dimanche 11 juin 2017

ZIGZAGS...



La magnifique villa Cavrois de Roubaix


ROUBAIX : SA VILLA CAVROIS


La villa Cavrois est une oeuvre totale ! Cette résidence privée, d'un riche industriel textile filateur de Roubaix, a été conçue et réalisée entre 1929 à 1932 par l'architecte Mallet-Stevens, entièrement restaurée à partir de 2003 jusqu'en 2008 par les Monuments Nationaux, elle est ouverte au public depuis 2015...

Monsieur Cavrois (Paul) avait épousé Lucie Louise Vanoutryve, précédemment mariée et veuve de son frère (Jean-Baptiste Carvis), décédé en 1915 durant la Première Guerre Mondiale. Cette famille recomposée avait sept enfants (3 de Jean-Baptiste et 4 de Paul). La villa abritait la famille nombreuse et le personnel de service. Madame Cavrois décède en 1986 et la villa est vendue à un promoteur immobilier, promise à la destruction et le parc loti. La villa est classée monument historique en 1990, le propriétaire la laisse volontairement se dégrader, pillée par des squatteurs, l'Etat la rachète en 2001. Sauvée !






La villa dans toute sa beauté ressuscitée

C'est un chef-oeuvre d'architecture moderne... La construction est en béton armé, recouverte de briques de parement ocres, joint noir..  Les proportions sont imposantes : 60 m de long, 1800 m2 habitables, 840 m2 de terrasses.

La villa a été  entièrement pensée et réalisée par l'architecte, dans ses moindres détails. À l'extérieur : la piscine, les parterres de fleurs, le miroir d'eau comme à Versailles, le sous-sol aménagé pour tout ranger, fabriquer, laver : buanderie, garage, réserve de fuel et machinerie pour  le chauffage, cave à vin, bricolage. À l'entrée de la propriété, la maison du gardien. À l'intérieur tout est prévu dans les moindres détails, même des trous dans chaque pièce pour laisser passer les ondes de la radio : la TSF, ainsi que la ventilation, le téléphone, la balance familiale pour se peser conçue spécialement dans la salle de bain (parentale) blanche, les robinetteries chromées, l'aménagement de la grande cuisine toute blanche, le mobilier des chambres, la salle de jeux, les passerelles entre les pièces, la terrasse ombragée, les miroirs, les couleurs, les éclairages indirects, et l'ascenseur... Tout, tout, tout, tout est beau ! Mallet-Stevens a concentré dans cette oeuvre toutes les avancées technologiques de son époque. Il disait : "le vrai luxe, c'est vivre dans un cadre lumineux, gai, largement aéré, bien chauffé, avec le moins de gestes inutiles et le minimum de serviteurs"



 Un immense couloir vous accueille en lumière, géométrie, miroirs et transparences...


Coin cheminée
La grande salle de séjour toute recomposée à l'originale dans des matières précieuses et colorées...


 Coin cheminée dans une petite chambre...



Grande salle à manger

Cet ensemble est une sculpture, de quelque endroit que vous soyez vous voyez grand, pratique et esthétique...


La grande cuisine toute en courbes, blanches


La salle de bain et les mêmes faïences que la cuisine, la blancheur toujours...


La chambre à coucher parentale, au carré

Je voudrai bien y habiter sans payer le chauffage (central), le jardinier et le gardien, et puis aussi sans la taxe foncière...

Ne passez pas par Roubaix sans courir voir ce palais des années 1930...

SA PISCINE MUNICIPALE DES ANNÉES 1930

Je saute la piscine municipale, transformée en musée extraordinaire, allez, juste quelques photos sans paroles :






Un grand bain culturel !

Et puis au détour d'une cabine de bain transformée en musée des beaux-arts, j'ai saisi ces deux toiles :



Ma toile préférée de Louis Charles Priest (1864-1913) Nature Morte - 1886


Raymond Woog Oeillets - 1886

Beaucoup à voir, beaucoup à réfléchir à Roubaix, les corons, un centre ville à vendre, les grandes cheminées des filatures en friches, définitivement artistiques...

