dimanche 30 décembre 2018

Faim du jour...


La faim du jour

Sans y penser, frappée par la beauté de ces simples aliments, je les ai réunis pour en faire une jolie nature morte photographique, clic, clac Kodak (voir ci-dessus), comme j'aime à le faire. Ils représentent aussi quelques repas que je me réjouis  de déguster avec gourmandise, et puis, chemin faisant, j'ai réfléchi : toute cette simplicité se compliquait considérablement si je la regardais à la loupe, je vous invite à me suivre :

- Oeufs bio : (tatoués au code 1 - poules élevées en plein air, mais parfois, le terrain est nu, sans arbres, sans buissons, et elles n'en profitent pas pleinement, n'osant pas s'aventurer sur ces terrains mal adaptés). L'accès à l'extérieur n'est pas obligatoire avant que les poules aient 25 à 28 semaines, selon les labels. De plus (en bio aussi), les poules sont souvent élevées par milliers : les comportements d'agressions restent fréquents dans ces groupes trop importants pour trop peu d'espace. Avec ces œufs, je peux me faire une belle omelette, des œufs durs ou brouillés, à la coque.... J'ai le choix !

- Pommes  Chantecler : Chantecler-Belchard est mise au point par l'INRA et sélectionnée pour ses qualités gustatives, parmi les nombreux croisements effectués à Angers, pour être inscrite au catalogue en 1977 comme l'une des meilleures variétés du moment. Le C.O.V. protège l'obtenteur pendant 30 ans, lui permettant un retour sur son investissement. Hybride de Golden, son suffixe "chard" vient du fait qu'elle comporte des gènes de reinette Clochard, tout comme d'autres hybrides de Golden alors testés (ex : la Charden. Wikipedia...) Je les ai achetées avec l'idée de les faire au four, c'est délicieux... 

- Citron : je n'ai pas retenu la provenance, il y a de fortes chances qu'il soit plein de pesticides... J'en met une petit giclée sur chaque pomme déchapeautée...

- Vanille épuisée : gousses de vanille broyées (après avoir été vidées des petits grains odorants qui composent la merveilleuse gousse de vanille pleine). La vanille épuisée donne quand même un bon petit goût de vanille authentique... J'en mets une belle pincée sous les chapeaux...


Les pomme déchapeautée et la vanille totalement épuisée...

- Une noix de beurre : d'une bonne marque composée de crème pasteurisée ! Une petite noix de beurre, rien de mieux pour donner du goût et de l'odeur à n'importe quel plat... J'adore !



La noix de beurre fondant, et zéro sucre

-  Pots de soupe de légumes : poireau, gros navet, carottes, céleri en branche... Pesticidés sans doute, car ces légumes ne sont pas bio... J'ai rajouté lors de la cuisson une belle tranche de lard fumé, acheté au rayon traiteur, sans indications de fabrication... Heureusement !

- Petite clémentine de Corse : les chercheurs de l’INRA de Corse démontrent, grâce à l’étude de chromosomes, que la clémentine est issue d’un croisement naturel entre la mandarine commune et une orange. Une peau fine et brillante qui atteint sa coloration et sa maturité sur l'arbre naturellement, sans activateur de coloration. 

- Orange du Portugal... : alors-là, grand mystère, il paraît qu'elles sont cultivées sans pesticides ? Je n'y crois qu'à moitié, aucun moyen de vérification, mon petit primeur du coin me l'a dit encore cette semaine : "elles sont bio"... Ah bon ! Ces oranges sont délicieuses, je n'y résiste pas, adieu veaux, vaches, cochons...

Dernier élément du plateau, cuisine simple mais bonne : la boîte de pilules du matin, car le corps nécessite des soins, pour durer...

Amis, voyez comme nos vies sont compliquées, nous ne sommes sûrs de rien, mais nous faisons comme si tout allait bien, il nous reste la poésie et les petits oiseaux, et encore les oiseaux, fondent comme neige au soleil... La poésie ne manque pas de panache...

Au secours ! Je veux un jardin sur mon balcon, une vache au pied de mon immeuble, j'ai déjà l'abricotier...

Amis, gardez-vous dans le bonheur si vous l'avez sous la main, sinon fabriquez-le avec les moyens du bord, aimez ceux qui vous aiment, regardez au loin, soyez positifs (sans excès), je peux vous dire que les pommes avec gènes de Reinette Clochard parfument toute la maison. Royalement !



Une tuerie !!!

jeudi 20 décembre 2018

Mes petits cailloux et la pépite d'or... Doux, doux (5)



1 - Les petits bouquets (la perle pour l'échelle)...


2 - Les petits bouquets (et la perle)




 3- Les petits vases (la perle pour l'échelle)


- Il y en a, des petits cailloux dans mes rivières...

