jeudi 22 novembre 2018

Mes petits cailloux... Doux, doux (3)


Miroir, beau miroir...

Ce petit miroir, je l'ai acheté chez un encadreur de Venise, il y a de très nombreuses années. Il en continue sans doute la fabrication mais dans d'autres gammes de prix, il était déjà cher à l'époque, mais il était si joli, il représentait tellement Venise avec ses petite feuilles et fleurs en verre de Murano, le tain du miroir faussement vieilli. J'ai dit : merci ! En sortant de la boutique, emportant mon précieux paquet... La boutique donnait sur une belle fondamenta dans le Dorsoduro, l'année dernière déjà, on ne reconnaissait plus rien dans le coin, il y avait du monde partout, les magasins anciens fermaient ou avaient changé de mains, les nouvelles marchandises étaient plus touristiques, on pouvait compter sur les investisseurs...

Chez moi, depuis des années, j'enlève la poussière des petits sujets en verre avec un pinceau, je souffle, j’essuie délicatement, jamais je ne me regarde dedans, je caresse juste les verres fleuris du bout des doigts... C'est un objet totalement  inutilitaire, juste pour faire beau... Je l'aime... 


Les cartes postales


Je les installe par-ci, par-là, dans mon appartement, les cartes que j'aime et qui m'ont été envoyées, les images qui me rappellent des lieux où je suis allée, mais c'est surtout Venise que je privilégie... Venise est toujours devant ou derrière une carte... J'ai  beaucoup acheté de marque-pages, car j'adore ce format et j'aime particulièrement les détails que permet le format des marques-page, j'ai un gendre qui les laisse dans tous les livres qu'il lit. J'ai beaucoup acheté de cartes postales à Venise, chaque année je faisais une grande liste de destinataires,  et au fur et à mesure des années la liste s'est réduite... Le téléphone y a été pour beaucoup, mais j'ai toujours acheté des images de Venise, même sur place elles m'ont toujours séduite. Jamais plus belles que la réalité, mais je voulais quand même  avoir la copie conforme, je les achetais avec toujours le même plaisir, et puis... Plus tard, quand j'ai définitivement préféré l'original à la copie, je n'ai acheté que les photos des tableaux que je trouvais dans les musées, les églises... Je voulais garder Venise par tous les bouts, j'étais devenue une addict, justement au moment où je n'irai plus !


Le petit cadre avec l’aquarelle

Je me souviens de l'achat de cette petite aquarelle chez un peintre qui exposait tous les jours, sur la grande rive qui longe les jardins du Mole près du Palais Ducal, là où se mettent tous les peintres et les marchands d'éventails et de masques (comme à Montmartre)... Il avait une manière que j'aimais beaucoup, précise et assez floue, délavée comme le permet la peinture d'aquarelle, et si proche des couleurs de Venise, roses et blanches ! Il ne se passe pas un jour où je ne les regarde pas. Le peintre, lors de l'achat, m'avait raconté une histoire (qu'il inventait au fur et à mesure, pour me vendre encore plus de réalité) concernant ce coin de Venise, qui ne ressemblait pourtant à aucun original, je l'ai su longtemps après en connaissant mieux Venise, mais l'histoire et l'aquarelle m'avaient plu... La dernière année, à Venise, le peintre avait passé la main à son fils pour la vente aux touristes...



La coupe de verre de Murano (copie d'ancien)



Comme un original (en bleu) du musée Mocinego

En me promenant à Murano, sans surprise devant tout ce qui s'offrait au touristes, j'avais aperçu cette coupe si fine, si transparente, si simple, avec son petit liseré rouge que j'aimais tant, le prix était raisonnable, puisqu'il s'agissait d'un article de second choix, invisible... Bien sûr, à Murano il y a toujours des œuvres magnifiques dans les arrière-boutiques, un peu à l'abri des manipulations interdites... Des merveilles extraordinaires, qui valent des prix tout aussi extraordinaires...

Le marchand avait ficelé le très fragile objet avec moult bandelettes de papier pour le transport, et elle arriva à bon port chez moi, quelle joie, quel contentement, quand je la prends entre mes doigts, elle ne pèse rien, et sur la balance de cuisine seulement 120 grammes... La poussière remplit les vides, et souvent, je la caresse avec douceur pour enlever le voile gris qui se dépose régulièrement...




Une vue rose de Venise


Cette vue existe, je ne sais pas où, mais ce rose, je l'ai vu une fois, dans la soirée, à l'heure du soleil couchant, je n'en croyais pas mes yeux, un rose de porcelaine s'étalait sur tout... J'ai vu cet enchantement, j'y étais, le rose de juillet 2016, je m'en souviens encore...




Les soirs roses de 2016



Encore le rose du soir de 2016

J'ai mis moins d'une minute pour comprendre ce que je voyais, ce fut la course contre la montre... Inutile d'essayer de prolonger l'effet, il cessa très rapidement, comme par enchantement, sous mes yeux.

