vendredi 23 mars 2018

Le voyage en Avignon... Les couleurs, les odeurs, les images, les fleurs... (1)



Le Bleu intense du soir sur le pont d'Avignon, en mars 2018


Après la prise de billets sur internet(voir mon billet du 15/02/2018, cliquer ici)  pour mon petit séjour en Avignon, me voici déjà de retour, ainsi passe toute la vie... Méfiez vous... Regardez où vous mettez les pieds, les yeux, les oreilles... À chaque instant... J'ai rapporté des souvenirs et du bleu, bleu, bleu... En partage...



Le bleu dans les roseaux du bord du Rhône, la semaine dernière



Le grand bleu place des Carmes, en mars 2018


Le beau bleu au dessus des jardins des Doms, derrière le Palais des Papes


Le bleu encore, dans la montée du jardin des Doms

En Avignon, je n'y ai vu que du bleu... Un ciel de mer tropicale, par beau temps, les oiseaux sont déjà à l'œuvre dans leurs chants... Les violettes de printemps, sur les bords des chemins, même les plus vilains, je les ai ramassées, lavées à grande eau, et je les ai éparpillées sur le dessus de quelques salades vertes, mais il y en avait si peu que la fragrance des fleurs resta dissimulée sous les feuilles, dans la vinaigrette... Pour épater les amis, il en faut bien plus qu'une petite poignée jetée à la volée... J'avais gardé le souvenir d'une cueillette de violettes dans la Drôme, chez une amie, le saladier était devenu bleu et s'était rempli de parfum extrêmement doux...  Quand j'ai aperçu deux ou trois violettes dans le petit jardin de mon frère, sous un cognassier sans bourgeons, je me suis dit : je vais faire pareil que dans la Drôme, mais j'en ai ramassées trop peu pour faire impression ! Juste des petits points bleus sur les feuilles vertes, pas de parfum, pas le goût escompté, l'effet fut totalement raté !

Je me souviens "encore" de l'odeur subtile et enveloppante qui régnait dans le très vieux cimetière juif de Vienne (2013), toutes les allées qui menaient aux tombes exhalaient le doux parfum des violettes, c'était extraordinaire, merveilleux, un souvenir inoubliable, très vif, intact encore ! Aucun parfumeur n'a encore réussi à "recopier" naturellement ou artificiellement la légèreté et la beauté de l'odeur de ces fleurs, à mon grand regret... Je ne sais pas non plus d'où me vient cette passion pour les parfums, ils ont toujours fait partie de ma vie, depuis toujours, quand j'étais toute petite fille, en colonie de vacances, le matin au réveil, j'aimais déjà le parfum délicieux du café au lait et des tartines beurrées, cet ensemble à mon nez ne faisait qu'un, "le parfum" du petit déjeuner, de la belle journée qui commençait, de l'espoir sans doute d'un bonheur par jour (1)... Je suis toujours à la recherche de fragrances inconnues, je ne les trouve jamais assez à mon goût : pas assez de violette, de mûre, de giroflée, de vanille, de fleur d'oranger, toujours un manque d'un je ne sais quoi, et de rêves, beaucoup de rêves...

(1) le bonheur du jour est aussi le nom d'un petit meuble qui existait au XVIIIe siècle : j'ai consulté Wikipédia et voilà ce que j'y ai trouvé : Il doit son nom au fait que les dames de l'époque pouvaient y cacher des lettres et petits objets (souvent les courriers d'amour d'amants). Le bonheur du jour étant un meuble constitué de gradins eux-mêmes remplis de tiroirs (et parfois de quelques cachettes), elles pouvaient y cacher du courrier qui était leur « bonheur du jour ». Ils étaient formidables, ces ébénistes, penser au bonheur des dames, vous imaginez  !!



Un bonheur du jour...



La belle petite cour du petit Palais, lieu idéal pour prendre le thé, bleu aussi... La lumière du jour traversait le bleu des sièges qui ne servaient à personne...

Je me suis promenée en ville, au petit Palais, juste à côté du grand Palais des Papes, il n'y avait personne en terrasse avec le froid de mars, nous avons bu un thé à l'intérieur, bien au chaud, tout allait tranquillement : les passants, les commerçants, les cinémas, les musées, dans certaines rues les boutiques avaient fermé définitivement, faute de repreneurs. J'ai vu un film, "La forme de l'eau" de Guillermo del Toro ( USA), une espèce de film fantastique, vraiment fantastique, l'histoire est un peu compliquée, il ne faut rien rater pour comprendre tous les détails savoureux de ce conte... On découvre une histoire d'une grande humanité, tous les codes sociaux (nous sommes dans les années 60) sont inversés : ceux qui ne se comprennent pas par le langage : une jeune femme muette et un homme Dieu couvert d'écailles, qui vit dans l'eau, venu de nulle part, ne parlant pas le langage des humains, se comprennent, et s'aiment. Ceux qui sont mal vus par la société : les homos, les noirs, forcément pauvres, et même un scientifique russe qui travaille avec les Américains, sont dans le film les gentils, compatissants et sentimentaux... La morale de l'histoire pourrait s'appeler comme ça : aimez-vous les uns les autres, sans exclusion ni discrimination, seulement avec compréhension, respect et de l'humanité surtout, de l'humanité... La mise en scène est magnifique, une reconstitution historique, historique ! D'une très grande poésie... 



