mardi 13 février 2018

Ave César ! Au centre Pompidou !


Le pouce de César (1921-1998) - bronze doré 6 mètres de haut, réalisé en Normandie à la fonderie Bocquel pour le Parvis du centre Pompidou en novembre 2017

Comme je vous le disais dans mon post précédent : il faut avoir beaucoup de patience quand on est artiste peintre/plasticien pour prétendre à la reconnaissance... Sans compter tous ceux, qui ont beaucoup de talent aussi,  dont on ne parlera jamais ! Vint ans après sa mort à l'âge de 77 ans (1998), le centre Pompidou propose au public une rétrospective de César : les dernières années de sa vie ont été très fastes, beaucoup de rétrospectives dont une au musée du Jeu de Paume en 1997, en Italie, au Mexique, au Brésil et création du fameux César du cinéma en 1976. Les musées du monde entier achètent ses œuvres. "De son vivant, malgré sa célébrité, il reste néanmoins snobé par le milieu de l'art": remarque de Wikipédia qui s'accorde bien avec ma remarque de présentation simpliste du centre Pompidou aujourd'hui, qui m'a franchement choquée. La plaquette de présentation offerte dès l'entrée précise que cette exposition (20 ans après sa mort) permet de redécouvrir un sculpteur majeur à travers un demi-siècle de création, il était temps !

Habituellement, la présentation d'un artiste dans ce grand musée parisien prend 1/4 d'heure de lecture (plusieurs fois pour comprendre l'introduction), et là : 2 minutes suffisent ! Pour César, pas de grand discours, dès l'entrée de l'exposition, une simple nomenclature pratique de son travail :


Un résumé simple et concret

Je n'avais jamais vu aussi simple comme présentation d'un artiste, une énumération des matières et des procédés, imaginez la même description pour le travail de Rodin : plâtres, bronze, cire perdue, cire tout court, terre, fonte... Comme s'il ne s'agissait pas de sculptures ! 

Il y avait beaucoup de monde qui circulait dans tous les sens, mais je suis arrivée quand même à prendre quelques photos des œuvres qui me plaisaient, et il y en avaient beaucoup.

À cause du coût du matériel, César n'a pas pu travailler la pierre, il est donc allé chez les ferrailleurs acheter du matériel à la casse, et des matériaux de récupération à bas prix. Malgré des cours à l'école supérieure de Marseille et à l'école nationale des Beaux-Arts de Paris, des prix en gravure, dessin et architecture, César déclare :  « Je suis fondamentalement un autodidacte absolu ».

Je peux vous dire que son exposition est réjouissante : ses soudures, moulages, compressions, expansions... Sont superbes  et  font plaisir à voir. Le bestiaire : 






 César (1921-1998) - Acier et fer soudé, bronze : chauve-souris, coq, poule, scorpion


César (1921-1998) - Compression Pernod, 1962 (Ma préférée)




César (1921-1998) Toutes mes compressions préférées

Le rouge, l'argent, l'or, les couleurs scintillent sur toutes ses pièces, la force impressionnante des œuvres ne se mesure pas en kilos, elle s'impose comme des statues sur les places des villes... 

J'ai beaucoup aimé aussi les compressions murales qui me rappellent les œuvres supports/surfaces des années 70 créées avec des matériaux pauvres :



Compression murale cagettes


César (1921-1998) - Affiches, 1976  (Compression murale, papier, colle)

Et puis les grandes silhouettes de la Victoire de Villetaneuse, en référence à la statuaire antique (la Victoire de Samothrace), adaptée avec humour par César à la localité de l'usine où il a installé son atelier.



César (1921-1998) - Victoire de Villetaneuse, 1965 (fer soudé)

Faisant dire à César : " Ma Victoire de Villetaneuse, il lui manque la tête, mais il ne lui manque rien".

C'est un vrai bonheur de se balader parmi les œuvres de César, je n'ai pas pu résister aux enveloppages en plexiglas, moi qui adore les transparences, César a du penser à moi en les inventant !



  
César (1921-1998) - Les enveloppages, 1971 (plexiglas)

Ces enveloppages me font penser à la beauté des bouquets de fleurs que le fleuriste finalise en les enfermant dans du papier transparent, comme la touche finale de brillant et de pureté du vernis sur un tableau à l'huile...


Que se passera-t-il après ? Je ne sais pas, mais ne restez pas trop loin de mes lignes...

2 commentaires:

Brigitte a dit…

Franchement ... je n'aime pas beaucoup
Mais j'attends de voir ou tu vas m'emmener bientôt ?
Bises

Danielle a dit…

Bon, Brigitte tourne la page bientôt :-)))

Je t'embrasse fort du soir.