lundi 5 septembre 2016

Venise... Au fil de l'eau du Grand Canal (2)


Sans titre mais avec couleurs, ombres et lumières, il fait chaud !

Sur le Grand Canal, je puise des quantités d'histoires que j'arrange à ma manière, mais jamais très loin de l'original...

J'étais assise à l'arrêt du vaporetto, à l'ombre, il faisait une chaleur à trépasser, j'avais pourtant ma robe de lin, mon chapeau de paille, mon éventail et ma petite bouteille d'eau, mais j'y trouvais encore à redire... Je souhaitais la pluie, le vent, l'orage, la tempête, le soulèvement des eaux...


Il faisait si chaud que je suis allée prendre le frais à Mazzorbo

J'attendais avec patience le bateau, pour aller ?... Je ne m'en souviens plus.

Tous les petits recoins avec ombre étaient pris, j'avais une belle place assise bien à l'abri du soleil, j'essayais de me tenir tranquille, tout mouvement inutile est totalement inutile, quand il fait chaud il ne faut pas bouger, pour éviter de faire marcher la machine : transpirer, rouspéter, avoir chaud...

Comme une apparition, je vois venir une dame, toute menue, fragile, en habits d'apparat...


Mazzorbo, une île où je sens le vent dans mes voiles quand il fait trop chaud

Elle avait une robe sans décolleté, ras du cou, bleu marine, sobre, chaussures assorties, un petit sac qui se tenait dans la main, petite main, et... Une magnifique étole de soie blanche transparente comme de l'eau, parsemée de petites fleurs de toutes les couleurs, une mousseline si fine, gracieuse comme celles qu'on voit sur les tableaux de Raphaël et des peintres de la Renaissance, il suffit d'un trait un peu plus appuyé au peintre pour nous la faire percevoir, sur un front, une épaule : un voile d'une finesse extrême, qui met en valeur tout le reste, et que je trouve toujours admirable...

La dame du tableau était là bien là, au chaud dans son étole du dimanche, qui enveloppait entièrement ses petites épaules, croisée sur le devant avec élégance, pour éviter les faux plis. Quiconque en a porté connaît bien la douce chaleur que procure la soie, même la plus plus fine. Cette apparition me fit réfléchir : soit la dame avait eu hâte de porter cette merveille, achetée il y a peu dans cette belle ville de Venise, soit elle était frileuse et avait rajouté cette touche d'art qui ennuageait si joliment sa toilette, soit elle voulait ressembler aux Madones des œuvres qu'elle venait de voir au musée Accademia... Je n'ai jamais trouvé la réponse à l'énigme, mais en montant dans le vaporetto, j'ai pris soin de la laisser passer la première... Si vaporeuse !


Dans l'ombre de la petite église de Mazzorbo, la Vierge médiévale et son enfant

Remarquez, il m'est arrivé à moi aussi de porter une belle chose que je venais d'acheter, un peu à contre emploi, tous les arguments de raison tombaient les uns après les autres : il fait frais, ce n'est pas le moment de mettre ça, mais si finalement, dans cette salle de spectacle il fera très chaud, je serais très bien, quand même je risque de prendre froid sur le chemin, mais non, finalement en marchant vite, tu auras vite fait de te réchauffer, ce n'est pas un peu léger sous mon manteau, mais non, justement ça sera très élégant, surprenant, très à contre-courant, quand même dans le métro, non ? Si ? Bon, allez, je vais le mettre... L'histoire de l'étole de soie m'était familière...


Ce jour-là il y avait un petit parchemin dans les bras de la Vierge, un vœux, une supplique, un chagrin, une demande ?

Par tous les temps nous achetons des vêtements, des atours, que nous voulons mettre séance tenante, pour les plus impatients, bien entendu. Alors il faut supporter le décalage avec le temps ou la circonstance, les belles choses n'attendent pas pour se montrer, la vie passe si vite... Il y en a qui savent attendre le bon moment, les sages, les timides ? J'avais une très chère tante qui attendait longtemps avant de porter le dernier vêtement acheté, il pendait dans l'armoire des jours et des jours, bien visible, mais le moment tardait pour le mettre, il lui fallait l'apprivoiser, l'hésitation l'emportait à chaque fois, elle n'était pas assez bien pour lui, jusqu'au jour où elle se décidait, après un rodage parfait, elle ne le quittait plus, il fallait en profiter, vite, la vie passe si vite...


Barques en attente d'eau fraîche à Mazzorbo, il fait si chaud !

Mes amis, à bientôt pour le numéro suivant...


8 commentaires:

Marie Claude a dit…

Une petite île bien agréable avec sa si jolie église!
Souhaitons que la demande sur ce beau parchemin soit réalisée.
Tu sais je suis un peu comme ta tante...tu as raison il faut profiter,la vie en effet passe si vite.Nous nous retrouvons grands parents sans avoir vu ce temps qui file à toute allure!!!

Bonne journée
De grosses bises du matin

Marie-Paule a dit…

Que c'est touchant cette supplique ou ce remerciement dans le giron de la Vierge.
J'imagine le soin que la personne a dû mettre pour choisir le papier, pour choisir aussi ses mots. J'espère que la main qui recueillera ce message le traitera comme il le mérite.
J'ai vu tant de cierges enlevés et "recyclés" à peine déposés...
Belle journée à toi Danielle.
Bises

Danielle a dit…

Chère Marie Claude, nous sommes nombreuses à faire comme ma chère tante :-))

La surprise a été grande pour moi de découvrir le petit rouleau enrubané dans le creux du bras de la Vierge !!!

Bises du jour à toi.

Danielle a dit…

Marie Paule, comme toi j'espère que le parchemin parviendra à son destinataire:-)

C'était peut-être une demande urgente ?

Nous ne saurons jamais.

Bises du beau jour ensoleillé.

Les Idées Heureuses a dit…

Me revoilà...j'ai acheté au super marché une petite canette de ce que je croyais être un Spritzz sans alcool...mamamia je te dis pas l'état dans lequel je suis...il était alcoolisé!!!
Bon Mazzorbo c'est toutjous là que je prends le vaporetto avant et après.Un petit passage bien oublié de la tourismania des dentelles et autres pêchés mignons. J'adore faire e tour en passant par Santa caterina et revenant par le cimetière.
Je passe ua post suivant en espérant que mon jambon crunet ma tranche de melon jaune va me remettre la tête en place...thériaque???

Danielle a dit…

Bravo Martine, te voilà prévenue : tout doux sur le spritz:-)))

Je suis sûre que le jambon melon t'ont remise tout à fait:-))

Profite à fond.

Bises fortes

Brigitte a dit…

Ou tu as pris le frais, ta photo est un véritable tableau ...
J'espère que les vœux déposés sur le petit rouleau de papiers se réaliseront ...
Bonne journée et des bises

Danielle a dit…

merci chère Brigitte, j'ai mis quelques secondes avant de voir ce petit rouleau émouvant...

Grosses bises de jour, ici en Indre il fait beau et doux.