déjà commencé leur oeuvre, mais c'est moi qui ait gagné ! La dégustation fut un vrai régal, digne des meilleurs abricots du sud de la France, pourquoi aller chercher en Espagne ce qui pousse si près, entre les tours de béton ?  Et puis, j'ai réfléchi au printemps de cette année dans mon quartier :


L'abricotier, les iris, le rosier, 6 mai 2019

Près de chez moi, j'avais de quoi être contente du printemps. En montant les quatre marches du perron de ma tour, j'ai souvent posé mes paquets et sorti mon téléphone pour faire quelques photos, le tour était joué, les gens qui me voyaient faire des photos en profitaient pour jeter un coup d’œil plus appuyé sur le joli tableau. Jamais je n'avais vu les iris aussi beaux, le rosier éclatait de couleur, l'abricotier se préparait, l'herbe était bien verte...

Tous les jours, j'ai suivi le travail du printemps, les mauvaises herbes, pas si mauvaises que ça, poussaient à tour de bras sur les trottoirs derrière les gouttières, la commune ne désherbe plus, c'est tant mieux, la campagne fait un grand pas sur le trottoir,  la vraie nature reprend du poil de la bête, il ne manque plus que quelques vaches, les moutons existent déjà dans une bergerie de ma ville... Dans la rue d'à côté, il y avait une glycine incroyable qui a poussé sur toute la hauteur d'un grand mur, presque à l'abri des regards, au milieu des voitures... Comme des grappes de raisins mauves, elle caracolait de tout son long, elle avait atteint les fils électriques, royale ! Quand je suis passé sous ses fleurs, j'ai bien senti son parfum entre le tilleul et le jasmin, une odeur bien à elle, suave et  magnifique !


La glycine miraculeuse et odorante de la rue d'à côté, le 19 avril 2019

Plus loin sur une dalle, au milieu de nulle part,  comme on dit par ici, j'ai vu ça : le printemps est bizarre cette année, il fait des merveilles comme jamais.


Les coquelicots du 30 mai 2019

D'un fleurissement luxuriant,  d'une beauté extraordinaire, je me suis dit : mais que se passe-t-il cette année ? C'est le début d'un nouveau monde ? Les fleur ont été jetées à la volée par le vent, par les oiseaux, par... Allez savoir !

Je n'avais jamais vu tant de fleurs pousser sauvagement devant mes yeux ! Le moindre rosier donnait à plein, c'est peut-être le Paradis qui prend de l'avance dans la vraie vie ?

Jour après jour, la récolte de juin 2019

Le matin du 23, en marchant au pas des tortues, j'ai aperçu un abricot chu dans l'herbe, derrière le grillage qui sépare le monde des humains et des fleurs et de l'abricotier, vous pensez bien que je n'ai pas fait ma difficile, j'ai fait le tour par la petite porte de derrière, et hop ! J'ai saisi l'animal, un peu amoché, deux, trois fourmis lui couraient déjà sur le dos, il était bon à croquer, j'avais justement un petit mouchoir en papier pour le fourrer dans mon sac, on verra ça ce soir...

Je l'ai passé sous le robinet, mis sur la petite assiette, bien en place sur la table, tu seras mon dessert mon gars, je n'ai pas pressé le train pour le déguster, je le regardait du coin de l’œil, pas en traître, à la toute fin du repas, je l'ai respiré, il sentait toujours la rose, comme ceux de l'année dernière, au goût il était, il était, il était... un sucre, un miel qui avait des ailes. Le 24 juin, j'en ai ramassé trois, tout mous, pas besoin d'un panier, juste le creux de ma main pour les ramasser, encore deux, trois fourmis que j'ai chassées du bout des doigts, j'ai ramené mon butin à la maison, et au dessert je les ai mangés... Un sucre, un miel qui avait des ailes...