Des années séparent l'acquisition de ces cinq petits bouquets de fleurs. Le plus grand, avec le vase transparent, je l'ai acheté dans un grand marché d'antiquités de la région parisienne, la personne qui le vendait avait mis tout son étal sur le trottoir, sans tambours ni trompettes, à la sauvette... Comme ça se faisait encore à l'époque... À côté des boutiques éclairées, chauffées, dorées, si agréables à voir, s’agrégeaient çà et là les marchands d'occasion qui dealaient des objets si beaux que je me demandais comment ils se retrouvaient là, en plein air, contre vents et marées... Surtout, loin des rondes de police...

Le petit vase (1) en verre si limpide, laisse voir les tiges des fleurs, c'était le vase que j'avais regardé en premier, aimantée, charmée, il me le fallait. La transparence (mon péché mignon), je la cherchais partout, elle m’attirait dans tous ses états : les verreries, si miroitantes, si légères, présentes très souvent dans les œuvres artistiques dès la Renaissance (et qui demandent une telle virtuosité pour représenter leur réalité si fragile), les objets de la vie quotidienne, la vaisselle, le mobilier, les bijoux, les gouttes d'eau, les dentelles, les soieries fines, les reflets, les bulles de savon, la limpidité, la fluidité de l'aquarelle... Et les ronds dans l'eau...

Ne me demandez pas d'où me vient cet engouement pour "l'invisible", je ne sais pas... Peut-être que la vie, si trouble, si compliquée, si dissimulée, si mystérieuse, m'a donné, en douce, le plaisir, l'envie, la nécessité de regarder à l'intérieur des choses... Peut-être... Pas sûr...

Le petit petit bouquet (1) miniature, rond, juste à côté, si poétique, si charmant, exécuté sans doute avec un pinceau à trois poils, tient à la verticale grâce à un tout petit pied articulé qui se déplie derrière, une oeuvre de chevalet minuscule... Un tableau de maison de poupée, une miniature, un pendentif, la signature est presque aussi grande que le bouquet... J'en avais fait cadeau à ma maman, qui l'avait tout de suite adoré...

Le dernier petit bouquet (2) est une broche peinte, une gouache, l'épingle est cassée, elle reste donc sans bouger, sur une petite table de verre...

Les quatrième et cinquième bouquets (3), je les adore, pour leur vase, bien sûr, mais pas seulement, les couleurs, les arrangements, la  diversité des fleurs, me plaisent tout autant...


 Sébastien Stoskopff - 1597-1657 - Corbeille de verres, Musée de l'Oeuvre Notre-Dame de Strasbourg


Sébastien Stoskopff - 1597-1657 - Nature morte aux verres et au pâté, Musée de l'Oeuvre Notre-Dame de Strasbourg

Je me souviens de ce grand artiste, il est présent dans ma mémoire depuis sa découverte au Musée de l'Oeuvre Notre-Dame à Strasbourg, il y a des années. Très apprécié de son époque, considéré comme un des maîtres de la nature morte, son oeuvre a été redécouverte seulement 600 ans après sa mort, en 1930... Ses œuvres m'avaient plus impressionnée que la cathédrale... Je suis encore prête pour faire le voyage...

Un peu partout, j'ai tiré le portrait des verreries qui passaient devant mon objectif :


Verreries de Murano


Paul Véronèse - 1528-1588 - Musée Accademia, Venise - Détail



Eglise de Venise (2016) - Les fleurs dans des vases limpides




Le souffleur de bulles  - Centre Pompidou (2011)


(4Ma bague en cristal bleu ciel


Bien sûr, cette bague de cristal allait de pair avec la blanche incolore et transparente, que j'ai cassée, je les portais depuis des années sans un choc, avec mille précautions qui n'ont pas suffi... La blanche est partie à la poubelle... Je ne l'ai pas remplacée, mais j'y songe, tiens donc, Noël est tout près, si j'écrivais au père Noël, je le fais de ce pas... Je vous tiens au courant...

- La tesselle d'or, l'aile de papillon bleu et la micro mosaïque :


Mes petits cailloux...

La tesselle d'or, je l'ai rapportée d'un de mes séjours à Venise, trouvée par terre, dans la cathédrale Santa Maria Assunta de Torcello, une des plus sublimes églises de Venise (bâtie au 7e siècle). Les pavements de mosaïques (XIIe-XIVe siècles) sont toujours un émerveillement, les saintes représentations baignent dans un fond d'or que la moindre lumière du jour fait scintiller...

Mon ami, qui travaillait dans la cathédrale, m'a rapporté cette histoire : lors de la restauration d'un pavement  de l'église, une tesselle d'or ancienne s'est détachée de son ciment, je te la donne, elle te portera bonheur. J'ai gardé ce trésor, précieusement, pendant des années, de temps en temps je la prenais dans le creux de ma main et je rêvais de Santa Maria Assunta, de Torccello, et tout Venise se précipitait alors à ma mémoire...

Une de mes amie, mosaïste, me proposa un jour d’insérer cette précieuse tesselle dans une petite oeuvre de sa composition, un cadeau superbe que j'aime beaucoup, elle avait pris soin de construire son oeuvre autour de la tesselle, intacte, avec talent... Je la remercie encore et encore.

