dimanche 23 septembre 2018

Mes dernières toiles..étoiles....


L'affiche du documentaire sur Martin Luther King


Un magnifique documentaire réalisé par Sidney Lumet et Joseph Mankiewicz, sorti au mois d'août 2018 (3h12) (USA)

Résumé parfait fait par le site Allociné, pourquoi en dire plus :

Depuis le boycott des bus de Montgomery en 1955, l’une des premières actions inspirées par Martin Luther King, jusqu’à son assassinat, le 4 avril 1968 à Memphis, ce documentaire retrace les étapes cruciales de la vie du leader non violent, prix Nobel de la paix en 1964, qui prononça devant plus de 250 000 personnes un discours resté célèbre, commençant par ces mots : « I Have a Dream ».

Que dire de plus, sinon l'émotion que suscite ce film : les faits chronologiques, les images d'archives, montrent la lutte engagée pour les droits des citoyens américains noirs, et nous font revivre ces grands moments. Un beau documentaire en hommage au pasteur Martin Luther King, qui a su conduire et accompagner ces mouvements citoyens. Les 3h12 sont à peine suffisantes...




Réalisateur Lee Chang-Dond (Sud Coréen) - 2h28


La longueur de ce film est une aubaine, nous pouvons ainsi nous plonger dans une ambiance trouble et énigmatique, le spectateur travaille autant que le réalisateur. Il nous invite à nous perdre dans l'intrigue, les indices qu'il nous donne ne suffisent jamais à comprendre toute la situation du premier coup, ni du 2e coup, d'ailleurs... Un régal pour la cogitation, des acteurs formidables, une mise en scène superbe, je vous laisse découvrir le reste... Ne le ratez pas, quand même ! C'est passionnant et grandement mené...




BlackkkkLanzmann - Spike Lee (USA) 2h16 

Un film important pour se rappeler et comprendre, il se situe dans les années 1970 : un policier noir arrive comme premier officier du Colorado... Mais son arrivée n'est pas acceptée par tout le monde, certains de ses collègues le stigmatisent... Il monte une opération d'infiltration du KKK avec un collègue blanc... Il font tous deux équipe autour d'un projet dangereux : neutraliser le Klan, dont le véritable objectif est d'aseptiser son discours ultra-violent pour séduire ainsi le plus grand nombre. Les dernières images (d'actualité) du film nous replongent dans la réalité d'aujourd'hui, avec les partis  d'extrême-droite qui relèvent la tête sur les mêmes sujets... Affaires à suivre...


Nicolas Philibert, grand cinéaste de documentaires, revient...

Avec cet excellent film sur l'apprentissage du métiers d'infirmier-e, 1h45 d'émotion, et d'apprentissage également pour nous, spectateurs...

Si ce film passe près de chez vous, ou plus loin, courez le voir... Il a été tourné dans une petite structure hospitalière située près de la Porte de Montreuil, l'hôpital Saint Simon (une fondation privée), toutes les équipes ont accueilli avec ferveur le projet du cinéaste, et sont devenues partie prenante du tournage...

Nicolas Philibert rend hommage aux personnels soignants, en particuliers aux infirmiers et infirmières. Il tournait déjà autour de cette idée, avait déjà fait des repérages, quand une embolie l'a conduit en soins intensifs en janvier 2016.

"À l'issue de la projection auprès du personnel, j'ai été surpris de voir que leurs réactions dépassaient largement le cadre de leur propre présence. Ils ont été visiblement sensibles au mouvement général du film, ont dit s'être reconnus dans ce portrait collectif. Pour eux comme pour les formateurs, je crois que c'est devenu "leur"film".

Je crois que c'est devenu aussi le mien ! Je suis fan de Nicolas !! J'ai vu tous ses documentaires !



Film écrit, réalisé et joué par le réalisateur Jim Cumming (USA) 1h31

Bravo !

Contrairement à ce qui est écrit sur l'affiche du film, on ne " crève pas de rire", mais "il brise vraiment le cœur". L'acteur est remarquable dans toute la gamme des sentiments : la tristesse, l'angoisse, la dépression, le courage, l'énergie, la colère. Il joue le rôle d'un père policier qui veut protéger sa fille, il tente de l'élever comme il peut, et accumule d'énormes difficultés sur son parcours... Passionnant ! Âmes en peine, trop sensibles ou dépressives, s'abstenir... J'ai beaucoup pleuré !