Récolte du 23 juin 2019


Récolte du 24 juin 2019


Dégustation : un sucre, un miel qui avait des ailes

C'est l'année des douceurs je vous le dis, sur mon balcon aussi j'ai mis des touches de couleurs, l'arrosoir, le balai, la pelle, tous ces instruments de la  musique de l'été, je les manie avec maestria ! Pourvu que tout se passe bien jusqu'à mon retour d'Avignon, c'était sans compter sur mon ange gardien qui habite en dessous de chez moi, l'amie de la tour que tout le monde aime, elle m'avait dit, : t'inquiète, Danielle, je vais te les arroser, tes chéries, j'adore ça, vous voyez, comment résister à tant d'amour ? À mon retour, je peux vous dire que l'amour avait agi (avec un peu d'eau...) sur mon balcon, qui explosait de rouge et rose...


Gros plan sur mes petits œillets toujours aussi poétiques



Gros plan sur mes fuchsias avec leurs clochettes bicolores

Voilà tout ce qui s'est passé sur le printemps par chez moi, la première récolte d'abricots, mon voyage en Avignon, je vous en parle aussi prochainement...

Mes amis et passagers ne manquez pas le prochain épisode... Avignon, le départ/retour en train et le petit séjour familial tout doux...

mardi 11 juin 2019

Avignon, Venise, S. Zweig, El Anatsui, et mon genou gauche...


Un air d'Avignon

Je file dans le sud, à petit pas, je rage, j'y vais avec précaution, je peste, je ne digère pas le fait que mon genou gauche m'a rappelée à l'ordre ! Je ne supporte pas bien de devoir faire attention, avaler des pilules, glacer l'articulation, et même mettre une genouillère pour marcher droit...

Ce n'est pas trop grave, m'a dit le médecin, nous n'aurons pas à vous couper la jambe ! Vous pouvez partir en Avignon...

Me voilà prévenue, pas la peine de courir partout, ça ne va pas marcher... Quelle chance ! Ma (grande) petite-fille m'a dit : mamie, je t'accompagne à la gare, si nous arrivons bien en avance, nous prendrons un café. Ça commence très bien, ma voisine m'a dit : à l'heure où tu vas partir, tu auras le temps de prendre deux cafés, nous avons toujours tellement de choses à nous dire avec ma petite-fille... Il vaut mieux en rire qu'en pleurer...

Je ne fais donc pas de planS sur la comète, va comme je te pousse, le soleil et l'affection environnants suffiront largement...

Le printemps aura fait son affaire de tout ce qui pousse dans la ville et aux alentours, j'ai hâte de voir les feuilles au bout des platanes... Le ciel bleu, la douceur ambiante, les terrasses bourrées à craquer, les marchands de glaces en poste, les restaurants au garde à vous, les bistrots toutes portes ouvertes, et vive les apéros ! Dans quelques jours s'ouvre le Festival, avec sa grande parade des mots et merveilles !

Ma famille m'a dit : pas question de ne pas venir, tu as dit que tu venais, tu viens, on t'attend !

À pied, à cheval, en voiture, voire en train : me voilà !


Le livre !

J'avais été le raconter à ma voisine, celle que tout le monde aime dans ma tour, sa porte est ouverte à tous, un vrai tourniquet... Entre, assieds-toi, raconte ! Je viens de finir un livre de S. Zweig : La pitié dangereuse. Ah oui, raconte ! Et voilà que je lui résume les 348 pages de cet auteur magnifique, au moment fatidique de la résolution de l'énigme, je la fais languir : va faire bouillir l'eau du thé, je t'attends ! Nous rions...

Voilà, notre héros constate que sa faute personnelle : la "pitié dangereuse", a été dissoute dans le marécage sanglant de la "faute générale" (première guerre mondiale). "J'étais comme un assassin qui a enterré le cadavre de sa victime dans un bois."