- La broche en aile de papillon (morpho bleu), la broche en mosaïque miniature :


Une petite trouvaille qui fait partie de mes cailloux de rivière, cette épingle en argent renferme un morceau d'aile de papillon d'Amérique latine. Cette barrette ancienne, je ne la porte jamais, trop fragile, elle ne quitte pas la maison, elle reste bien sagement exposée entre entre ma tesselle d'or et la petite broche en micro mosaïque en parfait état... Les couleurs vives et brillantes pourraient laisser penser qu'elle vient d'être terminée hier... Elle aussi reste chez moi, à l'abri des accidents de parcours...


Mes amis, mes passagers, mes inconnus, bonnes fêtes de fin d'année, si vous êtes heureux, restez-le, si vous êtes en quête...  2019 sera parfaite pour vous... À bientôt...

mardi 11 décembre 2018

Mes petits cailloux... Doux, doux (4)



Le petit (15x21) plateau de bois et le mètre en ruban

Je l'ai déniché il y a très longtemps, dans une petite brocante de quartier. Immédiatement, je suis tombée en amour pour ce beau petit objet ancien, parfait, la dentelle de papier cartonnée qui en tapisse le fond était impeccable... Et pas cher ! Mais aussitôt, la lutte contre l'accumulation me tarauda ! Où vais-je le mettre ? Y mettre quoi ? J'avais cédé le pas à l'inutilité ? Il fallait absolument que je lui trouve une utilité impérieuse, j'ai cherché et j'ai trouvé... Mon petit plateau devenait indispensable, posé sur le coin de ma console, dans mon entrée...

Je pouvais y déposer les objets que je devais emporter avec moi pour aller faire des courses, prendre un transport en commun, poster une lettre urgente, la liste de courses, l'adresse d'un lieu à visiter, un pense-bête... Ainsi, impossible d'oublier quoique ce soit avant de sortir !...


Énumération... Ci-dessous :

Sac de courses réutilisable avec ses jolies couleurs, mini porte-monnaie avec une petite fente de chaque côté où je peux loger, dans l'une, quelques cartes : paiement, bibliothèque, musées, cinéma, Navigo... Et dans l'autre, le petit tissu qu'on aperçoit à gauche pour essuyer avec douceur mes lunettes... Mes clés, bien sûr, tenues avec un anneau où s’accroche le lion ailé de Saint-Marc en bronze, acheté à Venise il y a des lustres, dans une quincaillerie... Il tient le coup et me suit partout, au même titre que l'image pieuse donnée par mon amie, qui sait que je ne crois en rien... Rien du tout... Le petit crucifix en argent, trouvé dans la rue, je l'ai mis avec madame Marie Poussepain pour faire bon poids avec le ciel... Je file un mauvais coton...



Madame Marie Poussepin (pensée de mon amie) et le crucifix (trouvé dans la rue)

On ne sait jamais, avec mes nouveaux amis, si tout me souriait pour le bonheur, la santé, la bonne humeur, les bonnes trouvailles, on ne sait jamais ? Quand on vieillit, on a beaucoup moins de temps pour la suspicion, la recherche, le doute, l'attente, on ne sait jamais, dépêchons-nous... Je n'ai plus le temps pour vérifier scientifiquement ma chance, je prends pêle-mêle tout ce qui vient sous mes pieds, à portée de main...


Autres trouvailles des rues :

Cochons et hiboux ( trouvés également dans la rue) que je garde précieusement,... Voyez comme j'ai la main heureuse, mes talismans sont très variés... J'ai trouvé beaucoup de choses sur les trottoirs, de l'argent plusieurs fois, 100 euros d'un coup, deux billets entièrement neufs... Hop ! 40 euros trouvés dans le tiroir d'un distributeur de billets, ils dépassaient, et je passais par-là, trouvé des tas de pièces par-ci par-là, je comprends maintenant l'adage : le ciel vous le rendra, en plusieurs fois, c'est fait,  mais finalement, quand je fais mes comptes, "on" m'en a pris beaucoup plus que ce que j'ai trouvé... Les cadeaux sont inégaux entre les voleurs et la trouveuse...

En amitié c'est quelque fois un peu comme ça, beaucoup donné et ne pas recevoir assez, vous ne trouvez-pas ? En amour, c'est un peu plus compliqué, mais les parts restent à travailler, ciseler, sculpter jusqu'à l'oeuvre d'art... Mais les séparations ont lieu souvent avant la fin du chef-d'oeuvre...