Comment ne pas se laisser toucher par ce personnage singulier...



Emmanuel Mouret  (Français) - Mademoiselle de Joncquières - 1h49

Une jeune veuve (Cécile de France, magnifique !) cède aux avances du marquis des Arcis. Après quelques années d'un bonheur idyllique, il se lasse... Follement blessée, elle se venge... Tout est parfait, les dialogues, les acteurs, les paysages, les costumes, l'histoire (cousue de fil blanc, un peu à la Colombo), pourtant je n'ai rien ressenti, je me suis laissée aller seulement  à la contemplation de la beauté des paysages, de la nature, des parcs, des très belles couleurs et lumières, mais je n'ai pas été franchement émue, sauf que j'ai beaucoup aimé l’actrice aux manettes de la vengeance !

Allez le voir quand même, c'est très très beau et la fin, de la vengeance vous surprendra...


François-Xavier Drouet (Français) 1h43

C'est là que j'apprends tout sur les forêts françaises d'aujourd'hui : leur gestion intensive, l'industrialisation massive, la réduction des essences, les changement des paysages, la perte de la biodiversité. Nous sommes au cœur de la sylviculture : exploitation rationnelle des arbres forestiers (entretien, reboisement, etc.), afin d'obtenir une rentabilité rapide. Ainsi donc, les forêts françaises, dont 75% sont privées, vivent à l'heure de la sylviculture, de la rentabilité, au détriment de la sauvegarde des espèces. Les arbres qui sont plantés sont les Douglas (Amérique du Nord), espèce de sapin à pousse rapide, haute et uniforme. Pas un chant d'oiseaux ne les pénètre et il ne pousse rien en dessous, disent les forestier de l'ONF. Ces forêts sont très noires mais elles rapportent gros, la mécanisation est très forte et les machines, bien sûr, ont remplacé les bûcherons, la forêt est devenue une industrie comme une autre. La gestion forestière suit à vitesse accélérée le modèle agricole intensif.

Il y a énormément d'informations dans ce film, je n'ai pas tout enregistré d'un coup, mais le problème est posé : que deviennent les forêts de France, et que deviendront nos paysages, privés des 45 ou 50 espèces qui les composent, comme au Danemark où il en restent 3 !!!

Affaires à suivre... Courez le voir, il est très pertinent, et surtout très émouvant... On y apprend une foule de choses pas très drôles et très préoccupantes...




De la réalisatrice Debra Granik - 1h49 (USA)

Un dernier film pour la route, très beau film ! La réalisatrice nous en dit plus sur son film : "J'aime l'idée qu'il faut se demander : de quoi avons-nous besoin ? Plutôt que : que voulons-nous ? La société de consommation nous empêche de trancher la question, quel est l'enfant qui connaît la différence entre le besoin et l'envie ? On ne nous l'apprend pas, on nous apprend à vouloir toujours plus..."

Le père et sa fille (15/16 ans) vivent dans un parc naturel de l'Oregon (où ne sont plantés que des sapins horribles !), loin de la société. Ils vivent selon leurs besoins (surtout ceux du père) : nourriture, apprentissages, expérimentations, une vie sauvage, décalée et toujours très affectueuse et solidaire..

Au bout du voyage, la jeune "Tom" a le désir d'en finir avec cette vie-là, elle décide alors d'abandonner la solitude de son père pour vivre parmi ses semblables, dans une "vraie" maison, en pleine nature quand même, avec des personnes qui chantent et qui sont joyeuses, des sédentaires en Mobil-Home. Le père poursuit sa route. Les images sont très belles, précises, riches de gestes et de regards : inquiets ou confiants, interrogatifs, incertains, saisis avec justesse, bouleversants, les émotions m'ont envahie...

Magnifique ! S'il passe près de chez vous, laissez tout en plan et courez le voir aussi, il le mérite...


Mes amis, mon blog va se ralentir, je me soigne, et ça me prend un temps complet... Mais dès que je peux, je reviens très vite, je vous embrasse... Je vais profiter des apprentissages du film de Nicolas Philibert, je vous raconte après... Profitez de l'automne !


lundi 10 septembre 2018

Une matinée particulière...