SES USINES CULTURELLES  :


L'ancienne condition publique des matière textiles : un nouveau centre culturel de quartier qui marche très bien...


Une grande usine de filature, aujourd'hui Archives Nationales du Travail


LE RESTAURANT : À PARIS...

Nous étions un peu en avance sur l'heure du rendez-vous, nous nous installons confortablement, le menu est alléchant, simple et copieux, prix raisonnables, nos sacs à nos pieds, les vestes au dos de nos chaises, nous faisons la lecture à haute voix en attendant notre autre convive, quand on a de l'avance on peut bien se concentrer sur le menu, un coup d’œil à droite, à gauche, tiens, l'équipe a changé, non ? Je ne sais plus, du personnel jeune, dynamique, sympa... Ah ! Zut, ils ont vendu, comment ça, vendu ? Mais oui, regarde le resto a changé de nom, sur le menu s'étalait en toutes lettres Café Martin ! Café Martin, ça alors ! Tu te rends compte, les commerces passent de main en main, par ici la bonne soupe, ça prévient pas et hop, je te change d'enseigne, ni vu ni connu je t'embrouille... Bon, allez, nous allons essayer, tout a l'air appétissant, de toute façon nous somme là, notre invitée va bientôt arriver... Coup de fil de l'invitée, où êtes-vous ? Nous t'attendons, nous sommes dans le resto, assises, arrive, dépêche, grouille, on a faim... Elle arrive, toute souriante, une jeunette des temps modernes, habillée comme une sirène... Ben, vous vous êtes trompées de resto, je vous attendais un porche plus loin, un éclat de rire général. Nous nous étions trompées de restaurant et nous avions inventé le changement de propriétaire, la nouvelle équipe, l'ambiance un peu différente, nous avions des arguments pour tout, impossible de se tromper, nous étions bien à notre rendez-vous habituel... Souvent, nous sommes à droite du comptoir, là nous étions à gauche, voilà tout... La vue était un peu différente, c'est tout. Ventre affamés n'ont point d'oreilles, ni de vue...

Nous aurions vendu père et mère, nagé de Brest à New-York, donné nos mains à couper, c'est nous qui avions raison, un point c'est tout, le restaurant était vendu !!! Nous avons très bien mangé, mais la prochaine fois, nous retournerons là où rien n'était changé...

LA VOISINE : Dans mon immeuble...

J'avais bien remarqué qu'elle ne m'entendait pas, j'étais juste derrière elle, son gros sac poubelle au bout du bras,  mon petit sac à la main, je me disais, incroyable un gros sac poubelle de 100 litres au moins pour deux personnes âgées ! J'ai bien répété trois fois : bonjour madame, bonjour madame, bonjour madame ! Rien, pas un tressaillement, elle n'entendait pas, je lui ai passé devant avec le sourire... Mais vous avez maigri, que vous est-il arrivé ? Elle s'appuya contre le mur et commença à m'expliquer tout : oui, hôpital, prise de sang, nez, épaule, très gentils, mieux, nez, épaule, diabète, sang, prise de sang, mieux, nez, prise de sang, diabète... Bonne journée ! Je n'avais strictement rien compris à ce qu'elle m'avait expliqué avec application... Elle parlait vite, entre ses quatre dents de devant manquantes depuis des années, avec un accent portugais à couper au couteau, mais d'habitude j'arrive à saisir un bout de conversation... Ça ne nous a jamais empêchées de rire et de nous dire bonjour, mais aujourd'hui, je ne savais pas de quoi elle souffrait, pourquoi elle avait perdu du poids. Reposez-vous bien, prenez soin de vous, ça va allez mieux, je le pensais de tout cœur, nous avions toutes les deux vidé notre sac, mais je n'étais pas contente, c'était la première fois que je ne comprenais rien de ce qu'elle me disait, elle entendait moins bien, la roue tournait à grande vitesse...