J'ai rajouté quelques mouchoirs en papier dans le porte-monnaie

En fait, je me suis fait voler très souvent, vous ne pouvez même pas imaginer : mon sac à l'arraché en bas de chez moi, mon porte-monnaie souvent : dans le bus, dans mon tiroir du temps ou je travaillais dans un espace public, dans mon sac à dos, mon sac à main, direct dans ma poche, pour ma carte bleue, je défie toutes les statistiques... Je pense que mes amulettes devraient encore me servir mieux, je le mérite... Vraiment, l'argent que je trouve dans la rue ne remplace pas les pertes... C'est comme aux jeux, les gains couvrent rarement les pertes ! Ma voisine me racontait que ses grands-parents étaient très fortunés : immobilier conséquent et beaucoup d'argent, ils ont tout perdu au jeu, tout !

La semaine dernière, une amie de la chorale nous a prévenues : attention les filles, les vols à l'arraché sont en recrudescence en ce moment, je me suis fait piquer le mien hier, qu'on se le dise ! Forte de l'annonce, du coup je fourre tout dans mon tout petit sac en tissu (sauf les cochons et le hiboux), et je le mets sous le manteau...


Mon petit sac en velours (fait maison)

Il est plein comme un œuf, encore un cure-dent peut-être, faut voir, il ne faut pas que je m'enrhume, je n'ai pas la place de mettre un petit paquet de mouchoirs en papier, une paire de gants ? Trop petit, je n'ai pas essayé la lettre d'amour, ça tiendrait sûrement, au large, il y a toujours de la place pour ce genre de courrier... Mais bon, maintenant, je n'y compte plus, je garde la place pour le cure-dent...

Quand j'ai pris ma retraite, j'ai travaillé la faïence, les perles, les tissus et les galons, la laine, les toiles cirées, j'ai posé des biais autour de mes plaids, j'ai brodé main... J'ai raccourci et rallongé des rideaux, mais je n'ai jamais fait mes ourlets de pantalons, ça me barbe... Le petit sac rouge, il date de ce temps-là, où j'essayais de faire quelques choses de mes mains... Je m'en suis bien tirée !


Le vide-poche, vide

Je me souviens des films du grand, du très grand cinéaste japonais Jazujiro Ozu (1903-1963)Longtemps méconnu du public occidental, alors que ses compatriotes Akira Kurosawa et Kenji Mizoguchi bénéficiaient d’une reconnaissance internationale, il finira toutefois par rencontrer un plus large public international après sa mort, notamment avec  la sortie dans les salles françaises de "Voyage à Tokyo" (et de quelques autres films)… En 1978... Seulement...



Un de mes films préférés

Dans les films d'Ozu, le maître de maison vidait méticuleusement ses poches quand il rentrait chez lui le soir, après sa journée de travail. Une fois vidées, il laissait tomber sa veste par terre, avec un geste auguste de macho... Sa femme, courbée en deux, la ramassait naturellement, et la rangeait... Dans ces années 1960, les femmes courbaient encore le dos...

En repensant à ce personnage, je me disais que j'aurais bien du mal à mettre dans mes poches tous les objets que je range habituellement dans mon petit sac. J'ai essayé, le premier jour après la nouvelle recrudescence du vol à l'arraché, mais à chaque fois, pour trouver la chose que je cherchais il fallait que je tâte quatre fois au moins chacune de mes poches... J'ai abdiqué très vite pour cause d'agacements et j'ai repris le petit sac en tissu bien bourré (moins pire qu'un vrai gros sac qui pend au bout du bras)... Tant pis pour l'arrachage de rue...




Les gants et les livres ?



L'appareil photo ?

Pour ne pas faire l'impasse sur : les livres, les gants, l'appareil photo... De toute façon il faut que je prenne mes grands sacs profonds... Bonjour la liberté mâtinée de prudence... Pas folle la guêpe !

Mes amis, pour les gens honnêtes la vie n'est pas facile, les poches bien pleines j'oublie, je ne m'y ferais jamais, ce n'est décidément pas pour moi, faire le tour de mes poches m'énerve trop, j'opte définitivement pour le risque ! Vivons dangereusement ! Mais je vais faire peu attention quand même, pas folle la guêpe...

Mes amis, je draine dans mes rivière de diamants pour trouver mes petits cailloux, et vous amuser, vous divertir, me changer les idées... Je vous attends pour le n° 5...

samedi 8 décembre 2018

En Avignon, la belle rue des Teinturiers fait très mal aux pieds !


Avignon, la belle rue des Teinturiers

Cette rue constitue une des plus belles promenades de la ville : de très grands platanes anciens la jalonnent le long de la Sorgue (alimentée par les eaux de la fontaine de Vaucluse), où l'on peut encore voir quelques roues à aubes (4 visibles, sur 23 en 1817). Elles témoignent de son passé d'intense activité industrielle, liée au textile et aux cuirs (teinturiers, garanciers, soyeux, tanneurs, corroyeurs...), florissants entre les XIVe et XIXe siècles. Une association encourage aujourd'hui la  restauration de deux roues restant encore à l'état de squelette.


