jeudi 2 novembre 2017

Venise, revenons-y avec les Zigz'arts (4) 2017



Evan Penny - Le Christ - 2017

Les années de Biennales sont des délices, une véritable euphorie ! Un mois, c'est court, il a fallu planifier les visites tout en prenant mon temps, il a fallu faire des choix, et qui dit choix, dit renoncements...

Après coup, je me suis rendue compte que j'avais renoncé à beaucoup d'expositions sans même savoir qu'elles existaient, il faut dire qu'il y en a dans tous les coins... Il faudrait que j'aille en voir trois par jours pour tout écumer, mais c'est au-dessus de mes forces et de mes envies... Je ne suis pas pour les accumulations, mais pour les délectations...

Dès les premiers jours, j'avais prévu d'aller au Palais Grassi voir Damien Hirst que j'aime beaucoup, mais en arrivant devant le palais, j'ai vu que la petite église Saint-Samuel, qui se trouve juste à côté, également au bord du Grand Canal, toujours fermée, était ouverte, une aubaine ! Et comme je n'arrivais  pas souvent à faire coïncider mes promenades avec ses heures d'ouverture, je ne pouvais la manquer. L'année dernière, je me souviens du bedeau, qui ramassait consciencieusement la poussière du crépi des murs qui tombait sur le sol, n'avait pas voulu que je fasse la moindre photo, la haine du touriste, sans doute... Cette année : expo, c'était une chance, une grande chance, car les sculptures d'Evan Penny (artiste hyperréaliste, il est né en 1953 en Afrique du Sud), étaient très émouvantes.


La petite église San Samuele

Il met scène le corps humain fabriqué avec des matériaux modernes tels que la silicone, des pigments, des cheveux, des yeux de verre, de l'aluminium qui permettent de reproduire des personnes "à l'identique". Toutes ses sculptures surdimensionnées, créent immédiatement des impressions inconnues, un autre regard, la précision de l'hyperréalisme donne le vertige, nous précipite dans un microscope mystérieux... Ce travail s'apparente à celui de Roan Mueck que j'avais vu à plusieurs reprises à la Fondation Cartier il y a quelques années. Je ne retrouve plus les photos que j'avais faites, je reprends une de celles que j'avais mise sur mon blog en 2013, j'avais beaucoup aimé ses œuvres. Les yeux fixes, en verre, de toutes ces personnages en trois dimensions, diffusent de la mélancolie...On peut dire que ce sont des natures mortes qui respirent... presque, elles émeuvent profondément.

couple-parasol2.jpg

Un couple, en silicone, énigmatique, les yeux dans le vide... - Roan Mueck

Dans l'église San Samuele de Venise, dès l'entrée dans une lumière blanche, la surprise est totale, poignante :


Evan Penny - Corps suspendu et deux auto-portraits - 2017


Evan Penny - Vieux -2017


Evan Penny - Jeune - 2017

L'église était plongée dans le noir, il fallait marcher à tâtons pour en faire le tour, soudain, je découvrais un Christ allongé dans une petite fente, un tombeau creusé dans un mur, il faisait plus de deux mètre de long, un peu terrifiant, mais toujours fragile...


Evan Penny - Le corps du Christ - 2017

La visite s'achève avec un Christ vertical, sans croix, un corps démembré, décharné en souffrance, désarmant, impressionnant ! Une exposition dont je me souviens encore pas à pas... Comme le gardien de l'exposition voyant que je peinais à lire dans la pénombre la notice intentionnelle de l'artiste, m'a gentiment prêté sa lampe de poche...

Revenez-y mes amis, pour le prochain Zig'arts (5) de Venise...

6 commentaires:

Brigitte a dit…

Elles sont saisissante de naturel ces sculptures ,c'est vraiment impressionnant et beau à la fois .
Je t'embrasse

Marie Claude a dit…

Tu as bien fais d'entrer dans cette petite église,il aurait été dommage de rater ces oeuvres très originales et un peu impressionnantes aussi...
Mais cet artiste que je découvre grâce à toi, a du talent.

J'avais eu la chance de voir aussi l'expo Ron Mueck,des sculptures superbes,j'avais d'ailleurs pris(plutôt volé..) la même photo que toi,les appareils photos étant interdits.

Beau dimanche à toi .
Bises du soir

Danielle a dit…

Je suis conte Brigitte que tu aimes cette oeuvre, impressionnante aussi...

Bonne fin de dimanche sans pluie, sans froid, sans bruit.

Avec bises fortes.

Danielle a dit…

Marie Claude, toi aussi tu avais pu voir R Mueck :-)) Voilà je me souviens que les photos n'étaient pas appréciées dans la galerie, nous avons fait des petits vols, bravo à nous.

L'atmosphère de cette petite église se prêtait admirablement à l'artiste, qui en a joué, mais pas abusé, un régal et beaucoup d'émotion.

Je t'embrasse fort.

Les Idées Heureuses a dit…

Une des plus impressionnantes par la manière d'étendre les corps, de les couper, de les vieillir, avec ce réalisme qui te prend aux tripes...
J'y suis retournée cette fois encore, la petite église est bien jolie avec sa voûte colorée tout en pastel.
Je m'étais promis également de terminer en partie le tour biennale 2017: en fait je n'ai fait que refaire une partie de ce que j'avais déjà appréciée, ajoutant Zenobio, et quelques salles décevantes. Cela aura été une bien belle biennale, avec beaucoup d'émotions, et de belles intensions d'artistes.
Le Liban restera pour moi une pure merveille avec cette musique si particulière.
J'ai refait avec Alain l'Arsenal, les Giardini ne m'ayant que peu passionnée à part le pavillon français qui fusait de musiques improvisées en mai-juin...
Une cité exceptionnelle, n'est ce pas Danielle même si les rideaux rouges de la Pesceria sont devenus très modernes et fades, cela a permis de voir et revoir les mains de Lorenzo Quinn sans carré bleu ou rouge ou vert!

Danielle a dit…

Oui, Martine, une bien belle biennale, une des plus belles, je reviendrai sur certains artistes que j'ai particulièrement aimés, mais je n'ai pas le souvenir que ce soit le Liban qui me fit le plus grand effet :-))

C'est vrai, comme toi, j'ai préféré l'Arsenal sans partage, le palais Grassi aussi avec Damien Hirst que j'aime beaucoup !

Une biennale de haute tenue, pas de fouillis, pas d’esbroufe que des belles choses émouvante et surprenantes.

Bises à toi très fortes.