Trouvailles de la matinée

Quelquefois, je vais aux Puces de Montreuil pour me distraire, comme on va à la campagne cueillir des champignons ou des fleurs. On connait le chemin par cœur, on prend son temps, et très souvent, on ne trouve rien ! Quand on revient bredouille, ça n’a aucune importance, on se dit : on fera mieux la prochaine fois, ça nous donne l’occasion d’espérer une pêche miraculeuse. Cet espoir alors envahit tout le quotidien, et peut même nous rendre heureux, car le rêve qui précède le réel enjolive tout !

À la ville ou à la campagne, la balade est tout aussi charmante, les Puces, c'est beaucoup moins beau qu'un champ de coquelicots dans les blés (avec les pesticides, c'est vrai, il n'y a plus de coquelicots), mais on y ramasse des objets étonnants... Et quelquefois très beaux...

C’est avec ces petits refrains-là que je décidais de ma promenade de la semaine aux Puces... En plus de me changer les idées, j’avais vraiment deux objectifs précis en tête pour la découverte, ce qui est plutôt rare.




Le roman complet sur papier bible, trop lourd, écrit trop petit, papier trop fin !


Je vous explique, attention, c'est très complexe : surtout pour le premier objectif

1°) Depuis la veille, j’avais envie de me remettre à relire Marcel Proust : « À  la recherche du temps perdu », mon œuvre préférée. Parfait, vite, je regarde tout d'abord la collection GF Gallimard (un peu plus grande que le livre de Poche, et les caractères sont un peu plus gros aussi), rangée sur l'étagère dédiée à Proust, pas de tome 1 : « Du côté de chez Swann ». Je cherche partout, le tome 1 est introuvable.

Les plans de rechange B, C, D et E, je les avais : B - Je commence ma lecture dans une autre collection (Pléiade) C - Dans la collection Quarto Gallimard D - J’ai tout ce qu’il me faut aussi sur ma tablette E - je cours à la Fnac acheter le premier volume en Poche, pas cher, pratique, petit, léger. Ou je commande sur Amazon ! 

Vous voyez, je ne renonce à rien, et bien que je sois très bien équipée pour Marcel Proust, j'avais une réticence à le relire dans la Pléiade, le papier est trop fin, écrit trop petit. Chez Quarto Gallimard, qui propose également tout le roman en un seul volume, 2401 pages, trop lourd à soutenir pour mes petits poignets, sur ma tablette, il faut surveiller la batterie, pas pratique, non, je voulais absolument lire sur du papier. Pas question de courir à la Fnac, aucune envie d'aller sur Amazon, ce qui déplairait beaucoup à ma sœur qui ne les porte pas dans son cœur,  inutile de lui faire de la peine !...

Vous me suivez ?


Dans la collection GF Flammarion, avec le tome 1 introuvable


Sur ma tablette, pas envie !

2°) La seconde idée n'était pas du tout compliquée,  je voulais trouver un petit couteau de cuisine qui coupe bien, en acier et manche en bois, pour remplacer celui que j'avais jeté par inadvertance à la poubelle avec les épluchures de carottes...

Si j’allais aux Puces ! J'avais mes chances... Pour le couteau...

Me voilà donc sur le chemin de la cueillette miraculeuse, l’âme un peu en peine par je ne sais quels soucis qui traînaient, il faisait doux, le ciel était en bleu très tôt, ça aide...

Le miracle eut lieu, impossible à croire, comme tous les miracles : chez le premier marchand qui vendait de tout, j'ai trouvé le tome 1 de la "Recherche" en Poche, un peu abîmé mais très, très lisible, et le couteau acier manche bois, immédiatement après, je saisis mes deux champignons et je tends une pièce de un euro au marchand qui accepte la transaction !!! La somme était modique et les trouvailles, faramineuses...

Tout de suite, j'ai pensé : elle est pas belle, la vie ?

Pour la photo du livre et du couteau, j'ai pensé que ça ferait encore plus beau avec les fraises à la crème, prêtes pour le déjeuner... Et délicieuses...