Beau, beau, beau... À voir vite... Bleu, bleu, bleu...

J'ai visité deux très beaux musées dont une belle demeure fin 19e ayant appartenu à la famille Vouland (industriel de l'alimentaire, boucherie, salaisons, inventeur paraît-il du corned-beef et du saucisson Mireille...). Monsieur avait beaucoup d'argent et un goût exquis, gros travailleur, "il est resté humble et simple jusqu'à la fin de sa vie" (1973), dit aujourd'hui sa secrétaire avignonnaise, qui doit être une vieille dame. À sa mort, le propriétaire a légué cette maison à la Fondation de France, la gestion est locale et privée, déclarée d'utilité publique en 1977 par décret ministériel... La maison bourgeoise est remplie de très beaux objets, de très beaux meubles, des tapisseries, quelques tableaux, il faut du temps pour "tout" voir, il me faudra sans doute beaucoup de visites pour me souvenir de tout... Je retiens particulièrement l’atmosphère générale, la reconstitution presque à l'identique du rez-de-chaussée, salles de réceptions, l'escalier de pierre blanche qui permet d'accéder au premier étage qui menait aux appartement privé de la famille Vouland. La distribution des pièces a été imaginée, scénographiée, ici beaucoup de rouge, rouge éclatant, encore des tableaux et des objets précieux, dont je n'ai pris aucune photo... Pouvais-je prendre tout un musée en photo ? Je n'ai même pas essayé, j'ai laissé mes yeux faire le tri, uniquement pour mon cerveau...




L’Hôtel particulier et le petit jardin, presque abandonné


La belle l'ambiance générale reconstituée d'après les photos


Les enfilades de pièces superbement meublées


L'escalier blanc qui montait aux collections de faïences et porcelaines



Le lit de repos rouge et ses rideaux


L'alcôve...

Le rouge est mis, pour cette alcôve chinoise (19e) dédiée aux plaisirs : opium et galanterie, autrement dit prostitution, achetée par monsieur Vouland et que les scénographes des espaces exposés ont retrouvée bien pliée à la cave, en parfait état de marche...

La dernière grâce du musée Vouland, juste avant la sortie,  est un petit espace réservé aux peintres plus actuels dont Monsieur Antoine Grivolas (avignonnais) 1843-1902 les deux œuvres exposées m'ont touchée par leur douceur, leur éclat et la grande simplicité des sujets, de plus, le matin même, en me promenant, en ville, j'avais vu sa maison de naissance, toute simple, à deux étages et volets bleus, abritée derrière un grand platane, sur une minuscule place, en plein cœur d'Avignon, une plaque sur la façade signalait cet artiste dont je n'avais jamais entendu parler ! Quel dommage !


Antoine Grivolas - 1843-1902, Roseraie (avant 1900)



Antoine Grivola -1843-1902

Mes photos des œuvres de  monsieur Grivolas, sont totalement  en dessous de la réalité. En vrai, sa nature est moussante et fraîche, elle déborde de couleurs et de délicatesse, sa campagne pleine de roses et de verts est une merveille, un frémissement ! Antoine Grivolas séjourna longtemps sur la Côte d'Azur, où il s'était  fait une réputation en peignant des fleurs... Je comprends les heureux acheteurs qui devaient emporter, sous le bras, ces délicieux carrés de verdure multicolore... 


La prochaine fois, je serais encore en Avignon, j'ai encore beaucoup de choses à dire, attendez-moi...

8 commentaires:

ELFI a dit…

entre le bleu du ciel et le rouge de l'alcôve ... je ne sais que choisir ...mais le ciel bleu j'espère de le trouver après pâques ...au sud! en attendant la suite de ton voyage ... biiiises

Danielle a dit…

Coucou Elfi, bon voyage dans le bleu très bientôt, je suis heureuse pour toi, et pour ta visite sur mes lignes aussi :-))

Je t'embrasse fort du soir.

Marie Claude a dit…

Quel beau voyage à Avignon avec le soleil au rendez-vous.
La deuxième photo du pont est très belle!!
Je t'ai suivi avec plaisir,billet bien agréable à lire.
Je ne connaissais pas ce peintre,une belle découverte.
Je suis moi aussi sensible aux différents parfums qui expriment tant de ressentis.
Je suis contente que tu aies vu et apprécié ce film et tu as bien résumé la morale.Un beau souvenir pour moi aussi.
Vivement la suite....
Joli W.E à toi
Bisous du soir.

Danielle a dit…

Merci Marie Claude pour ton commentaire bienveillant... nous sommes d'accord sur tout:-))

À très vite pour la suite...
Je t'embrasse fort.

Brigitte a dit…

Merci de ce beau voyage en Avignon . Tu es donc très sensible aux odeurs... tout comme moi !Ahhh certains parfums que nul ne peut vraiment copier ...
Lorsque je marche je trouve souvent de belles odeurs que je hume avec gourmandise .
Bonne soirée et bises

Danielle a dit…

Merci Brigitte, oui, je suis très sensible aux parfums et quelques fois même je cours après...

Bises à toi Brigitte à très vite.

Enitram a dit…

J'avais raté tout ça ! Une prochaine escapade ! C'est sûr !

Danielle a dit…

Énitram tu n'as rien râté du tout, il est toujours temps... de courir...

Bises du matin.