Le petit pont encore bien arboré en novembre


Les roues qui tournent toujours au gré de l'eau


Projet participatif  pour la restauration de deux roues



Vestige de l'église et son clocher (14-17e siècles)

Ici s'élevait au 13e siècle le couvent des Cordeliers, reconstruit, aménagé, arrangé de siècle en siècle, qui disparaît finalement en 1806. Subsiste aujourd'hui les ruines de son église, aux grandes dimensions, du 15e siècle. Ultime vestige de l’église où fut inhumée Laure, l’éternel amour de Pétrarque.

L'été, en juillet, pendant le festival d'Avignon, le coin est noir de monde, théâtres, commerces de bouche, artisans, friperies, touristeries, travaillent à plein... C'est leur saison !

Quel plaisir cependant de circuler dans la rue au mois de novembre, presque tous les théâtres sont fermés, les cafés et quelques petits restaurants maintiennent leurs activités à l'intérieur. La beauté et le calme de la rue, les ombres, les lumières tamisées du petit soleil d'hiver qui passe dans les arbres, incitent à la flânerie, pas de voitures, à peine des vélos... Des piétons, des piétons, des piétons et des promeneurs de chiens : comme je promenais celui de mon frère et ma belle-sœur, c'est fou ce que j'ai pu discuter "chiens" avec leurs propriétaires ! Comme il est mignon (c'est vrai), on me demandait son âge, son genre, je le savais à peine, ils se montaient les uns sur les autres, et quelques fois même la partie devenait totalement inégale, les gros essayaient de monter les petits... Faites donc attention avec votre gros chien madame, j'en ai un peu peur ! Ce qu'elle fit volontiers, en réduisant la longueur de la laisse. Ce n'est pas l'amour immodéré que j'ai pour les animaux de compagnie qui me caractérise, je suis restée très longtemps terrorisée par un simple matou qui tentait de frôler ma jambe, ou qui me regardait droit dans les yeux, les chats noirs me faisaient franchement peur et je les fuyais illico. En vacances, à la campagne, je faisais des kilomètres à pied pour contourner, échapper aux assauts d'un chien qui habitait près de ma location, j'entendais ses aboiements dès je passais au loin, un gros chien de garde qui sautait partout, une peur panique me paralysait des pieds à la tête. Finalement, le temps passant sur ma phobie, c'est seulement vers la quarantaine que j'ai pu faire ami-ami avec une chatte de gouttière choisie par mes enfants, ils étaient allés la chercher chez un "donneur de chats" dans le quartier ! Nous l'avons gardée vingt ans, en parfaite santé, tout le monde l'adorait et la voulait sur ses genoux, la chatte entretenait les jalousies en ronronnant sous nos caresses, c'est moi qu'elle aime le plus, non c'est moi,  nous avons pris des tonnes de photos !

Après sa mort, je n'ai plus jamais repris d'animal, et les enfants devenus grands, s'en sont vite consolés, mais notre chatte reste dans nos souvenirs familiaux avec tendresse. Ma maman la regardait d'un sale œil, elle avait vu les grandes traces de griffes sur les côtés de mon canapé en velours dont elle avait financé la remise à neuf ! Moi, j'en avais finalement pris mon parti, mais pas ma maman... Après la mort du chat, j'ai fait recouvrir le canapé d'un nouveau tissu, splendide ! 

J'allais donc avec le petit chien familial d'Avignon, dans la rue qui faisait mal aux pieds, comme si de rien n'était, sans peur et sans reproche ! Totalement guérie depuis de nombreuses années de ma peur, je ne le voyais même pas entortiller sa laisse autour de moi... Dangereusement...


La roue tourne


Les nœuds du platane

Mais revenons à notre rue, historique, il suffit de levez le nez ou de regarder en biais, de sortir son appareil photo ou son téléphone, "clic clac Kodak". Chaque coin de la rue vaut le déplacement...

La tranquillité de cette rue nous permet d'imaginer avec difficulté aujourd'hui les bruit d'autrefois, la pollution, la saleté, les tourbillons sonores qui devaient s'échapper de toutes les portes, fenêtres, roues en action,  cris, avec les nombreuses fabriques qui traitaient les textiles (soie, coton, chanvre) et les cuirs de toutes nature. Sans compter les carrosses, puis les voitures... Les chiens, les chats, les cochons sans doute, et bien d'autres passagers d'époques !

Plus loin dans la rue, la maison gothique du IX de chiffre, avec son mur crénelé, ses gargouilles et ses petites échauguettes, reste encore énigmatique, personne ne sait d'où elle vient, les historiens ne sont pas d'accord sur son origine (15e siècle). Pendant le Festival, la maison des associations se transforme en théâtre, on tire les rideaux, en avant la musique, asseyez-vous, et regardez comment va le monde... Réfléchissons ! J'aime bien le théâtre quand il va comme ça... Les histoires d'amour, de familles, j'aime bien aussi... Réfléchissons ! Émotionnons-nous !