La dernière trouvaille 


La semaine suivante, je dépense encore un euro pour un livre de Maupassant que j'adore, en pleine discussion sur le stand avec un chineur de livres comme moi qui avait vu que je ne m'intéressais qu'à cet auteur. Il triait pour moi les volumes épars : et celui-là, vous l'avez ? Et celui-ci ? Oui, oui monsieur, j'ai tout Maupassant chez moi, et il n'est pas rare que j'ai des volumes en plusieurs exemplaires. Ah, bon ? Oui, de peur de le louper, je l'achète d'emblée... On verra après !

Celui-là, "La main Gauche" je ne l'avais pas, et ma surprise fut grande lors de ma lecture d'une nouvelle que je ne connaissais pas et qui s'appelle : Allouma. Force est de constater, oh, rage ! Oh, désespoir ! Combien Maupassant était bien de son temps, il avait fait sien ce langage de l'époque colonisatrice, raciste, profondément irrespectueux et méprisant envers les arabes. Les femmes sont des esclaves inintelligentes, des filles...  "J’éprouvais pour elle un dédain paternel", "J'en ferais une sorte de maîtresse esclave", "Car ces créatures-là, sur le sol africain, nous appartenaient presque corps et âme","Car elle dû mentir d'un bout à l'autre, comme mentent tous les Arabes, toujours, avec ou sans motifs. C'est là un des signes les plus surprenants et les plus incompréhensibles du caractère indigène : le mensonge", "Je ne l'aimais pas - non - on n'aime point les filles de ce continent primitif", etc, et... Toute la nouvelle est à l'avenant, un langage qui se perpétue et se propage toujours de nos jours... Méfiance !

Je ne vais pas vous infliger l'ensemble de la nouvelle, mais c'est la première fois que chez Maupassant, je découvre ce racisme profond, violent, abject. Un de mes auteurs favoris trouve que les Arabes sont des sous-hommes ! Je suis peinée de cette très mauvaise surprise !


Mes fleurs du jour dans le petit vase à sept branches

Mes amis, à très bientôt pour des merveilles inconnues...

vendredi 7 septembre 2018

La nouvelle fragrance insolite ! Et de dernière minute...


La nouvelle fragrance

Mais voyons, Danielle, que veux-tu dire par-là ? Sur le plateau, il n'y a que des légumes et des fruits, et sur la photo, on ne sent rien !

Je vous explique, les amis, d'où me vient ce nouveau parfum. j'étais allée faire quelques courses dans la grande surface d'à côté pour composer le repas du soir avec un de mes fils. Bon, jusque-là, rien de bien passionnant ! Attendez, attendez...

J'ai mis tous mes achats dans ma cuisine et en même temps, je questionnais ma tablette sur : "Comment conserver quelques jours" les tomates, les œufs, les fruits, les légumes... Et à chaque fois, je constatais qu'il ne fallait surtout pas les mettre dans le réfrigérateur. J'ai mis juste un petit jus de citron sur mes framboises, et j'ai tout laissé en plan hors du réfrigérateur.

Au fur et à mesure de mon instruction culinaire, je me disais : il faudrait faire les réfrigérateurs un peu plus petits, pas besoin de bac à glace, il faudrait utiliser de jolis paniers d'osier, bien décorés, j'adore ceux qui viennent d'Afrique, ils sont trop magnifiques, ça serait nettement plus chouette !

Un panier pour les œufs, un autre pour les fruits, un autre encore pour certains légumes, dont les tomates. Les fromage, à la rigueur dans du papier sulfurisé et dans la boîte à fromage, peuvent très bien se conserver dans le bac à légume, j'ai mis vite fait ce papier autour de mes fromages...

Puis, la matinée est passée... Chaque fois que je passais devant le plateau : framboises, tomates, oignon, il y avait une délicieuse odeur qui flottait dans l'air, je me rendais compte que le mariage de l'oignon et des framboises citronnées était subtil, agréable,  léger, original, je me suis dit : si j'étais un nez de parfumeur, il y aurait quelques créations à faire...

La cuisine embaumait, il n'y avait pas une odeur qui passait devant l'autre, l'oignon et les framboises s'unissaient dans un accord parfait ! Un régal ! Pourtant, en parfumerie, l'oignon n'a pas bonne presse, mais je vous assure qu'avec la framboise, on pourrait  faire fortune... Enfin, je crois...