Mais rien peut remplacer la lecture de ce livre exceptionnel, pour pénétrer les arcanes d'une pitié dangereuse que développe un jeune homme pour réparer la gaffe faite à une jeune fille, qu'il invite à danser au cours d'une soirée, ignorant que celle-ci est infirme, paralytique... Bien sûr, l'histoire se termine mal ! La dernière phrase du livre est celle-ci : "Mais depuis ce moment, je sais qu'aucune faute n'est oubliée tant que la conscience s'en souvient."

Ma voisine me dit : voilà, c'est formidable, j'ai lu un livre, avec son sourire resplendissant... Comment nous sommes passées de là à Venise, je n'en sais rien, mais vous les connaissez, les méandres de la conversation, un mot en entraîne un autre, et on tourne les pages avec entrain...

Tu sais, j'ai beaucoup appris à Venise ! Et bras dessus, bras dessous, nous nous sommes promenées dans les petites rues inconnues du grand tourisme, ma chère voisine avait les yeux couleur de l'eau qui coulait dans le Grand Canal, nous étions à l'unisson. Elle connaissait Venise depuis longtemps, nous n'avons pas eu de mal à tenir les amarres... Les églises, les tableaux, les histoires, m'ont élevée pendant vingt ans, je suis intarissable sur Venise... Nous sirotions notre thé les oreilles grandes ouvertes, les yeux qui ne demandaient qu'à voir et revoir...


Vista di Venezia  (2016)

Pourquoi, comment sommes-nous arrivées à l'artiste ghanéen El Anatsui, je n'en sais toujours rien, mais l'essentiel est d'y arriver. Je disais à mon amie : tu sais, cet artiste ressemble à Mandela, Obama, même classe ! Un artiste de très, très grand talent, nous avons regardé des photos de ses œuvres sur son téléphone... C'est sans doute en évoquant le Palais Fortuny à Venise, où j'ai eu la chance de voir une de ses œuvres, un énorme rideau paradisiaque fait avec des petites capsules de bouteilles, une merveille !


Au palais Fortuny en 2016 (ma dernière visite)


Oeuvre visible au Centre Pompidou




Quelques sublimes œuvres empruntées sur Internet...

Je me souviens de la toute première fois où j'ai vu les brocards de El Anatsui, j'ai eu les larmes aux yeux. Ce grand artiste était déjà visible à la Biennale de Venise en 1990, ma rencontre s'est donc faite 25 ans plus tard ! Il faut aux artistes beaucoup de patience pour être connus du monde entier, mais surtout de moi... Hélas !

L'amie de ma tour s'y connait en brocards de toutes sortes, elle a travaillé 30 ans dans les ateliers de chez Dior, elle a des doigts de fée et une âme d'artiste... Quand nous avons eu bu le thé, ri, plaisanté, même à propos de mon genou, elle me dit sur le pas de la porte : je suis fatiguée, j'ai tant lu, tant marché dans Venise avec toi, et puis ces brocards, quelles merveilles... Fais attention à toi, ne t'inquiète pas, j'arrose tes fleurs, j'adore ça !

Comme j'ai commencé par mon genou, je termine par un petit au revoir...

Avignon m'attend, pressé de me présenter sa saison d'été, ses touristes, son petit train, ses marchands de glaces à tous les parfums, sa préparation du Festival, je suis tranquille, dans ses belles églises et ses musées, il n'y a pas foule...

Mes amis, à très bientôt ! Portez-vous le mieux possible...



vendredi 7 juin 2019

Juste à droite en sortant de l'expo... Tu verras... L'église Saint Bosco (2)


Eglise Saint Bosco (20e siècle et 20e arrondissement)

Ce conseil de mon fils, je l'ai suivi à la lettre, en sortant de la Villa Datris, sous le soleil : j'ai mis le cap sur l'église de style moderne que j'apercevais au bout de la rue...