La belle énigme du Quatre de Chiffre


Maison de Jean-Henri  Fabre, naturaliste-entomologiste (19e siècle)

Le célèbre artiste plasticien Belge Jan Fabre, qui prétend descendre de son parfait homonyme (Jean-Henri), l'illustre enseignant-chercheur, homme de science, instituteur, naturaliste, écrivain, compositeur... Est actuellement accusé par vingt ex-salariés de sa compagnie Troubleyn de gestes déplacés, de brimades, voire de harcèlement et chantage sexuel... Affaire à suivre. J'espère qu'il est innocent, car j'aime beaucoup son oeuvre protéiforme, magnifique ! Jan Fabre et sa troupe ont rapidement répondu à ces accusations, déplorant « un procès public injuste » mené dans les médias « sur la base de témoignages et d'allégations difficilement vérifiables » (Télérama septembre 2018). Bigre, attendons la fin...

Le décor d'une fenêtre m'a surprise : j'ai levé les yeux sans regarder mes pieds, étonnée !


Deux belles croix en fer forgé veillent sur  la maison

Plus loin, la Chapelle des Pénitents Gris, fondée au 13e siècle, un peu étrange, avec un fronton, qui me fait penser à la vêture du KKK américain, ces silhouettes m'intriguent, finalement les offices dans cette chapelle, après observation personnelle, sont peut-être un peu plus ferventes, intégristes qu'ailleurs ? Je ne suis pas suffisamment au fait des pratiques de cette chapelle pour avoir un avis. J'ai appris que du 13e au 16e siècle, il y eut sur Avignon un arc-en ciel de Pénitents : Bleus, Rouges, Violets, Gris, Noirs...


La chapelle des Pénitents Gris


La chapelle des Pénitents Gris (13e siècle), et ses pénitents un peu inquiétants

Oui, Danielle, avançons, avançons, pourquoi as-tu mal aux pieds dans cette belle rue historique ?


Le pavement de la rue des teinturiers

La belle rue historique est pavée de bonnes intentions avec les beaux galets de la Durance, chaque pas est un supplice, il faut avoir des semelles très épaisses, ou des pieds jeunes et frais, pour pouvoir supporter la rugosité de  la promenade. J'ai donc dû chercher un itinéraire bis, plus plat, pour mes pauvres pieds, une petite rue parallèle beaucoup moins belle, pleine de voitures, sans aucun intérêt historique... Au loin, un grand beau  platane fit enfin irruption dans cet itinéraire vert, le grand éclat de soleil me permit de le saisir dans toute sa lumière frissonnante...


Stationnement, voitures et platane illuminé sur itinéraire bis

Finalement, c'est très bien chaussée que je peux affronter sans souffrir les galets de la Durance, retrouver les douceurs du paysage, les boutiques ouvertes ou fermées, les restos, les petits bars, les propriétaire de chiens, les sites historiques, la douceur des platanes, le glouglou de la Sorgue, et les tourniquets des quatre roues à aube...

Dans la vie, certains chemins que nous prenons qui nous paraissent : beaux, puissants, enthousiasmants, lumineux,  nécessaires, peuvent aussi nous faire souffrir... Alors, comme les galets de (l'en)Durance, les chemins de traverse deviennent indispensables pour avancer...

Ah ! Les amis, n'oubliez pas vos bonnes chaussures de marche pour déambuler dans la rue des Teinturiers, attention, pieds fragiles s'abstenir... Seuls les jeunes gens légers volent sur les pavés sans se blesser... Quelle chance !

La prochaine fois, je reprends l'histoire de mes petits cailloux... Je vous y attends !

jeudi 29 novembre 2018

C'est un signe !!




Les anémones de gaze, les transparences de Noël en Avignon...

Bon signe ? Mauvais signe ? Nous ne le savons jamais à l'avance, mais ce petit déplacement de superstition me va comme un gant, il s'applique à tout ! Mais je le préfère quand il est bon...


Jamais je ne me dis spontanément : tiens, c'est bon signe. Mais mes amis, ma famille, me le disent souvent, surtout quand je suis malade, en voie de guérison, bien sûr, tu as bon appétit, c'est bon signe, quelle belle énergie, c'est bon signe, tu es moins fatiguée en ce moment, c'est bon signe, tu as le sourire, c'est toujours bon signe...



Les signaux sont au vert, ils ne peuvent se tromper, tu vas guérir ! Moi même, je me suis mise à le dire maintenant pour les autres, ceux que j'aime en premier, je voudrais que le petit talisman verbal opère tout de suite, je ne fais pas le signe de croix puisque je ne suis ni catholique, ni croyante, mais  je dis souvent : c'est bon signe. C'est doux à dire, l'affection s'en mêle rapidement, je vois bien que ce sont des mots qui comptent. Tout le monde s'accroche aux bons signes, puisqu'ils sont bons, nous les aimons, nous ne cherchons pas à en savoir plus, c'est bon signe, voilà tout ! Nous sommes résolument du côté de l'optimisme...