LA CLIENTE : Au grand magasin de mon coin...

C'est la saison, j'en profite, j'achète des framboises tous les jours, deux fois par jour, j'en ai déjà mangé un jardin entier, j'y retournais donc, dans ce grand magasin où il y a de tout, de tous les coins du monde, qui me met en rage... Une dame débonnaire me prend à partie : c'est interdit de manger sur les étalages ? Oui, madame, je crois bien, c'est drôle, ce n'est pas écrit... Si, si, je crois qu'il y a un écriteau quelque part autour du stand de fruits. Ah ! bon, je n'ai pas vu, quand même, ce n'est rien de goûter juste un fruit, ben, mais oui, un seul, c'est rien, ben, je n'arrivais pas à aligner deux mots tellement elle allait vite... Vous savez pourquoi ils veulent pas qu'on goûte ? Ben, pour qu'on achète, on goûte, c'est pas bon, vous avez vu les abricots, ils ont le goût de rien, ils veulent pas qu'on goûte pour qu'on achète, si on goûtait, on n'achèterait pas, c'est pas bon  ! Ici on fait le contraire du monde entier...
Je n'avais pas encore envisagé cette interdiction sous cet angle, mais je trouvais que cette dame avait bien de l'imagination... Surtout, elle justifiait cette interdiction qui cherchait à nous tromper, non pour nous punir de voler un fruit ou deux, ou plus... Elle avait des sourires plein les lèvres et le regard pétillant... Il ne sont pas bons les abricots, on dirait des pommes de terre... Elle avait bien raison, je n'en ai pas acheté encore, j'attends la saison prochaine...




Amis, ne manquez pas le prochain ZIGZAG, à bientôt, je pense à vous...

5 commentaires:

Marie Claude a dit…

Très heureuse de te retrouver Danielle.
Tu as fais une belle visite dans la région où je suis née.C'est super que l'on ait pu sauver cette magnifique villa,très à l'avant garde pour l'époque!
La Piscine je vois souvent des reportages,une réussite cette transformation.C'est bien que de tels lieux soient "sauvés".
J'ai bien ri avec ton histoire de restaurant,pourtant vous étiez plusieurs...
J'espère que la prochaine fois tu pourras un peu plus discuter et surtout comprendre ta voisine!
En parlant de voisine,j'espère aussi, que Alice a toujours bonne santé .
De grosses bises du soir,je pense que la semaine à venir va être sous le soleil.

ELFI a dit…

un zigzag tout en rondeurs... l'histoire de goûter des fruits dans un grand magasin, ... extra! bises

Danielle a dit…

Chère Marie Claude, ta région de naissance est très belle, je n'ai rien dit sur le nouveau Louvre de Lens, magnifique,implanté juste en face d'un reste des corons miniers, habités par des familles d'anciens mineurs... Le centre ville de Lens est très beau, une région à ne pas louper...

Il faudra même y revenir...

Oui, ces petites maladresses de situations sont cocasses, et les conversations hachées menues, rafraîchissantes :-)))

Alice va très bien... Je vais aller frapper à sa porte très vite...

Gros bisous Maris Claud, merci de ta présence.



Danielle a dit…

Chère Elfi, comme tu dis si bien"les zigzags tout en rondeurs" un vrai plaisir de vous raconter ça...

J'ai goûté trois abricots, tombés à terre, aux marches de mon immeuble, un délice, un parfum extraordinaire, les petites joies de la campagne à la ville.

Grosses bises à toi Elfi.

Brigitte a dit…

Les abricots du "jardin" de ton immeuble ont évidemment un goût incomparable ! En magasin ce sont souvent des vraies "patates" !
J'aime beaucoup les zigs et les zags aussi
Bises