dimanche 22 juin 2014

Il giorno delle sorelle… Le joli mois de juin (2)


Par temps un peu gris, le mur végétal de Patrick Blanc rue d'Aboukir (un an d'existence )

J'avais dit à ma soeur : si tu veux, nous pouvons aller rue d'Aboukir, rue Vivienne, Place des Victoires, faire le tour des propriétaires du coin… Parfait, m'avait-elle dit, notre rencontre mensuelle entre soeurs, vous la connaissez par coeur depuis des temps et des temps que je vous la raconte, fidèlement, avec empressement,  ça doit même devenir lassant, mais il faut bien que je dise à chaque fois par où nous commençons... Non ?

Nous sommes parisiennes depuis toujours, d'aussi loin que je m'en souvienne, même si sur le tard, nous avons fini par atterrir en banlieue... Mais puisque la petite couronne va devenir, devient, le Grand Paris... Nous serons d'ici peu de nouveau sur nos terres, sans nous en apercevoir.

Nous savons aussi que presque chaque rue de Paris mérite une visite détaillée, nous travaillons ainsi pour la postérité…

Bon, j'y viens, j'y viens à notre rendez-vous de juin. Un jour spécial, puisque nous devions fêter mon anniversaire, depuis quelques année je ne mets plus de bougies sur aucun gâteau, n'annonce plus la couleur de mes printemps, je fête mon anniversaire entre quatre yeux, plusieurs fois dans la semaine, des coups de fils, des  : maman, qu'est-ce qui te ferait plaisir pour ton anniversaire, j'ai toujours des tas d'idées, mais une seule à la fois... Notre dernière rencontre de juin était donc aussi un petit clin d'oeil à mon anniversaire, voilà tout.

Le resto vietnamien, nous ne changeons pas, le café, nous ne changeons rien non plus, la joie de se revoir est toujours aussi vive : alors, quoi de neuf depuis hier (nous nous téléphonons presque chaque jour, les nouvelles fraîches sont forcément souvent réchauffées). Vous connaissez sans doute ces habitudes auxquelles nous tenons, qui ne lassent jamais, ces petits riens qui font énormément de bien.


Nos petits noirs 

Puis je l'emmène voir le mur végétal : ce champ de fleurs à la verticale est une merveille, chaque petit brin de vent le décoiffe, il bouge comme un champ de blé... Voilà le passage du Caire, assez délabré et moche, il semble avoir du mal à se refaire une santé, les grossistes du prêt-à-porter occupent majoritairement les galeries, mais beaucoup de boutiques sont à vendre, le passage essaye de faire peau neuve... Sans doute, il faut attendre... Les trois galeries qui le composent n'attirent plus les flâneurs, seulement les curieux...

Le passage du Caire date du 18e siècle, il fut construit lors de la campagne de Napoléon en Egypte, l'immeuble qui ouvre le passage est original, la façade est ornée de trois éfigies de la déesse Hathor avec ses oreilles de vaches... Quelques hiéroglyphes et des colonnes...


La déesse Hathor forme le beau décor du 2e étage, c'est juste en dessous que nous avons pris notre café !

Dans la rue d'Aboukir qui reste très vivante, il y a presque exclusivement des commerces de vêtements en gros et au détail, bijoux fantaisie, maroquinerie, le petit métier de "porteur" se porte bien, ils attendent leurs clients avec un diable, les accompagnent jusqu'à leur voiture, en roulant leurs achats encombrants et pesants... J'avais vu des porteurs à Istanbul mais je ne me souvenais plus du tout des porteurs parisiens... La rue comporte également quelques immeubles des 17 et 18e siècles, il faudra y revenir... Et une fontaine Wallace dans sa couleur originelle, vert profond, la couleur du mobilier urbain de cette époque, pour être en harmonie avec les parcs et les allées bordées d'arbres...