Les larmes gelées - Oeuvre collective - Susanna Lehtinen / Silvie Cabezas Pizarro - Musée Vouland d'Avignon

C'est bon signe, tiens bon, je t'en prie, vas mieux, espère, crois-moi ! C'est bon signe, elle va s'en sortir... Le talisman est valable pour presque tout : la santé, le travail, l'amour, la météo, la marche du monde... Je guette le moindre signe qui va dans le bon sens... Souvent, les bons signes ne tiennent pas leurs promesses... Les mauvais ne s'imposent pas non plus... Les signes restent flous...


Quand le temps est mauvais et qu'un petit rayon de soleil traverse les nuages, c'est bon signe, il fera beau... Nous pourrons aller nous promener, ça sera bon pour les salades. C'est à la campagne surtout que les signes du ciel sont importants, le linge qui sèche sur les fils sera sec, vous croyez ? C'est certain, me répond le voisin, j'ai l'habitude, et souvent je constate qu'il pleut toute la journée... Aux champs, Météo-France n'a pas le dernier mot, elle se trompe souvent, dit le gars du coin... Moi, je vous dis qu'il fera beau... Évidemment, il faut habiter l'endroit, avoir vécu longtemps au vert, près des animaux (les grenouilles surtout), pour défier la météo scientifique qui fait quand même presque tout le temps ses preuves. On écoute cependant les gens du terroir, ils en connaissent un rayon, pas comme ceux des bureaux de la météo "qui se trompent tout le temps". Tout le monde oublie les prévisions exactes d'hier et d'aujourd'hui, nous n'avons pas la mémoire du temps... On ne retient même plus les dates, mais mon voisin de campagne est sûr de son coup, je vous dis qu'il fera beau, pas la peine de prendre le parapluie, bien m'en a pris, la pluie m'a trempée jusqu'au os...





Tasse en lévitation au musée Vouland d'Avignon

Il y a des signes qui ne trompent pas, des signes avant-coureurs qu'on néglige, là, c'est compliqué surtout en politique, comment voir clair ? Comment penchera notre balance intérieure, sans la laisser balancer du très mauvais côté... Je veux la paix, la justice, la démocratie, le bien de tous les humains, sans oublier la faune et la flore, qui va trépasser en premier ? Il y a des signes, les mauvais, qui ne trompent pas, je n'entends plus les chants des oiseaux dans ma campagne indroise... 


Je m'interroge, je réfléchis, les mauvais signes sont difficiles à percevoir, je donne ma langue au chat, mais je garde mon précieux bulletin de vote... Les signes encourageants ont des vertus, ils nous donnent du temps, encore quelques efforts et nous serons triomphants, le gros lot n'est pas loin, mais gardons le cap, rien n'est gagné d'avance, regardons droit devant nous, restons confiants, les bons signes sont de notre côté... Quels bons signes, nous ne le savons pas exactement, mais nous sentons le mieux, indéfinissable ! Les optimistes disent que ça va aller, les pessimistes attendent de voir... 





La théière lévite aussi au musée Vouland en Avignon

Mes amis, mes passagers, suivez mes pas dans une belle rue d'Avignon, dans le prochain post...

jeudi 22 novembre 2018

Mes petits cailloux... Doux, doux (3)


Miroir, beau miroir...

Ce petit miroir, je l'ai acheté chez un encadreur de Venise, il y a de très nombreuses années. Il en continue sans doute la fabrication mais dans d'autres gammes de prix, il était déjà cher à l'époque, mais il était si joli, il représentait tellement Venise avec ses petite feuilles et fleurs en verre de Murano, le tain du miroir faussement vieilli. J'ai dit : merci ! En sortant de la boutique, emportant mon précieux paquet... La boutique donnait sur une belle fondamenta dans le Dorsoduro, l'année dernière déjà, on ne reconnaissait plus rien dans le coin, il y avait du monde partout, les magasins anciens fermaient ou avaient changé de mains, les nouvelles marchandises étaient plus touristiques, on pouvait compter sur les investisseurs...

Chez moi, depuis des années, j'enlève la poussière des petits sujets en verre avec un pinceau, je souffle, j’essuie délicatement, jamais je ne me regarde dedans, je caresse juste les verres fleuris du bout des doigts... C'est un objet totalement  inutilitaire, juste pour faire beau... Je l'aime... 


Les cartes postales


Je les installe par-ci, par-là, dans mon appartement, les cartes que j'aime et qui m'ont été envoyées, les images qui me rappellent des lieux où je suis allée, mais c'est surtout Venise que je privilégie... Venise est toujours devant ou derrière une carte... J'ai  beaucoup acheté de marque-pages, car j'adore ce format et j'aime particulièrement les détails que permet le format des marques-page, j'ai un gendre qui les laisse dans tous les livres qu'il lit. J'ai beaucoup acheté de cartes postales à Venise, chaque année je faisais une grande liste de destinataires,  et au fur et à mesure des années la liste s'est réduite... Le téléphone y a été pour beaucoup, mais j'ai toujours acheté des images de Venise, même sur place elles m'ont toujours séduite. Jamais plus belles que la réalité, mais je voulais quand même  avoir la copie conforme, je les achetais avec toujours le même plaisir, et puis... Plus tard, quand j'ai définitivement préféré l'original à la copie, je n'ai acheté que les photos des tableaux que je trouvais dans les musées, les églises... Je voulais garder Venise par tous les bouts, j'étais devenue une addict, justement au moment où je n'irai plus !