Les pommes et les mirabelles très belles

Même punition pour les fruits : surtout, ma belle, ne va pas les mettre dans le réfrigérateur, ce serait un crime, les pommes et les mirabelles ne supportent pas le froid, l'ambiance générale leur suffit... Dans ce mariage-ci, je ne sentais rien de particulier, mais j'avais la sensation de les cueillir aux arbres, comme je faisais en Indre, tous les fruits étaient chambrés à point, les mirabelles chaudes fondaient dans la bouche... Les reines des reinettes étaient nettement meilleures que celles achetées au supermarché du mauvais goût... Les reines des reinettes que je ramassais sous l'arbre, comme le veau sous la mère, je ne peux pas vous expliquer avec des mots, leur goût exquis... C'étaient bien les fruits du Paradis !

Mon ami de l'Indre range tous les jours ses pommes, soigneusement, comme des pierres précieuses,  dans des cagettes, il les tourne et les retourne, il ne faut pas qu'elles se touchent, c'est son petit travail de la première heure, les gâtées sont réservées pour le poulailler, directement du producteur aux consommateurs. "Nous en mangeons bien jusqu'au mois d'avril, facile, rien ne se perd, nous en donnons pas mal". Très bien les amis ! "Et faisons des compotes, des tartes, nous en mangeons avec le boudin délicieux du boucher, les pourries, les blettes, les tachées, je les donne aux poules". J'étais toujours admirative de ce super arrangement écologique, tout était réglé comme du papier à musique, tous les ans la symphonie battait son plein !



Les belles courgettes luisantes d'Espagne

Moi qui rouspète à qui mieux mieux et qui n'achète pas de produits qui viennent de trop loin, j'ai pris les courgettes espagnoles contre mon gré, il n'y en avait pas d'autres à cet instant... Pareil pour les courgettes, pas de réfrigérateur, ma pauvre amie, surtout pas, "conserver vos courgettes au réfrigérateur n'est pas une bonne idée".



Le brocoli, un vrai bouquet de mariée

Enfin ! Au réfrigérateur, il peut se conserve 5 à 7 jours, si vous le faite tremper comme une fleur dans un récipient d'eau : "n'oubliez pas de changer l'eau tous les jours", plus simple, le film plastique mais un peu moins efficace... 3 jours seulement !

Je vais bientôt devoir échanger mon réfrigérateur contre une boîte à chaussures, ou de bottes de sept lieux si j'achète souvent des brocolis !

La prochaine fois, je vous raconte "une matinée particulière"... Preuves à l'appui !

lundi 3 septembre 2018

L'Indre va devoir m'attendre..

Elles sont là !

Les vaches !

Je me souviens, au moment, précisément, où je ne vais pas pouvoir aller dans l'Indre, de ce petit troupeau de curieuses, mises dans un champ à côté de la ferme. Chaque fois que je passais devant elles, pour ne pas me faire remarquer et les faire fuir,  je posais délicatement et sans bruit mon vélo dans l'herbe du petit chemin qui bordait leur enclos, puis je dépliais ma cape de cycliste en plastique jaune tournesol à la Vincent Van Gogh, qui me servait de tapis de sol contre les aoûtas. Je garde le souvenir cuisant de ces bestioles qui me grimpent dessus dès que je pose le pied dans l'herbe, chaque année ! Rien à faire, ça pique, ça gratte dès le premier jour, les crèmes, le savon, surtout le vinaigre, finissent par apaiser les démangeaisons...

J'adore me poser là, silencieuse, et les laisser venir une à une près du fil électrifié, me dévisager...


Coucou c'est nous

Je restais là, sans bouger, émerveillée, quelle chance, mais quelle chance de les voir de près ! Jamais je ne me lasse de leurs ruminations, leur ronds de jambes, leurs langues qui font craquer l'herbe, des moulinets que font leur queues et des tressaillements de leurs oreilles pour chasser les mouches. Jamais je ne me lasse non plus de ces moments délicats de pisses et de bouses, rien ne me rebute, tout est intéressant, les vaches, c'est : comme le cochon tout est bon/ beau... Avec les brouteuses, le paysage bouge sans cesse, à leur allure... Une année ici, une autre là, suivant les cultures, je dois les chercher, voyons, où sont les vaches ? Les localiser, c'est le plaisir de mon premier tour de vélo ! Ma première grande respiration dans l'Indre...