Ah ! Venise, je t'ai encore dans l'oeil dans le moindre détail, souvent je révise dans ma tête les parcours que je faisais, pas très loin de mon appartement, il y avait dix mille entrées et cent mille sorties, chaque année je trouvais quelque chose de nouveau... Une vie, même bien remplie, ne suffirait pas à tout expertiser. J'étais déja contente quand je trouvais un itinéraire inconnu au bout de vingt ans de visites...

Il restait les palais, les églises, les chapelles, les oratoires, les musées, les paysages, les places, les rues, les jardins, les îles, les ponts, le cimetière... Je n'oublie pas le cimetière juif du Lido, admirable et les couchers de soleil sur la lagune, sur le Grand Canal et dans tous les petits coins à découvrir. On peut aussi toujours compter sur le hasard pour des heureuses rencontres, je les gardais jalousement pour moi, comme des trésors... Je n'aurais jamais fait un bon guide, à cause de toutes mes rétentions...


Le jardin de Mazzorbo

Vous voyez bien, chaque ouverture devient un tableau, chaque tableau magnifique, bien réalisé, très ressemblant, reste pourtant en dessous de la réalité... À Venise,  il y en a pour tous les yeux, tous les appareils photo, chacun peut devenir un artiste sans le savoir grâce à la beauté intrinsèque du sujet regardé, un bon cadrage, une belle lumière, et roule ma poule... Mais il n'empêche que, comme à la campagne quand vous ramassez les fleurs des champs, même si vous sentez vos bras trop petits pour les contenir, tellement vous les trouvez belles comme le jour, vous voulez toujours agrandir votre bouquet, et celle-ci, et celle-là, et celle-ci...

À Venise, j'ai toujours eu cette sensation, de n'avoir pas assez de regards pour cueillir ses beautés, j'en laissais toujours derrière moi, et j'en avais pourtant plein les yeux...

Mes amis, je vais rechercher d'autres cailloux, ne perdez pas patience, je reviens... Merci de repasser !


10 commentaires:

Bonheur du Jour a dit…

A Venise aussi, je n'ai jamais assez de mes deux yeux ! Il y a tant à voir, à chaque fois.
Bonne journée.

Marie Claude a dit…

De jolis petits objets que nous découvrons avec plaisir
Magnifique ce miroir,le verre de Murano si fin,si beau avec ses couleurs!
Quelle délicatesse cette petite coupe.
Tout comme toi j'aime les belles cartes postales,achetées ou reçues de gens qui me sont chers!
Oh ces vues en rose de Venise,vraiment une belle ville que tu nous a fait un peu découvrir au travers de tes billets anciens.
Belle journée à toi,Danielle et joli W.E.
De grosses bises

Danielle a dit…

Je vous comprends Bonheur du jour, à Venise nos deux yeux ne suffisent jamais

Bon WE à venir à vous aussi.

Danielle a dit…

Oui Marie Claude j'avais déjà mis ces photos roses de Venise...

J'entasse les cartes postale, sans me résoudre à m'en séparer...

Passe un très beau WE avec plein de bises.

siu a dit…

Ma chère Danielle, tes derniers billets sont tous si agréables et captivants mais moi, terrassée par un rhume depuis deux semaines (!!), je n'ai pas commenté car ça m'aurait été difficile meme en italien, n'en parlons pas en français... Et finalement ça commence à aller un peu mieux, je le dis en touchant du bois (du fer on dit chez nous).
Parmi tes bels objets, je ne peux quand meme pas cacher une félicitation tout particulière à la coupe de verre de Murano, pour sa si pure et simple élégance.

A bientot j'espère... entretemps je te souhaite une belle fin de semaine, et t'embrasse fort!

Danielle a dit…

Merci Siu pour ton passage apris ton rhume, j'espère que tu vas te rétablir très vite.

C'est vrai Siu la coupe en verre est si pure... Je suis ravie d'en avoir fait l'achat.

Toi aussi passe un bon WE pelin de douceur, et surtout continue d'aller mieux..

Je t'embrasse fort.

Gine a dit…

Un article délicieux sur une ville qui ne finit pas de nous enchanter!
Merci... je reviendrai!
Bonne fin de semaine.

Danielle a dit…

Merci chère nouvelle passagère, revenez quand vous voulez Gine...

À très vite pour d'autres petits cailloux...

Brigitte a dit…

Que de merveilleux souvenirs partages-tu avec nous … Ces objets ont tous une belle histoire, j'adore cela et la façon dont tu la racontes . Merci pour ce bout de voyage avec toi et bon dimanche Danielle . Je t'embrasse sous un ciel gris et pluvieux .

Danielle a dit…

Chère Brigitte, merci de me suivre dans mes souvenirs, le bon dimanche est passé mais il y aura l'autre tout aussi beau...

Le dimanche ici où je suis en çe moment, en Avignon a été gris et pluvieux, très pluvieux, mais,la douceur de se retrouver en famille avec mes frère et sœur a compensé largement le ciel chagrin, mon frère avait allumé un beau feu de cheminée.....je t'embrasse très fort Brigitte, bonne semaine...