mardi 4 novembre 2014

Venise juillet 2014... La fête du Redentore (9)


La liesse dans le bassin de Saint Marc

Le jour du Redentore, ça bouillonne sur Venise. Ce matin tôt, chez Billa, la petite surface installée sur les Zaterre, on fait la queue à la caisse, les caddies sont chargés à ras bord, le pain, le vin, la bière et tout ce qu'il faut pour faire un bon repas bien arrosé entre amis, en famille, les gens sont de bonnes humeur, on rigole, on parle fort en attendant son tour... Les caissières scannent des tonnes de marchandises à la vitesse de l'éclair... Les billets de 100, 50 euros sortent par enchantement des porte-monnaies, on ne regarde pas à la dépense, c'est pas le Redentore tous les jours, il fait beau, chaud mais pas trop, la journée va chavirer sur les flots...




Livraison chez Billa

Moi, tout tranquillement j'achète : haricots verts, blettes nouvelles, aubergines, melon, ananas, petits pains pour le petit-déjeuner, bref, je voyais bien que je faisais chambre à part avec mes crudités, totalement décalées avec les sardines grillées et les côtelettes de porc...

Le jour du Redentore : petite révision pour  ceux qui auraient oublié, ou pour ceux qui n'en n'ont même jamais entendu parler... La fête du Redentore est la fête la plus chère aux cœur des Vénitiens, elle a lieu le troisième dimanche du mois de juillet. Quelques jours avant la fête un pont votif métallique (330 m) est monté, il est composé de barges en fer mises les unes à côté des autres, il est orné de lampes de couleurs, il relie les deux rives opposées du canal de la Giudecca pour aboutir à l'église du Rédentore. Cette fête religieuse et populaire saluait la fin de la peste de 1575-1577 qui décima la tiers de la population. Le Sénat demanda l'aide divine pour mettre fin à l'épidémie et formula le voeu de construire en retour une église. L'église du Redentore fut donc construite dès 1577, par l’architecte Andrea Palladio (mort en 1580), et se termina en 1592.



Le canal de la Giudecca, enjambé par le pont votif dont je n'ai pris aucune photo

La fête commence le samedi soir, bien avant l'heure du dîner/souper, par un rassemblement impressionnant de petites barques à moteurs, d'embarcations à rames, de bateaux petits et grands, dans le grand bassin de Saint-Marc. Chacun s'active autour des barbecues qui frétillent sur les quais, ou sur les bateaux dont l'envergure le permet, les boissons coulent déjà à flot, les fumées qui tournoient à tous les vents diffusent des odeurs délicieuses, elles embaument ma promenade. Sur les grands bateaux il y a de la musique qui hurle à tue tête, diffusée par de grands haut-parleurs, les bras s'agitent, on chante, on danse bien avant la tombée de la nuit. Les premiers bateaux de toutes grandeurs se massent sur le grand bassin bien avant l'heure du repas...



Pour l'installation des tables, il y a des volontaires


Grillades et fumées par beau temps



Installation de la sono, une petite photo et une cigarette... On y est !


On danse déjà...


A côté, l'hôtel a installé des tables


Une petit déco modeste, mais l'essentiel est de participer...


Les bateaux dansent sur l'eau


Un pêcheur reste seul au monde...

Ça se bouscule au portillon dès le matin... Tout en revenant les bras chargés, je me demandais où je pourrais bien aller pour voir un peu le feu d'artifice (il paraît qu'il est magnifique) car, en près de 15 ans de carrière touristique, je ne l'avais jamais vu, seulement entendu les bombardements de mon petit appartement. La première fois que j'ai eu l'intention de le regarder, du côté des Zaterre, j'ai failli suffoquer, étouffer à cause du monde, je me suis dit, je rentre... Et depuis, je suis toujours rentrée avant l'embrasement...


Les pique-niqueurs arrivent vers Santa Elena


Tables et glacière arrivent

Je me souviens encore d'un soir où j'avais tenté de voir le feu depuis les Zaterre, je dis bien tenté, car il y avait tellement de monde que je suis rentrée bredouille, depuis, je n'essaye même pas. J'ai bien failli participer à la fête une année avec des amis qui allaient en barque, mais manque de chance, la barque était trop petite pour nous contenir tous... Je suis rentrée gros Jean comme devant...