Toutes stars




Sages comme des images


Les chemins de l'Indre !

Plus je regarde les photos sur mon ordinateur, plus mon cœur se serre de ne pouvoir y aller cette année, je revois les chemins d'ombres et de lumière, arpentés à vélo ou à pied, je me demande encore comment je faisais pour ne pas tomber à force d'avoir le nez au vent, les yeux partout, je connaissais les routes par cœur, c'est justement là que le risque était grand de tomber, route trop connue, danger ignoré, et vlan !... Revenez à moi, les chemins creux, mes yeux, mes souvenirs sont prêts à supporter le miroitement de vos lumières, mon cœur bat... Chaque chemin, principalement sous le soleil, s'en va dans tous les sens, les trouées de lumière m'attirent et m'engagent à l'explorer toujours plus loin, s'il tourne tant mieux, sa beauté s'organise autour du mystère, même si je l'ai fait dix fois...


Comment résister à l'appel du grand large !


J'ai fait le tri de quelques photos des chemins empruntés à toutes les heures du jour, chacun a sa couleur, son odeur, sa fraîcheur, sa beauté, chaque année sa dimension change : plus court devant, plus long derrière, plus sombre, plus lumineux, il renouvelle sans cesse les impressions du moment... Exactement de la même manière que nos émotions changeantes se déclinent en nous, tout au long de la journée, avec leurs nuances inattendues, surprenantes, imprévisibles, elle défilent à chaque pas, la beauté de la nature n’abîme rien, n'exige rien de vous... Certains chemins font pleurer, sourire, m'émeuvent d'avantage que d'autres, mais tous font du bien... Chaque année, je reste bouche bée dans les allées de peupliers, de chêne, de bouleaux, les châtaigniers, les noyers... C'est immuable, ils forcent l'admiration, comment rester insensible aux bruissement des feuilles sous le moindre vent, ont-ils remplacé le chant des oiseaux ? Il faut prêter l'oreille, je  les cherche des yeux, pas de bruits d'ailes...  Les papillons aussi se font rares, très rares... Jamais je ne vois de libellule...


Chemin de l'Indre


Chemin de l'Indre


Chemin de l'Indre



Chemin de l'Indre

Les tas de bois !

La balade est un plaisir unique qui se multiplie à l'infini, dans la campagne indroise je rencontre peu de marcheurs, mais chaque rencontre se ponctue par : bonjour, bonsoir, et plus si chacun y prend plaisir, la pluie, le beau temps, et même l'orage qui vient, peuvent donner naissance à des impressions plus profondes, préoccupantes, drôles, on passe un bon moment... Je ne le rate jamais...

J'ai en tête une petite marotte : les tas de bois, j'ai toujours adoré les tas de bois, je ne sais pas pourquoi... Je trouve que ça rajoute un peu d'art graphique dans le paysage, le tas de bois est une création particulière, chacun est entassé différemment, il s'harmonise instantanément avec l'environnement, du Land Art artisanal, il n'est pas construit pour faire beau, et pourtant ! Je ne manque pas de le prendre en photo, les tas ont souvent un charme fou, quelque fois même, quand ils sont là depuis longtemps, ils sont repris par la nature, les feuillages, les lierres leur grimpent dessus avec art... Ils changent de destinée, de vie... Comme des murs de pierres sèches abandonnées, ils vieillissent,  prennent de la beauté... !


Quelle présence, quelle allure !


Celui-là est bien abrité bien calé


Tel autre sera englouti par la végétation, bûche après bûche


Bien caché avant de partir en fumée

Certains tas de bois ne bougent pas pendant des années... Ils sont tout verts, moussent, fleurissent, se déplacent presque !

Il me suffira d'attendre l'automne, l'hiver, le printemps, et l'été prochain... Pour retrouver toutes ces merveilles ! Patience donc... D'ici là je vais rester en ville...



Fleurs de ville et de balcon

Le prochain post : Une matinée particulière...  À très vite les amis...