Bel immeuble ancien restauré rue d'Aboukir



Pas loin du passage du Caire, une fontaine Wallace...  Elles tiennent leur nom du philanthrope britannique Richard Wallace, héritier de la grande fortune paternelle, qui finança leur édification au 19e siècle


Les porteurs de la rue d'Aboukir


Le diable


Puis nous avons filé rue du Mail, pas très loin de la place des Victoires, voir le lieu de fabrication des pianos Erard. Au 23 de la rue on peut encore admirer la cour de l'ancienne manufacture des pianos Erard, 315 personnes y travaillaient encore en 1870, la fabrique à l'étroit rue du Mail ira s'installer rue de Flandre dans le 19e arrondissement et fermera ses portes définitivement en 1939. Dans cette cour est installée une grande marque de vêtements et les vendeurs, nous voyant avec nos appareils photos, nous ont invitées à rentrer et à visiter les lieux, nous offrant petits gâteaux, sourires et gentillesse extrême, nous avons parlé du passé de leur lieu de travail, en fait, ils ignoraient "qu'ici" des pianos et des harpes avaient été fabriqués au 19e siècle. L'accueil chaleureux et intéressé de ces personnes nous combla de joie. Le bavardage fut cordial, nous y avons passé un très bon moment. L'un d'eux me demanda si je pouvais lui donner des lieux à visiter dans la Capitale, encore un passionné de Paris... Je lui ai dit : allez sur mon blog, vous y trouverez certainement des coins parisiens qui vous plairont... Il a pris note aussitôt de l'adresse de mes "Merveilles"...


La cour de la fabrique des pianos Erard

Au 13 de la rue existe toujours la très belle maison de la famille Erard, le musicien F. Liszt y fut reçu pendant 50 ans, il y avait au fond de la superbe cour une salle de concert de 228 places qui existe toujours, malheureusement nous n'avons pas pu la voir, il paraît qu'on y fait des défilés de mode, elle est ouverte à la location pour des événements divers...



Ici était reçu le Maître…



La spendide demeure de la famille Erard (la cour)



La tres belle cour, au fond, la salle de spectacle




Une entrée latérale à droite dans la cour 



En pleine lumière artificielle

Nous ne demandions rien à personne, nous avons appuyé sur tous les digicodes que nous trouvions dans la cour, et notre surprise fut totale, face au marbre, aux dorures et aux lustres de bronze, nous sommes restées médusées, les lieux restent dans leur état original.



Une autre vue de la cour, au fond, près de la salle de spectacle 


Le programme était chargé, nous n'étions pas loin de la place des Victoires où trônait Louis XIV, la place était vide, la aussi quelques boutiques à vendre, l'activité commerciale était réduite.





Une moitié de la place des Victoires, sous le ciel gris


Demeurent dans ce secteur les marchands de tissus d'ameublement renommés comme la maison Lelièvre, et tous les autres grands noms... La passementerie a établi ses quartier par ici.


La passementerie...


Les très beaux tissus d'ameublement


Sans presque nous en apercevoir, nous nous sommes retrouvées au coin de la rue Croix des Petits Champs et de la rue La Vrillière, nous n'en finissions pas d'admirer cette immeuble à tourelles, avec ses balustrades de dentelle forgée, une étonnante maison, un hôtel particulier du 18e siècle (Portalis) qui a survécu à tous les temps. Il a été construit en 1750 par l'architecte Ledais. Nous en profitons pour reprendre un café sous le bel auvent gris en bas de la maison... Un peu de repos, le ciel est toujours gris, mais notre journée touche à sa fin, nos pieds commencent à compoter... Mais nos cœurs sont allègres...


L'ancien Hôtel Portalis de loin


De plus près


La dentelle des balustres

 Nous décidons de reprendre le métro, sur notre route nous découvrons encore une maison étonnante qui vend des animaux naturalisés, toutes les espèces, sauvages ou familières de toutes les couleurs, des présentations exceptionnelles. Dans le silence de la jungle, l'Arche de Noé existe à Paris, rue d'Aboukir. L'accueil est chaleureux : entrez je vous en prie, faites comme chez vous, on nous autorise même les photos, avec le sourire, nous les complimentons sur l'ensemble de leur collection, il y a du charme ici, de la beauté, du rêve et quelques frissons...