Cette année j'avais décidé d'aller voir les préparatifs de la fête du côté de Santa Elena, dans ce quartier populaire un peu délaissé par les touristes...



Les places sont gardées, arrangées, décorées, comme dans la salle à manger familiale


Ici, les hôteliers attendent du monde...


Là, sur la Riva degli Schiavoni ,les prix tapent fort in english!

À la nuit j'ai entendu les canonnières du feu d'artifice tirer les belles rosaces et les fleurs de toutes les couleurs dans le ciel de Venise, mais je n'y étais pas !

Le lendemain matin, les corbeilles à papiers débordaient dans mon quartier, les éboueurs ramassaient depuis l'aube des tonnes de détritus déjà bien rangés dans des sacs, un petit ballet bien orchestré depuis des années par les services municipaux :



Pour participer de près à cette fête, il vaut mieux connaître quelqu'un qui connaît quelqu'un qui a une petite embarcation, pour bien manger et regarder avec bonheur les éclats du feu d'artifice sans se faire bousculer ni se faire marcher sur les pieds, il faut ramer...

Prochain épisode de Venise juillet 2014 (10) : L'office à l'église orthodoxe grecque...

8 commentaires:

Brigitte a dit…

Une sacrée fête !!!Et en 15 ans pas une seule fois tu as pu admirer le feu d''artifice ...Remarque celui de ma ville au 14 Juillet est très beau mais je n'y suis allée qu'une seule fois .je n'aime pas la foule qui me fait fuir .
J'aime bateau juste décoré de quelques ballons . Douce nuit et bises du soir

Danielle a dit…

Oui, Brigitte, une sacré fête, qui garde encore un aspect authentique et simple, une vraie fête populaire...

Passe un bon mercredi, grosses bises du matin.

Marie Claude a dit…

Une sacrée ambiance!Dommage pour le feu d'artifice,mais je suis comme toi je fuis la foule.Ce sera peut-être pour une autre fois avec un peu de "piston"
J'aime beaucoup aussi le bateau décoré!
Je pense que le pêcheur a du rentré bredouille
Bises "fraîches" du matin

Les Idées Heureuses a dit…

Toujours si pétulantes tes histoires...j'ai lu "à reculons".
Je me suis fait un nouvel ami, un capucin adorable, au regard généreux et amical, jardinier, portier au Redentore.
J'ai pu y faire en sa belle compagnie une balade dans ce merveilleux jardin potager fait pour la méditation,si calme, un peu mélancolique en cette saison de douce lumière, en bord de lagune, de l'autre côté, tu sais, celui qui ne voit pas passer les grande navi!
Bises ma Belle
M de S

Danielle a dit…

Marie-Claude, moi aussi je n'aime pas la grosse foule, donc je me dispense du feu d'artifice :-))

Comme tu dis, la prochaine fois j'aurais peut-être un piston :-))

Le pêcheur était drôle, il était tout à son poisson, mais je n'en ai vu aucun au bout de sa ligne...

J'ai trouvé les bateaux moins décorés cette année, je ne sais pas pourquoi...

Grosses bises Marie-Claude à tout bientôt.

Danielle a dit…

Martine, te voilà amie avec le capucin maintenant :-)) bravo !

Je vais essayer l'année prochaine -:))

Les grands navi passent toujours hélas !

Martine je suis heureuse que tu aies passé un beau séjour...

Je t'embrasse fort.

ELFI a dit…

une fête pas comme les autres...
je me souviens d'un jour ou à naples , toute une famille , 5 enfants..à débarqué entre la grande route et la mer..ils ont mis des tables et chaises et après cuisson des spaghettis sur place, la famille à pique-niqué sur le trottoir!...:)))

Danielle a dit…

Elfi, belle histoire de spaghetti en famille !

A Venise le Rédentore c'est un peu ça aussi...

Bises du soir.