Le petit cadre avec l’aquarelle

Je me souviens de l'achat de cette petite aquarelle chez un peintre qui exposait tous les jours, sur la grande rive qui longe les jardins du Mole près du Palais Ducal, là où se mettent tous les peintres et les marchands d'éventails et de masques (comme à Montmartre)... Il avait une manière que j'aimais beaucoup, précise et assez floue, délavée comme le permet la peinture d'aquarelle, et si proche des couleurs de Venise, roses et blanches ! Il ne se passe pas un jour où je ne les regarde pas. Le peintre, lors de l'achat, m'avait raconté une histoire (qu'il inventait au fur et à mesure, pour me vendre encore plus de réalité) concernant ce coin de Venise, qui ne ressemblait pourtant à aucun original, je l'ai su longtemps après en connaissant mieux Venise, mais l'histoire et l'aquarelle m'avaient plu... La dernière année, à Venise, le peintre avait passé la main à son fils pour la vente aux touristes...



La coupe de verre de Murano (copie d'ancien)



Comme un original (en bleu) du musée Mocinego

En me promenant à Murano, sans surprise devant tout ce qui s'offrait au touristes, j'avais aperçu cette coupe si fine, si transparente, si simple, avec son petit liseré rouge que j'aimais tant, le prix était raisonnable, puisqu'il s'agissait d'un article de second choix, invisible... Bien sûr, à Murano il y a toujours des œuvres magnifiques dans les arrière-boutiques, un peu à l'abri des manipulations interdites... Des merveilles extraordinaires, qui valent des prix tout aussi extraordinaires...

Le marchand avait ficelé le très fragile objet avec moult bandelettes de papier pour le transport, et elle arriva à bon port chez moi, quelle joie, quel contentement, quand je la prends entre mes doigts, elle ne pèse rien, et sur la balance de cuisine seulement 120 grammes... La poussière remplit les vides, et souvent, je la caresse avec douceur pour enlever le voile gris qui se dépose régulièrement...




Une vue rose de Venise


Cette vue existe, je ne sais pas où, mais ce rose, je l'ai vu une fois, dans la soirée, à l'heure du soleil couchant, je n'en croyais pas mes yeux, un rose de porcelaine s'étalait sur tout... J'ai vu cet enchantement, j'y étais, le rose de juillet 2016, je m'en souviens encore...




Les soirs roses de 2016



Encore le rose du soir de 2016

J'ai mis moins d'une minute pour comprendre ce que je voyais, ce fut la course contre la montre... Inutile d'essayer de prolonger l'effet, il cessa très rapidement, comme par enchantement, sous mes yeux.

Ah ! Venise, je t'ai encore dans l'oeil dans le moindre détail, souvent je révise dans ma tête les parcours que je faisais, pas très loin de mon appartement, il y avait dix mille entrées et cent mille sorties, chaque année je trouvais quelque chose de nouveau... Une vie, même bien remplie, ne suffirait pas à tout expertiser. J'étais déja contente quand je trouvais un itinéraire inconnu au bout de vingt ans de visites...

Il restait les palais, les églises, les chapelles, les oratoires, les musées, les paysages, les places, les rues, les jardins, les îles, les ponts, le cimetière... Je n'oublie pas le cimetière juif du Lido, admirable et les couchers de soleil sur la lagune, sur le Grand Canal et dans tous les petits coins à découvrir. On peut aussi toujours compter sur le hasard pour des heureuses rencontres, je les gardais jalousement pour moi, comme des trésors... Je n'aurais jamais fait un bon guide, à cause de toutes mes rétentions...


Le jardin de Mazzorbo

Vous voyez bien, chaque ouverture devient un tableau, chaque tableau magnifique, bien réalisé, très ressemblant, reste pourtant en dessous de la réalité... À Venise,  il y en a pour tous les yeux, tous les appareils photo, chacun peut devenir un artiste sans le savoir grâce à la beauté intrinsèque du sujet regardé, un bon cadrage, une belle lumière, et roule ma poule... Mais il n'empêche que, comme à la campagne quand vous ramassez les fleurs des champs, même si vous sentez vos bras trop petits pour les contenir, tellement vous les trouvez belles comme le jour, vous voulez toujours agrandir votre bouquet, et celle-ci, et celle-là, et celle-ci...

À Venise, j'ai toujours eu cette sensation, de n'avoir pas assez de regards pour cueillir ses beautés, j'en laissais toujours derrière moi, et j'en avais pourtant plein les yeux...

Mes amis, je vais rechercher d'autres cailloux, ne perdez pas patience, je reviens... Merci de repasser !