Je ne sais pas d'où me vient ce goût pour les lieux de prière : églises, synagogues, mosquées, temples... Tous y passent, tous m'intéressent, je les aime tous. Du plus loin que je me souvienne, je crois que j'ai toujours su que je trouverais là des merveilles artistiques, et le recueillement, la ferveur, le silence, le respect des croyants et visiteurs m'ont toujours émue !

Je peux aller d'un lieu à l'autre avec une curiosité sans cesse renouvelée, un intérêt sans limite... Bien sûr, des déceptions, j'en ai eues, mais des admirations plus encore, chaque lieu de prière est différent, et chaque lieu vaut la visite...

Les lieux de prière restent des petits musées à regarder à chaque fois, avec des yeux neufs.

Venise a fait mon éducation "religieuse", si je puis dire. D'année en année, je découvrais des trésors dans chaque église, je suis revenue sans cesse dans chacune d'elles pendant 20 ans avec le même plaisir, le même enthousiasme. La curiosité croissant, j'ai acheté des ouvrages sur les églises de Venise, sur les saints et leurs représentations, sur les artistes de Venise, je me suis mise à scruter chaque tableau, chaque pavement, chandelier, sculpture, mosaïque... Si les artistes étaient tenus de respecter scrupuleusement la " commande" des acheteurs (commanditaires), ils réussissaient, avec des talents divers, à développer, inventer, proposer des interprétations personnelles qui nous enchantent encore aujourd'hui... La lecture des œuvres garde toujours une part de mystère, même si elle est archi connue, archi commentée par l'histoire, si aucune parole n'est plus nécessaire pour la comprendre. Le regard du spectateur, sans le savoir, redonne à l'oeuvre une nouvelle vie, les émotions liées aux réceptions des œuvres d'art sont ainsi multipliées à l'infini, de quoi bien sûr entretenir des conversations intérieures qui varient autant de fois que nous sommes nous-mêmes différents au moment où nous les regardons, les œuvres nous parlent, il faut laisser agir...


Sur le pas de la porte, l'accueil est engageant

Ah ! Comme c'est agréable de découvrir ! Elle a été construite de 1933 à 1938. Sa construction dura quatre ans, le matériau est le béton armé, recouvert de briques, elle fut terminée sous l'Occupation. Elle est placée sous le vocable de Saint Jean Bosco (1815-1880), fondateur des Salésiens (de Saint François de Sales), une congrégation fondée et animé par Don Bosco au 19e siècle à Turin (Italie). La vocation de la congrégation des Salésiens est de donner une éducation à la jeunesse. Ils ont pour cela la gestion d'écoles, principalement professionnelles, de maisons à caractère social, et de paroisses. Ils sont présents sur les cinq continents. 


L'intérieur rose

L’intérieur de l'église, quand le soleil traverse les vitraux, est lumineux et coloré, la couleur qui domine est le rose !


Le choeur en rose


Le rose est mis

Toutes les surfaces sont en marbre tirant vers le rose, les mosaïques et les peintures murales sont partout, il n'y a aucun tableau. Mais c'est très beau, très original, très doux...


Il y a un peu d'or et beaucoup de délicatesse, la facture est empreinte de son époque, un peu raide


Don Bosco


L'or fait vaciller les raideurs, donne la lumière qu'il faut

Tous les confessionnaux dans les allées latérales ont été transformés en vitrine, le musée continue, remplis d'objets du culte.


Alors, il faut s'arrêter devant chaque petite vitrine et contempler

La chaire est discrète et en marbre également, à hauteur des fidèles. En 1930, les bonnes paroles se répandaient à hauteur d'hommes et de femmes...



La chaire de marbre, mais vibrante

J'y suis retournée pour la regarder de haut en bas... Le rose dominait toujours ! Peu de monde, un calme absolu. Mais il faudra y revenir pour débusquer les détails, les enjolivements, les intentions, c'est pas loin de chez moi, l'église vaut le détour. Sur ce site, les photos sont très belles, et vous en saurez plus sur cette belle église.

Mes amis et passagers, à très vite entre mes lignes...