"Design et nature", 4 rue d'Aboukir, l'adresse vaut le détour

Il paraît que "la taxidermie est devenue à Paris le nec plus ultra, tout ici est spectaculaire, les lions, la girafe peuvent faire peur, les oiseaux, les papillons, les scarabées, les poules, les oies, les canards vous regardent fixement...

Retour au point de départ, le petit grelot accroché au sac à dos de ma sœur grelotte et disparaît de ma vue, mais avant de disparaître tout à fait dans le couloir du métro, souvent nous nous étions retournées pour nous faire un dernier signe de la main : rentre bien ! Nous prenions des directions opposées, mais nos têtes restaient émerveillées par les découvertes des beautés du jour.

Maintenant il faudra attendre octobre pour reprendre nos virées, Paris attend nous sagement, nous avons de nouveaux projets aussi beaux que la rue d'Aboukir à explorer...

10 commentaires:

Marie Claude a dit…

Pas du tout "lassantes" ces balades bien au contraire surtout avec une guide comme toi!
J'ai pris des notes pour un prochain séjour...
Cet immeuble de la famille Erard( je ne connaissais pas) est magnifique.
Bon lundi à toi, ici avec la pluie
Bisous

Danielle a dit…

Merci Marie-Claude de ta visite dans mes quartiers...

Lors de ton prochain séjour fais-moi signe :-))

Gros bisous du matin.Ici il fait soleil et bleu :-)

Georg-Friedrich a dit…

Quelle promenade mes aïeux! On va vraiment de surprise en surprise avec vous! Je ne connaissais pas la cour où vivaient les Erard, mais je vais aller y faire un tour très vite. J'espère que tu nous concocteras pour Venise une belle promenade riche en découvertes! Dans une semaine nous y serons! Yeah!

Brigitte a dit…

Jolie balade que j'ai suivi attentivement . C'est toujours un plaisir renouvelé que de lire le compte rendu de vos promenade à travers Paris . Tu nous fait découvrir des merveillescomme ce mu végétal superbe .
Bonne continuation les frangines .
Et bise du jour très ensoleillées

Danielle a dit…

Oui cher GF une magnifique promenade (un peu préparée) pleine de surprises...

Oui, dans une semaine nous serons à Venise, dans ses ors et ses altanes... Nous prendrons des petits chemins...

Gros bisous à toi.

Danielle a dit…

Chère Brigitte, merci pour ta constance, je suis ravie de ton plaisir à nous suivre.

Le mur végétal est magnifique, rempli de fleurs et d'herbes qui volent au vent, un vrai jardin suspendu à la verticale pour le plaisir de tous...

Bises Brigitte, comme la journée était belle.

VenetiaMicio a dit…

Je ne me lasse pas de tes balades avec ta sorelle et celle-ci me comble. J'aimais beaucoup ce quartier quand j'habitais Paris !
Mais je suis loin de connaître tout ce que tu viens de partager.
C'était ton anniv' mais je ne me rappelle plus si tu es du même jour que moi, nous n'avons pas que l'anniversaire en commun il y a le prénom aussi.
à bientôt
Danielle

Danielle a dit…

Merci Danielle de me suivre dans mes balades parisiennes avec ma soeur.

Oui, je crois que nous sommes du même jour le 22 juin ? Nous portons le même prénom et avons une fascination pour Venise...

Merci Danielle de me rappeler tous nos rapprochements...

Je t'embrasse fort.

VenetiaMicio a dit…

Coucou, non je suis du 21, jour de l'été et fête de la musique ! Mais tu as quand même quelque chose en commun, c'est le 22 l'anniv' de mon peintre préféré à moi !
Bisous Chère Danielle

Danielle a dit…

Alors-là Danielle, le jour de l'anniversaire de ton peintre préféré, c'est bien de l'honneur :-)))

Avoir son anniversaire le jour de la fête de la musique, c'est bien agréable aussi...

Passe un bon dimanche auprès de ton peintre, je te bisess fortes du jour.